Etna (Sicile) : Ébauche de solutions contre la cendre volcanique

Quand se produit un épisode éruptif (souvent baptisé paroxysme) sur l’Etna, c’est toujours la même galère pour les localités qui se trouvent sous le vent : elles reçoivent de pluies de cendres qu’il faut évacuer rapidement car elles peuvent poser des problèmes à la circulation, obstruer les systèmes d’évacuation des eaux pluviales, etc. Les habitants doivent sortir les balais quand une éruption se produit. Chaque événement a également un coût pour les municipalités des bourgades autour du volcan sicilien.

Le maire de Catane a récemment convoqué ses collègues de la région de l’Etna pour proposer un plan stratégique sur le long terme. Les maires présents à la réunion ont fait part des inconvénients de la cendre volcanique pour les citoyens et des énormes ressources investies jusqu’à présent par les municipalités.

Le maire de Catane a proposé une solution qui prévoit une optimisation des coûts, amortis dans le temps, en recourant à l’achat de véhicules permettant le nettoyage des rues, des regards et caniveaux, ainsi que des bâtiments scolaires. Ces véhicules seraient achetés par la métropole catanaise et leur utilisation serait coordonnée par la Protection Civile. Ils seraient équipés d’aspirateurs et de brosses, ainsi que de bennes pour collecter la cendre. Ces véhicules seraient mis à la disposition des municipalités qui en ont besoin. Les équipements destinés au nettoyage de la cendre volcanique ne seraient donc plus loués comme cela se fait actuellement. Cela permettrait aux maires d’économiser des millions d’euros et de ne plus recourir à des fonds extrabudgétaires.
Si ses collègues sont d’accord, le maire de Catane a déclaré que la métropole encouragera « un changement d’orientation substantiel et achètera, avec des fonds régionaux ou étatiques, des instruments et moyens efficaces et utiles pour lutter contre les retombées de cendres. »
Les maires des communes de l’Etna ont accueilli favorablement la proposition avancée par le premier magistrat de Catane ; ils sont conscients qu’une stratégie commune et préventive pourrait être la solution la plus adaptée pour résoudre les problèmes liés aux cendres volcaniques. Ils ont également proposé la création d’un fonds permanent « d’urgence pour les cendres », qui pourrait être utilisé à tour de rôle et immédiatement en cas de besoin.

Reste à voir si cette réunion aura les effets espérés…

Source : La Sicilia.

La cendre volcanique : un poison pour la population (Photo: C. Grandpey)

Zafferana Etnea (Sicile) : place au nettoyage ! // A cleaning operation at Zafferana Etnea (Sicily) !

Comme je l’ai indiqué précédemment, l’Etna a connu un épisode éruptif le 12 novembre 2023 au niveau du Cratère SE. La colonne éruptive a atteint 4500 mètres d’altitude. Puis, poussé par le vent, le panache de cendres s’est dirigé vers l’est-sud-est où il a saupoudré plusieurs localités dont Zafferana Etnea. Comme toujours dans de telles circonstances, il faut sortir les balais des placards.

Cette fois, la municipalité de Zafferana s’est organisée et a préparé un plan d’intervention précis pour nettoyer la ville.qui a été divisée en quadrants, avec des entreprises spécifiques chargées du nettoyage de chaque zone. La priorité est donnée aux places publiques et aux écoles. Cette stratégie vise à restaurer dans les plus brefs délais les lieux prioritaires et les plus fréquentés, et à garantir la sécurité et l’accessibilité des services essentiels. Parallèlement, un service de collecte des déchets en porte-à-porte est mis en place pour permettre aux citoyens de nettoyer leur logement de manière efficace et coordonnée.
Source : La Sicilia.

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As previously reported, Mt Etna experienced an eruptive episode on November 12th, 2023 at the SE Cratère. The eruptive columns reached 4500 meters a.s.l. Then, pushed by the wind, the ash plume travelled east-south-east where it affected several municipalities among which Zafferana Etnea. As always in these circumstances, people have to take the brooms out of the cupboards. .
This time, the municipality of Zafferana got organized and prepared a specific intervention plan for cleaning the town which was divided into quadrants, with specific businesses charged with cleaning each area. The priority is given to public places and schools. This strategy is aimed at restoring in the shortest time the most popular and essential places, and ensuring the safety and accessibility of essential services. Meantime, a door-to-door waste collection service has been set up to allow residents to clean thir homes in an effective and coordinated manner.
Source : La Sicilia.

Lors des éruptions, la cendre de l’Etna est un poison pour les bourgades situées sur les pentes du volcan (Photo: C. Grandpey)

COVID-19: Les Chinois nettoient et mesurent l’Everest // COVID-19 : The Chinese clean and measure Mt Everest

Dans une note publiée le 14 avril 2020 et intitulée « L’Everest est fermé, mais reste une poubelle ! »,  j’expliquais qu’en raison de la pandémie de COVID-19, tout accès à l’Everest est actuellement fermé, que ce soit du côté chinois ou népalais. La montagne est déserte et les sherpas sont au chômage.
Cette situation inhabituelle offrirait une belle occasion de nettoyer la montagne et la débarrasser de tous les déchets. Cela donnerait également du travail aux sherpas qui n’auront pas de revenus cette saison. La campagne de nettoyage ne semble pas près de démarrer du côté népalais de l’Everest car le gouvernement a rejeté cette idée.
En revanche, les autorités chinoises ont changé leur fusil d’épaule. Des scientifiques chinois vont profiter de la fermeture de l’Everest aux randonneurs pour effectuer un nettoyage de printemps. L’absence de visiteurs permettra de collecter les déchets sur l’Everest et d’autres sommets très fréquentés. Les scientifiques profiteront également de la situation pour effectuer des mesures et autres relevés
L’agence de presse Xinhua indique qu’une équipe de 53 membres du Département des Ressources Nationales effectue des travaux scientifiques depuis le début du mois de mars et qu’une campagne de mesures devrait commencer ce mois-ci. Le réseau satellitaire chinois Beidou sera utilisé pour déterminer la hauteur exacte des sommets ainsi que les ressources naturelles disponibles. Les scientifiques mesureront également l’épaisseur de la neige, les conditions météorologiques et la vitesse du vent dans le cadre de la surveillance des glaciers et de la protection de l’environnement.
La Chine a déjà effectué six grandes campagnes de mesures sur l’Everest. Le plus haut sommet émergé de la planète mesurait 8848,13 mètres (29029 pieds) en 1975 et 8844,43 mètres (29017 pieds) en 2005.
Source: Yahoo News UK.

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In a post released on April 14th, 2020, entitled Everest closed, but still a garbage dump! I explained that because of the COVID-19 pandemic, all access to Mount Everest had been closed, whether on the Chinese or the Nepalese side. The mountain was empty and the sherpas out of work.

This unusual situation would be a good opportunity to clean the mountain and get rid of the rubbish. It would also give employment to the sherpas who have lost this season’s income. However, the cleanup campaign does not seem ready to start. Nepal’s government has rejected the initiative.

It is now different on the Chinese side of the mountain. Scientists from China are taking advantage of Mount Everest being closed to hikers to give the peak a spring clean. The lack of climbers will allow to collect rubbish from Everest and other popular climbing peaks. Scientists will also take advantage of the situation to carry out survey work

The official Xinhua News Agency says a 53-member team from the Ministry of National Resources has been conducting preliminary scientific work since early March and survey work on the mountain is due to start this month. China’s network of Beidou satellites will be used in a survey to determine the mountain’s current height and natural resources. Scientists will also measure snow depth, weather and wind speed to facilitate glacier monitoring and ecological protection

China has conducted six major surveys of Mount Everest. They registered its height at 8,848.13 metres (29,029 feet) in 1975 and 8,844.43 metres (29,017 feet) in 2005.

Source: Yahoo News UK.

Crédit photo : Wikipedia

Ouverture de l’Océan Arctique: La crainte des marées noires // Opening of the Arctic Ocean: The fear of oil spills

Au moment où la fonte de la glace ouvre de nouvelles voies de navigation et de nouveaux gisements dans l’Océan Arctique, on craint que cette nouvelle situation provoque une pollution à grande échelle, notamment par une marée noire ou des fuites de gaz naturel. Des tests sont actuellement en cours pour anticiper une telle situation qui serait sans aucun doute une catastrophe environnementale.

À la fin du mois de juillet, un robot – l’Aqua-Guard Triton RotoX – a été testé dans la Mer de Beaufort au moment de la débâcle. Le but était de voir s’il pourrait nettoyer le pétrole lors d’une marée noire dans l’Arctique. Cet « écumeur de pétrole », commandé à distance depuis le pont d’un brise-glace, est l’une des nombreuses technologies testées dans le cadre d’un programme de recherche et de développement de la Garde côtière des États-Unis. Le RotoX, fabriqué au Canada, a été conçu pour récupérer le pétrole à la surface de l’eau de l’Arctique au moment de la débâcle, c’est à dire au moment où la mer est jonchée de morceaux de glace. Selon les écologistes,  une telle situation est susceptible d’être causée par l’exploitation du pétrole au large des côtes de l’Alaska. Deux scénarios potentiels de marées noires sont envisageables: un événement catastrophique provoqué par un tanker comme l’Exxon Valdez, ou plus probablement, une marée noire provoquée par un petit navire suite à un déversement involontaire ou un accident.

À l’heure actuelle, il existe une technologie qui permet d’éliminer le pétrole dans les eaux libres de glace et sur la banquise. Le problème reste insoluble quand la surface de la mer est recouverte de morceaux de glace. Le RotoX est équipé de multiples «dents» de couleur orange qui dépassent légèrement de l’avant de l’appareil. Après l’avoir dirigé vers des plaques de glace et des nappes de pétrole, il découpe la glace en morceaux plus petits qui peuvent ensuite être récupérés. Le fait qu’il soit télécommandé depuis un navire est un avantage comparé aux récupérateurs de pétrole traditionnellement traînés par de gros navires. Le RotoX est plus maniable et pourrait en théorie se déplacer entre les morceaux de glace pour atteindre les nappes de pétrole. La pratique est toutefois décevante.

Après avoir fait fonctionner « l’écumeur de pétrole » dans un environnement dépourvu de glace, l’équipe scientifique l’a testé dans une eau couverte de plaques de glace d’épaisseur variable. Les résultats n’ont pas été convaincants. Bien que le RotoX ait réussi à se déplacer au sein des plaques de glace, ses dents étaient si puissantes qu’elles sont devenues un handicap pour atteindre les nappes de pétrole.

Pendant que le RotoX était testé dans les eaux de l’Arctique, un responsable de la Garde Côtière a froidement déclaré que les États-Unis n’avaient pas les moyens de nettoyer une marée noire dans l’Arctique. Déjà en 2014, le National Research Council (NRC) avait publié une étude qui mettait en évidence les obstacles naturels que les équipes de nettoyage devraient rencontrer lors d’une marée noire dans l’Arctique et formulait des recommandations pour améliorer la capacité des États-Unis à faire face à un tel événement. Le NRC a également précisé que le personnel, les équipements et les ressources de sécurité capables de répondre à une marée noire de grande ampleur dans l’Arctique n’étaient pas suffisants.

Trois ans plus tard, le président de la commission du NRC qui a rédigé le rapport et un professeur de l’université Le Moyne de Syracuse (Etat de New York), ont déclaré qu’il fallait investir davantage dans les infrastructures et la logistique, mais aussi développer les relations entre les gouvernements fédéral et étatique et les autorités locales. En ce qui concerne la nouvelle technologie, l’intégration de systèmes de capteurs devrait également être améliorée.

En conclusion, on peut dire que le test du nouvel « écumeur de pétrole » est un élément important du puzzle créé par la gestion de l’augmentation du trafic maritime dans les eaux de l’Arctique, mais il y a encore de nombreux problèmes à résoudre pour faire face à une marée noire. De toute évidence, les États-Unis n’ont toujours pas les moyens d’affronter une telle catastrophe environnementale.

Source: Alaska Dispatch News.

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As shipping lanes open with the melting of the ice in Arctic, together with the discovery of new mineral deposits, there are fears that this new situationmay some day cause a large-scale pollution, especially through an oil spill and natural gas leaks. Tests are currently being made to anticipate such a situation which would undoubtedly be an environmental disaster.

In late July, a robot – the Aqua-Guard Triton RotoX – dipped into the icy Beaufort Sea. The goal was to test whether the prototype could clean up an oil spill in the Arctic. The oil skimmer, which was remotely controlled from the deck of an icebreaker, is one of many technologies being examined by the U.S. Coast Guard’s research and development program. The Canadian-designed RotoX was made to skim oil off Arctic water littered by broken sea ice, the very problem that environmental groups say should preclude oil development in offshore Alaska. Two potential oil spill scenarios are said to be a cause for concern: a catastrophic oil spill from a tanker like the Exxon Valdez, or more likely, a spill from a small ship through an unintentional release or accident.

Currently, technology can clean up oil in open water and in pack ice. But water with broken ice still remains a problem. The RotoX is outfitted with multiple orange « teeth » slightly protruding from the front of the device. After maneuvering the oil skimmer to pockets of ice and oil, it chops up the ice into smaller pieces, which could be pumped through the skimmer or slide underneath. Being able to remotely guide the skimmer from a larger ship also gives it an advantage in ice-filled water. Compared to skimmers that are traditionally dragged along by large ships, RotoX is more nimble and could maneuver around the ice to reach oil spots.

After first deploying the skimmer in non-ice-filled water, the team tested it in waters filled with ice of varying thickness. The results were not really successful. Although the RotoX did well propelling itself through ice floes, the teeth were so powerful that they actually became a detriment in reaching potential oil.

While the oil skimmer was tested in Arctic waters, a Coast Guard official said that the United States was not prepared to clean up an oil spill in the Arctic. In 2014, the National Research Council released a study which acknowledged the natural obstacles that response crews might encounter during an Arctic oil spill, and laid out recommendations to improve the U.S. capability to respond to an oil spill. It also said the number of personnel, equipment and safety resources able to respond to a large Arctic oil spill was not adequate.

Three years later, the chairman of the committee that produced the report and a professor at Le Moyne College in Syracuse, New York, said more investment in infrastructure and logistics is needed, as well as more baseline information and relationships between federal, state and local players. Looking at new technology, and how sensor systems can be integrated into the devices, is also an area for improvement.

In conclusion, we can say that the test of the new oil skimmer was an important piece of the puzzle to gear up for more traffic sailing through Arctic waters, but there are still some limitations in preparing for a large oil spill and the U.S. is not ready to cope with such an environmental catastrophe.

Source: Alaska Dispatch News.

Le nettoyage d’une pollution provoquée par une marée noire au moment de la débâcle reste un problème insoluble (Photo: C. Grandpey)