Quelques détails supplémentaires sur le climat de l’année 2017 // Some more details about the climate in 2017

L’année 2017 a été l’une des plus chaudes de l’histoire, classée en deuxième position par la NASA et en troisième par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).
Les températures confirment la tendance de réchauffement de la planète, avec l’activité humaine et ses émissions de dioxyde de carbone comme cause principale.
Comme je l’ai écrit précédemment, l’année la plus chaude reste 2016, alors que 2015 se classe deuxième selon la NOAA et troisième selon la NASA, ce qui signifie que les trois dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées. Les six années les plus chaudes se trouvent toutes depuis 2010 et 17 des 18 années les plus chaudes ont eu lieu depuis 2001.
Selon la NASA, en 2017 la température moyenne de notre planète – terre et océan – a été de 0,9°C au-dessus de la moyenne du 20ème siècle. Cela se situe à plus de la moitié de l’objectif ambitieux de limiter le réchauffement à 1,5°C fixé dans l’accord de Paris en 2015.
La légère baisse des températures cette année s’explique en partie par la présence de La Niña, qui a débuté fin 2016 et a duré jusqu’en 2017, alors qu’un important épisode El Niño a prévalu au cours des années 2015 et 2016.
La NASA et la NOAA indiquent avec beaucoup d’inquiétude que la glace de mer continue son déclin, à la fois dans l’Arctique et l’Antarctique. L’Antarctique, qui atteignait des niveaux records il y a quelques années, a connu une baisse de glace record en 2017, avec près de 400 000 kilomètres carrés de moins que le record de déficit précédent établi en 1986.
Dans l’Arctique en 2017, l’étendue de la glace de mer a été la deuxième plus faible depuis le début des relevés en 1979, juste derrière 2016. A noter que la glace de mer a connu son plus bas niveau jamais observé pendant les mois d’hiver de janvier à mars 2017.
Les températures plus chaudes que la normale à travers la planète ne signifient pas qu’il y a eu un manque de neige. Dans l’hémisphère nord en 2017, l’étendue moyenne de la couverture neigeuse a été la plus grande depuis 1985 et la huitième plus grande depuis le début des relevés en 1968.
L’année 2017 a également été marquée par un certain nombre d’événements météorologiques extrêmes, notamment un nombre record d’ouragans majeurs qui ont frappé les États-Unis et les Caraïbes. Ce fut l’année la plus coûteuse de toute l’histoire des États-Unis.en matière de catastrophes météorologiques. Une prochaine note développera ce sernier point
Sources: NASA et NOAA.

—————————————

2017 was one of the hottest years on record, ranked as the second-warmest by NASA and third-warmest by the National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).

Thus, the findings continue the planet’s long-term warming trend that is driven predominately by human activity through carbon dioxide emissions.

As I put it before, the hottest year on record remains 2016, while 2015 ranks second according to NOAA and third by NASA, which means the top three years have been the most recent three. The six hottest years have all occurred since 2010 and 17 of the 18 hottest years on record have occurred since 2001.

According to NASA, the globally averaged temperature of the land and ocean was 0.9˚C above the 20th century average. This puts us well over halfway to the ambitious target of limiting warming to 1.5˚ C set in the 2015 Paris Climate Agreement.

The slight downturn in temperatures this year can be partially explained by the presence of La Niña, which began in late 2016 and lasted into 2017 and returned late in the year, whereas a significant El Niño was in place during portions of 2015 and 2016.

Both NASA and NOAA warn that sea ice continues its declining trend, both in the Arctic and Antarctic. The Antarctic, which was trending at record high levels just a few years ago, reached a record low during 2017, with ice covering nearly 400,000 fewer square kilometres than the previous record low set in 1986.

In the Arctic, sea ice extent was the second-lowest since records began in 1979, behind only 2016, though record low sea ice was observed during the winter months of January-March.

Temperatures significantly warmer than normal around the planet did not mean there was a lack of snow, however. In the northern hemisphere, the average snow cover extent was the largest since 1985 and the eighth largest since records began in 1968.

2017 also featured a number of extreme weather events, most notably the record number of major hurricanes impacting the US and Caribbean, which led to the costliest year for weather disasters in US history. A next post will develop this point.

Sources: NASA & NOAA.

Anomalie de température en 2017 par rapport à la moyenne 1981-2010 (Source : NOAA)

Climat: Une bataille de chiffres stérile // Global climate: A useless war of figures

Dans une note publiée le 18 janvier 2018, j’indiquais que – selon l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) – 2017 a été la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée, juste après 2016. Ce fut aussi l’année la plus chaude sans l’influence d’El Niño. Ces faits viennent d’être confirmés par la NASA, alors que la NOAA prétend que 2017 arrive en troisième position. Toutefois, toutes les agences s’accordent pour dire que 2017 a été l’année la plus chaude sans l’influence d’El Niño. À titre de comparaison, 1998 a été une année record car elle coïncidait avec un très fort épisode El Niño, mais la température de 2017 dépasse maintenant allègrement les relevés de 1998.
La différence entre les deux agences gouvernementales américaines vient du fait qu’elles utilisent des méthodologies différentes pour calculer les températures globales. Cependant, quel que soit le type de mesures, les quatre dernières années constituent la période la plus chaude de leurs archives qui remontent à 138 années en arrière.
Selon la NOAA, 2017 a connu une température moyenne supérieure de 0,55 degrés Celsius à celle observée au 20ème siècle. Selon l’Institut Goddard pour les études spatiales de la NASA, 2017 a également été supérieure de 1,12 degrés Celsius aux températures de la fin du 19ème siècle. C’est la troisième fois de suite dans les archives de la NASA que les températures dépassent d’au moins un degré Celsius les températures à la fin du 19ème siècle.
Les climatologues de la NASA et de la NOAA s’accordent pour dire que la température record enregistré à nouveau en 2017 devrait attirer l’attention des chefs de gouvernements, y compris le président Trump, sur l’ampleur et l’urgence des risques que le changement climatique fait peser sur les populations du monde entier. La NASA et la NOAA, qui tiennent toutes deux des relevés indépendants de la température de la Terre, ont adopté ces dernières années une pratique consistant à annoncer conjointement leurs chiffres, même s’ils peuvent différer.
Source: Médias américains.

——————————————-

In a post released on January 18th 2018, I indicated that – according to the World Meteorological Organisation (WMO) – 2017 was the second hottest year ever recorded, just after 2016. It was also the hottest year without the influence of El Niño. These facts have just been confirmed by NASA, while NOAA reported 2017 was the third-warmest they have ever recorded. All agencies agree on the fact 2017 was the hottest year without the influence of El  Niño. As a comparison, 1998 was at the time a record year for global temperatures, as it coincided with a very strong El Nino, but 2017’s temperature now comfortably surpasses it.

The difference between the two U.S. government agencies comes from the fact that they use different methodologies to calculate global temperatures. However, by either standard, the 2017 results make the past four years the hottest period in their 138-year archive.

2017 achieved a temperature of 0.55 degrees Celsius above the average temperature seen in the 20th century, according to NOAA. 2017 was also 1.12 degrees Celsius above late 19th century temperatures, according to NASA’s Goddard Institute for Space Studies. It’s the third straight year in NASA’s records that temperatures have eclipsed 1 degree Celsius above temperatures in the late 19th century.

Both NASA and NOAA climatologists agree to say that the record temperature should focus the minds of world leaders, including President Trump, on the scale and urgency of the risks that people, rich and poor, face around the world from climate change. NASA and NOAA, which both keep independent records of the Earth’s temperature, have adopted a practice in recent years of jointly announcing their numbers, even though they can differ.

Source: American news media.

Source: Global-climat

2017 : année la plus chaude sans El Niño ! // 2017 : The hottest year without El Niño !

L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) vient de confirmer ce que j’écrivais officieusement le 14 janvier 2018 : Les années 2015, 2016 et 2017 ont été les plus chaudes jamais enregistrées. L’année 2016 a été la plus chaude des trois, avec une température moyenne de surface du globe qui a dépassé de 1,2°C celle de l’époque préindustrielle. 2017 arrive en deuxième position et devance légèrement 2015. La température moyenne a excédé de 1,1°C celle de l’époque préindustrielle (1880-1900).

Toutefois, l’année 2017 est l’année la plus chaude jamais observée sans le phénomène naturel El Niño dans l’Océan Pacifique qui se traduit par une hausse de la température à la surface de l’eau (sur une dizaine de mètres d’épaisseur) dans l’est de l’océan Pacifique, autour de l’équateur. El Niño contribue ainsi la hausse la moyenne mondiale des températures.

Il faut noter que 17 des 18 années les plus chaudes appartiennent au 21ème siècle, avec un rythme du réchauffement exceptionnel ces trois dernières années. Comme je l’ai fait remarquer à plusieurs reprises, c’est dans l’Arctique que la hausse de températures a été particulièrement marquée. Selon l’OMM, cela aura « des répercussions durables et de grande ampleur sur le niveau de la mer.

Source : France Info.

—————————————

The World Meteorological Organization (WMO) has just confirmed what I wrote informally on January 14th 2018 : The years 2015, 2016 and 2017 were the hottest ever recorded. The year 2016 was the warmest of the three, with an average surface temperature of the globe that exceeded by 1.2°C that of the pre-industrial era. 2017 arrives second, slightly before 2015. The average temperature exceeded by 1.1°C that of the pre-industrial era (1880-1900).
However, the year 2017 is the hottest year ever observed without the El Niño natural phenomenon in the Pacific Ocean which results in a rise in the temperature at the surface of the water (about ten metres deep) in the eastern Pacific Ocean, around the equator. El Niño contributes to pushing up the global average temperatures.
It should be noted that 17 out of the 18 hottest years belong to the 21st century, with an exceptional rate of warming over the past three years. As I have pointed out on a number of occasions, the rise in temperatures in the Arctic has been particularly dramatic. According to WMO, this will have « long-lasting and far-reaching impacts on the sea level. »
Source: France Info.

Source: NCEP-NCAR

2017 encore trop chaude ! // Still too hot in 2017 !

Les chiffres officiels n’ont pas été communiqués, mais les données fournies par le NCEP (National Center for Environmental Prediction) et le NCAR (National Center for Atmospheric Research) permettent d’ores et déjà d’affirmer que l’année 2017 a été la deuxième plus chaude de l’histoire. Avec 14,7°C, soit 0,51°C de plus que la moyenne 1981-2010, l’année 2017 se classe derrière le record de 2016 et devant 2015, sans l’aide d’El Niño cette fois.

Les annonces officielles par des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office seront faites, en principe, dans quelques jours, vers le milieu du mois de janvier. Quoi qu’il en soit, la température de notre planète continue à monter. L’objectif de la limiter à 1,5°C sera atteint avant le milieu du siècle, selon un rapport de l’ONU. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) évoque les années 2040.

Si la hausse de la température globale de la planète se limitait à 1,5°C par rapport à l’époque pré-industrielle – seuil  prévu par la COP 21 de 2015 – les phénomènes extrêmes comme les canicules, les fortes inondations, les sécheresses, et donc les tensions migratoires et conflictuelles qui vont avec, seraient limités. Banquise et corail ne seraient toutefois pas protégés avec une telle élévation du thermomètre.

Il est utile de rappeler ici qu’il ne faut pas confondre les mots « climat » et météo ». Le premier fait référence à l’ensemble de la planète, tandis que le second attire l’attention sur des phénomènes locaux. La température globale de la Terre continue à augmenter en dépit des la vague de froid enregistrée en Amérique du Nord et de la canicule observée au même moment en Australie.

Donald Trump a fait le choix de retirer son pays de l’Accord de Paris, avant de laisser entendre qu’il pourrait y revenir, à condition que l’accord ne nuise pas aux intérêts économiques des Etats Unis. Pendant son dernier voyage en Chine, Emmanuel Macron, a essayé d’obtenir un plus grand engagement de la Chine contre le réchauffement climatique dans le cadre d’une «année franco-chinoise de la transition écologique» en 2018-2019. Pas sûr que ces belles promesses suffisent à réduire l’élévation des températures.

———————————

Official figures have not been released yet, but data provided by the National Center for Environmental Prediction (NCEP) and the National Center for Atmospheric Research (NCAR) already indicate that 2017 was the second warmest year in history. At 14.7°C, 0.51°C above the 1981-2010 average, 2017 is just behind the record of 2016 and before 2015, without the help of El Niño this time.
Official announcements by agencies like NASA, NOAA and the Met Office will probably be made in a few days, around the middle of January. Anyway, the temperature of our planet continues to rise. The goal of limiting it to 1.5°C will be achieved by mid-century, according to a UN report. The Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) refers to the 2040s.
If the increase in the global temperature of the planet was limited to 1.5°C compared to the pre-industrial era – threshold envisaged by the COP 21 of 2015 – extreme phenomena like the heat waves, the devastating floods and droughts, and therefore the migratory and conflicting tensions that come with them, would be limited. Ice and coral, however, would not be protected with such a rise in the thermometer.
It is worth remembering here that we should not confuse the words « climate » and “weather”. The first refers to the whole planet, while the second draws attention to local phenomena. The global temperature of the Earth continues to increase despite the cold wave recorded in North America and the heat wave observed at the same time in Australia.
Donald Trump has chosen to withdraw his country from the Paris Agreement, before hinting that he could return, provided that the agreement does not harm the economic interests of the United States. During his last trip to China, Emmanuel Macron, tried to obtain a greater commitment of China against global warming through a « French-Chinese year of ecological transition » in 2018-2019. Not sure that these nice promises will be enough to reduce the rise in temperatures.

(Photo: C. Grandpey)

Les glaciers continueront à fondre en 2018. Il y a toutefois un signe encourageant: Aavec les très fortes chutes de neige de cet hiver, on peut penser que la zone d’accumulation – qui s’est élevée autour de 3000 mètres d’altitude – va quelque peu se régénérer. Cela suppose toutefois que le prochain été ne soit pas trop chaud et ne fasse pas disparaître cette neige trop vite. La partie est loin d’être gagnée.

——————–

Glaciers will keep melting in 2018. However, there is a positive sign: With the heavy snowfall this winter, we can think that the accumulation zone – which now lies around 3000 meters a.s.l. – will somewhat regenerate. This assumes however that the next summer will not be too hot and will not cause the quick disappearance of this snow. The game is far from won.