Trump s’acharne contre l’énergie éolienne // Trump attacks wind power

Quelques jours après que toutes les agences climatiques ont déclaré que 2024 avait été l’année la plus chaude jamais enregistrée et que des mesures devaient être prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’Administration Trump a publié, le 16 avril 2025, un décret ordonnant l’arrêt de la construction d’un important projet éolien offshore destiné à alimenter plus de 500 000 foyers new-yorkais. Ce décret s’inscrit dans une série de mesures visant les énergies renouvelables.
Le secrétaire américain à l’Intérieur a ordonné au Bureau of Ocean Energy Management d’interrompre la construction d’Empire Wind, un projet qui avait reçu le feu vert de l’Administration Biden, au sud-est de Long Island. Le secrétaire à l’Intérieur a déclaré que le projet nécessitait un examen plus approfondi et a reproché à l’Administration Biden d’avoir pris une décision trop hâtive. L’entreprise norvégienne Equinor a déjà entrepris la construction d’Empire Wind qui devait produire de l’électricité en 2026.
Trump s’est toujours montré hostile aux énergies renouvelables, en particulier à l’éolien offshore. Dès son entrée en fonction, il a signé un décret suspendant temporairement les baux éoliens offshore accordés dans les eaux fédérales et il a suspendu les permis pour tous les projets éoliens. Le mois dernier, l’Administration a annulé un projet éolien offshore au large des côtes du New Jersey. Heureusement, la construction de ce parc éolien n’avait pas encore commencé.
Alors que Trump se veut le chantre de l’abondance énergétique, l’American Clean Power Industry Association (association industrielle américaine de l’énergie propre) a déclaré que l’arrêt de la construction de projets énergétiques déjà validés était « littéralement à l’opposé » de la notion d’abondance énergétique et envoyait un « signal effrayant » à toutes les entreprises énergétiques. L’association a ajouté que New York avait besoin de l’éolien offshore et d’autres projets d’énergie propre pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie et créer des emplois. Selon ses responsables, les États-Unis ne peuvent être indépendants énergétiquement sans l’éolien offshore.
L’Administration Biden a cherché à accélérer le développement de l’éolien offshore comme solution au réchauffement climatique, en approuvant près d’une douzaine de projets éoliens offshore à échelle commerciale. Le premier parc éolien offshore du pays a ouvert il y a un an. Il s’agit d’un parc de 12 éoliennes baptisé South Fork Wind, situé à 56 kilomètres à l’est de Montauk Point, dans l’État de New York.
Dans ce que je qualifierais personnellement de décision honteuse, Trump a commencé à inverser la politique énergétique du pays dès son premier jour de mandat. Il a promulgué une série de décrets visant à stimuler le pétrole, le gaz et le charbon. L’Administration examine actuellement tous les permis éoliens offshore existants et en attente. On peut craindre le pire.
Source : Médias américains.

Source: Equinor

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A few days after all climate agencies around the world that 2024 was the hottest year ever and that measures should be taken to reduces greenhouse gas emissions, the Trump administration issued an order on April 16th, 2025 to stop construction on a major offshore wind project to power more than 500,000 New York homes, the latest in a series of moves targeting the renewable energies.

The U.S. Interior Secretary has directed the Bureau of Ocean Energy Management to halt construction on Empire Wind, a fully-permitted project located southeast of Long Island. He said it needs further review because it appears the Biden administration rushed the approval. The Norwegian company Equinor is building Empire Wind to start providing power in 2026.

Trump has been hostile to renewable energy, particularly offshore wind. His first day in office, Trump signed an executive order temporarily halting offshore wind lease sales in federal waters and pausing the permits for all wind projects. Last month, the Administration revoked the Clean Air Permit for an offshore wind project off the coast of New Jersey. Construction on that wind farm had not yet begun.

While Trump is focused on energy abundance, the American Clean Power industry association said halting construction of fully-permitted energy projects is the “literal opposite » of that agenda, and it sends a “chilling signal” to all energy companies. It added that New York needs offshore wind and other clean energy projects to help address rising energy costs and create jobs. The United States can’t be energy independent without offshore wind.

The Biden administration sought to ramp up offshore wind as a climate change solution, approving nearly a dozen commercial-scale offshore wind energy projects. The nation’s first commercial-scale offshore wind farm opened a year ago, a 12-turbine wind farm called South Fork Wind 56 kilometers east of Montauk Point, New York.

In what I would personally call a shameful decision, Trump began reversing the country’s energy policies his first day in office with a spate of executive orders aimed at boosting oil, gas and coal. The administration is reviewing all existing and pending offshore wind permits. We can fear the worst.

Source : US news media.

L’Islande réceptrice d’une centrale solaire spatiale ? // Iceland as a receiver of a space solar station ?

L’Islande bénéficiera-t-elle d’une station de réception de la première centrale solaire à être lancée dans l’espace ? Les laboratoires islandais Reykjavik Energy and Transition Labs d’une part et la société britannique Space Solar d’autre part ont signé un protocole d’accord tripartite pour une coopération dans le cadre de l’activation de l’énergie solaire dans l’espace et de la revente de l’énergie générée pendant la phase de recherche.
L’Islande pourrait donc avoir sur son sol une station de réception de la première centrale solaire à être lancée dans l’espace. L’annonce faite par les trois entreprises précise qu’il sera possible de produire de l’énergie verte de manière rentable avec des centrales solaires à bord d’orbiteurs autour de la Terre. Avec cette nouvelle technologie, la centrale électrique active les rayons du soleil et transmet l’énergie à la Terre avec des ondes radio courtes. Il est prévu que des stations terrestres reçoivent ensuite les ondes, les transforment en électricité et fournissent une énergie verte renouvelable au réseau électrique mondial.
Le protocole d’accord stipule que les parties travailleront ensemble sur divers aspects de la première phase du développement de Space Solar. On estime que la première centrale électrique expérimentale en orbite autour de la Terre fournira 30 MW d’électricité.
La technologie et la science à l’origine du fonctionnement de Space Solar sont bien connues, mais il reste encore un certain nombre de problèmes d’ingénierie à résoudre en ce qui concerne la production d’énergie solaire depuis l’espace. Le communiqué diffusé par les trois entreprises précise qu’il est difficile de choisir les emplacements des premières stations de réception de l’énergie au sol. Elles seront situées dans l’hémisphère nord. L’Islande, le Canada et la partie nord du Japon semblent les mieux adaptés à une telle réception.
Source : Médias d’information islandais.

Vue d’artiste de la réception d’énergie solaire spatiale (Source : Space Solar)

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Will Iceland be the host for the first solar power plant to be launched into space ? Iceland’s Reykjavik Energy and Transition Labs on one side, and Britain’s Space Solar onthe other side, have signed a tripartite memorandum of understanding for cooperation in connection with the activation of solar energy in space and the resale of potential energy generated during the research phase.

Iceland could then be the host for the first solar power plant to be launched into space. The announcement by the three companies indicates that it will be possible to produce green energy with solar power plants on orbiters around the earth in a cost-effective way. The technology is based on the fact that the power plant will activate the sun’s rays and transmit the energy to the earth with short radio waves. It is planned that so-called ground stations will then receive the waves, transform them into electricity and deliver green renewable energy into the world’s energy system.

The memorandum of understanding stipulates that the parties will work together on various aspects of the first phase of Space Solar’s development. It is estimated that the first experimental power plant in an orbit around the Earth will deliver 30 MW to the Earth.

The technology and science behind Space Solar’s operation is well known, but there are still a number of engineering challenges to be solved regarding solar power generation from space.The announcement states that it is a challenge to choose locations for the first receiving stations of the energy on the ground. They would be in the northern hemisphere. Iceland, Canada and the northern part of Japan are being looked at, among others.

Source : Icelandic news media.

Islande : Des forages à grande profondeur contre le réchauffement climatique ? // Iceland : Deep drilling to combat global warming ?

Cela fait plusieurs années que les Islandais travaillent sur un projet visant à produire de l’électricité grâce à la chaleur du magma. Dans plusieurs articles rédigés sur ce blog en 2016 et 2017, j’expliquais qu’un forage étaie en cours à 5 kilomètres de profondeur dans d’anciennes coulées de lave de la péninsule de Reykjanes. Ce forage, qui avait commencé le 12 août 2017, faisait partie de l’Iceland Deep Drilling Project (IDDP). L’objectif final du projet était d’atteindre 5 km de profondeur, là où la roche en fusion se mélange à l’eau. Avec la chaleur et la pression extrêmes, l’eau se transforme en « vapeur supercritique » et est susceptible de produire une énorme quantité d’énergie. L’idée est que lorsque la vapeur sera transférée à la surface et convertie en électricité, elle produira jusqu’à 10 fois plus d’énergie que les forages géothermiques classiques.
Un article paru en novembre 2024 nous rappelle que le magma terrestre peut produire suffisamment de chaleur pour générer de l’énergie géothermique sans pollution atmosphérique susceptible de réchauffe la planète, si on parvient à l’exploiter avec succès. C’est pourquoi les scientifiques prévoient de procéder à un forage dans le sol islandais pour étudier les conditions qui y règnent. Environ 800 millions de personnes dans le monde vivent à une centaine de kilomètres d’un volcan actif. Si les scientifiques parvenaient à comprendre comment on peut utiliser cette ressource naturelle, cela pourrait changer la donne en matière d’approvisionnement énergétique à l’échelle de la planète. En théorie, le potentiel est illimité.
Le projet islandais consiste à commencer à faire des forages pour approcher les poches de magma à un température de 980 degrés Celsius. Après plusieurs tests au cours des dernières années, un nouveau forage devrait avoir lieu en 2027. Dans une première phase, les scientifiques placeront des capteurs dans le sous-sol pour mieux connaître les mouvements, la pression et la chimie du magma.
La chambre magmatique se trouve à plus de 2 040 mètres sous la surface. Une fois atteinte, un petit orifice sera percé pour pénétrer dans le magma en fusion. La chaleur extraite par cette technologie,peut être utilisée pour produire de l’électricité à la surface de la Terre à l’aide d’une turbine à vapeur dans un cycle continu.
Bien que ce procédé soit plus coûteux que la technologie géothermique classique, les puits de forage et le magma, beaucoup plus profonds, génèrent beaucoup plus de chaleur, ce qui nécessite moins de forages pour produire une énergie significative. Deux forages de magma pourraient remplacer les 18 forages géothermiques conventionnels qui fournissent de l’électricité à 30 000 foyers islandais.
Les innovations géothermiques progressent également à travers d’autres projets étonnants dans le monde. Par exemple, Quaise Energy, une société basée dans le Massachusetts aux États-Unis, a l’intention de forer 20 km dans la Terre pour exploiter ce qu’elle appelle une « source d’énergie d’un million d’années ». Le résultat pourrait être une énergie abondante avec beaucoup moins de répercussions sur le réchauffement de la planète.
À l’avenir, la côte californienne, le Japon et même la Méditerranée sont quelques-uns des sites envisagés pour produire de l’énergie à partir du magma. La première étape consistera à mieux comprendre comment fonctionnent les volcans sur Terre, ce qui est loin d’être le cas actuellement. Comme l’a dit un scientifique, « nous observons le ciel, nous dépensons des milliards et des milliards de dollars pour comprendre les planètes lointaines, mais nous ne dépensons pas autant pour comprendre la nôtre. »

Source : Inspiré d’un article paru dans Yahoo Actualités.

Principe du forage géothermique à grande profondeur (Source: BBC)

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Icelanders have been working for several years on a project to generate electricity with the heat of magma. In several posts written in 2016 and 2017, I explained that a rig was drilling 5 kilometres into the old lava flows in Iceland’s Reykjanes Peninsula. It was part of the Iceland Deep Drilling Project (IDDP). The drilling had begun on August 12th, 2017. The final goal of the project was to reach 5 km down because at this depth, molten rock mixes with water. With the extreme heat and pressure, the water becomes « supercritical vapour » and holds a huge amount of energy. The idea is that when the steam is brought back to the surface and converted into electricity, it will create up to 10 times as energy as conventional geothermal wells.

A recent article reminds us that Earth’s magma can produce enough heat to create geothermal power without planet-warming air pollution if it can be successfully tapped. That’s why experts are planning to drill into Iceland’s ground to study the conditions below. About 800 million people live within approximately 100 kilometers from an active volcano. If scientists can figure out how to utilize this natural resource, it could be game-changing for worldwide power supplies. Basically, the potential is limitless.

The plan in Iceland is to start boring holes into the ground to tap the 980-degree Celsius magma reserves. After several tests in the past years, the initial one is set to be drilled in 2027. In a first phase, the experts will put sensors in the subterranean magma, gaining knowledge of its movements, pressure, and chemistry.

The magma chamber is more than 2,040 meters below the surface. Once at the chamber, a smaller hole is used to enter the molten magma. Heat pulled from the environment can be used to generate electricity on the surface using a steam turbine in a continuous cycle.

While it’s a more expensive process than current geothermal technology, the much deeper wells and magma generate far greater heat, requiring fewer boreholes to make significant power. Two magma boreholes could replace 18 conventional geothermal ones in Iceland that supply electricity to 30,000 households.

Geothermal innovations are advancing in other amazing projects around the world, as well. For instance, Massachusetts-based Quaise Energy in the U.S. intends to drill 20 km into the Earth to tap what it calls a « million-year energy source. » The result could be abundant energy with far fewer planet-warming repercussions.

In the future, the California coast, Japan, and even locations in the Mediterranean are some of the places being eyed as magma-based energy sites. The first step is to better understand Earth’s powerful volcanoes. As one scientists put it, « we are looking into the sky, we are spending billions and billions of dollars to understand planets far away, but we do not spend nearly as much on understanding our own. »

Source : After an article published in Yahoo News.

La flamme olympique 2024 : de l’astre solaire à la fée électricité…!

Quand on réfléchit un peu, l’histoire ne manque pas de comique. Pour commencer, l’allumage de la flamme olympique ne s’est pas fait selon la tradition le jour où elle a quitté Olympie. En raison du vent sur le site d’Olympie, la flamme a été allumée quelques heures auparavant, certes en respectant le rite du feu sacré dans le temple de Héra, mais personne n’a assisté à l’allumage au cours de la cérémonie officielle organisée pour son départ vers la France.

Une fois arrivée à Marseille à bord du Bélem, la flamme a traversé les communes qui avaient bien voulu payer 180.000 euros au comité d’organisation des JO. (Merci au maire de Limoges de ne pas avoir participé à cette cavalcade).

Le voyage de la flamme olympique s’est terminé à Paris, dans le Jardin des Tuileries, à proximité du musée du Louvre, où Marie-Jo Pérec et Teddy Riner tenaient chacun un échantillon de ladite flamme….mais ils n’ont pas allumé la vasque olympique !!!

En effet, si les deux athlètes ont effectué le geste symbolique d’allumage, c’est la technique qui a fait le reste et il n’y a pas eu de flammes générées par du feu. L’anneau, surmonté d’un ballon monumental, clin d’œil au premier vol en ballon à gaz gonflé à l’hydrogène, va rester allumé au sein de la vasque, entre le coucher du soleil et 2 heures du matin, à 60 mètres de hauteur, mais ce n’est pas un anneau de feu ! L’illusion est produite par un procédé inédit conçu par EDF, qui ne se prive d’ailleurs pas de faire de la publicité pour son enseigne. On a affaire à un savant mélange d’eau et de lumière. Un rayon lumineux est projeté sur un nuage d’eau, ce qui offre l’illusion d’une flamme. Le procédé, 100% électrique, permet de ne pas utiliser de combustible fossile, et correspond à la philosophie des organisateurs de ces Jeux de Paris 2024 qui désirent une compétition sobre en énergie.

Cette belle vasque olympique sans flammes réelles sera accessible au public pendant toute la durée des Jeux Olympiques. Le Comité d’organisation affirme que « 10 000 personnes pourront venir au plus proche de la vasque, au rythme de 300 entrées par quart d’heure, de 11h à 19h, avec une jauge fixée à 3 000 personnes présentes simultanément ». Il est nécessaire de s’inscrire, mais il n’y a plus aucune place pendant toute la durée des Jeux !

Reste à savoir comment procéderont les autorités une fois les Jeux terminés. La vasque olympique sera-t-elle une attraction touristique comme la Tour Eiffel à Paris ou l’Atomium à Bruxelles ? Rien ne semble avoir été décidé pour le moment….

Ce qui me fait rire, c’est de voir que l’on a trimbalé à travers la France une flamme réelle qui, au bout du compte, n’a rien allumé ! La chanson de Johnny Hallyday « Allumer le feu » a du plomb dans l’aile !

L’anneau-flamme intègre 40 projecteurs pour illuminer l’eau (Crédit photo : EDF)