Culottés les Nippons ! // The Japs have got a cheek !

drapeau-francaisRappelez-vous: En fin de matinée le 27 septembre 2014, le Montt Ontake au Japon a connu une soudaine éruption qui a tué 58 randonneurs tandis que 5 autres étaient portés disparus. [NDLR: Il s’agissait d’une explosion phréatique ou phréatomagmatique, provoquée par le contact du magma à haute température avec une poche d’eau sous l’édifice volcanique. On ne sait pas prévoir ce type d’éruption. En particulier, il n’y a pas de signal sismique pour l’annoncer.]
Malgré cette imprévisibilité, un groupe de proches des personnes mortes ou disparues envisage de poursuivre en justice le gouvernement japonais et les autorités locales pour ne pas avoir alerté correctement les randonneurs. Les familles de cinq victimes exigent 150 millions de yens de dommages et intérêts, arguant que l’Agence Météorologique Japonaise aurait dû relever le niveau d’alerte avant l’éruption, et que les autorités de la préfecture de Nagano n’avaient pas réparé les sismographes en dysfonctionnement dans la région.
Le procès aura lieu auprès du tribunal de district de Nagano le 25 janvier, sur la base d’une loi japonaise sur les recours qui stipule que les organismes publics comme le gouvernement central sont responsables des dommages causés par leurs fonctionnaires.
Selon l’avocat des plaignants, l’Agence Météorologique a maintenu le niveau d’alerte du Mont Ontake à 1 alors que 52 séismes d’origine volcanique avaient été enregistrés le 10 septembre et 85 autres le 11 septembre. Les familles affirment que le niveau d’alerte aurait dû être relevé au plus tard le 12 septembre. Elles indiquent par ailleurs que les autorités préfectorales ont négligé de réparer deux sismographes situés près du sommet du volcan tout en sachant qu’ils étaient en panne, négligence qui, selon ces familles, aurait empêché d’obtenir des enregistrements précis.
L’Agence Météorologique a refusé de faire des commentaires, car elle n’a pas encore pris connaissance du contenu exact de la plainte.
Source: The Japan Times.

Cette situation me rappelle le séisme de L’Aquila en Italie. Sept scientifiques italiens ont été accusés d’avoir sous-estimé les risques six jours avant la catastrophe qui a tué plus de 300 personnes en avril 2009. Ils ont été reconnus coupables d’homicide involontaire et condamnés à six ans d’emprisonnement en octobre 2012 avant d’être acquittés en 2014.

—————————————-

drapeau-anglaisJust remember : Late in the morning of September 27th 2014, Mt Ontake in Japan went through a sudden eruption that killed 58 hikers with 5 more reported missing. [NDLR: The event was defined as a phreatic or phreatomagmatic explosion, when hot magma comes into contact with a pocket of water beneath the volcanic edifice. Such an eruption cannot be predicted. In particular, there is no immediate seismic signal to announce it.]

Despite this unpredictability, a group of relatives of victims who died or went missing in the eruption plans to sue the central and local governments for failing to alert hikers properly. The families of five victims will demand 150 million yen in damages, arguing that the Meteorological Agency should have raised the alert level before the deadly eruption and that the Nagano Prefectural Government had failed to repair broken seismographs in the area.

The lawsuit will be filed with the Nagano District Court on January 25th, based on the national redress law, which stipulates that public organizations such as the central government are liable for damages caused by public servants.

According to the lawyer who will represent the plaintiffs, the Meteorological Agency left its eruption alert level unchanged at 1 even though it had recorded volcanic earthquakes 52 times on September 10th and 85 times on September 11th. The families say the alert level should have been raised by September 12th at the latest. They also say the prefectural government left untouched two seismographs located near the mountain peak despite knowing they were malfunctioning, negligence they say prevented precise recordings.

The agency declined to comment as it has not seen the content of the planned complaint.

Source : The Japan Times.

This situation reminds me of the L’Aquila earthquake in Italy. Seven Italian experts were accused of having underestimated the risks six days before the disaster that killed more than 300 persons in April 2009. They were convicted of manslaughter and received 6-year prison sentences in October 2012 but were later acquitted.

ontake-blog-2

Vue du Mont Ontake (Crédit photo: JMA)

Eruption dans l’Holuhraun (Islande) : Pilote d’hélicoptère devant la justice // Holuhraun eruption (Iceland) :Helicopter pilot sued

drapeau-francaisTout le monde sait que pendant une éruption une zone de sécurité d’accès interdit est souvent mise en place autour d’un volcan. Un pilote d’hélicoptère de Reykjakik a ignoré ces restrictions lors de l’éruption dans l’Holuhraun et il va maintenant avoir des problèmes avec la justice islandaise.
Le pilote de la compagnie Reykjavik Helicopters est poursuivi par la police du nord-est de l’Islande pour avoir atterri à trois reprises avec des passagers et les avoir autorisés à débarquer dans une zone interdite. Les deux premières déposes ont eu lieu en septembre 2014, et la troisième un mois plus tard.
Le troisième atterrissage a davantage attiré l’attention car une passagère, Goga Ashkenazi, une milliardaire en provenance du Kazakhstan, a posté sur Instagram une photo d’elle-même sur le site de l’éruption. L’image montre les passagers à seulement quelques mètres de l’éruption, ce qui était formellement interdit. L’éruption produisait d’importantes quantités gaz toxiques, décrits comme potentiellement mortels, et les risques incluaient des explosions de vapeur, des crues glaciaires et des retombées de cendre. Tout cela justifiait la décision des autorités de fermer la zone, sauf aux scientifiques et aux médias munis d’autorisations.
Le procès du pilote se déroulera à la Cour du District du Nord-Est le 14 janvier.
NDRL : Il est étonnant de voir que les passagers de l’hélicoptère ne sont pas poursuivis, car eux aussi étaient en infraction. C’est bien connu : Nul n’est censé ignorer la loi.
Source : Iceland Review.
Un conseil d’ami : Si vous fréquentez des zones éruptives interdites, évitez de diffuser vos images sur Internet, en particulier sur les réseaux sociaux. Elles peuvent être remarquées par les autorités ou des personnes peu scrupuleuses qui n’hésiteront pas à vous dénoncer. N’oubliez pas qu’il existe des pays où la délation est un sport national.

———————————–

drapeau-anglaisEverybody knows that during an eruption a no-access zone is often set up around the volcano for obvious safety reasons. A Reykjakik helicopter pilot ignored the restrictions during the Holuhraun eruption and is now going to have problems with the Icelandic justice.
The pilot from Reykjavík Helicopters has been charged by the Northeast Iceland Chief of Police for landing three times with passengers and letting them out in a restricted area. The first two landings occurred in September, 2014, and the third a month later.
The third landing received more attention than others, since one of the passengers, Goga Ashkenazi, a billionaire from Kazakhstan, posted a picture of herself at the eruption site on Instagram. The picture showed the passengers just a few metres from the eruption, much closer than was permitted. The eruption produced poisonous gases, which were described as potentially fatal,in high quantities in the area, and risks included steam explosions, a glacial outburst flood and volcanic ash, giving authorities ample reason to close off the area to all but scientists and media personnel with special permits.
The court case will be filed in the Northeast District Court on January 14th .
Source: Iceland Review.

Bardarbunga

Crédit photo: Wikipedia

Quand l’Eyjafjallajökull refait parler de lui ! // The Eyjafjallajökull story is not over yet !

drapeau francaisL’éruption de l’Eyjafjallajökull en 2010 a causé beaucoup de problèmes pratiques. En effet, en raison des nuages ​​de cendre vomis par le volcan, les avions sont restés cloués au sol dans de nombreux aéroports et leurs passagers furent dans l’impossibilité de rentrer à la maison ou, pire encore, de se rendre à leur travail ! Plusieurs passagers bloqués ont poursuivi les compagnies aériennes qui refusaient de rembourser leurs billets d’avion. D’autres sont allés en justice contre leurs entreprises parce qu’elles refusaient de payer les jours de travail perdus.
L’exemple le plus récent se situe au Canada avec une fonctionnaire employée par le Ministère des Anciens Combattants à Halifax. Cette femme était en vacances en Angleterre en avril 2010 lorsque l’Eyjafjallajökull est entré en éruption. Elle devait retourner à Halifax le 20 avril, cinq jours après que l’éruption ait causé l’annulation de tous les vols au départ de l’Angleterre. Inquiète de ne pouvoir rentrer chez elle, cette brave dame a contacté Air Canada le 16 avril et a demandé ce qu’elle devait faire.
La compagnie aérienne lui a conseillé de réserver à nouveau son vol de retour pour le 27 avril, le premier vol avec des sièges encore disponibles. Air Canada a déclaré qu’elle resterait sur ​​une liste d’attente de passagers dont les vols avaient été annulés et qu’elle serait avertie si un vol devenait disponible avant cette date.
La fonctionnaire a contacté trois autres compagnies aériennes pour voir s’il lui était possible de rentrer au Canada plus tôt, mais aucun vol n’était disponible avant le 27 avril, ce que lui avait proposé Air Canada.
Elle a envoyé un courrier électronique à son chef de service, lui demandant de prolonger son congé payé d’une semaine, en invoquant une clause de la convention collective qui stipule que le Ministère ne peut refuser d’accorder un congé payé dans des circonstances indépendantes de la volonté de l’employé.
Malgré cette clause, le chef de service fut seulement disposé à accorder à la fonctionnaire deux jours de congé payé, une proposition allongée par la suite à 2,5 jours. Les jours restants seraient déduits de ses allocations vacances.
La fonctionnaire a alors déposé un recours et, dans une décision prise le 20 mars, le médiateur a ordonné au Ministère de payer à l’employée les cinq jours qui lui étaient dus et de verser sur son compte en banque le montant des jours injustement prélevés. Le médiateur a clairement reconnu que des circonstances particulières indépendantes de la volonté de l’employée l’avaient empêchée de se présenter à son travail.
Il y a de fortes chances pour que ces décisions de justice fassent jurisprudence et que la prochaine éruption avec nuages de cendre provoque un imbroglio juridique en plus des problèmes pratiques. Ne rêvons pas : les avions capables de détecter et d’analyser la cendre volcanique ne sont pas pour demain et nous revivrons la même situation qu’en 2010 !

Source : Ottawa Citizen.

 ——————————————-

drapeau anglaisThe eruption of Eyjafjallajökull in 2010 caused quite a lot of practical problems. Indeed, because of the ash clouds vomited by the volcano, planes were grounded in many airports and their passengers unable to go back home or, even worse, to work! Several stranded passengers sued the air companies that refused to refund their plane tickets. Others went to law against their companies because they refused to pay them for the lost days at work.

The most recent example lies in Canada with a civil servant working for the Department of Veterans Affairs in Halifax. This woman was on holiday in England in April 2010 when the Eyjafjallajökull volcano in Iceland erupted. She was scheduled to return to Halifax on April 20th, five days after the eruption grounded all flights out of England. Concerned about her ability to get home, she contacted Air Canada on April 16th and asked what she should do.

The airline advised her to rebook her return flight for April 27th, the first flight with seats still available. Air Canada said she would remain on a standby list of passengers on cancelled flights and would be notified if an earlier flight became available.

Martin contacted three other airlines to see if any could get her back to Canada earlier, but none had availability before the April 27 Air Canada flight.

She emailed her supervisor and asked to extend her paid leave by a week, invoking a collective agreement clause that says the department should not unreasonably withhold discretionary leave with pay in circumstances beyond an employee’s control.

But the supervisor was only willing to give her employee two days leave with pay, an offer later bumped up to 2.5 days. The remaining days would be deducted from her vacation entitlement.

The civil servant filed a grievance and the arbitrator upheld it in a decision taken on March 20th and ordering the department to pay the woman her requested five days and credit her bank account for the days unjustly deducted. The arbitrator clearly recognized that special circumstances beyond an employee’s control might prevent him from reporting to work.

The odds are that such legal decisions will set a prededent and that the next dirty eruption will cause a legal mess the more practical problems. Let’s not dream: the planes able to detect and analyse ash are not for tomorrow and we will live the same situation as in 2010!

Source: Ottawa Citizen.

Eyjafjallajokull-blog

Crédit photo: Wikipedia.