Nouvelles images de la planète Mars // New images of Mars

L’Agence spatiale européenne (ESA) vient de publier de nouveaux clichés de son orbiteur Mars Express, qui fournissent des détails sur le relief dynamique de la région d’Acheron Fossae, sur la Planète rouge.

Source: ESA

La photo ci-dessus montre des fossés d’effondrement – ou grabens – d’environ 800 kilomètres de long. Ils ont été façonnés par une activité volcanique ancienne qui a déformé la surface de Mars il y a près de quatre milliards d’années.
La coulée de lave émise par le volcan Alba Mons voisin (qui n’apparaît pas sur l’image) est probablement responsable de la région relativement plane en bas au centre de l’image. Le grand demi-cercle au centre est le reste d’un ancien cratère d’impact.

Source: ESA

L’image du Mars Express ci-dessus est représentée avec des couleurs qui répondent à un code. Elle révèle la topographie d’Acheron Fossae. Les bleus et les violets représentent les altitudes les plus basses, tandis que les rouges et les blancs indiquent les points culminants de la région. Les trois pics coniques en haut à droite de cette photo mesurent plusieurs kilomètres de hauteur et sont également d’origine volcanique. Les grabens qui traversent certains d’entre eux indiquent que la croûte s’est fracturée après la formation des dômes.

Cette image a été prise par la caméra stéréo haute résolution (HRSC) de l’orbiteur, et ensuite exploitée par le Centre aérospatial allemand. Mars Express envoie des photos haute résolution de la surface de la Planète rouge depuis plus de 20 ans.
Source : space.com

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The European Space Agency (ESA) just released some new snapshots from its Mars Express orbiter that detail the dynamic terrain of the Red Planet’s Acheron Fossae region.

The first photo above shows grabens which run about 800 kilometers. They were shaped from ancient volcanic activity that twisted the surface of Mars almost four billion years ago.

Flowing lava from the nearby Alba Mons volcano (not pictured) is likely responsible for the smooth region in the bottom center of the frame. The large half-circle in the middle is evidence of an old impact crater.

The Mars Express second image above is color coded. It reveals the topography of Acheron Fossae. The blues and purples represent lower altitudes, while the reds and whites show the region’s high points.

The three conical peaks in the upper right of this photo are several kilometers high, and they are also volcanic, Grabens cutting through some of the peaks indicate that the crust became fractured after the domes were formed.

This picture was taken by the orbiter’s High Resolution Stereo Camera (HRSC), which is operated by the German Aerospace Center. Mars Express has been sending back high-resolution photos of the Red Planet surface for more than 20 years.

Source : space.com.

Le mystère des pseudo-cratères sur Mars // The mystery of pseudo-craters on Mars

Les images haute résolution fournies par la caméra (MOC) du robot Mars Global Surveyor de la NASA ont révélé de petites structures de forme conique sur des coulées de lave dans le sud de la plaine d’Elysium, Marte Valles et le nord-ouest de la plaine d’Amazonis dans l’hémisphère nord de la Planète rouge. Il s’agit probablement de structures volcaniques connues sous le nom de « pseudo-cratères » qui partagent des points communs avec leurs homologues sur Terre : ils sont répartis en petits groupes indépendants des modèles structurels, se superposent à des coulées de lave fraîchement émises et ne semblent pas avoir eux-mêmes connu d’éruptions.

Pseudo-cratères sur Mars (Source : NASA)

Pseudo-cratères de Skútustaðir en Islande (Photo: C. Grandpey)

Athabasca Valles, un système de vallées creusées dans des plaines volcaniques sur Mars, offre des informations clés sur l’histoire de l’eau sur la Planète rouge. Les structures volcaniques telles que les pseudo-cratères semblent faire référence à de brefs épisodes du passé de Mars où de l’eau coulait à sa surface. Ces pseudo-cratères se sont formés lorsque la lave a interagi de manière explosive avec de l’eau ou de la glace, ce qui aurait tendance à montrer la présence de glace souterraine près de la surface au moment de l’éruption.
Ces dernières découvertes soulèvent des questions sur l’histoire de Mars. Les anciennes inondations étaient peut-être bien plus colossales qu’on ne le pensait. Il se pourrait que le climat de la planète ait autrefois permis la présence d’eau plus étendue et plus persistante que les scientifiques ne l’imaginaient.
La présence de lave introduit un élément important dans le déchiffrement de l’histoire géologique du système Athabasca Valles. Cette lave recouvre le fond de la vallée et une grande partie des plaines environnantes. Ce faisant, elle occulte des structures géologiques plus anciennes et complique les efforts pour dater et comprendre les processus qui ont façonné ce paysage martien.
Les chercheurs affirment que l’emplacement des pseudo-cratères complique notre compréhension de l’histoire de l’eau sur Mars. Leur présence suggère un passé très différent, et il existe différentes théories sur la raison de leur présence dans la région.
Les inondations semblent être une explication logique : il se peut que l’eau d’une région lointaine ait été poussée dans cette région lors d’une éruption volcanique, formant des cônes sans racines. Le problème est que les modélisations traditionnelles des inondations martiennes mettent en jeu des volumes d’eau qui ne seraient pas suffisants pour atteindre les vallées d’Athabasca où se trouvent les pseudo-cratères
Cela montre qu’un événement de plus grande ampleur a pu se produire. Les chercheurs ont évoqué des « méga-inondations » d’eau souterraine au cours des derniers millions d’années. Ils ont généré des modélisations basées sur les volumes d’inondation et les débits qui pourraient se produire si l’eau était piégée profondément sous terre. Mais ces théories n’ont abouti à rien de concluant
Une alternative beaucoup plus probable est que la glace était déjà présente dans la région au moment de l’éruption : elle aurait été formée par les conditions atmosphériques. Pour que cela se produise, l’équateur aurait dû être froid et humide pendant une longue période, permettant une accumulation importante de glace. Cependant, seuls certains modèles climatiques prévoient de telles conditions.
L’activité volcanique pourrait également avoir libéré de la vapeur d’eau, créant un climat plus humide qui pourrait conduire au dépôt de glace. Mais il est peu probable que ces processus produisent une accumulation de glace à grande échelle loin de la source volcanique.
Bien qu’aucune conclusion définitive n’ait été obtenue, l’équipe scientifique souligne que des recherches plus poussées sur la glace équatoriale peu profonde, l’érosion de la lave et les processus des canaux d’écoulement seront nécessaires pour comprendre l’histoire de Mars. La planète est très loin d’avoir révélé tous ses secrets !
Source : space.com.

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High-resolution images from the Mars Global Surveyor (MGS) Mars Orbiter Camera (MOC) have revealed small cone-shaped structures on lava flows in southern Elysium Planitia, Marte Valles, and northwestern Amazonis Planitia in the northern hemisphere of the red planet. The most likely interpretation of these cones is that they may be volcanic features known as “pseudo craters” or “rootless cones.” They share several key characteristics with pseudo craters on Earth: they are distributed in small clusters independent of structural patterns, are superimposed on fresh lava flows, and they do not appear to have erupted lavas themselves

Athabasca Valles, a system of valleys carved into volcanic plains on Mars, offers key insights into the history of water on the Red Planet. Its volcanic features such as crater-like rootless cones hint at brief episodes in Mars’ past when water flowed on its surface. These “pseudo craters” formed when lava interacted explosively with water or ice, marking the presence of underground ice near the surface at the time of eruption.

The new findings raise questions about Mars’ history, suggesting either that ancient floods were far more colossal than previously believed, or that the planet’s climate once supported more extensive and persistent water than scientists imagined.

The presence of lava introduces a significant challenge in deciphering the geological history of the Athabasca Valles system. This lava blankets the valley floor and much of the surrounding plains, obscuring older geological features and complicating efforts to date and understand the processes that shaped this enigmatic Martian landscape.

Researchers say the location of the cones, in particular, complicates our understanding of the history of water on Mars. The presence of rootless cones suggests a very different past, and there are competing theories about how they could have come to exist in the region.

Flooding seems like a logical explanation — perhaps water from a distant region was pushed into the area during a volcanic eruption, forming the rootless cones. But the problem is that traditional models of Martian floods predict flood volumes that could not have flowed far enough to reach the Athabasca Valles, where the cones are located.

This initially suggests something more dramatic may have been at play: Could there have been massive « megafloods » of water from underground in the past few millions of years? The researchers ran models based on flood volumes and flow rates that could occur if water were trapped deep underground. But the theory fell short.

A much more likely alternative is that ice was already present in the region at the time of the eruption, formed by atmospheric conditions. For this to happen, the equator would have needed to be cold and humid for a long period, allowing significant ice buildup. However, only some climate models predict such conditions.

Alternatively, volcanic activity might have released water vapor, creating a more humid climate that could lead to ice deposition. But these processes are unlikely to produce large-scale ice accumulation far from the volcanic source.

While no definitive conclusions were reached, the scientific team emphasizes that further research into shallow equatorial ice, lava erosion, and outflow channel processes is crucial for understanding Mars’ history.

Source : space.com.

Olympus Mons (planète Mars) bientôt en éruption ? // Olympus Mons (Mars) soon erupting ?

Un énorme panache de magma de plus de 1 600 kilomètres de diamètre serait en train de s’élever lentement mais sûrement sous le volcan Tharsis de la planète Mars et pourrait un jour provoquer une puissante éruption d’Olympus Mons, la plus haute montagne du système solaire.

Olympus Mons n’est pas seul dans la région de Tharsis ; il cohabite avec trois autres grands volcans : Ascraeus Mons, Arsia Mons et Pavonis Mons. Tous sont en sommeil depuis des millions d’années, mais une nouvelle étude nous apprend que la situation pourrait changer. En effet, un professeur de l’Université de technologie de Delft (Pays-Bas) a présenté à Berlin, en septembre 2024. à l’occasion du congrès scientifique Europlanet, les derniers travaux effectués par son équipe sur la Planète rouge.
En observant attentivement les variations infimes d’orbite de plusieurs sondes spatiales autour de Mars, tels que Mars Express, Mars Reconnaissance Orbiter et ExoMars Trace Gas Orbiter, les chercheurs ont pu cartographier le champ gravitationnel de la planète. Ils ont détecté des régions où la gravité est forte et des régions où elle est plus faible.
En associant ces résultats aux mesures sismiques de l’épaisseur et de la flexibilité de la croûte, du manteau et de l’intérieur profond de la planète réalisées par la mission Mars InSight de la NASA, les chercheurs ont découvert une complexité dans la distribution des masses au sein de la planète Mars. Plutôt que d’être divisé en couches superposées bien nettes, l’intérieur de Mars présente plusieurs anomalies de densité.
Les auteurs de la nouvelle étude ont en particulier découvert que sous Tharsis se trouve une vaste région de gravité plus faible, de 1 750 kilomètres de large, de densité plus faible, à une profondeur de 1 100 km. Les scientifiques pensent qu’il s’agit d’un énorme panache de magma qui est en train de se frayer lentement un chemin vers la surface de la planète et qui, un jour, pourrait alimenter les éruptions des volcans de Tharsis.
Ce panache mantellique n’est pas la seule anomalie détectée par l’équipe scientifique à partir de la carte de gravité de la planète Mars. Ils ont également découvert plus de 20 mystérieuses structures de différentes tailles sous l’hémisphère nord de Mars, là où un ancien océan remplissait autrefois les basses terres. Contrairement au panache mantellique sous Tharsis, ces structures sont plus denses que leur environnement et présentent une forte attraction gravitationnelle. Elles ne sont pas visibles à la surface de Mars ; elles sont enfouies profondément sous les sédiments déposés autrefois par l’océan.
Une nouvelle mission sera nécessaire pour obtenir plus d’informations sur ces structures mystérieuses et aider à mieux explorer le sous-sol de la planète Mars.
Source : space.com.

Source: NASA

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An enormous plume of magma over 1,600 kilometers across is slowly but steadily rising underneath Mars’ Tharsis volcanic region and could one day provoke a mighty eruption of Olympus Mons, the solar system’s tallest mountain. Olympus Mons is joined by three other large volcanoes in the Tharsis region: Ascraeus Mons, Arsia Mons and Pavonis Mons. All of these volcanoes have been dormant for millions of years, but a new research suggests that the situation could be changing. A professor from the Delft University of Technology in the Netherlands presented his team’s discovery at the Europlanet Science Congress in Berlin in September 2024. .

By carefully studying minute variations in the orbits of several satellites around Mars, such as Mars Express, the Mars Reconnaissance Orbiter and the ExoMars Trace Gas Orbiter, the researchers were able to map the Red Planet’s gravitational field. They found regions where the gravity was stronger and regions where the gravity was weaker.

Combined with seismic measurements of the thickness and flexibility of the planet’s crust, mantle and deep interior made by NASA’s Mars InSight mission, the new findings reveal the complexities of the distribution of mass within Mars. Rather than being divided into neat layers, Mars’ interior shows various density anomalies.

The authors of the new research found that beneath Tharsis is a vast region of weaker gravity, caused by a 1,750- kilometer-wide region of lower density at a depth of 1,100 km. They interpreted it as a huge plume of magma that is slowly working its way up from the planet’s interior, to perhaps one day power the Tharsis volcanoes again.

This mantle plume is not the only oddity that the scientific team found from the gravity map. They also discovered more than 20 mysterious subsurface structures of various sizes beneath Mars’ northern hemisphere, where an ancient ocean once filled the lowlands. Unlike the mantle plume underneath Tharsis, these northern features are denser than their surroundings and have a strong gravitational pull. These structures are not visible from Mars’ surface; they are buried deep beneath the sediments laid down by the ocean.

A new mission would be required to learn more about these mysterious features and help to better explore the subsurface of Mars.

Source : space.com.

Planète Mars : nouvelle image d’Olympus Mons // Mars : a new image of Olympus Mons

La mission Mars Odyssey de la NASA est un exploit en soi. Le vaisseau spatial a été lancé en 2001, il y a donc 23 ans, et est toujours opérationnel. Le robot a franchi une nouvelle étape le 30 juin 2024, jour où il a effectué sa 100 000ème rotation autour de la Planète rouge. Au cours de ces voyages, il a cartographié les minéraux et la glace sur la surface martienne, identifié des sites d’atterrissage pour les missions futures et a relayé ces données vers la Terre avec l’aide des rovers envoyés par la NASA.
Les scientifiques ont récemment utilisé l’appareil photo à bord du vaisseau spatial pour obtenir une image assez exceptionnelle d’Olympus Mons, le plus haut volcan du système solaire. L’image fait partie du programme de la mission Mars Odyssey pour fournir des vues à haute altitude de l’horizon de la planète. La première de ces vues a été publiée fin 2023. Semblable à la perspective de la Terre telle que peuvent la voir des astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS), cette image permettra aux scientifiques d’en apprendre davantage sur les nuages ​​et la poussière en suspension dans l’atmosphère martienne.

Prise le 11 mars 2024, la photo la plus récente de l’horizon martien montre Olympus Mons, volcan bouclier dont la base présente un diamètre de 600 kilomètres, avec une hauteur de 27 kilomètres.
Normalement, les images du volcan vu du dessus pendant les survols présentent des bandes étroites, mais en orientant le vaisseau spatial vers l’horizon, les scientifiques ont réussi à montrer toute l’ampleur du volcan au-dessus du paysage martien. De plus, l’image fournit des données scientifiques exceptionnelles. En plus de donner un aperçu des nuages ​​et la poussière, une telle image, qui couvre plusieurs saisons, fournit des détails supplémentaires sur l’atmosphère martienne. Une bande d’un blanc bleuté dans la partie inférieure de l’atmosphère indique la quantité de poussière présente à cet endroit au début de l’automne, période où on observe généralement les tempêtes de poussière sur Mars. La couche violacée au-dessus de cette bande est probablement due à un mélange de poussière rouge et de nuages ​​​​de glace bleuâtres. Enfin, vers le haut de l’image, une couche bleu-vert est visible là où les nuages ​​​​de glace s’élèvent à une cinquantaine de kilomètres d’altitude.
Le robot de la mission Mars Odyssey a obtenu cette image avec un appareil photo sensible à la chaleur, le Thermal Emission Imaging System, ou THEMIS, mis au point par par l’Arizona State University à Tempe. En utilisant les propulseurs situés autour du vaisseau spatial, ce dernier est capable d’orienter THEMIS vers différentes parties de la surface martienne ou même opérer une lente rotation pour observer les minuscules lunes de Mars, Phobos et Deimos. C’est de cette façon que la NASA a pu obtenir cette belle image d’Olympus Mons.
Source : NASA.

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NASA’s Mars Odyssey mission is a feat in itself. The spacecraft was launched in 2001,23 years ago, and is still operational. The robot marked a new milestone on June 30th, 2024, the day when performed its 100,000th trip around the Red Planet. During that time, the Mars Odyssey orbiter has been mapping minerals and ice across the Martian surface, identifying landing sites for future missions, and relaying data to Earth from NASA’s rovers.

Scientists recently used the orbiter’s camera to take a stunning new image of Olympus Mons, the tallest volcano in the solar system. The image is part of a continuing effort by the Odyssey team to provide high-altitude views of the planet’s horizon. The first of these views was published in late 2023. Similar to the perspective of Earth astronauts get aboard the International Space Station, the view enables scientists to learn more about clouds and airborne dust at Mars.

Taken on March 11th, 2024, the most recent horizon image captures Olympus Mons in all its glory. With a base that sprawls across 600 kilometers, the shield volcano rises to a height of 27 kilometers.

Normally the pictures of Olympus Mons sent by the orbiter Olympus include narrow strips from above, but by turning the spacecraft toward the horizon, the robot was able to show in a single image how large the volcano looms over the landscape. Moreover, the image provides scientists with exceptionzl scientific data. In addition to offering a freeze frame of clouds and dust, such images, when taken across many seasons, can give a more detailed understanding of the Martian atmosphere. A bluish-white band at the bottom of the atmosphere hints at how much dust was present at this location during early autumn, a period when dust storms are typically observed on Mars. The purplish layer above that band was likely due to a mixture of the planet’s red dust with some bluish water-ice clouds. Finally, toward the top of the image, a blue-green layer can be seen where water-ice clouds reach up about 50 kilometers into the sky.

The Odyssey orbiter captured the scene with a heat-sensitive camera called the Thermal Emission Imaging System, or THEMIS, developed by Arizona State University in Tempe. By firing thrusters located around the spacecraft, Odyssey can point THEMIS at different parts of the surface or even slowly roll over to view Mars’ tiny moons, Phobos and Deimos. In this way, it was able to get good views of Olympus Mons.

Source : NASA.