La COP30 un fiasco annoncé ?

Alors que l’ouverture de la COP30 à Belém au Brésil, en bordure de la forêt amazonienne, approche à grands pas, l’événement n’incite guère à l’optimisme tellement les problèmes liés à l’organisation sont nombreux. À commencer par les hébergements des délégations. Tous les organes de presse s’accordent pour dire qu’il est actuellement impossible de trouver un hébergement à moins de 300 euros la nuit, pas dans des hôtels de luxe, mais dans des chambres simples et basiques. Pourtant, le gouvernement brésilien avait accordé de l’argent pour que les hébergements soient poins coûteux aux délégations. Il est évident que les hébergeurs, hôteliers ou propriétaires privés, profitent de la COP30 pour s’en mettre plein les poches.

Le projet d’une COP30 au Brésil avait suscité l’enthousiasme. L’événement devait marquer un tournant dans une période de crise profonde du multilatéralisme en réunissant dirigeants mondiaux, diplomates et quelque 50 000 autres participants au cœur de la forêt amazonienne. Malheureusement, l’événement risque de se solder par un fiasco logistique qui pèsera lourdement sur les négociations et le processus géopolitique lui-même.
Selon les observateurs, le président Lula et le gouvernement brésilien ont commis une grave erreur en choisissant Belém comme lieu du sommet. Ils ne souhaitent désormais pas organiser la COP ailleurs car cela déclencherait inévitablement une crise politique avec le gouvernement de l’État du Pará, dont Belém est la capitale, et qui compte beaucoup sur l’événement pour renflouer ses caisses. Donc, pas question d’abandonner. La COP30 aura bien lieu à Belém.
Une solution au problème de logistique serait de réduire le nombre de délégués, mais cela compromettrait la légitimité même de tout résultat négocié à Belém. Cela offrirait aux pays désireux d’affaiblir l’Accord de Paris l’excuse parfaite pour faire dérailler les négociations. Une COP vide serait un coup dur et une précieuse opportunité gâchée pour l’humanité, alors qu’il ne nous reste que cinq ans pour maintenir l’objectif de température fixé par la COP21. Cela viendrait s’ajouter à l’abandon de la COP par les États-Unis, un choix qui ne devrait pas favoriser l’obtention d’un Prix Nobel par le président Trump !
Pour l’instant, le gouvernement brésilien refuse obstinément de déplacer la COP30 à Rio de Janeiro, et plus particulièrement dans le vaste Rio Centro, où s’est tenu le sommet clé Rio+20 en 2012. Selon Bloomberg, début août 2025, les organisateurs avaient identifié 53 000 lits à Belém et dans ses environs : 14 547 dans des hôtels, 6 000 sur deux bateaux de croisière, 10 004 dans des locations de vacances via des agences immobilières et 22 452 via Airbnb. Le gouvernement annonce que d’autres options seront ajoutées aux plates-formes de réservation officielles BNetwork et Qualitours. Comme indiqué plus haut, le véritable problème réside dans le coût. Des chambres à prix cassés dans des maisons d’hôtes une étoile sont vendues à des prix supérieurs à ceux des hôtels cinq étoiles de New York.
La seule mesure prise jusqu’à présent consiste à proposer des tarifs réduits aux délégations des petites îles et des pays pauvres, catégories qui regroupent plus d’un tiers des membres de l’ONU – avec 15 chambres simples par délégation disponibles à des prix allant de 100 à 200 dollars la nuit. Les autres pays bénéficient de 10 chambres individuelles garanties par délégation, à des prix allant de 200 à 600 dollars. Il y a aussi deux navires de croisière qui seront transformés en hôtels flottants et amarrés au port d’Outeiro, chacun pouvant accueillir environ 3 000 passagers. Le problème avec ces navires, c’est qu’ils se trouvent à 20 kilomètres du site de la COP et la circulation sera intense pendant le sommet On se souvient du chaos logistique qui a régné à Rio de Janeiro lors du sommet de l’ONU de 2012…
La COP30 est censée être la « COP des peuples », populaire et inclusive. Elle risque de devenir la plus exclusive et la plus chaotique de l’histoire, car même les transports locaux sont totalement inadéquats.

La seule option pour le gouvernement brésilien est de déplacer l’événement à Rio de Janeiro en invoquant le nombre impressionnant de demandes d’accréditation. S’il campe sur sa position, la COP30 risque fort d’être un échec, à l’image de celui qu’a connu la COP15 au Danemark.

Source : Renewable Matter, France Info.

Évacuation ratée à Hawaï ! // Failed evacuation in Hawaii!

Suite au puissant séisme de M8,8 au large du Kamchatka, une alerte tsunami a été déclenchée à Hawaii peu avant 15 heures le 29 juillet 2025. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. La presse hawaïenne parle d’un « désastre ». À Honolulu, en particulier sur Waikiki, le trafic s’est retrouvé à l’arrêt avec des embouteillages monstres, tandis que les sirènes hurlaient, invitant la population à s’éloigner du littoral. Dans le même temps, le National Weather Service diffusait le message suivant : « Un tsunami s’est produit et pourrait causer des dégâts le long des côtes de toutes les îles de l’État d’Hawaï. Des mesures urgentes doivent être prises pour protéger les vies et les biens.»
Les premières prévisions annonçaient une série de vagues puissantes susceptibles de frapper l’archipel à partir de 19 h, avec risque d’inondation des côtes à grande échelle et d’importantes quantités de débris qui « amplifieraient leur pouvoir destructeur ».
Une carte d’évacuation publiée par le Service montrait de vastes « zones rouges » annulaires le long de la côte de chaque île. Les habitants de ces zones avaient pour instruction de se réfugier au quatrième étage ou plus d’un immeuble, ou de quitter carrément la zone.
Le 29 juillet au soir, les autorités ont annoncé qu’aucun tsunami majeur ne toucherait l’archipel hawaïen. L’alerte a été revue à la baisse et les ordres d’évacuation ont été annulés dans tout l’État.
Une vidéo prise par un téléphone portable et partagée sur les réseaux sociaux montre des rues embouteillées, avec des files d’attente de plusieurs kilomètres.

https://twitter.com/i/status/1950399163599876406

De toute évidence, un problème est survenu dans la gestion des plans d’évacuation. Certains touristes sont partis vers des zones plus élevées plutôt que de grimper dans les étages supérieurs des hôtels, comme le prévoyaient les plans d’évacuation. Certains habitants se sont rendus dans des magasins pour s’approvisionner, et beaucoup sont rentrés chez eux après le travail pour récupérer des provisions ou retrouver des membres de leur famille avant d’évacuer. Il semble également que certaines personnes se sont demandé si elles devaient réellement évacuer.
Il existe des zones d’évacuation standard en cas de tsunami, ainsi que des zones pour les tsunamis « extrêmes » à Hawaï. L’évacuation du 29 juillet était standard. Certains habitants ont fui, même s’ils se trouvaient déjà dans des zones de sécurité. Il aurait été préférable que ces personnes restent sur place et ne prennent pas le volant, empêchant de circuler ceux qui devaient réellement quitter les zones inondables.

Pour les autorités, la copie est donc à revoir en prévision d’une prochaine alerte tsunami.
Source : Médias d’information hawaïens.

Photo: C. Grandpey

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Following the powerful M8.8 earthquake off the coast of Kamchatka, a tsunami warning was issued in Hawaii shortly before 3 p.m. on July 29, 2025. But not everything went as planned. The Hawaiian news media tell about « a disaster ». In Honolulu, particularly in Waikiki, traffic ground to a halt with massive traffic jams, while sirens wailed, warning people to move away from the coast. At the same time, the National Weather Service issued the following message: « A tsunami has occurred and could cause damage along the coasts of all islands in the State of Hawaii. Urgent action must be taken to protect lives and property. »
The first forecasts predicted a series of powerful waves likely to hit the archipelago starting at 7 p.m., flooding the coasts on a large scale with significant amounts of debris that would « magnify their destructive power. »
An evacuation map published by the Service showed vast annular « red zones » along the coast of each island. Residents in these areas were instructed to seek shelter on the fourth or higher floors of a building, or to leave the area altogether.
On the evening of July 29, authorities announced that no major tsunami would hit the Hawaiian archipelago. The warning was downgraded, and evacuation orders were canceled statewide.
A cellphone video shared on social media shows gridlocked streets, with lines several kilometers long.

https://twitter.com/i/status/1950399163599876406

Clearly, a problem arose in the management of the evacuation plans. Some tourists moved to higher ground rather than climbing to the upper floors of hotels, as the evacuation plans had called for. Some residents went to stores to stock up on supplies, and many returned home after work to pick up supplies or meet with family members before evacuating. It also appears that some people questioned whether they should actually evacuate.
There are standard tsunami evacuation zones, as well as zones for « extreme » tsunamis in Hawaii. The July 29 evacuation was standard. Some residents fled, even though they were already in safe zones. It would have been preferable for these people to stay where they were and not drive, thus preventing those who really needed to leave the flood zones from traveling.
For authorities, this plan should therefore be revised in anticipation of the next tsunami warning.
Source: Hawaiian news media.

Streets filled with gridlock traffic and sirens blared in Honolulu as a tsunami warning came into effect for large parts of Hawaii..Activated following the M8.8 earthquake off the coast of Kamchatka, the alert upgraded to an emergency warning shortly before 3 p.m. (local time), sparking efforts to evacuate coastal areas across the state. The National Weather Service read as follows : “A tsunami has been generated that could cause damage along coastlines of all islands in the state of Hawaii. Urgent action should be taken to protect lives and property.”

Initial forecasts predicted a series of massive waves hitting the archipelago from 7 p.m. onward, extensively flooding coasts and picking up large amounts of debris that would “amplif(y) its destructive power.”

An evacuation map published by the service showed large, ring-shaped “red areas” along the coast of each island. Residents in those areas were instructed either to retreat to the fourth floor or higher of a large building, or flee the zone entirely.

By Tuesday night, officials said that a major tsunami was no longer expected to strike the islands, the warning was downgraded and evacuation orders were cancelled state-wide.

Cellphone video shared to social media shows piercing emergency sirens and streets filled with cars as Hawaiians struggled to get to safer ground. All the roads were gridlocked, with queues of vehicles over kilometers.

Obviously, something went wrong in the evacuation plans. Some tourists left for higher ground rather than shelter on upper floors of hotels as called for in evacuation plans. Some residents headed to stores for supplies, and many headed home after work to gather items or meet up with family members before evacuating. It also looks as if some residents were confused about whether they really needed to evacuate.

There are standard tsunami evacuation zones, as well as zones for “extreme” tsunamis in Hawaii. Tuesday’s was a standard evacuation; some residents who live in “extreme” tsunami zones fled as well, even though they were already in safe areas. It would have been more efficient for people to stay put if they were in a safe location, leaving the roads to those who needed to leave inundation zones.

Here is a short video showing the mess in Honolulu… :

https://twitter.com/i/status/1950399163599876406

Source : Hawaiian news media.

Entrée aux États Unis : ça se complique ! // Entering the United States is getting complicated !

Ces dernières semaines, plusieurs gouvernements européens, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Danemark et la Finlande, ont mis à jour leurs recommandations pour leurs citoyens se rendant aux États-Unis. En effet, une série d’arrestations de touristes européens a eu lieu aux points d’entrée outre-atlantiques. Ces mesures sont la conséquence du renforcement de la politique américaine d’immigration et soulignent les problèmes qui attendent les voyageurs internationaux, même ceux munis de documents en règle.
Ces arrestations ont suscité l’inquiétude des pays concernés, des défenseurs des droits de l’homme et des avocats spécialisés en immigration. Ils mettent garde sur le fait que le pouvoir discrétionnaire des agents des douanes et de la protection des frontières aux points d’entrée peut avoir des conséquences imprévisibles.
L’Allemagne a été parmi les premiers pays à réviser ses recommandations aux voyageurs après qu’au moins trois citoyens allemands se soient vu refuser l’entrée aux États-Unis et aient été arrêtés à leur arrivée, alors qu’ils étaient en possession de documents de voyage qu’ils estimaient être en règle.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a précisé que la possession d’un visa valide ou d’une autorisation électronique de voyage (ESTA) ne garantit pas l’entrée. « La décision finale d’autoriser une personne à entrer aux États-Unis appartient aux autorités frontalières américaines.» Les voyageurs doivent désormais se préparer à un éventuel contrôle secondaire et à s’assurer que leurs projets de voyage, l’argent en leur possession et les activités prévues sont conformes aux conditions de leur visa ou de leur ESTA.
Les autorités britanniques conseillent désormais à leurs citoyens de vérifier les conditions de leur visa et de s’assurer qu’ils ne se livrent pas à des activités, telles qu’un travail non rémunéré ou des séjours prolongés, qui pourraient être interprétées comme incompatibles avec leur visa ou leur ESTA.
Le Danemark et la Finlande ont mis en garde les personnes transgenres prévoyant de se rendre aux États-Unis quant aux problèmes qu’elles risquent rencontrer. Les voyageurs dont le passeport comporte un marqueur de genre « X » ou qui ont récemment changé de marqueur de genre sont invités à contacter l’ambassade des États-Unis avant leur voyage afin de clarifier la manière dont les agents des frontières interpréteront leurs documents.
Les touristes en provenance de pays amis des États Unis dont les procédures d’entrée sont traditionnellement simples sont désormais invités à se préparer à un contrôle renforcé. Des visites de routine peuvent entraîner une détention si les autorités frontalières soupçonnent une violation, intentionnelle ou non, des conditions de visa.
Source : Yahoo News.

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In recent weeks, several European governments, including the United Kingdom, Germany, Denmark, and Finland, have updated their travel advisories for citizens visiting the United States following a series of detentions involving European tourists at U.S. ports of entry. These actions reflect growing concern over the consequences of U.S. immigration enforcement policies and highlight increasing uncertainty for international travelers, even those with valid documents.

The detentions have sparked concern among the affected nations, human rights advocates, and immigration attorneys, who note that the discretionary power of Customs and Border Protection officers at ports of entry can lead to unpredictable outcomes.

Germany was among the first to revise its travel advisory after at least three German citizens were denied entry and detained upon arrival in the U.S. despite holding what they believed were appropriate travel documents.

The German Foreign Office clarified that having a valid visa or an approved Electronic System for Travel Authorization (ESTA) does not guarantee entry. “The final decision on whether a person can enter the U.S. lies with the U.S. border authorities.” .

Travelers are now urged to be prepared for possible secondary screening and to ensure that their travel plans, financial support, and intended activities align with their visa or ESTA conditions.

British authorities are now advising UK travelers to double-check their visa conditions and ensure they are not engaging in activities such as unpaid work or extended stays that could be interpreted as outside the bounds of their visa or ESTA.

Denmark and Finland issued targeted warnings for transgender individuals planning to travel to the U.S., citing specific risks tied to documentation and identity recognition.

Travelers whose passports include a gender marker of « X » or who have recently changed gender markers are advised to contact the U.S. embassy before traveling to clarify how border officials will interpret their documents.

Tourists from friendly nations with traditionally uncomplicated entry procedures are now being advised to prepare for increased scrutiny. These updates caution that even routine visits can result in detainment if border authorities suspect a violation, intended or not, of visa terms.

Source : Yahoo News.

Les sargasses empoisonnent toujours la Martinique !

J’ai alerté à plusieurs reprises (notes des 10 février, 15 avril et 9 novembre 2021, par exemple) sur les nuisances occasionnées par les sargasses à la Martinique. Une fois échouées, ces algues se décomposent et émettent des gaz toxiques, essentiellement de l’hydrogène sulfuré (H2S).

C’est surtout le littoral atlantique de l’île qui est impacté. Ainsi, au François, la Baie du Simon est une cuvette où s’accumulent des bancs de sargasses. Depuis plusieurs années, l’odeur épouvantable gâche la vie des habitants qui résident autour de la Baie. Au cours de mes différents séjours à la Martinique, les gens m’ont expliqué qu’ils souffraient de problèmes de santé, avec des maux de tête, des vertiges, ou encore de l’asthme chez des enfants. Pour les personnes souffrant de symptômes liés à une exposition au gaz, la mairie du Robert, elle même concernée par l’envahissement des algues, propose des consultations médicales décentralisées, en collaboration avec le Centre Hospitalier Universitaire de Martinique.

Ces derniers jours, l’école de Dostaly a dû fermer ses portes car l’odeur était insupportable pour les élèves et les enseignants. Les gaz sont également responsables de l’érosion des toitures des maisons, de la robinetterie et des appareils électro-ménagers. On m’a également montré l’impact sur les papiers peints dans une habitation. Les maisons sont invendables dans ce secteur.

S’agissant des indemnisations que pourraient recevoir les populations impactées, la situation est compliquée car il y a un vide juridique. Les sargasses n’ont pas de statut juridique comme un cyclone ou un séisme, de sorte que les assurances refusent de prendre en charge les dégâts occasionnés par les gaz provenant de la décomposition des algues,

Les populations littorales de la Martinique sont d’autant plus inquiètes que, selon Météo-France, le pire est à venir, avec « un renforcement des échouements des sargasses sur la côte Atlantique de l’île ».

Source : Martinique la 1ère.

Il est surprenant de voir la lenteur du gouvernement français à intervenir. Dans ma note du 15 avril 2021, j’expliquais que des solutions pourraient être mises en œuvre pour arrêter, ou au moins ralentir, la prolifération des sargasses. Ces mesures ont un coût, mais ce ne devrait pas être aux seules collectivités martiniquaises de payer. Il faudrait que l’Etat français mette lui aussi la main au portefeuille. En 2018, Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition Ecologique, avait promis une somme de 13 millions d’euros pour résoudre le problème des sargasses. Qu’en est-il de cette somme ? A quoi a-t-elle servi ?

Il ne faudrait pas que ceux qui nous dirigent oublient que la Martinique est un département français, comme les Landes ou les Alpes Maritimes. Imaginons un instant une prolifération de sargasses devant les plages de Nice ou de Cannes avant la saison estivale; je puis vous assurer que de gros moyens seront mis en œuvre pour les éliminer rapidement. Alors pourquoi pas à la Martinique, ou à la Guadeloupe qui est également concernée par ce poison ?

Photos: C. Grandpey