Fin de l’épisode éruptif n°15 du Kilauea (Hawaï) // End of eruptive episode 15 at Kilauea (Hawaii)

L’épisode n°15 de l’éruption du Kilauea s’est terminé le 26 mars 2025 à 19h10 (heure locale) avec l’arrêt des fontaines de lave au niveau de la bouche éruptive sud. Les fontaines au niveau de la bouche nord avaient cessé leur activité plus tôt, vers midi. L’épisode 15 a duré un peu plus de 31 heures, les 9 dernières heures étant principalement constituées de fontaines très hautes émises par la bouche sud.
L’activité initiale de cet épisode a essentiellement consisté en « gas pistoning » pendant environ 24 heures, suivi de fontaines qui ont jailli des deux bouches éruptives. La transition vers les fontaines a commencé peu après 10h00 le 26 mars. Les fontaines ont d’abord atteint une hauteur de 180 mètres, avant de culminer à plus de 300 mètres. La hauteur des fontaines a été supérieure à celle des épisodes précédents. Au cours de l’épisode 15, les coulées de lave ont recouvert environ 80 à 90 % du plancher de l’Halemaʻumaʻu. Des vents faibles ont également fait retomber des cheveux de Pélé et des téphras dans les zones publiques du parc national et dans les zones habitées proches du sommet du Kīlauea. Certains points d’observation de l’éruption ont dû être fermés à cause de la mauvaise qualité de l’air.
La fin de l’éruption a coïncidé avec un changement rapide du tilt qui est passé de la déflation à l’inflation au sommet. On a également enregistré une diminution de l’intensité des secousses sismiques lorsque les fontaines ont cessé. En attendant le prochain épisode….
Source : HVO.

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Episode 15 of the Kilauea eruption ended at 7:10 p.m. (local time) on March 26 2025 when fountaining at the south vent stopped. North vent fountains had ceased activity earlier, around 12:00 p.m. Overall, episode 15 lasted just over 31 hours with the last 9 hours consisting of high fountains predominantly from the south vent.

Initial activity from this episode included cycles of gas pistoning for roughly 24 hours, followed by fountains from both vents. The transition to high fountains began just after 10:00 a.m. on March 26, with early heights reaching 180 meters. Later fountaining reached maximum heights over 300 meters. Fountain heights were higher in episode 15 than in previous episodes.

During episode 15, lava flows covered about 80-90% of the floor of Halemaʻumaʻu.Weak winds also resulted in deposition of Pele’s hair and tephra in public areas of Hawai’i Volcanoes National Park and in populated areas near Kīlauea summit. Some viewing points had to be closed.

The end of the eruption was coincident with a rapid change in tilt from deflation to inflation at the summit and a decrease in seismic tremor intensity when the fountains ceased. Another episode is likely in a few days..

Source : HVO.

Champs Phlégréens (Italie) : nouvelle méthode de surveillance thermique depuis l’espace // Campi Flegrei (Italy) : new method of thermal monitoring from space

Une étude menée par des chercheurs de l’INGV propose l’utilisation des  données thermiques fournies par la Station spatiale internationale (ISS) pour alerter sur la sismicité dans les Champs Phlégréens.
Les Champs Phlégréens sont l’une des zones volcaniques les plus actives au monde et, ces dernières années, leur sismicité a considérablement augmenté. L’étude de l’INGV a été publiée dans la revue Remote Sensing Letters. Elle est intitulée « Un nouvel algorithme de surveillance thermique utilisant les séries temporelles ECOSTRESS : le cas des Champs Phlégréens, à Naples, en Italie ». L’étude décrit une méthode d’analyse des images thermiques prises par l’ISS capable de détecter les variations de température significatives précédant les séismes les plus intenses dans cette région.
La méthode utilise les données collectées par ECOSTRESS, un capteur du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA installé à bord de l’ISS. Cet outil estime la température de surface avec une haute résolution spatiale d’environ 70 m au cours de passages fréquents au-dessus de la même zone pendant environ trois jours.
Les scientifiques ont généré deux séries historiques de températures extraites d’images thermiques de deux zones de la Solfatare entre 2021 et 2024. La différence de température entre les deux zones a été analysée avec deux méthodes statistiques distinctes, permettant de comparer les anomalies détectées aux principaux événements sismiques enregistrés dans la zone.

Vues de la Solfatara (Photos: C. Grandpey)

Un chercheur de l’INGV et co-auteur de l’étude a déclaré : « Nous avons détecté des variations de température anormales dans la Solfatare ayant précédé certains séismes de plus grande intensité, avec une anticipation allant de quelques jours à quelques semaines.» Par exemple, le 17 mai 2024, une augmentation de température de 5°C a précédé de trois jours un séisme de magnitude M4,4. S’agissant de l’événement de magnitude M4,2 du 27 septembre 2023, l’augmentation de température observée le 21 septembre a dépassé 7°C. La deuxième méthode statistique a également mis en évidence des anomalies de température pour ces deux événements apparus respectivement le 12 avril 2024 et le 6 septembre 2023. De plus, la valeur moyenne de l’écart de température a augmenté ces dernières années, en parallèle avec la hausse d’autres signaux déjà observés dans la région, tels que l’élévation du sol provoquée par le bradyséisme et les émissions de dioxyde de carbone.
Les anomalies de température mises en évidence par deux analyses statistiques différentes conforte les chercheurs dans l’idée qu’il existe un lien possible entre la fluctuation de la température de surface et l’activité sismique de la région.
L’étude complète peut être consultée en cliquant sur ce lien :
https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/2150704X.2025.2459213

À mon avis, cette étude est intéressante dans la mesure où la technique utilisée permettrait d’anticiper les séismesdans les Champs Phlégréens. Cependant, elle ne donne aucune indication sur la magnitude des séismes prévus et n’indique donc pas aux autorités compétentes si des mesures doivent être prises pour assurer la sécurité de la population.

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A study conducted by researchers at INGV suggests the use of thermal data from the International Space Station in seismic alerting of the Phlegraean area

The Campi Flegrei are one of the most active volcanic areas in the world and, in recent years, their seismicity has increased significantly. The INGV study was published in the magazine Remote Sensing Letters. It is entitled “A novel algorithm for thermal monitoring using ECOSTRESS time series : the case of Campi Flegrei, Naples, Italy”. It describes a method of analysis of thermal images taken by the International Space Station (ISS) capable of detecting significant temperature variations that precede the most intense earthquakes in the Phlegraean area.

The method uses the data collected by the tool ECOSTRESS, a NASA-Jet Propulsion Laboratory (JPL) sensor installed on the ISS, which estimates surface temperature with a high spatial resolution of about 70 m and frequent passes over the same area around three days.

Scientists have generated two historical temperature series extracted from thermal images of two areas of the Solfatara between 2021 and 2024. The temperature difference between the two areas was analyzed with two distinct statistical methods, allowing the detected anomalies to be compared with the main seismic events recorded in the area.

An INGV researcher and first author of the article said : « We have detected anomalous temperature variations in the Solfatara emission zone that preceded some earthquakes of greater intensity, with an advance ranging from a few days to a few weeks. » For example, on May 17, 2024, a temperature increase of 5°C anticipated an M4.4 earthquake by three days. For the M4.2 event on September 27, 2023, the temperature increase observed on September 21 exceeded 7°C. The second statistical method also highlighted temperature anomalies for these two events that appeared on April 12, 2024 and September 6, 2023, respectively. Furthermore, the average value of the temperature difference has increased in recent years, consistently with the increase in other signals already observed in the area, such as ground rise with bradyseism and carbon dioxide emissions.

The temperature anomalies highlighted through two different statistical analyses make researchers more confident about the possible link between the surface temperature fluctuation and the seismic activity of the area.

The whole study can be found by clicking on this link :

https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/2150704X.2025.2459213