Ouragans et réchauffement climatique // Hurricanes and global warming

Avec le réchauffement climatique, les climatologues ont remarqué que les ouragans ont tendance à se renforcer et à devenir plus puissants. L’ouragan Ida qui a affecté la Louisiane a confirmé ce constat. Il a atteint la Catégorie 4 en quelques heures seulement. Le réchauffement climatique a très probablement contribué à cette intensification rapide. Plus généralement, cette intensification est observée pour tous les ouragans de l’Océan Atlantique. Les scientifiques expliquent que les températures exceptionnellement chaudes à la surface de l’Atlantique ont contribué à augmenter l’activité des tempêtes.
Le réchauffement climatique modifie le comportement des ouragans. Voici comment:

1. Des vents plus forts.
Il existe un consensus scientifique sur le fait que les ouragans deviennent de plus en plus puissants. L’un des facteurs clés qui détermine la force d’une tempête est la température de surface de l’océan, car une eau plus chaude fournit plus d’énergie et l’intensité potentielle augmente. Les scientifiques ont déjà prédit qu’elle augmenterait il y a 30 ans, et les observations montrent que ce n’est pas fini. Les vents plus forts abattent des lignes électriques, emportent des toitures et, lorsqu’ils sont associés à l’élévation du niveau de la mer, provoquent de graves inondations côtières.

2. Plus de pluie.
Le réchauffement de la surface de l’océan augmente également la quantité de vapeur d’eau que l’atmosphère est capable de contenir. Chaque degré Celsius de réchauffement permet à l’air de retenir environ 7 % d’eau en plus. Cela signifie qu’il faut s’attendre à ce que les futures tempêtes déclenchent des quantités de précipitations plus élevées.

3. Des ouragans plus lents.
Les ouragans se déplacent actuellement plus lentement. Certains scientifiques disent que cela est probablement dû à un ralentissement de la circulation atmosphérique ou des vents à l’échelle de la planète.
Une étude de 2018 a révélé que les ouragans aux États-Unis avaient ralenti de 17% depuis 1947. Combinés à l’augmentation des précipitations, les ouragans et les tempêtes provoquent une augmentation de 25% des précipitations locales aux États-Unis. La conséquence est que des tempêtes plus lentes et plus humides aggravent également les inondations.

4. Des ouragans plus étendus.
Dans la mesure où l’eau plus chaude contribue à alimenter les ouragans, le réchauffement climatique agrandit la zone où les ouragans peuvent se former. Il y a une migration des cyclones tropicaux vers les régions subtropicales et les latitudes moyennes. Dans les prochaines années, cela pourrait signifier qu’il y aura davantage de tempêtes à des latitudes plus élevées, comme aux États-Unis ou au Japon.

5. Plus de volatilité.
À mesure que le climat se réchauffe, les chercheurs s’attendent à ce que les tempêtes et ouragans s’intensifient plus rapidement.
Une étude réalisée en 2017 a révélé que les tempêtes qui s’intensifient rapidement – celles dont la vitesse du vent passe à 110 km/h ou plus dans les 24 heures précédant leur arrivée sur les côtes – étaient rares entre 1976 et 2005. Leur probabilité au cours de ces années était d’environ un événement par siècle. D’ici la fin du 21ème siècle, ces tempêtes pourraient se produire une fois tous les cinq ou dix ans.
Si une tempête tropicale ou un ouragan de catégorie 1 se transforme en un ouragan de catégorie 4 du jour au lendemain, on n’a pas le temps d’évacuer les gens. Cela deviendra un cauchemar pour les responsables de la Protection Civile.

Adapté d’un article du New York Times.

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With global warming, climatologists have noticed that hurricanes are increasing in strength. Hurricane Ida which made landfall in Louisiana confimed this observation. The hurricane became a Category 4 storm over the course of just a few hours. There is little doudt that global warming contributes to this rapid increase in strength. More generally, it is affecting all hurricanes in the Atlantic Ocean. Scientists say that unusually warm Atlantic surface temperatures have helped to increase storm activity.

Climate change is making it more likely for hurricanes to behave in certain ways. Here issually happens:

1. Higher winds

There is a solid scientific consensus that hurricanes are becoming more powerful. One of the key factors that determines how strong a given storm ultimately becomes is ocean surface temperature, because warmer water provides more of the energy that fuels storms. Potential intensity is going up. Scientists predicted it would go up 30 years ago, and the observations show it going up. Stronger winds mean downed power lines, damaged roofs and, when paired with rising sea levels, worse coastal flooding.

2. More rain

Warming also increases the amount of water vapour that the atmosphere can hold. Every degree Celsius of warming allows the air to hold about 7% more water. That means we can expect future storms to unleash higher amounts of rainfall.

3. Slower storms

Storms are currently moving more slowly. Some scientists say a slowdown in global atmospheric circulation, or global winds, could be partly to blame.

A 2018 study revealed that hurricanes over the United States had slowed 17% since 1947.Combined with the increase in rain rates, storms are causing a 25% increase in local rainfall in the United States. As a consequence, slower, wetter storms also worsen flooding.

4. Wider-ranging storms

Because warmer water helps fuel hurricanes, global warming is enlarging the zone where hurricanes can form.There is a migration of tropical cyclones out of the tropics and toward subtropics and middle latitudes. That could mean more storms making landfall in higher latitudes, like in the United States or Japan.

5. More volatility

As the climate warms, researchers also say they expect storms to intensify more rapidly.

A 2017 study based on climate and hurricane models found that storms that intensify rapidly – the ones that increase their wind speed by 110 km per hour or more in the 24 hours before landfall – were rare between 1976 and 2005. Their likelihood in those years was equal to about once per century. By the end of the 21st century, those storms might form once every five or 10 years.

If a tropical storm or Category 1 hurricane develops into a Category 4 hurricane overnight, there is no time to evacuate people. This will become a nightmare to Civil Defense officials.

Adapted from an article in The New York Times.

L’ouragan Ida à l’approche de la Louisiane (Image ISS)

Fonte des petits glaciers (2): le Glacier de St Sorlin (Savoie)

Les petits glaciers des Alpes et des Pyrénées sont ceux qui souffrent le plus du réchauffement climatique. En octobre 2019, France Bleu a diffusé sur son site Web un intéressant reportage sur le Glacier de Sain-Sorlin d’Arves qui appartient à cette catégorie.

Situé dans dans les Grandes Rousses, le glacier de St Sorlin d’Arves est facilement accessible à partir du col de la Croix de Fer, un des grands cols alpins que j’ai grimpé à vélo quand mes jambes avaient quelques décennies de moins. Le problème avec ce glacier, aussi appelé Glacier de l’Etendard, c’est qu’il subit les assauts du réchauffement climatique et connaît une fonte inexorable.

Les glaciologues mesurent avec précision ce déclin depuis plus de 60 ans. Les premières mesures remontent à 1957. Saint-Sorlin fait partie des six glaciers des Alpes françaises placés sous étroite surveillance scientifique depuis plusieurs décennies. C’est le cas d’Argentière et de la Mer de Glace dans le massif du Mont-Blanc, de Gebroulaz en Vanoise, du Glacier Blanc dans les Écrins. Quant au Glacier de Sarenne, à l’Alpe d’Huez, il n’aura bientôt plus besoin d’être étudié. Sa mort est proche car il fond de 4 mètres par an.

Les glaciologues de l’Institut des géosciences de l’environnement de Grenoble (IGE) , sont en charge des mesures de quatre de ces 6 glaciers. Celui de Saint-Sorlin s’étend sur 2,8 km entre 2.600 et 3.400 mètres d’altitude.

Depuis 2003 le glacier de Saint-Sorlin perd en moyenne 2,20 mètres d’épaisseur par an. En octobre 2019, on recensait une ablation de 5,30 mètres en un an. vers 2.750 mètres d’altitude. Le bas du glacier fond plus vite que le haut, mais en moyenne, sur toute sa surface, le Saint-Sorlin perd en moyenne 2,20 mètres d’épaisseur par an depuis 2003. On  observe une accélération dans cette perte de masse depuis les années 2000.

Selon les glaciologues, ce déclin est à mettre en relation avec l’évolution du climat; la hausse des températures rabote peu à peu le glacier. La santé d’un glacier dépend de deux facteurs: l’accumulation de neige pendant l’hiver et le niveau du thermomètre pendant l’été. Or, la zone d’accumulation, là où l’accumulation de neige donne naissance au glacier, est de plus en plus haute avec la hausse des températures.

Selon les données de Météo France, la température à l’Alpe d’Huez à 1.860 mètres d’altitude n’avait jamais atteint les 25 degrés. En 2019, le thermomètre a dépassé cette valeur à 11 reprises! Les glaciers sont particulièrement sensibles à cet emballement. Comme le fait remarquer un glaciologue: « Quand en plaine on est en période de canicule avec des températures de 32 à 35 degrés Celsius, à 2 500 mètres d’altitude on a une fonte de 10 centimètres par jour. »

Il arrive que l’accumulation de neige au cours de l’hiver soit plus favorable pour les glaciers, mais si les températures estivales sont trop chaudes, cette accumulation de neige hivernale ne sert à rien et le glacier fond de plus belle. Au final, pour le glacier Saint-Sorlin, 2019 a été parmi les années les plus déficitaires après 2003 et 2015. À ce rythme, il ne lui reste plus que quelques décennies à vivre. On estime qu’en 2080 il n’y aura plus de glacier de Saint-Sorlin.

Source: France Bleu.

Le Glacier de St Sorlin en août 2019 (Crédit photo: Delphine Six)