Poussière cosmique et réchauffement climatique dans l’Arctique // Cosmic dust and global warming in the Arctic

Selon la définition, la poussière cosmique – également appelée poussière extraterrestre ou interplanétaire, poussière spatiale ou poussière d’étoiles – est une poussière présente dans l’espace ou qui s’est déposée sur Terre. La plupart des particules de poussière cosmique mesurent entre quelques molécules et 0,1 mm (100 µm), comme les micrométéorites (< 30 µm) et les météoroïdes (> 30 µm). Des particules de poussière interstellaire ont été collectées par la sonde Stardust et des échantillons ont été rapportés sur Terre en 2006.
La poussière interplanétaire enrichie en hélium-3 qui s’est déposée sur les fonds marins a fourni aux climatologues un témoignage historique indispensable de l’évolution de la banquise. Grâce à cette poussière, les scientifiques espèrent pouvoir comprendre comment l’Arctique réagira à l’aggravation de la crise climatique.
La superficie de la banquise (aussi appelée glace de mer) de l’océan Arctique a diminué de plus de 42 % en raison de la hausse des températures depuis le début des observations satellitaires en 1979, et l’Arctique continue de se réchauffer plus rapidement qu’ailleurs sur Terre. D’ici quelques décennies, il se pourrait que l’océan Arctique soit libre de glace tout l’été. Outre la montée du niveau de la mer qui en résulterait, les scientifiques veulent mieux comprendre comment cette évolution de la banquise affecte l’habitabilité de l’Arctique et du reste du monde.

Photo: C. Grandpey

Les résultats de leurs travaux ont été publiés le 8 novembre 2025 dans la revue Science. On peut y lire : « Si nous parvenons à prévoir le calendrier et la répartition spatiale du recul de la banquise, cela nous aidera à comprendre le réchauffement climatique, à anticiper les changements des chaînes alimentaires et de la pêche, et à nous préparer aux bouleversements géopolitiques.»
Jusqu’à présent, il était difficile d’établir des prévisions précises concernant la banquise arctique, notamment en raison de l’absence de données historiques. La poussière cosmique pourrait combler ce vide. Lorsque l’océan Arctique est recouvert de glace, cette poussière ne peut atteindre le fond marin. Par contre, lorsque l’océan est dépourvu de glace, une plus grande quantité de poussière cosmique peut se déposer sous forme de sédiments. Les auteurs de l’étude ont recherché cette poussière dans des carottes sédimentaires prélevées à trois endroits de l’océan Arctique : près du pôle Nord où la glace est présente toute l’année ; près de la limite de la banquise en septembre, lorsque la couverture de glace est à son minimum annuel ; et sur un site qui était recouvert de glace en 1980, mais qui ne l’est plus.

Photo: C. Grandpey

Les scientifiques recherchaient en particulier des couches sédimentaires contenant les isotopes hélium-3 et thorium-230. Chacun a une origine différente. L’hélium-3 est présent dans la poussière cosmique, ayant été capturé par les grains de poussière du vent solaire, tandis que le thorium est un produit de désintégration de l’uranium naturel dissous dans l’océan. Lorsque la glace recouvre l’océan en grande quantité, le rapport thorium-230/hélium-3 devrait être plus élevé que lorsque la glace est moins épaisse et que davantage de poussière cosmique peut atteindre le fond marin.

Les carottes sédimentaires ont fourni un enregistrement historique retraçant les périodes où des quantités plus ou moins importantes de poussières cosmiques ont atteint le fond de l’océan, ce qui correspond à des variations de la couverture de glace de mer. Cette dernière a connu des fluctuations au fil des millénaires, et les carottes indiquent qu’au début de la dernière période glaciaire, il y a environ 20 000 ans, la quantité de poussières cosmiques sur les fonds marins a diminué car la glace recouvrait alors la totalité de l’Arctique durant toute l’année.

Lorsque la glace a commencé à fondre et à se retirer, marquant la fin de la dernière période glaciaire il y a 15 000 ans, les carottes sédimentaires révèlent une augmentation de la quantité de poussières cosmiques dans les sédiments du fond marin.
Le plus intéressant réside dans les informations que ces carottes nous fournissent sur les facteurs qui déterminent l’étendue de la banquise et sur la manière dont sa présence, ou son absence, influence l’équilibre des nutriments et, par conséquent, la biosphère océanique.

Photo: C. Grandpey

On pensait jusqu’alors que la fonte des glaces de l’océan Arctique était liée à la température de l’océan, mais les résultats de cette étude indiquent qu’elle est davantage influencée par les températures atmosphériques. Cette information est cruciale car l’océan réagit plus lentement aux changements climatiques que l’atmosphère. Si cela se confirme, la fonte des glaces de l’océan Arctique pourrait s’accélérer plus rapidement que prévu.
Les chercheurs ont également constaté une corrélation entre la couverture de glace et la vitesse à laquelle les nutriments océaniques sont consommés par les processus biologiques. Des coquilles minuscules, autrefois usées par des micro-organismes – les foraminifères – ont été retrouvées dans les carottes de sédiments. Une analyse chimique a révélé la part des nutriments disponibles consommée par ces micro-organismes à différentes périodes de leur vie. Les scientifiques ont établi une corrélation entre l’augmentation de la consommation de nutriments et la diminution de la banquise.
L’étude laisse encore certaines questions en suspens, notamment celle de savoir pourquoi la disponibilité des nutriments varie en fonction de la quantité de glace de mer. Une explication possible est que la diminution de la glace libère de l’espace à la surface de l’océan, favorisant ainsi le développement d’algues photosynthétiques qui produisent davantage de nutriments.
Source : space.com.

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As the definition goes, cosmic dust – also called extraterrestrial or interplanetary dust, space dust, or star dust – is dust that occurs in outer space or has fallen onto Earth. Most cosmic dust particles measure between a few molecules and 0.1 mm (100 μm), such as micrometeoroids (<30 μm) and meteoroids (>30 μm). Interstellar dust particles were collected by the Stardust spacecraft and samples were returned to Earth in 2006.

Interplanetary dust laced with helium-3 that has settled on the sea floor has provided climate scientists with an urgently needed historical record of sea ice. These scientists are battling with understanding how the Arctic will respond to the worsening climate crisis.

The amount of ice on the Arctic Ocean has depleted by more than 42% in response to rising temperatures since regular satellite monitoring began in 1979, and the Arctic continues to warm faster than anywhere else on Earth. In a few decades time we could see the Arctic Ocean free of ice all summer long. Besides the resultant rising sea levels, scientists want to learn more about how this change in sea ice affects the habitability of the Arctic and the wider world.

The results of their work were published on November 8 2025 in the journal Science. One can read : « If we can project the timing and spatial patterns of ice coverage decline in the future, it will help understand warming, predict changes to food webs and fishing, and prepare for geopolitical shifts. »

Until now, it has been difficult to make accurate predictions about the Arctic sea ice in part because there have been no historical records to base predictions on. I

The cosmic dust can fill this void. When the Arctic Ocean is covered in ice, the dust is prevented from reaching the sea floor. So when the ocean is largely absent of ice, more of the cosmic dust is able to settle as sediment.

The authors of the study went searching for this dust in sedimentary cores taken from three locations in the Arctic Ocean: one near the North Pole where there is ice present all year, one near the edge of the ice in September when ice coverage is at its annual lowest, and another at a site that was covered in ice in 1980, but no longer is. In particular, the researchers were looking for sedimentary layers of the isotopes helium-3 and thorium-230. Each has a different origin. Helium-3 is present in cosmic dust, having been captured by dust grains from the sun’s solar wind, whereas thorium is a decay product of naturally occurring uranium that has become dissolved in the ocean. At times of high ice abundance on the ocean, the ratio of thorium-230 to helium-3 should be higher than at times when there is less ice and more cosmic dust can reach the seabed.

The cores provided a historical record chronicling periods when greater and smaller amounts of cosmic dust have reached the bottom of the ocean, corresponding to differing amounts of sea ice. The ice has waxed and waned over millennia, and the cores indicate that the dawn of the most recent ice age, beginning about 20,000 years ago, saw a decrease in the amount of cosmic dust on the seabed as ice covered the entirety of the Arctic all year round.

When the ice began to melt and retreat as the ice age started to come to an end 15,000 years ago, the cores show that the amount of cosmic dust in the sediment on the sea floor began to increase.

What is most interesting is what the cores tell us about what governs the amount of sea ice and how its presence, or lack thereof, can influence the balance of nutrients and hence the biosphere of the ocean.

The assumption had been that the loss of ice from the Arctic Ocean was governed by the temperature of the ocean, but the results of the study indicate that it has more to do with atmospheric temperatures instead. This is a crucial piece of information because the ocean takes longer to respond to climate change than the atmosphere. If true, then we may lose sea ice in the Arctic Ocean more quickly than we expected.

The researchers also found that sea-ice coverage is correlated with how quickly nutrients in the ocean are consumed by biological processes. Tiny shells that were once worn by microbes called foraminifera were present in the cores, and a chemical analysis revealed how much of the total available nutrients they consumed when the microbes were alive at different points in the historical record. The scientists found a correlation between increased consumption of nutrients and a lack of sea ice.

The study still leaves some questions unanswered for now, such as why nutrient availability changes with the amount of sea ice present. One possible explanation is that with less ice, there is more room on the surface of the ocean for photosynthesizing algae that produce more nutrients.

Source : space.com.

Montée du niveau des océans : des territoires inhabitables

À l’occasion de la COP30 à Belém (Brésil), le journal Le Populaire du Centre a publié un article fort intéressant rappelant que certaines parties du monde ont déjà à subir les effets de la montée du niveau des océans. Le journal donne quelques exemples de territoires où des habitants doivent déménager à cause de la montée des eaux.

Le journal explique que rien qu’en France, 500.000 logements seront menacés d’ici 2100. Ils seront condamnés à devenir inhabitables et/ou impossibles à assurer.

https://www.lepopulaire.fr/paris-75000/actualites/dereglement-climatique-miquelon-jakarta-ces-territoires-qui-deviennent-deja-inhabitables_14783826/

La commune de Miquelon, la moins peuplée des deux communes de Saint-Pierre-et-Miquelon, située en Amérique du nord, a entamé le processus de déménagement des 617 habitants du village en 2022. C’est le premier village français à être déplacé en raison du réchauffement climatique. Miquelon est situé à seulement deux mètres au-dessus de la mer et l’archipel a connu deux ouragans destructeurs accompagnés de vagues de submersion. Le gouvernement a financé l’opération grâce au fonds Barnier, qui prévoit un rachat des maisons abandonnées par l’État.

Plan de prévention des risques littoraux de Miquelon

En France métropolitaine, le phénomène atteint la côte Atlantique du nord au sud. J’ai mentionné dans ce blog la destruction de la résidence Le Soleil à Soulac-sur-Mer ainsi que la menace qui plane sur Lacanau.

En Normandie, des habitations situées en bord de mer sont abandonnées ou vont bientôt l’être. En effet, des pans de falaises du littoral normand se décrochent et mettent en péril des maisons aujourd’hui proches du vide.

Dans le Finistère, deux maisons ont été démolies en juin 2025 à Treffagiat car elles étaient menacées par l’érosion côtière et la submersion marine.

En 2050, on estime que plusieurs milliers de logements seront menacés par la montée des eaux océaniques

J’ai expliqué (notes du 31 août 2019 et du 20 août 2024) qu’en Indonésie, la capitale administrative entière, Jakarta, a dû être déplacée dans une ville nouvelle, Nusantura, située 2.000 kilomètres plus loin sur l’île de Bornéo.

La nouvelle capitale officielle a été inaugurée en 2024. La décision de déplacer la capitale a été motivée par la montée des eaux et l’affaissement du sol causé par un pompage incontrôlé des nappes phréatiques. Le problème est que la nouvelle ville n’a pas la capacité d’accueillir tous les habitants de Jakarta (2 millions d’habitants prévus en 2045), qui doivent surélever leurs habitations ou vivre les pieds dans l’eau.

Vue synthétisée du futur palais présidentiel de Nusantara (Source : presse indonésienne)

Le Vanuatu, petit archipel du Pacifique, est le pays le plus menacé par la montée des eaux. Il pourrait être totalement englouti dans les prochaines années. Son existence même est menacée. En désespoir de cause, le pays a décidé d’attaquer les gouvernements en justice pour qu’ils passent à l’action face au réchauffement climatique.

Il faudrait ajouter à ce constat alarmant du côté de l’océan que des habitants du Sud de la France migrent à cause des températures de plus en plus élevées et vont s’établir dans des territoires où les températures sont plus supportables, notamment la Normandie et la Bretagne.

COP30 : des données à prendre absolument en compte !

La COP30 de Belém au Brésil touche à sa fin. Elle avait débuté par une journée dédiée à l’information sur l’état du climat, baptisée Earth Information Day. Cette entrée en matière marque l’importance cruciale des données scientifiques dans un contexte où les signaux de basculement climatique se multiplient.

S’agissant des températures, entre janvier et août 2025, la température globale de la planète s’est élevée à 1,42°C au-dessus des niveaux préindustriels. Ce chiffre place l’année 2025 dans le trio des plus chaudes jamais enregistrées. Ces trois dernières années confirment une trajectoire inquiétante vers un réchauffement global incontrôlé.

Source : Copernicus

Le réchauffement climatique auquel nous assistons induit des bouleversements systémiques : fonte accélérée des glaciers, réchauffement sans précédent des océans, disparition massive des banquises. Voici quelques constatations alarmantes sur ces différents secteurs :.

Entre 2023 et 2024, les glaciers ont perdu en moyenne 1,3 mètre équivalent-eau. Ce recul généralisé affecte pour la troisième année consécutive l’ensemble des 19 régions glaciaires surveillées à l’échelle mondiale. Deux pays – le Venezuela et la Slovénie – ont vu la disparition complète de leurs glaciers.

Perte de glace des glaciers entre 1976 et2024 (Source : Copernicus)

Les océans atteignent des températures record. En 2024, le contenu thermique des océans – qui absorbent plus de 90 % de l’excès de chaleur dû aux gaz à effet de serre – a atteint son niveau le plus élevé. Cette accumulation de chaleur accentue l’intensité des tempêtes et cyclones comme on vient de le voir avec Mélissa, fragilise les écosystèmes marins, et modifie profondément les dynamiques climatiques à l’échelle planétaire.

Source : Copernicus

Au niveau des pôles on assiste à une disparition ultra-rapide de la banquise, aussi appelée glace de mer. L’Arctique et l’Antarctique enregistrent une extension annuelle de la banquise historiquement basse. Il ne s’agit plus de simples variations saisonnières, mais d’un effondrement structurel. La perte de ces surfaces glacées compromet les équilibres thermiques et atmosphériques des hautes latitudes. Moins de banquise signifie moins d’albedo pour renvoyer la lumière du soleil et plus de surfaces sombres pour l’absorber.

Source : Copernicus

Les phénomènes extrêmes deviennent la norme. Canicules, incendies, sécheresses, inondations et tempêtes ne sont plus des anomalies : ils deviennent le quotidien. Au Brésil, leur fréquence a bondi de 250 % en seulement quatre ans. En 2024, la sécheresse a dépassé tous les scénarios envisagés, même les plus pessimistes. L’ouragan Melissa a montré que les vents ont été amplifiés de 7 %, les précipitations horaires de 16 %, et les cumuls sur cinq jours ont augmenté de 20 à 50 %. C’est la preuve irréfutable que le réchauffement climatique exacerbe la violence des tempêtes.

 La situation climatique s’aggrave, mais les moyens de la contrôler sont sous pression. En tête, l’administration Trump fait tout son possible pour que le réchauffement climatique ne fasse pas partie de ses priorités. Des fonds et du personnel ont été retirés des principales agences climatiques comme la NOAA.

Face à ces transformations rapides, le Système mondial d’observation du climat (GCOS), coordonné par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), tire la sonnette d’alarme. Depuis 33 ans, ce programme constitue le socle de la surveillance climatique globale, en lien avec les réseaux atmosphériques, océaniques, terrestres et cryosphériques. Mais le GCOS est aujourd’hui fragilisé par l’absence de financements pérennes. Or, ce système joue un rôle essentiel. En effet, il propose des indicateurs fiables, et fournit des données indispensables pour comprendre les évolutions en cours, anticiper les risques et lancer les alertes.

Ces données sont indispensables. En 2023, les nuages de basse altitude se sont réduits, ce qui a entraîné un réchauffement de 0.5°C supplémentaire cette année-là.

La détection des changements climatiques devient absolument vitale. Or le GCOS épuisera ses fonds en 2027 et a besoin de financements urgents. Par ailleurs, l’OMM tente de fournir des alertes précoces à toute la planète.

Dans ce contexte, renoncer à une surveillance rigoureuse, à des données indépendantes et à une capacité d’alerte fiable reviendrait à naviguer à l’aveugle dans une tempête !

Climat : des perspectives très inquiétantes

À l’occasion de la COP30 qui se tient actuellement à Belém au Brésil, France Info a diffusé un article qui montre l’évolution inexorable de la température moyenne de notre planète depuis le début du 20ème siècle. De toute évidence, les températures proposées sont celles du GIEC, mais beaucoup de climatologues affichent un plus grand pessimisme pour les années à venir.

La première période prise en compte par France Info est 1850-1900. Elle montre une hausse nulle (0°C) de la température globale. L’article confirme qu’avant la révolution industrielle et la combustion croissante des énergies fossiles pour faire tourner les usines et avancer les trains, les activités humaines n’avaient pas encore réchauffé le climat de la Terre.

Selon l’article, entre 1900 et 1995, l’accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère a commencé à réchauffer la température terrestre qui a augmenté de 0,7°C. Le GIEC a été créé et a publié son premier rapport en 1990. Deux ans plus tard, 154 États ont reconnu une origine humaine au changement climatique. Ils ont décidé d’unir leurs efforts pour en limiter l’ampleur. La première COP s’est ouverte en 1995. À noter que l’accélération du réchauffement climatique a surtout été observée dans les années 1970-1975. Mes photos du glacier des Bossons dans les Alpes le montrent parfaitement.

En 2015, au moment de la COP21 à Paris, on enregistrait une hausse de 1,1°C de la température globale. 196 états ont signé l’accord de Paris et promis de limiter la hausse de température à 2°C, voire 1,5°C, d’ici 2100. Malheureusement, au cours de l’année 2015, l’été en Europe a été particulièrement chaud et sec. Les températures ont battu des records. Outre-Atlantique, de gigantesque incendies de forêts ont ravagé l’Alaska. On a commencé à se rendre compte que le but fixé par la COP serait difficile à atteindre.

Aujourd’hui, en 2025, le monde est confronté à une hausse de température globale de 1,4°C ! Il est évident que la promesse de 1?5°C de l’Accord de Paris ne pourra pas être tenue, d’autant plus que les concentrations de CO2 dans l’atmosphère ne cessent de grimper. Les conséquences de cette hausse sont nombreuses et synonymes de catastrophes naturelles au lourd bilan humain. Impuissants, nous avons assisté aux pluies torrentielles dans la région de Valence (Espagne), aux nombreux décès après le passage de l’ouragan Helene dans le sud-est des États-Unis, aux vagues de chaleur meurtrières en Europe et au Maroc.

Il est malheureusement fort à parier que le seuil de 1,5°C sera dépassé dès 2030, avec des conséquences terribles pour la biodiversité (insectes, plantes, vertébrés,coraux, etc).

Au train où vont les choses, selon le GIEC, on est en droit de s’attendre à une hausse de 2°C en 2050. Si ce seuil est atteint, 18% des insectes, 16% des plantes et 8% des vertébrés perdront leur habitat viable. En Arctique, un été par décennie sera sans glace de mer. Le niveau de la mer montera jusqu’à 93 cm en moyenne, noyant une partie des Pays-Bas, de la Camargue ou encore de l’estuaire de la Gironde.

Avec 3°C de hausse en 2100, le monde sera confronté à des été caniculaires. La journée, le thermomètre grimpera chaque année au-dessus de 40°C en France, avec des records possibles à 50°C. La sécheresse connue en 2022 sera alors ordinaire. Sans oublier la fonte des glaciers et de la banquise qui se poursuivra, avec son cortège de hausse de niveau des océans et l’apparition de sérieux problèmes d’alimentation en eau dans certaines parties du monde.

Fonte du glacier Blanc dans le Parc des Écrins (France)

Il est à la fois désolant et très inquiétant de constater le peu d’efforts fournis par nos gouvernants pour s’attaquer au problème du réchauffement climatique. Les enjeux économiques ont la priorité sur leurs homologues environnementaux. Les États Unis se sont retirés de l’Accord de Paris. La Chine continue à brûler du charbon en se vantant de développer des énergies alternatives. Les COP ne prennent toujours pas de décisions contraignantes. Bon courage à nos enfants et petits-enfants !