Avec l’intensification du réchauffement climatique et la fonte de la banquise, les pôles intéressent de plus en, plus les scientifiques. Dans plusieurs notes dont celle du 16 mars 2021, j’expliquais que Jean-Louis Etienne était en train de lancer officiellement sa prochaine expédition à bord du Polar Pod autour du continent antarctique.
De son côté, la Fondation Tara Océan a dévoilé la Tara Polar Station, dont la première expédition est prévue en 2025. Il s’agit d’un laboratoire dérivant qui permettra d’étudier et analyser la biodiversité en Arctique. Une autre mission de la station sera d’anticiper les conséquences du changement climatique sur l’ensemble de la planète.
Vue de l’extérieur, la Tara Polar Station ressemblera un peu à un igloo posé sur la glace de l’océan Arctique. Sa structure ovale présente une superficie de 400 m2 sur quatre niveaux. En réalité, la Tara Polar Station est un navire, doté d’un moteur alimenté en biocarburant afin de limiter son empreinte carbone. Sa construction doit débuter à l’automne 2022 et s’achever en 2024. Sa mise en service officielle est prévue en 2025. .
La Tara Polar Station restera dans l’Arctique tout au long de l’année, ce qui permettra aux scientifiques d’étudier la variation de la biodiversité d’une saison à l’autre, en particulier entre le dégel de la glace en automne et la prolifération d’algues au printemps.
La Tara Polar Station mesurera également les gaz à effet de serre ainsi que la pollution au plastique et aux hydrocarbures. En effet, comme je l’ai indiqué à plusieurs reprises, l’Arctique se réchauffe environ deux fois plus vite que le reste de la planète.
Une autre mission de la Tara Polar Station sera de « prédire les bouleversements à venir, pour mieux s’y préparer ».
Toutes ces recherches seront menées sous pavillon français, dans le cadre de la « stratégie polaire française » dévoilée par l’Ambassadeur pour les pôles et les enjeux maritimes Olivier Poivre d’Arvor. Sur les 700 millions d’euros dédiée aux pôles et à la recherche scientifique jusqu’en 2030, 13 millions correspondent à l’investissement de l’État pour la Tara Polar Station.
L’équipage de la station sera constitué d’une douzaine de marins, scientifiques, techniciens de laboratoire, ingénieurs-mécaniciens et d’un médecin. Ils seront rejoints au cours de l’été par sept ou huit artistes et journalistes invités à bord.
Toutes les réparations devront être effectuées en autonomie, et l’ensemble des soins (traumatologie, gelures) seront assurés sur la station qui sera reliée en permanence à l’hôpital de Chamonix et à celui de Toulouse-Purpan. L’eau potable proviendra de la désalinisation de l’eau de mer.
La station polaire comptera aussi deux chiens pour la protection contre les ours lorsque les scientifiques devront s’aventurer hors de la station afin d’effectuer des mesures et des prélèvements.
Vous trouverez d’autres informations à propos de la mission de la Tara Polar Station en visitant le site Internet à cette adresse :
https://fondationtaraocean.org/goelette/tara-polar-station/
Vue d’artiste de la Tara Polar Station (Source: Fondation Tara Océan)
Bonjour Claude, Merci pour cet excellent article. Une question toute bête : sachant que le blanc de la banquise contribue à réduire l’impact du réchauffement climatique par la réflexion des rayons solaires, pourquoi ne pas imaginer un bouclier blanc sur toutes les surfaces désertiques du globe ? Très bonne journée à vous. Cordialement, Pascal.
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Bonjour Pascal,
La pose de bâches blanches pour favoriser l’albédo se fait sur les glaciers comme celui du Rhône et la Mer de Glace pour ralentir la fonte de la glace à l’intérieur des grottes creusées artificiellement. Il y a aussi un glacier italien qui est bâché tous les ans pour permettre la pratique précoce du ski. Ces exemples sont à petite échelle. Recouvrir un désert de bâches blanches représenterait des sommes colossales. Ce serait aussi mettre un emplâtre sur une jambe de bois. Je persiste à dire qu’il faut s’attaquer en priorité aux causes du réchauffement climatique (réduction des gaz à effet de serre) avant d’essayer d’en réduire les conséquences.
Bon week-end.
Claude Grandpey
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Effectivement, vu sous cet angle, votre réponse est pertinente. Cependant, il me semble illusoire de se battre contre des moulins à vent, le monde refuse de comprendre la problématique du réchauffement climatique, un déni qui arrange bien les affaires, hélas ! Merci Claude, bon week-end à vous.
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