La Palma (Iles Canaries) :Les miracles de la Nature // La Palma (Canary Islands) : Nature can work miracles

Tout le monde sait que la nature peut faire des miracles dans toutes sortes de circonstances. L’exemple le plus récent concerne les abeilles noires des Canaries qui doivent leur nom à leur aspect plus sombre que leurs congénères. Comme beaucoup d’autres êtres vivants sur l’île de La Palma, les abeilles ont été menacées par l’éruption du Cumbre Vieja. Leurs ruches ont rapidement été ensevelies sous une épaisse couche de cendre mais, chose assez incroyable, la plupart d’entre elles ont réussi à survivre.
Des dizaines de milliers d’abeilles noires des Canaries vivaient dans six ruches à environ 600 mètres du cône en éruption et elles ont réussi à s’en sortir malgré la proximité du danger. Une seule ruche a vu ses abeilles mourir, mais l’apiculteur pense que les insectes étaient peut-être déjà «faibles» avant l’éruption.
Les abeilles ont réussi à survivre pour plusieurs raisons. Le propriétaire des ruches a déclaré qu’il n’avait pas encore retiré la récolte de miel d’été. Cela a permis aux ruches d’avoir des réserves de nourriture au moment où l’épaisse couche de cendres les recouvrait et empêchait les abeilles de sortir. De plus, la cendre qui recouvrait les ruches était poreuse car constituée principalement de lapilli. Cette porosité a permis à l’air d’atteindre les ruches en passant à travers la cendre.
L’apiculteur avait d’autres ruches beaucoup plus proches du cône en éruption. De la même façon que dans celles où les abeilles ont survécu, les insectes ont utilisé de la propolis – un mélange résineux que les abeilles mellifères produisent en mélangeant de la salive et de la cire d’abeille avec des sucs extraits de plantes – pour protéger leurs ruches en les isolant des gaz volcaniques et de la cendre. Cette stratégie défensive a fonctionné au début de l’éruption, mais a finalement échoué car la lave (et non plus la cendre) a détruit les ruches.
Source : Nerdist, entre autres journaux.

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Everybody knows that Nature can work miracles in all sorts of circumstances. The most recent examle concerns the Canary Black Bees, a type of honeybees which owe their name to theirn dark appearance. Like many other living beings on the island of La Palma, the bees were threatened by the eruption of Cumbre Vieja. Their hives were soon buried under a thick layer of volcanic ash but, incredibly enough, most of them managed to survive.

Tens of thousands of Canary Black Bees, whose six hives were approximately 600 meters from the volcano’s erupting cone, were able to survive. Only one beehive saw its bees die, but the beekeeper said the insects may have already been “weak” before the eruption.

The bees managed to survive for several reasons. The owner of the hives said that he had not yet removed the summer honey harvest. This allowed the hives to have food reserves while the blanket of ash covered them and prevented the bees from flying out. Moreover, the ash that fell on the hives was also particularly porous as it consisted mainly of lapilli. This porousness allowed air to pass into the hives through the ash.

The beekeeper had other hives that were much closer to the volcano’s cone. Like the ones that did survive, those hives used propolis – a resinous mixture that honey bees produce by mixing saliva and beeswax with saps gathered from botanicals -to protect their hives by sealing them off from volcanic gases and ash. The tactic worked at first, but ultimately failed when lava (and not ash) buried the hives.

Source: Nerdist, among other newspapers.

Abeille noire des Canaies (Crédit photo: Giraffa)

Des abeilles du Masaya aux coccinelles du Stromboli // From the bees of Masaya to the ladybirds of Stromboli

drapeau-francaisAu cours de la visite des volcans, on peut faire des découvertes surprenantes. Un chercheur britannique ne s’attendait pas à voir les abeilles à proximité du cratère actif du Masaya au Nicaragua. De la même façon, je fus très surpris de découvrir des grappes de coccinelles sur le Stromboli et sur l’Etna.

Un scientifique qui effectuait des observations sur le Masaya, à proximité de Managua, la capitale du Nicaragua, a découvert une petite abeille, Anthophora squammulosa, qui essayait de se frayer un chemin à travers les amoncellements de cendre, à la recherche de nectar. Cette petite abeille et ses congénères ont élu domicile dans un seul secteur du Masaya. C’est un endroit où les températures peuvent monter jusqu’à 42°C et où des pluies acides tombent de temps en temps sur les pentes supérieures de la montagne. Aucune végétation n’est visible dans cette partie du volcan. Le scientifique s’est demandé pourquoi des abeilles se trouvaient là et une étude a été lancée avec la collaboration d’autres chercheurs du monde entier.

Ils ont voulu tout d’abord savoir combien d’abeilles étaient présentes et ils sont arrivés à une estimation de 1000 à 2000 insectes.
Un autre mystère était la nourriture des abeilles. Les femelles creusent des nids composés d’alvéoles à une trentaine de centimètres de profondeur sur le flanc du volcan, où elles pondent leurs œufs. Elles recueillent ensuite le pollen et le nectar qu’elles déposent dans le nid pour nourrir les larves après l’éclosion des oeufs. La majeure partie du pollen provient d’une seule plante, Melanthera nivea, une fleur sauvage robuste qui peut résister aux précipitations acides sur le volcan.
Les chercheurs pensent que les abeilles peuvent vivre dans l’environnement hostile du volcan car il y a peu de prédateurs et de parasites qui pourraient menacer leur survie. De plus, leurs nids ne sont pas brisés par des racines souterraines vu qu’il n’y a guère de végétation sur le Masaya. Cependant, il existe une double menace bien réelle pour cette population d’abeilles: Une éruption pourrait les anéantir, et comme elles dépendent d’un seul type de plante, si cette plante venait à disparaître, il ne leur resterait plus rien pour se nourrir et pour vivre. Quelle drôle de vie !
Source: Science Mag.

Tout comme les abeilles sont inattendues sur le Masaya, une rencontre avec des coccinelles constitue une réelle surprise sur l’Etna ou le Stromboli en Sicile. La population de coccinelles est spectaculaire entre juin et février de l’année suivante. Les espèces Cocinella septempunctata et Adalia bipunctata se concentrent sur ou sous les pierres et à l’intérieur des fractures dans la lave. Les deux espèces se différencient par le nombre de points noirs sur leurs élytres rouges.
Les coccinelles sont très utiles pour la nature car elles se nourrissent de pucerons et ce sont de remarquables prédateurs qui peuvent parfois manger leur propre progéniture. Quand leur nombre est très élevé dans certaines régions du monde, on les recueille pour les utiliser dans la protection des arbres fruitiers.
Lorsque l’on regarde les coccinelles qui se cachent à l’intérieur des fractures volcaniques, on pourrait penser qu’elles y ont été apportées par le vent et qu’elles attendent une mort certaine en raison du manque de nourriture. Cependant, la réalité est très différente. Dirigées par une sorte d’instinct, les coccinelles effectuent un vol migratoire vers les zones élevées de leur habitat lorsque l’air chaud des plaines provoque un manque de pucerons qui représentent leur principale source de nourriture. Après avoir pondu leurs œufs dans les vergers d’agrumes de la Sicile, les coccinelles, repues, migrent vers les pentes supérieures de l’Etna qui sont dépourvues de prédateurs tels que les araignées, les oiseaux ou les rongeurs. Au début du printemps suivant, lorsque la population de pucerons réapparaît, les coccinelles sortent de leurs cachettes et migrent dans l’autre sens ; elles envahissent alors les lieux où elles peuvent trouver une nourriture abondante.
On peut se demander pourquoi les coccinelles se rassemblent en grappes si fournies. Aucune réponse définitive n’a été proposée. C’est peut-être parce qu’elles réagissent de la même manière à des facteurs microclimatiques (humidité, chaleur et lumière), ou parce qu’elles sont attirées par les odeurs laissées par les premiers insectes qui sont arrivés sur place.
Source: Revue de L’Association Volcanologique Européenne.

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drapeau-anglaisWhen visiting volcanoes, you can make surprising discoveries. A British researcher did not expect to see bees close to the active crater of Masaya volcano in Nicaragua. In the same way, I was very surprised to find swarms of ladybirds on Stromboli and Mount Etna.

A scientist who was visiting Masaya volcano, just outside the Nicaraguan capital city of Managua, discovered a little bee, Anthophora squammulosa, which was zipping through the ash heaps looking for nectar and burrowing in a pile of volcanic debris. These bees nest almost exclusively in one patch of Masaya. There, temperatures may climb as high as 42°C, and acid rain occasionally falls on the upper slopes of the mountain. Nothing visible grows. The scientist wondered why the bees were there and a study was launched with other researchers from around the globe.

First, they wanted to figure out just how many bees were present and came to an estimation of 1000 to 2000 insects.

Another mystery was what the bees were eating. The females dig cell-like nests nearly 30 centimetres into the side of the volcano, where they lay their eggs. They then collect pollen and nectar to deposit in the nest for the developing larva to eat after they hatch. 99% of the pollen comes from only one plant, Melanthera nivea, a tough wildflower that can survive the volcano’s acid rainfall.

The researchers think that the bees may thrive in the volcano’s adverse environment because it hosts few predators and parasites that would threaten their survival. It could also be that their nests aren’t broken up by underground roots as there is hardly any vegetation on Masaya. However, the bee population living on the volcano may be under a real threat: Not only could an errant eruption kill them, but because they are specialized to only one type of plant, if that plant died out, they would be left with nothing. The little bees are living life literally on the edge!

Source : Science Mag.

Just like the bees are quite unexpected on Masaya volcano, ladybirds come as a real surprise on Mt Etna or Stromboli volcano in Sicily. The ladybird population is at its highest between June and February of the next year.  Cocinella septempunctata and Adalia bipunctata concentrate on or under the stones and within the fissures of the lava. Both species are differentiated by the number of black dots on their red wings.
Ladybirds are very precious to nature as there are remarkable predators that can sometimes eat their own offspring.  As their numbers is sometimes very high in some regions of the world, they are collected to be used in the protection of fruit trees.

When looking at the ladybirds hiding inside the fissures, one might think they have been carried on the volcano by the wind where they are waiting for a certain death because of the lack of food. However, reality is quite different. Led by some sort of instinct, they perform a migratory flight towards the elevated areas of their habitat when the warmer air of the plains induces a drastic lack of aphids which represent their main food source. After having laid their eggs in the citrus fruit orchards of Sicily, the ladybirds migrate to the higher slopes of Mt Etna which are devoid of predators such as spiders, birds or rodents. Early during the next spring, when the aphid population reappears, the ladybirds come out of their hiding places and migrate the other way round and invade the places with plentiful food.

Another question needs to be answered: why are the ladybirds gathering in such great numbers? The reason may be that they react in the same way to microclimatic factors (humidity, heat and light), or because they are drawn by the odours left by the first insects that arrived on the spot.

Source: Review of L’Association Volcanologique Européenne.

Coccinelles

Les coccinelles du Stromboli (Photo: C. Grandpey)