Le British Antarctic Survey et les plates-formes glaciaires // British Antarctic Survey and ice shelves

Résultat d’un processus de vêlage bien connu, des icebergs se détachent périodiquement des plates-formes glaciaires de l’Antarctique. Il peut s’agir d’énormes blocs de glace comme l’A-68 qui s’est détaché de la plate-forme Larsen C en juillet 2017, ou l’A-76 qui a quitté la plate-forme de Ronne en mai 2021. Avec le réchauffement climatique, de tels vêlages deviennent de plus en plus fréquents.

En août 2021, un énorme iceberg de la taille de l’agglomération londonienne a été photographié par des satellites alors qu’il était en train de frôler la côte antarctique au niveau de la plate-forme de Brunt. Le contact de cet iceberg, connu sous le nom de A-74, avec la plate-forme a été très léger. S’il avait été plus fort, il aurait probablement libéré un iceberg de taille semblable.

Les scientifiques du British Antarctic Survey (BAS) ont observé l’événement avec un vif intérêt car l’une de leurs bases, la station de recherche Halley, se trouve à proximité. Elle est surveillée de près car personne ne sait comment la glace de la région va se comporter dans un proche avenir. En 2017, la station Halley VI a dû être déplacée vers un endroit plus sûr car elle risquait de dériver dans l’océan sur un iceberg. Une énorme fissure s’était ouverte dans la plate-forme de Brunt. La station a été déplacée sur des skis sur une distance de plus de 20 km

Au mois d’août 2021, ce sont des vents très forts qui ont poussé l’iceberg l’A-74 en bordure de Brunt Ouest. Cette plate-forme glaciaire est à peine attachée à la glace en amont. Une énorme fracture, baptisée Chasm 1, s’est ouverte ces dernières années à l’extrémité ouest de la plate-forme, et une zone d’environ 1700 kilomètres carrés est sur le point de se détacher. Beaucoup pensaient que le choc de l’A-74 contre Brunt Ouest pourrait provoquer la rupture, mais l’événement n’a pas eu lieu, ou pas encore. .

Le British Antarctic Survey dispose de capteurs GPS positionnés sur la plate-forme glaciaire et sur l’A-74. Ces instruments envoient des informations toutes les heures et tous les jours au QG du BAS à Cambridge. Les données rendent compte des moindres mouvements de la glace.

Bien que le contact de l’A-74 avec la plate-forme Brunt ait quelque peu déstabilisé cette dernière, cela n’a pas suffi pour faire lâcher prise aux 2 derniers kilomètres qui unissent la plate-forme à la l’extrémité de la fracture Chasm 1.

Le BAS aimerait que la rupture se produise. Cela mettrait fin à l’incertitude concernant la station Halley qui se trouve dans la partie orientale de la plate-forme glaciaire. La station se trouve à un peu moins de 20 km de Chasm 1 et les scientifiques ne pensent pas qu’elle serait affectée par un vêlage de grande ampleur. Ils doivent toutefois en être certain avant de permettre à la station de fonctionner à nouveau normalement toute l’année.

À l’heure actuelle, la station Halley est fermée chaque hiver par mesure de précaution, car si la rupture devait se produire, il serait très difficile et risqué d’évacuer le personnel à une période de l’année où les conditions météo peuvent être horribles et où il fait nuit 24 heures sur 24.

Source : BBC News.

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As a result of a well known calving process, icebergs are periodically breaking off Antarctica’s ice shelves. They can be huge chunks of ice like A-68 which broke away from the Larsen C ice shelf in July 2017, or A 76 which broke off from the Ronne ice shelf in May 2021. With global warming, the calving of icebergs is getting more and more frequent.

In August 2021, a massive iceberg nearly the size of Greater London was pictured by satellites squeezing past the coast of Antarctica, along Brunt West. The block, known as A74, made only the faintest of contacts. Had it been any firmer, it would probably have knocked off a similarly sized iceberg.

UK scientists at the British Antarctic Survey (BAS) were watching the event with keen interest because one of their bases, the Halley research station, is syanding close by. The station is carefully monitored as there is uncertainty about the way all the ice in the region might behave in the near future. In 2017, the Halley VI station had to be moved to a more secure location as it was under threat of drifting away on the ocean on an iceberg. A huge crack had opened in the ice shelf. The whole station was dragged on skis over 20 km away

This time, there were some really strong easterly winds which triggered a rapid movement in A74 which scraped along the edge of the western Brunt ice shelf. This ice shelf is still slightly attached to the train of ice behind. An enormous crack, called Chasm 1, has opened up in recent years in the shelf’s far-western sector. An area measuring some 1,700 square kilometres is on the verge of breaking free. Many thought a big nudge from the passing A74 iceberg might be the event that made it all happen. But it didn’t and the breaking off hasn’t happened yet.

The British Antarctic Survey has GPS sensors positioned on the ice shelf and on A74. These instruments report back to the survey HQ in Cambridge on an hourly and daily basis. Their data catches any sudden movements in the ice.

Although the contact of A74 with the Brunt ice shelf did produce a very small rotation in the Brunt, it clearly wasn’t enough to break the last 2 km of ice at the tip of Chasm 1 that keeps the western shelf in place.

It would be helpful to BAS if the Brunt could break soon. This would end the uncertainty surrounding the status of Halley, which sits atop the floating shelf’s eastern sector. The station is just under 20km away from Chasm 1 and scientists don’t think it will be perturbed by a big calving, but they need to be sure before once again permitting year-round operations.

Currently, Halley is closed every winter as a precaution, because should the worst happen it would be very difficult and risky to try to evacuate personnel at a time of year when the weather can be awful and there is 24-hour darkness.

Source : BBC News.

Image satellite montrant le contact entre l’A-74 et la plate-forme de Brunt. On peut voir également la fracture (Chasm 1) dont l’ouverture complète libérera un méga-iceberg (Source: NASA)

Nouvel iceberg géant en Antarctique // New mega-iceberg in Antarctica

Un iceberg géant mesurant170 km de long sur 25 km de large, pour une surface totale de 4.320 km² s’est détaché de la plateforme de Ronne en Antarctique. Selon les médias, c’est actuellement le plus gros iceberg au monde. Il est aussi grand que la moitié de la Corse et plus grand que l’île de Majorque aux Baléares.

A sa naissance, il est toutefois moins grand que l’A-68 qui s’est détaché du segment Larsen C de la Barrière de Larsen en juillet 2017. L’A-68 présentait une longueur de 175 km, une largeur de 50 km, pour une superficie de 5 800 km2, soit deux fois la taille du Luxembourg..

Baptisé A-76, le dernier iceberg géant a été repéré par le British Antarctic Survey (BAS) qui a une base non loin de là. De plus, l’Agence spatiale européenne (ESA) a publié une image de la rupture de l’iceberg avec la banquise, capturée par le satellite Sentinel-1 du programme Copernicus.

Le 26 février 2021, un iceberg de 1.270 km², soit environ deux fois la taille de Chicago, avait déjà quitté la partie septentrionale de la plateforme glaciaire de Brunt

Le vêlage d’icebergs dans les zones polaires n’est pas forcément provoqué par le réchauffement climatique. C’est un phénomène qui a toujours existé mais il est vrai qu’il a tendance à s’accélérer depuis quelques années. L’Ouest Antarctique où se produit le vêlage de ces gros icebergs doit faire face au réchauffement des eaux de l’Océan Austral qui viennent saper la base des plateformes glaciaires et les fragilisent, ce qui favorise la libération d’icebergs.

Il ne faut pas oublier non plus que les plateformes glaciaires retiennent souvent des glaciers. Si elles disparaissaient, ces glaciers – comme le Thwaites – accéléreraient leur course vers l’océan où ils contribueraient à faire monter le niveau de la mer.

Il va falloir maintenant suivre la trajectoire adoptée par l’A-76. On se souvient que l’A-68 avait menacé un temps de venir s’échouer le long de la côte de Géorgie du Sud, ce qui aurait fortement perturbé la faune qui s’y trouve.

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Pendant ce temps, l’Arctique transpire. Le 19 mai 2021, le thermomètre a dépassé 30°C au niveau du Cercle Polaire. La température est de 20 à 24°C supérieure à la normale pour cette période de l’année. Plus à l’es, à Salekhard, on prévoit une température de 26°C le 21 mai.

Moscou a battu des records vieux d’un siècle les 17 et 18 mai 2021 avec 29°2 C .

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A giant iceberg measuring 170 km long and 25 km wide, with a total area of ​​4,320 km², broke off from the Ronne ice shelf in Antarctica. According to media reports, it is currently the biggest iceberg in the world. It is as big as half of Corsica and bigger than the island of Mallorca in the Balearic Islands.

At birth, however, it was smaller than the A-68 which broke away from the Larsen C segment of the Larsen Barrier in July 2017. The A-68 had a length of 175 km, a width of 50 km , for an area of ​​5,800 km2, which is twice the size of Luxembourg. Dubbed A-76, the last giant iceberg was spotted by the British Antarctic Survey (BAS) which has a base not far away. In addition, the European Space Agency (ESA) has released an image of the iceberg breaking from the ice shelf, captured by the Sentinel-1 satellite of the Copernicus program.

By February 26th, 2021, a 1,270-km² iceberg, roughly twice the size of Chicago, had already left the northern part of the Brunt Ice Shelf.

Iceberg calving in polar regions is not necessarily caused by global warming. This is a phenomenon that has always existed, but it is true that it has tended to accelerate in recent years. West Antarctica, where the calving of these large icebergs takes place, has to contend with the warming of the waters of the Southern Ocean which undermine the base of the ice shelves and weaken them, which favours the release of icebergs.

It should also be remembered that ice shelves often hold back glaciers. If they were to collapse, these glaciers – like the Thwaites – would speed up their course towards the ocean where they would help raise sea levels.

We will now have to follow the trajectory adopted by the A-76. We can remember that the A-68 threatened to run aground along the coast of South Georgia, which would have seriously disturbed the fauna there.

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Meantime, it is hot in the Arctic. On May 19th, 2021, temperatures reached more than 30 ºC in the Arctic Circle, with the western Russian Arctic now 20 to 24 ºC hotter than normal for this time of May. Further east, in Salekhard, meteorologists forecast the heat to climb to 26 °C by May 21st.

Moscow smashed heat temperature records over 100 years old for the second consecutive day on May 18th, 2021, with 29.2 °C.

Source : ESA

La vie sous la banquise antarctique // Life beneath the Antarctic ice shelf

Le 26 février 2021, un énorme iceberg baptisé A74, d’une superficie d’environ 1290 km2, s’est détaché de la plateforme glaciaire de Brunt en Antarctique. Quelques jours plus tard, le Polarstern, un navire scientifique géré par l’Institut Alfred Wegener, qui effectuait des recherches dans l’est de la mer de Weddell, a réussi à se frayer un passage dans la zone étroite entre l’A74 et la plateforme Brunt. Les scientifiques ont pu étudier les fonds marins qui venaient d’être libres de glace suite au vêlage de l’iceberg.

Les équipes scientifiques essaient fréquemment de sonder les eaux sous les plateformes glaciaires juste après un vêlage pour mieux comprendre la vie de ces écosystèmes uniques, mais la tâche n’est pas facile. Il faut être au bon endroit au bon moment, et très souvent la glace de mer empêche un navire de recherche de se positionner au-dessus de sa cible.

Le Polarstern utilise un système d’observation et de bathymétrie du plancher océanique (OFOBS). Il s’agit d’un ensemble d’instruments sophistiqués qui est remorqué en profondeur derrière le navire. En cinq heures, les instruments ont pu collecté près de 1 000 images haute résolution et de longues séquences vidéo.

La glace avait recouvert pendant de longues années la zone où se trouvait l’A74. Malgré cela, une vie riche et diversifiée a pu s’établir sur le fond marin. Sur les images, on peut voir de nombreux animaux sessiles agrippés à un grand nombre de petites pierres éparpillées sur le fond marin recouvert de sédiments. La majorité de ces êtres vivants sont des organismes filtreurs qui parviennent à vivre sur des matériaux fins transportés sous la glace au cours des dernières décennies. Une faune mobile comprenant des holothuries, des ophiures, divers mollusques, ainsi qu’au moins cinq espèces de poissons et deux espèces de poulpes a également été observée.

Selon les chercheurs, il n’est pas vraiment surprenant de trouver ce genre de communauté aussi profond sous la banquise, mais cela montre qu’il existe une bonne réserve de nourriture à une telle profondeur. Cette nourriture est produite par le plancton qui prolifère à la surface de la mer grâce à la lumière du soleil et qui est ensuite entraîné sous la banquise par les courants de la mer de Weddell. Ce sont ces mêmes courants qui déplaceront l’iceberg A74 vers l’ouest. Il fera le tour de la mer de Weddell puis se dirigera vers le nord avant d’aller mourir dans l’Océan Austral.

La partie orientale de la mer de Weddell est intéressante car elle n’a pas subi les effets du réchauffement climatique autant que le secteur ouest à proximité de la Péninsule Antarctique. Cette situation ne durera peut-être pas car des modèles informatiques montrent qu’il pourrait y avoir des incursions régulières d’eau chaude océanique en provenance du nord d’ici la fin du siècle.

Source: La BBC.

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On February 26th, 2021, a huge iceberg called A 74 with an area of about 1,290 sq km, broke away from the Brunt ice shelf in Antarctica. A few days later, the Polarstern, a scientific vessel run by the Alfred Wegener Institute, which was doing research in the eastern Weddell Sea, managed to visit the narrow area of seafloor between A74 and the Brunt Ice Shelf which had just been exposed by the calving iceberg.

Research groups frequently try to probe waters below freshly calved ice shelves, to better understand how these unique ecosystems operate, but success is not easy. You have to be in the right place in Antarctica at just the right time, and often the sea-ice conditions simply won’t let a research ship get into position above the target site.

The Polarstern employs an Ocean Floor Observation and Bathymetry System (OFOBS). This is a sophisticated instrument package that is towed behind the ship at depth.

Over five hours, the system collected almost 1,000 high-resolution images and long sequences of video.

Despite the years of continuous ice coverage, a developed and diverse seafloor community was observed. In the images, numerous sessile animals can be seen attached to various small stones scattered liberally across the soft seafloor. The majority of these are filter-feeding organisms, presumably subsisting on fine material transported under the ice over these last decades. Some mobile fauna, such as holothurians, ophiuroids, various molluscs, as well as at least five species of fish and two species of octopus were also observed.

According to the researchers, finding this kind of community this far under the ice shelf is not surprising but it is a good indication that there is a rich supply of food reaching very deep under the ice shelf. This food is produced by plankton in the sunlit sea surface nearby, then dragged under the ice shelf by the currents of the Weddell Sea. These same currents will eventually move the iceberg westward around the Weddell Sea and then northwards to its doom in the Southern Ocean. .

The Weddell Sea’s eastern side is interesting because it has not witnessed the warming effects that have been observed in its western sector, next to the Antarctic Peninsula. This situation may not last, however, with computer models suggesting there could be regular incursions of warm ocean water from the north by the century’s end.

Source: The BBC.

Image satellite de l’iceberg A74 et du chenal emprunté par le Polarstern que l’on aperçoit sur la vignette (Source : Copernicus / Sentinel 2)

La grande casse de l’Antarctique // The great breakup of Antarctica

Un iceberg de la taille des agglomérations de Paris ou Londres est en train de se détacher du continent antarctique, non loin d’une station de recherches du British Antarctic Survey (BAS) qui redoute depuis longtemps des événements de cette nature dans la région. L’iceberg géant présente une superficie de près de 1 270 kilomètres carré. Il s’est détaché du reste de la banquise le 26 février 2021. Un survol effectué le 16 février avait permis d’observer une immense crevasse au cœur de la plateforme glaciaire de Brunt.

https://youtu.be/QZ1URCgIxUM

Aucune vie humaine n’est menacée, puisque les 12 personnes qui travaillaient jusqu’ici dans la station Halley VI, située à moins de 20 kilomètres de la zone de rupture, ont été évacuées mi-février.

Cela faisait plusieurs années que le BAS s’attendait à voir un iceberg se détacher de la plateforme glaciaire de Brunt. Les réseaux GPS avaient montré des fragilités dans la zone. Les données, traitées par l’université de Cambridge, ont permis de donner l’alerte de l’événement le 26 février sans que personne ne soit sur place.

En 2017 déjà, le BAS avait décidé de réduire la présence dans cette station construite en 2012 et de la déplacer de quelques kilomètres sur des skis, craignant qu’elle ne se retrouve sur un iceberg à la dérive, à la suite de la fonte de la glace.

Source : BAS

Plusieurs scénarios sont désormais possibles pour les mois à venir. Il se peut que le nouvel iceberg s’éloigne. Il se peut aussi qu’il s’échoue et reste à proximité de sa ligne de rupture.

Ce détachement d’un iceberg d’une plateforme glaciaire appartient au processus de « vêlage » que l’on observe régulièrement là où des glaciers finissent leur course dans la mer.

La question qui va inévitablement se poser est de savoir si le réchauffement climatique est la cause première de l’événement. Comme je viens de l’écrire, les vêlages glaciaires sont monnaie courante en Antarctique mais ils s’accélèrent avec le réchauffement de la planète. En Antarctique, on a découvert que les plateformes glaciaires et les glaciers étaient rongés par en dessous car la température de l’Océan Austral est en hausse.

La fonte des six plus grands glaciers de l’Ouest Antarctique contribue déjà à la montée des océans. Ils contiennent suffisamment d’eau pour faire monter le niveau des océans de 1,20 mètre et ils fondent plus vite que ne le prévoyaient la plupart des scientifiques.

Le glacier Thwaites, le plus massif de l’Antarctique occidental, présente une largeur de 120 kilomètres. Une modélisation informatique a montré que la désintégration de ce glacier a déjà commencé. Il va probablement disparaître d’ici quelques siècles, faisant monter le niveau des océans de près de 60 centimètres. En janvier 2019, on a découvert sous le glacier une cavité géante représentant en taille les deux tiers de l’île de Manhattan ! Le problème, c’est que si l’un des 6 glaciers côtiers de l’Antarctique occidental disparaît, il est fort probable que les autres feront de même, étant donné que les systèmes glaciaires de l’Ouest Antarctique sont interconnectés.

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An iceberg the size of Paris or Greater London is brealing away from the Antarctic continent, not far from a research station of the British Antarctic Survey (BAS) which has long feared similar events in the region. The giant iceberg covers an area of ​​nearly 1,270 square kilometres. It broke away from the rest of the ice sheet on February 26th, 2021. An overflight on February 16th revealed a huge fissure in the heart of the Brunt Ice Shelf. https://youtu.be/QZ1URCgIxUM

No human life is threatened, since the 12 people who worked so far in the Halley VI station, located less than 20 kilometres from the rupture zone, were evacuated in mid-February. BAS had expected an iceberg to break off from the Brunt Ice Shelf for several years. The GPS networks had shown weaknesses in the area. The data, processed by the University of Cambridge, made it possible to raise the alert for the event on February 26th without anyone being on site.

Already in 2017, the BAS had decided to reduce the presence in this station built in 2012 and to move it a few kilometres on skis, fearing that it would end up on a drifting iceberg, following the melting of the ice.

Several scenarios are now possible for the coming months. The new iceberg may move away. It could also run aground and stay close to its breaking line. This detachment of an iceberg from an ice shelf is part of the “calving” process that is regularly observed where glaciers end their course in the sea.

The question that will inevitably arise is whether global warming is the root cause of the event. As I just wrote, glacial calving is frequent in Antarctica, but it is accelerating with global warming. In Antarctica, ice shelves and glaciers are eaten away from below as the temperature of the Southern Ocean rises. The melting of the six largest glaciers in West Antarctica is already contributing to the rise of the oceans. They contain enough water to cause ocean levels to rise four feet and they are melting faster than most scientists expected. The Thwaites Glacier, the most massive in West Antarctica, is 120 kilometers wide. Computer modeling has shown that the disintegration of this glacier has already started. It will probably disappear within a few centuries, raising the level of the oceans by almost two feet. In January 2019, a giant cavity was discovered under the glacier, representing two-thirds of Manhattan Island in size! The problem is, if one of West Antarctica’s 6 coastal glaciers disappears, it is very likely that the others will too, given that the ice systems of West Antarctica are interconnected.

Plateforme de Brunt avec les 2 lignes de rupture (Chasm 1 and 2) [Source : BAS]

Source : Wikipedia