Tout le monde connaît le tempérament fantasque du Piton de la Fournaise sur l’île de la Réunion. Le volcan vient encore de nous en donner la preuve. Au vu de la dernière crise sismique et de l’inflation de l édifice volcanique qui l’accompagnait, l’Observatoire annonçait qu’une éruption était « probable à brève échéance dans les prochaines minutes ou heures.» Pas de chance, l’humeur du volcan en a décidé autrement et plusieurs jours après cette crise sismique, on assiste à un retour au calme
On le sait : le volcan est taquin ; il adore jouer avec les nerfs, surtout ceux des scientifiques en poste à Bourg-Murat. Alors, pourquoi ne jouerait-on pas avec lui ? En Alaska, on joue avec la débâcle du fleuve Yukon et de la rivière Nenana. Ces cours d’eau sont gelés pendant l’hiver. Un trépied est alors installé sur la couche de glace épaisse et relié à une horloge par un fil. Les paris – comme le Nenana Ice Classic – sont ouverts jusqu’à une date donnée pour déterminer la date (jour et heure) exacte à laquelle le trépied sera déstabilisé par le dégel. Le gagnant empoche la somme ainsi récoltée. J’aurais aimé participer ; malheureusement, les paris sont réservés aux seuls Etats-Uniens.
Pourquoi n’organiserait-on pas de tels paris à propos des éruptions du Piton de la Fournaise ? Une fois une éruption terminée, on pourrait essayer de déterminer la date de la suivante, avec comme date butoir le premier bulletin de l’Observatoire annonçant un possible réveil du volcan.
Bien sûr, nous sommes en France ; il faudrait se mettre en conformité avec la loi et éviter toutes les tricheries possibles, ce qui ne sera pas une mince affaire. Il faudrait aussi savoir quel organisme serait habilité à recueillir l’argent des paris et le restituer au gagnant.
Dans le cas présent, la date butoir pour les paris aurait été le 16 juin 2020, jour où l’OVPF a signalé une reprise de la sismicité sur le volcan….
Confluent du Yukon et de la Klondike à Dawson City au moment de la débâcle (Photo : Sebastian Jones)
Cratère Dolomieu (Photo : C. Grandpey)