Le Sommet des Océans à Brest : un coup d’épée dans l’eau?

Le One Ocean Summit, ou Sommet des Océans, s’est ouvert le 9 février 2022 à Brest. C’est à l’issue d’une sortie en bateau en Méditerranée, le 3 septembre 2021, que le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la tenue de ce sommet qu’il a fallu préparer en un temps record. Il durera jusqu’au samedi 12 février. Au menu : des discussions et des débats devant aboutir à une série de recommandations [NDLR: Comme pour les COP, rien n’est contraignant et les recommandations ne servent donc pas à grand-chose; on sait d’avance que certains pays n’en tiendront pas compte]. Certains organes de presse affirment que ces déclarations d’intention placent Brest au centre du monde maritime. Oui, mais avec quel effet concret?

Le sommet consiste en une série de débats consacrés au transport des marchandises, au transport à la voile, à la très haute mer ou encore à la gouvernance de l’océan face au changement.

En ligne de mire de ce sommet brestois, il y a la conférence sur les océans sous l’égide des Nations Unies qui se tiendra à Lisbonne en juin prochain.

Le samedi 11 février, une vingtaine de chefs d’Etats sont attendus à Brest autour d’Emmanuel Macron et de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Si le président américains Joe Biden a envoyé le francophile John Kerry en émissaire à ce sommet, nulle part ne figurent des représentants russes, chinois, japonais, australiens et autres grands pollueurs de nos océans. On nous dit que c’est sur ce temps diplomatique que seront faites les annonces d’engagements – là encore, rien de contraignant – en faveur de la protection des océans.

Les deux jours de débats doivent en effet aboutir à des recommandation, par exemple sur la réduction des déchets plastiques. Par contre, je n’ai lu ou entendu aucune alerte concernant la menace que fait peser sur les littoraux la hausse du niveau des océans. Je n’ai vu aucune allusion à l’ouverture du trafic maritime dans les passages du nord-est et du nord-ouest, avec tous le bouleversements écologiques que cela va forcément entraîner.

La présence de personnes médiatiques comme le navigateur François Gabard et l’explorateur Jean-Louis Etienne est fort louable, mais suffira-t-elle à faire avancer les choses? Je n’en suis pas certain.

La fonte de la glace de mer va entraîner des bouleversements du trafic maritime dans l’Arctique

Nouvelle alerte climatique // New climate warning

Selon une nouvelle étude, publiée le 1er février 2022 dans les Proceedings de l’Académie Nationale des Sciences, le monde court un risque de plus en plus important de devoir faire face à des événements météorologiques extrêmes. Pour arriver à cette conclusion, les auteurs de l’étude ont analysé comment l’augmentation de la température de surface de la Terre modifiera à la fois l’humidité et une partie de l’énergie contenue dans l’atmosphère.
Des chercheurs originaires de Chine et des États-Unis expliquent qu’à mesure que les températures de la planète augmentent, l’humidité et l’énergie contenue dans l’atmosphère le font encore plus rapidement. L’augmentation de l’humidité et de l’énergie atmosphérique est fortement corrélée aux tendances montrées par les épisodes extrêmes de chaleur et de précipitations.
Le réchauffement de la surface de la Terre provoque une augmentation plus rapide de l’humidité car l’air chaud peut absorber plus de vapeur d’eau, tandis que le réchauffement des mers et des terres envoie plus d’eau dans l’atmosphère par évaporation.
On sait que des émissions non contrôlées de gaz à effet de serre pourraient entraîner jusqu’à 4,8°C de hausse des températures de surface d’ici 2100, mais l’étude nous apprend qu’une telle situation pourrait faire grimper la mesure intégrée jusqu’à 12°C d’ici 2100, par rapport à l’ère préindustrielle. Cela pourrait aboutir à une augmentation de 60 % des précipitations extrêmes, avec une augmentation de 40 % de l’énergie nécessaire à l’alimentation des tempêtes tropicales.
Dans le même temps, les épisodes de chaleur extrême pourraient devenir 14 à 30 fois plus fréquents en raison de la combinaison d’une chaleur et d’une humidité élevées. Cette combinaison meurtrière de chaleur et d’humidité ultra-élevées que l’on voit actuellement dans certaines parties de l’Inde, du Golfe Persique, de l’Amérique du Nord et de l’Europe, s’accentuera et deviendra encore plus meurtrière. L’étude qualifie une telle augmentation de « débilitante », en particulier pour les populations vulnérables qui n’ont pas accès à la climatisation.
C’est l’augmentation de l’humidité accompagnée de la hausse des températures qui transformera le changement climatique en une crise climatique d’ampleur mondiale. L’amplification de l’humidité qui va de pair avec le réchauffement deviendra plus prononcée à mesure que le climat se réchauffera car elle augmente de façon exponentielle avec la température.
Dans la conclusion de leur étude, les auteurs posent cette question: « Combien de preuves supplémentaires faudra-t-il pour démontrer que nous allons droit dans le mur si nous n’infléchissons pas la courbe des émissions de gaz à effet de serre?
Source : Yahoo Actualités.

——————————————–

According to a new study, published on February 1st, 2022 in the Proceedings of the National Academy of Sciences, the world is at growing risk of extreme weather events. To come to this conclusion, the aauthors of the study analysed how increasing surface temperatures will alter both humidity and a measure of the energy contained in the atmosphere.

Researchers in China and the U.S. explain that as global temperatures climb, humidity and atmospheric energy do so even faster. The boost in humidity and atmospheric energy are strongly correlated with trends in extreme heat and precipitation events.

Surface warming is causing a faster increase in humidity, since warm air can hold more water vapor, and warming seas and land surfaces are giving up more water into the atmosphere through evaporation.

While unchecked emissions might bring up to 4.8°C of surface warming by 2100, the study finds it could cause the integrated measure to climb by up to 12°C by 2100, relative to the preindustrial era. This could yield up to a 60% increase in extreme precipitation, with a 40% increase in the energy to power tropical thunderstorms.

At the same time, heat extremes could become 14 to 30 times more frequent, due to the combination of high heat and humidity. The most lethal combinations of ultra-high heat and humidity, which are being seen now in parts of India, the Persian Gulf, North America and Europe, would get hotter and even more deadly. The study calls this increase « debilitating » especially for vulnerable populations that lack access to air conditioning.

It is the humidity increase accompanied by warming which makes climate changes into a climate crisis worldwide. The humidity amplification of the warming becomes more pronounced as the climate becomes warmer in the future because it increases exponentially with temperature.

In the conclusion of their study, the authros ask: « How much more evidence do we need to see that it’s going to be bad if we don’t bend the emissions curve downward?

Source: Yahoo News.

 

Anomalies thermiques à la surface de la Terre en 2021 (Source: NASA)