Pas de survivants sur le Mayon (Philippines) // No survivors on Mayon Volcano (Philippines)

Les secouristes qui ont gravi les pentes du Mayon à la recherche de l’épave de l’ avion qui s’est écrasé sur le volcan il y a quelques jours ont confirmé que les deux consultants australiens en énergie et les deux membres d’équipage philippins n’avaient pas survécu.
Une douzaine de militaires et de pompiers ont été déposés sur le volcan depuis un hélicoptère de l’armée de l’air le 22 février et ont atteint le site de l’accident dans une ravine sur le flanc du Mayon. Il n’y a pas eu de survivants. Les corps des victimes de l’accident ont été acheminés le 23 février.
Le contact avec l’avion avait été perdu quelques minutes après son décollage de l’aéroport international d’Albay. L’épave avait été repérée lors d’une mission aérienne sur le Mayon (2 462 m). Seule la partie arrière de l’avion était intacte tandis que le reste de l’épave était dispersé sur les pentes supérieures du volcan.
Les autorités locales rappellent au public qu’il est interdit d’entrer dans la zone de danger permanent de 6 kilomètres autour du volcan dont la dernière éruption remonte à 2018, avec l’évacuation de dizaines de milliers de personnes.
Le Mayon est l’un des volcans les plus dangereux de la Ceinture de feu du Pacifique. Une éruption a tué 77 personnes en 1993. L’événement le plus meurtrier s’est produit en 1814. 1 200 habitants de la bourgade de Caswaga sont morts lors d’une crise éruptive le 1er février et quelque 15 000 personnes ont perdu la vie autour du volcan.
« Mayon, un tueur redoutable » est le titre d’un chapitre consacré à ce volcan dans Histoires de Volcans (Editions Omniscience) que j’ai écrit avec Dominique Decobecq. C’est aussi l’un des chapitres de mon livre Killer Volcanoes qui est actuellement épuisé.
Source  : médias d’information philippins.

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Searchers who hiked the slopes of Mt Mayon to find the wreckage of a plane that crashed on the volcano confirmed the two Australian energy consultants and two Filipino crew members on board did not survive.

More than a dozen army troops and firefighters were dropped off from an air force helicopter on February 22nd and hiked to the crash site on a gully on Mayon volcano’s slope. There were no survivors. The remains of the crash victims were brought down the volcano on February 23rd.

Local authorities remind the public that people prohibited from entering a permanent danger zone 6 kilometers around the volcano, which last erupted in 2018, displacing tens of thousands of people.

Mt Mayon is one of the most dangerous volcanoes of the Pacific ring of Fire. An eruption killed 77 persons in 1993. The most deadly event occurred in 1814. 1,200 residents of Caswaga died during the eruptive crisis of February 1st. An estimated 15,000 people lost their lives around the volcano.

« Mayon, un tueur redoutable » is the title of a chapter dedicated to the volcano in Histoires de Volcans (Editions Omniscience) that I wrote with Dominique Decobecq. It is also one of the chapters of my book Killer Volcanoes which is sold out.

Source : Philippine news media.

Crédit photo: Wikipedia

Un joli cadeau de Noël !

Les glaciers sont des rivières de glace en mouvement. Il leur arrive de vomir à leur front des objets ou des personnes qu’ils ont cachés pendant des décennies ou même des siècles au fond de leurs crevasses.. A Chamonix, le glaciers des Bossons fait partie des généreux donateurs.

Dans des notes écrites le 15 septembre 2018 et le 14 novembre 2020, j’ai rappelé que des avions se sont écrasés sur le massif du Mont Blanc. Régulièrement, des fragments humains et autres débris sont retrouvés dans la zone de ces accidents.

Il y a quelques jours, un trésor de pierres précieuses découvert en 2013 sur le glacier des Bossons et provenant probablement du crash d’un avion indien, le « Kangchenjunga » en 1966, a été partagé 8 ans après avoir été retrouvé, entre son découvreur et la ville de Chamonix. Chaque lot est évalué à environ 150.000 euros. Pour mémoire, le Boeing 707 effectuait la liaison Bombay-New York. Il s’était écrasé sur le glacier avec 117 passagers à bord à environ 4.750 mètres d’altitude. Aucun passager n’avait survécu à l’accident. Quinze ans plus tôt, un autre avion d’Air India, le « Malabar Princess », s’était écrasé sur le même glacier le 3 novembre 1950 à 4.700 mètres d’altitude, faisant 48 morts. La rumeur avait alors couru qu’il contenait des lingots d’or, mais les recherches sont restées vaines

La loi prévoit que, aucun héritier n’ayant été retrouvé dans un délai de deux ans, le trésor revienne pour moitié à l’alpiniste qui en a fait la découverte, et pour moitié au propriétaire du glacier des Bossons où il a été trouvé, c’est-à-dire à la commune de Chamonix. Les huit années d’attente correspondent à l’enquête internationale qui a fait suite à la découverte. Il a fallu du temps pour expertiser le trésor et pour demander des explications au niveau des personnes qui étaient dans l’avion et de leurs héritiers.

Les pierres, enfermées dans une petite boîte métallique, avaient été retrouvées à l’été 2013 par un jeune alpiniste savoyard. Il avait apporté son trésor, composé en majorité d’émeraudes et de saphirs, à la gendarmerie afin qu’il soit remis à son propriétaire.

Le glacier des Bossons charrie régulièrement des débris des catastrophes aériennes survenues au Mont-Blanc. En 1975 déjà, un guide de haute montagne y avait découvert le train d’atterrissage du « Malabar Princess. » On peut le voir aujourd’hui au Chalet des Bossons, accompagné d’une petite exposition qui explique les circonstances des accidents.

Les pierres du lot dévolu à la ville de Chamonix figureront désormais dans la collection de son nouveau musée des cristaux dont l’inauguration a eu lieu le 18 décembre 2021.

Source: Yahoo News.

Photos: C. Grandpey

Les secrets du Glacier des Bossons (Alpes françaises)

Les glaciers sont des rivières de glace en mouvement. Un jour ou l’autre, ils déposent à leur front des personnes ou des objets disparus plusieurs décennies auparavant.

Le 24 janvier 1966, le vol 101 d’Air India qui reliait Bombay et Londres s’est écrasé dans le massif du Mont Blanc. L’avion, le Kanchenjunga, un Boeing 707, avait fait deux arrêts prévus à Delhi et Beyrouth et s’apprêtait à faire une autre escale à Genève. On pense que le pilote a commis une erreur d’appréciation au moment où il a amorcé sa descente vers la Suisse. Il pensait avoir dépassé le Mont Blanc, ce qui n’était pas le cas, et l’appareil est venu s’écraser en France, près du rocher de la Tournette, à une altitude de 4 750 mètres. Les 106 passagers et 11 membres d’équipage ont tous été tués.

En 1950, un autre vol d’Air India, le Malabar Princess, s’était déjà écrasé au même endroit causant la mort de ses 48 passagers et membres d’équipage.

Régulièrement, des fragments humains et autres débris sont retrouvés dans la zone de ces accidents, ou sont rendus par le Glacier des Bossons. En août 2012, deux alpinistes ont découvert une valise diplomatique comprenant des courriers et des journaux ; elle fut remise officiellement aux autorités indiennes. En septembre 2013, un alpiniste savoyard découvrit une boîte contenant des bijoux et des pierres précieuses. En juillet 2015, des nouvelles pièces, incluant de l’argenterie et les fragments d’un gilet de sauvetage, ont été découvertes sur le plateau des Pyramides. En juillet 2017, un réacteur censé provenir de l’appareil a été retrouvé, ainsi qu’un bras et une jambe appartenant vraisemblablement à une femme.

Une exposition sous forme de sentier thématique au niveau du Chalet du Glacier des Bossons relate la passionnante histoire du glacier et montre sa fonte au cours des dernières décennies. Plusieurs panneaux sont également consacrés à l’accident du Malabar Princess. On peut observer une roue du train d’atterrissage de l’avion, un élément de moteur et un morceau de la carlingue.

Quelques images du Malabar Princess:

Images de l’histoire du Glacier des Bossons. On remarquera l’accélération du recul du glacier à partir des années 1960.

(Photos: C. Grandpey)