Islande : nouvelle éruption sur la péninsule de Reykjanes ! // Iceland : new eruption on the Reykjanes Peninsula !

29 mai 2024 – 17h00 (heure française) – 15h00 (heure locale) : Le Met Office indique qu’une nouvelle éruption a commencé près de Sundhnúkar, au nord de Grindavík, au nord-est de Sýlingafell sur la péninsule de Reykjanes. La ville de Grindavík, le Lagon Bleu et la centrale électrique de Svartsengi ont été évacués ce matin en raison de l’augmentation de l’activité sismique.
Le Met Office indique qu’il s’agit d’une éruption fissurale. La fissure fait plus d’un kilomètre de long, avec des fontaines de lave atteignant au moins 50 mètres de hauteur. Un hélicoptère de la Garde côtière devrait décoller prochainement pour confirmer l’emplacement exact et l’ampleur de l’éruption.

Images webcam de l’éruption

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16h00 (heure locale) : Selon des observateurs depuis un hélicoptère, l’éruption actuelle est la plus importante de la série. L’hélicoptère était sur les lieux environ 20 minutes après le début de l’éruption. La fissure éruptive mesure environ 3,2 – 3,4 km de long. Au moment du survol, la lave coulait sur Hagafell et se répandait sur une vaste surface. Après une heure et demie, l’étendue couverte par la lave était estimée entre 5 et 5,5 kilomètres carrés et le débit éruptif était censé diminuer. En effet, plus de la moitié du magma qui s’était accumulé sous Svartsengi (plus de 20 millions de mètres cubes) s’était déjà évacué.

L’éruption est en train de devenir très spectaculaire (images webcam)

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17h00 (heure locale) : Comme je l’ai écrit précédemment, l’éruption actuelle est, pour le moment, beaucoup plus puissante que les précédentes car il y avait beaucoup plus de magma dans la chambre sous Svartsengi. Certaines explosions peuvent être observées, générant des panaches de cendres brunes et noires, lorsque la lave rencontre la nappe phréatique. La lave a atteint les digues de terre à l’ouest de Grindavík, ce qui inquiète profondément le maire. L’administration routière indique que de la lave a recouvert la Grindavíkurvegur au nord de Grindavík et la Norðurljósavegur. Elle se trouve à une cinquantaine de mètres de Grindavíkurvegur, au nord de Svartsengi, et il y a une forte probabilité que Nesvegur soit bientôt impraticable. La lave coule également vers le sud en direction de Suðurstrandarveður. Toutes les routes à destination et en provenance de Grindavík sont actuellement fermées à la circulation.

La lave est incroyablement rapide. On espère qu’elle n’arrivera pas jusqu’aux structures et habitations. Elle coule désormais vers les mâts de communication appartenant à la marine américaine près de Grindavík. Des digues de terre ont été édifiées autour des mâts et on espère qu’elles résisteront.

Images webcam de l’éruption

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19h00 (heure locale) : les routes menant à Grindavík ferment l’une après l’autre. Suðurstrandarvegur est toujours praticable (elle est bien sûr fermée à toute circulation publique). D’autres routes sont recouvertes par la lave. Grindavík sera isolée si la lave recouvre Suðurstrandarvégur. Les prochaines heures seront extrêmement importantes pour Grindavik.
Dans ses dernières mises à jour, le Met Office donne plus d’informations sur l’éruption qui a commencé au niveau du cratère Sundhnúkur à 12h46 (UTC) ce 29 mai 2024 après un intense épisode d’activité sismique qui a conduit à l’évacuation de Grindavik, Svartsengi et du Lagon Bleu. . Il semble que la partie la plus intense de l’éruption se situe désormais à l’extrémité sud de la fissure. Il y a une coulée de lave assez iactive autour de Hagafell à l’est, et au sud en direction de Melhólsnáma. La partie la plus méridionale de la fissure se trouve à moins d’un kilomètre des digues de terre au nord de Grindavík.
Le débit éruptif est estimé entre 1 500 et 2 000 m3/s.
La direction du vent changera cette nuit et viendra du sud-ouest et la pollution gazeuse se dirigera donc vers le nord-est et pourrait être ressentie dans la région de Reykjavik cette nuit et demain.

Source : Met Office, médias islandais.

Vue de l’activité sur la fissure éruptive à 19 heures (heure locale) – Image webcam.

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29 May 2024 – 17:00 (French time) – 15:00 (local time) : The Met Office indicates that a new eruption has begun near Sundhnúkar, north of Grindavík, northeast of Sýlingafell on the Reykjanes peninsula. The town of Grindavík, the Blue Lagoon, and the Svartsengi Power Station were successfully evacuated this morning due to increased seismic activity.

The Met Office indicates that it is a fissure eruption. The fissure is more tha one kilometer long, with lava fountains reaching at least 50 metres in height. A Coast Guard helicopter is expected to take off shortly to confirm the exact location and size of the eruption.

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16:00 (local time) : According to observers from a helicopter, the current eruption is the biggest of the series.The helicopter was on the scene about 20 minutes after the eruption began. The eruptive fissure is about 3.2-3.4 km long. Lava was flowing down Hagafell and spreading a lot. After an hour and a half, the extent of the lava was estimated 5 to 5.5 square kilometres and the lava flow was expected to decline. Because more than half of the magma that had accumulated under Svartsengi (more tha 20 million cubic meters) is already gone.

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17:00 (local time) : As I put it before, the current eruption is, for the moment, much more powerful than previously because there was much more accumulated magma in the chamber. Some explosions can be seen, generating brown and black ash plumes when lava hits groundwater. The lava has reached the defensive walls west of Grindavík where the mayor is deeply worried. The Road Administration indicates that lava has flowed over both Grindavíkurvegur road north of Grindavík, and Norðurljósavegur. It is about 50 meters away from crossing Grindavíkurvegur north of Svartsengi, and there is a high probability that Nesvegur will be closed soon. Lava also flows to the south towards Suðurstrandarveður. All roads to and from Grindavík are currently closed to public traffic. The lava flow is incredibly fast. It is hoped that this latest flow will end, or move away from structures and human settlements.
Lava is now flowing rapidly towards communications masts owned by the US Navy near Grindavík. Defensive walls have been built around the masts and it is hoped that they will hold.

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19:00 (local time) : The roads to Grindavík are closing one by one. Suðurstrandarvegur is still passable (it is of course closed to all general trafic). Other roads have actually gone under the lava. Grindavík will be closed off if lava flows over Suðurstrandarvégur.The next few hours into the night will be extremely important for Grindavik.

In its latest updates, the Met Office gives more information about the eruption that started with a bang at the Sundhnúkur crater row at 12:46 (UTC) today after an intense episode of seismic activity that led to the evacuations of Grindavik, Svartsengi and the Blue Lagoon. . It appears that most intense part of the eruption is now at the southern end of the fissure. There is a fairly intense flow of lava surrounding Hagafell to the east and then south towards Melhólsnáma. The southernmost opening of the fissure is now less than a kilometer away from the lava barriers north of Grindavík.

The extrusion rate is roughly estimated at 1,500-2,000 m3/s.

The wind direction will change tonight to the southwest and thus gas pollution will be carried to the northeast and could be felt in the Reykjavik area tonight and tomorrow.

Source : Met Office, Icelandic news media.

26 jours supplémentaires de chaleur extrême au cours des 12 derniers mois… !! // 26 more days of extreme heat over the last 12 months… !!

Selon un rapport publié le 28 mai 2024 par le Centre climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le réseau scientifique World Weather Attribution et l’organisme de recherche Climate Central, notre planète a connu en moyenne 26 jours supplémentaires de chaleur extrême au cours des 12 derniers mois. Le rapport explique que cette situation ne se serait probablement pas produite sans le réchauffement climatique d’origine anthropique. Nous savions déjà que 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée.
La chaleur est la principale cause de décès liés au climat et le rapport souligne en outre le rôle du réchauffement climatique dans l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes dans le monde. On sait que la chaleur extrême a tué des dizaines de milliers de personnes au cours des 12 derniers mois, mais le nombre réel se chiffre probablement en centaines de milliers, voire en millions.
Pour leur étude, les scientifiques ont pris en considération les années 1991 à 2020 pour déterminer quelles températures se situaient parmi les 10 % les plus élevées pour chaque pays au cours de cette période. Ensuite, ils ont examiné les 12 mois jusqu’au 15 mai 2024 pour déterminer combien de jours au cours de cette période ont connu des températures comprises dans ou au-delà de la plage précédente. Ensuite, ils ont examiné l’influence du réchauffement climatique sur chacune de ces journées excessivement chaudes.
Dans la conclusion de l’étude, les chercheurs estiment que « le changement climatique d’origine humaine a ajouté, en moyenne, dans toutes les régions du monde, 26 jours de chaleur extrême de plus qu’il n’y en aurait eu sans lui ».
En cette année 2024, des vagues de chaleur extrêmes ont déjà touché des pans entiers du globe, du Mexique au Pakistan.
Le rapport indique qu’au cours des 12 derniers mois, quelque 6,3 milliards de personnes, soit environ 80 pour cent de la population mondiale, ont connu au moins 31 jours de chaleur extrême. 76 vagues de chaleur extrême ont été enregistrées dans 90 pays différents sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique. Cinq des pays les plus touchés se trouvent en Amérique latine.
Le rapport confirme que sans l’influence du réchauffement climatique, le Suriname aurait enregistré environ 24 jours de chaleur extrême au lieu de 182; l’Équateur en aurait subi 10 et non 180 ; la Guyane 33 et non 174; le Salvador 15 et non 163, et le Panama 12 et non 149.
Source : Climate Central.

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According to a report released on May 28th, 2024 by the Red Cross Red Crescent Climate Centre, the World Weather Attribution scientific network and the research organization Climate Central, the world experienced an average of 26 more days of extreme heat over the last 12 months. The report explains that this situation would probably not have occurred without human-caused global warming. We already knew that 2023 was the hottest year on record.

Heat is the leading cause of climate-related deaths and the report further points to the role of global warming in increasing the frequency and intensity of extreme weather around the world. Extreme heat is known to have killed tens of thousands of people over the last 12 months but the real number is likely in the hundreds of thousands or even millions,

For their study, the scientists used the years 1991 to 2020 to determine what temperatures counted as within the top 10 percent for each country over that period. Next, they looked at the 12 months to May 15th, 2024, to establish how many days over that period experienced temperatures within or beyond the previous range. Then, they examined the influence of global warming on each of these excessively hot days.

In the conclusion of the study, the researchersn that « human-caused climate change added, on average, across all places in the world, 26 more days of extreme heat than there would have been without it ».

Already in 2024, extreme heat waves have affected swathes of the globe from Mexico to Pakistan.

The report states that in the last 12 months some 6.3 billion people – roughly 80 percent of the global population – experienced at least 31 days of what is classed as extreme heat. In total, 76 extreme heat waves were registered in 90 different countries on every continent except Antarctica. Five of the most affected nations were in Latin America.

The report cofirms that without the influence of global warming, Suriname would have recorded an estimated 24 extreme heat days instead of 182; Ecuador 10 not 180; Guyana 33 not 174, El Salvador 15 not 163; and Panama 12 not 149.

Source : Climate Central.

Antarctique : fonte du glacier Thwaites plus rapide que prévu // Antarctica : Thwaites glacier melting faster than predicted

Tout comme pour le glacier Petermann au Groenland, l’eau de l’océan Austral fait fondre le glacier Thwaites en Antarctique, en le minant par en dessous. La différence avec le Petermann est la taille. Le glacier antarctique est aussi grand que la Floride et son front mesure 120 km. S’il fondait complètement, le niveau de la mer augmenterait d’une soixantaine de centimètres dans le monde. Il y a un autre problème avec le Thwaites. S’il fond, les autres glaciers de l’Antarctique occidental feront de même car ils sont interconnectés Les conséquences pour les zones côtières du monde entier seraient terribles.

Source: BAS

Une nouvelle étude publiée dans les Actes (Proceedings) de la National Academy of Sciences a utilisé des données radar depuis l’espace pour réaliser une radiographie du glacier Thwaites. Ce travail a révélé que l’eau de l’océan s’engouffre sur des kilomètres sous le glacier, le rendant plus vulnérable à la fonte qu’on ne le pensait auparavant. Les estimations précédentes concernant l’impact de la fonte des glaciers sur le niveau des océans sont probablement bien en-deça de la vérité.
De nombreuses études ont déjà souligné la grande vulnérabilité du Thwaites. Les auteurs de la dernière appartiennent l’Université de Californie à Irvine. Les scientifiques ont utilisé des données radar satellite haute résolution, obtenues entre mars et juin 2023, pour créer une radiographie du glacier. Cela leur a permis d’observer les changements intervenus dans la « ligne d’ancrage » du Thwaites, la zone où le glacier quitte le substrat rocheux continental pour devenir une plate-forme de glace flottante. Ces zones d’ancrage au substrat rocheux sont essentielles à la stabilité des calottes glaciaires et constituent un point de vulnérabilité pour le Thwaites, mais jusqu’à présent elles ont été difficiles à étudier à cause du manque de moyens techniques.

Source: University of California,Irvine

Avant l’arrivée des données satellitaires, les chercheurs ne disposaient que de données sporadiques. Grâce aux nouvelles images satellite, ils ont pu voir l’eau de mer s’enfoncer sous le glacier sur plusieurs kilomètres, puis en ressortir, en fonction du rythme quotidien des marées. Ils ont également pu constater que la zone d’ancrage pouvait se déplacer de plus de 6 kilomètres sur un cycle de marée de 12 heures. La vitesse de l’eau de mer, qui se déplace sur des distances considérables sur une courte période, augmente la fonte des glaciers car dès que la glace fond, l’eau douce est emportée et est remplacée par de l’eau de mer plus chaude. Ce processus d’intrusion d’eau de mer à grande échelle donnera une autre dimension aux projections de l’élévation du niveau de la mer depuis l’Antarctique. Il reste maintenant à savoir si l’arrivée d’eau de mer sous le Thwaites est un phénomène nouveau ou s’il existe depuis longtemps. On ne sait pas non plus quelle est l’ampleur de ce processus autour de l’Antarctique, même s’il est fort probable qu’il se produise également sur d’autres glaciers du continent blanc.

Source: British Antarctic Survey

Source : Médias d’information internationaux.

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Just like for the Petermann Glacier in Greenland, sea water is melting the Thwaites Glacier in Antarctica from beneath. The difference with Petermann is the size. The Antarctic glacier is as large as Florida and its front is 120 km wide. Should it melt completely, it would rise sea level around the world by about 60 centimeters. There is another problem with Thwaites. If it happens to melt, the other glaciers in West Antarctica will do the same as they are interconnected. The consequences for coastal areas around the world would be disastrous.

A new research published in the Proceedings of the National Academy of Sciences used radar data from space to perform an X-ray of the Thwaites glacier. It revealed that ocean water is pushing kilometers beneath the glacier, making it more vulnerable to melting than previously thought. Previous projections about the impact of the glacier’s melting on the ocea ns are probably largely underestimated.

Many studies have already pointed to the immense vulnerabilities of Thwaites. The authors of the latest study are from the University of California at Irvine. The scientists used high resolution satellite radar data, collected between March and June 2023, to create an X-ray of the glacier. This allowed them to build a picture of changes to Thwaites’ “grounding line,” the point at which the glacier leaves the continental bedrock and becomes a floating ice shelf. Grounding lines are vital to the stability of ice sheets, and a key point of vulnerability for Thwaites, but have been difficult to study.

Before the arrival of satellite data, researchers had only sporadic data to look at. With the new satellite images, they could observe seawater pushing beneath the glacier over many kilometers, and then moving out again, according to the daily rhythm of the tides. They could also see that thegrounding zone could move more than 6 kilometers over a 12-hour tidal cycle. The speed of the seawater, which moves considerable distances over a short time period, increases glacier melt because as soon as the ice melts, freshwater is washed out and replaced with warmer seawater.This process of widespread, enormous seawater intrusion will increase the projections of sea level rise from Antarctica. One aspect that needs to be cleared is whether the rush of seawater beneath Thwaites is a new phenomenon or whether it has existed for a long time. It is also unclear how widespread this process is around Antarctica, although it is highly likely that it is happening elsewhere as well.

Source : International news media.