Éruption en Islande : le Met Office dans le brouillard // The eruptive situation in Iceland puzzles the Met Office

La situation éruptive sur la péninsule islandaise de Reykjanes fai se poser beaucoup de questions aux scientifiques du Met Office islandais et de l’Université d’Islande. Faisant référence au soulèvement du sol dans la région de Svarsengi, qui est désormais plus important qu’avant les éruptions précédentes, ils ont d’abord déclaré qu’une éruption était imminente. Aujourd’hui, l’un des volcanologues vient de déclarer que si une éruption se produit sur la péninsule de Reykjanes, elle se déclenchera probablement vers le 20 mars 2025. Cependant, il souligne que « la prévision d’une éruption reste incertaine, et il est également possible que du magma s’accumule à l’ouest du lac Kleifarvatn ».
Le scientifique ajoute que si une éruption se produit, elle suivra probablement le schéma familier des événements passés ; elle commencera au mont Stóra-Skógfell avant que des fissures progressent dans une ou les deux directions. « L’éruption pourrait durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines. »

Le volcanologue pense également que les éruptions le long de la chaîne de cratères Sundhnúkagígar sont sur le point de se terminer. « L’activité éruptive du mont Fagradalsfjall a duré pendant environ deux ans avant de se déplacer vers Sundhnúkagígar il y a un peu plus d’un an. Ces deux éruptions ont montré des différences ; par exemple, il y a eu moins d’inflation au mont Fagradalsfjall. Aujourd’hui, le cycle éruptif actuel semble se terminer, et je suis persuadé que les volcans de Sundhnúkar vont terminer leur activité cette année. »
Bien que le prochain essaim sismique puisse commencer à tout moment, son emplacement exact reste inconnu. Deux essaims dans les secteur de Krysuvik, à l’ouest du lac Kleifarvatn, les 7 et 9 mars 2025 indiquent que du magma s’accumule peut-être dans la région. Le volcanologue du Met Office déclare : « Le fait que ces événements se produisent à cinq kilomètres de profondeur laissent supposer que du magma s’accumule sous la région. Cela pourrait éventuellement conduire à une éruption dans le secteur, bien qu’il soit impossible de dire si cela se produira cette année, dans dix ans ou dans vingt ans. »
Il convient de noter qu’un autre scientifique du Met Office a interprété différemment l’activité sismique dans la région de Krysuvik. « L’activité sismique à Krýsuvík n’est pas liée aux événements sur la chaîne de cratères de Sundhnúkagígar. Les essaims sismiques sont un phénomène naturel dans la région ; ils se produisent environ toutes les une à deux semaines. La péninsule de Reykjanes est connue pour son activité sismique périodique due au mouvement de la dorsale médio-atlantique, où les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine se rencontrent. » On peut aussi lire dans l’Iceland Monitor : « Les scientifiques continuent d’observer ces schémas pour évaluer tout changement potentiel de l’activité volcanique ou hydrothermale, d’autant plus qu’une nouvelle éruption à Reykjanes pourrait survenir à tout moment. »
Comme le disait le regretté François Le Guern au début de ses conférences :  »Je ne sais pas, nous ne savons pas prévoir les éruptions volcaniques ».
Source : Met Office, Iceland Review, Iceland Monitor.

Krysuvik site d’une  prochaine éruption? (Photo: C. Grandpey)

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The eruptive situation on the Reykjanes Peninsula in Iceland is puzzling scientists at the Icelandic Met Office and at the University of Iceland. Referring to the ground uplift in the Svarsengi area which is now more significant than before the previous eruptions, they first said that an eruption was imminent. Today, one of the volcanologists says that if an eruption occurs on the Reykjanes Peninsula, it is most likely to happen around March 20th, 2025. However, he emphasizes that  »predicting an eruption remains uncertain, and it is still possible that magma is accumulating west of Kleifarvatn Lake. »

The sacientist suggests that if an eruption does occur, it will likely follow the familiar pattern of past events, beginning at Mt. Stóra-Skógfell before cracks extend in one or both directions.  »The eruption could last for several days or even weeks. » The scientist also believes that eruptions in the Sundhnúkagígar crater row are nearing their conclusion.  »The Mt. Fagradalsfjall volcanoes were active for about two years before activity shifted to Sundhnúkagígar just over a year ago. These two eruptions have shown differences ; for instance, we saw less inflation at Mt. Fagradalsfjall. Now, the current eruption cycle appears to be winding down, and I firmly expect that the Sundhnúkar volcanoes will finish their activity this year. »

While the next seismic swarm could begin at any time, its exact location remains unknown. Two earthquake swarms west of Kleifarvatn Lake on March 7th and 9th suggest that magma may be accumulating in the area. The Met Office’s volcanologist says :  »The fact that these quakes are occurring five kilometers deep suggests magma is accumulating beneath. This could eventually lead to an eruption there, though whether that happens this year, in ten years, or in twenty is impossible to say. »

It should be noted that another scientist at th Met Office interpreted the seismic activity in the Krysuvik area differently.  »The earthquakes in Krýsuvík are not related to the events in the Sundhnúkagígar series. Seismic swarms are a natural occurrence in the area, happening roughly every one to two weeks. The Reykjanes Peninsula is known for its periodic earthquake activity due to the movement of the Mid-Atlantic Ridge, where the Eurasian and North American tectonic plates meet.  » One can also read in the Iceland Monitor :  »Scientists continue to observe these patterns to assess any potential changes in volcanic or geothermal activity, especially in light of the fact that a new eruption in Reykjanes could occur at any time. »

As the late François Le Guern used to say at the beginning of his conferences :  »I don’t know, we don’t know how to predict volcanic eruptions ».

Source : Met Office, Iceland Review, Iceland Monitor.

L’échouage de l’iceberg A23a // The grounding of Iceberg A23a

J’ai écrit plusieurs notes sur ce blog à propos d’A23a, un énorme iceberg qui s’est détaché de la Péninsule Antarctique en 1986. Poussé par les courants de l’océan Austral, il aurait pu devenir une véritable menace pour la faune s’il s’était échoué le long des côtes de la Géorgie du Sud. Heureusement, le mastodonte a eu la bonne idée de s’échouer contre une île située loin de tout dans Atlantique Sud.
Comme l’explique le New York Times, « cet événement est un signe avant-coureur de ce qui nous attend au moment où le réchauffement climatique provoque des changements majeurs dans la Péninsule Antarctique. »
L’A23a, est resté confiné pendant plusieurs décennies dans la mer de Weddell, à l’est de l’Antarctique. Puis il a commencé à se déplacer en 2020 après s’être détaché du plancher océanique. En 2023, il a quitté les eaux antarctiques et a commencé à dériver vers le nord. Il a ensuite commencé à tourner sur lui-même comme une toupie, piégé à l’intérieur d’un courant océanique près des Orcades du Sud. L’iceberg est parvenu à se défaire de ce piège et est finalement venu finir sa course sur le plateau continental à environ 80 kilomètres de l’île de Géorgie du Sud, le long d’un territoire britannique extrêmement isolé et montagneux situé à 1 400 kilomètres à l’est des Malouines. L’île sert de base technique mais n’est pas habitée en permanence ; en revanche, elle est fréquemment visitée par des croisières polaires et des chercheurs.

Source: British Antarctic Survey

L’iceberg A23a est vraiment impressionnant ; il présentait à l’origine une superficie d’environ 3 800 kilomètres carrés. Selon le National Ice Center américain, elle est actuellement d’environ 3 400 kilomètres carrés, ce qui est à peu près la taille de la Géorgie du Sud qui ne devrait pas être affectée si l’iceberg reste échoué là où il se trouve actuellement. Cependant, au fur et à mesure qu’il va se briser en morceaux plus petits, l’iceberg risque de poser des problèmes aux opérations de pêche dans la région. Elle sont susceptibles de devenir à la fois plus difficiles et plus dangereuses.
Les chercheurs souhaitent profiter de la position actuelle de l’A23a pour étudier comment les gros icebergs peuvent affecter la faune et les écosystèmes locaux. En effet, les nutriments remobilisés par l’échouage de l’iceberg et par sa fonte peuvent favoriser la disponibilité de nourriture pour l’écosystème régional, avec les manchots et les phoques. Grâce à sa taille énorme, Grâce à sa taille imposante, l’A23a est facilement observable depuis l’espace et sa trajectoire est facile à suivre.
Néanmoins, personne ne sait vraiment comment il va se comporter maintenant. De gros icebergs ont déjà parcouru une longue distance vers le nord ; l’un d’eux s’est retrouvé à moins de 1 000 kilomètres de Perth, en Australie. Malgré cela, ils se brisent tous inévitablement et finissent par fondre rapidement.
Les scientifiques observent et étudient de près ces grands icebergs car ils sont liés au réchauffement climatique qui fait fondre l’Antarctique à un rythme record. Les plateformes glaciaires, d’où ils se détachent, ont perdu environ 6 000 milliards de tonnes depuis 2000, phénomène en grande partie attribué au réchauffement climatique anthropique. Il ne faut pas oublier non plus que ces plateformes glaciaires servent de remparts aux glaciers en amont et dont la fonte contribuerait largement à l’élévation du niveau de la mer dans le monde.
Source : Yahoo Actualités.

Le voyage de l’A23a

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I have written several posts on this blog about A23a, a huge iceberg that had broken off the Antarctic Peninsula in 1986. Pushed by the currents in the Southern Ocean, it might have become a real threat to wildlfe if it had grounded along the coast of South Georgia. However, it did not. The behemoth has run aground after crashing into a remote island in the South Atlantic ocean.

As the New York Times reports, « the event is an early warning sign of what’s still to come as global warming is causing major changes in the Antarctic Peninsula. »

A23a, had been confined for decades to the Weddell Sea, east of the Antarctic. Then it started to move in 2020 after becoming unmoored from the sea floor. In 2023, it left Antarctic waters and started traveling north. It later started spinning, becoming trapped in an ocean current near the South Orkney Islands. Now, it’s run into the continental shelf roughly 80 kilometers from South Georgia Island, an extremely remote and mountainous British territory 1400 kilometers east of the Falkland Islands. The island is technically not permanently inhabited, but is frequently visited by polar ocean cruises and researchers.

A23a is really massive ; it was measured around 3,800 square kilometers. According to the US National Ice Center, it now measures roughly 3,400 square kilometers, which is roughly the size of South Georgia which should not be affected if the iceberg stays grounded where it currently is. However, it should be noted that as the berg breaks into smaller pieces, it might make fishing operations in the area both more difficult and potentially hazardous.

Researchers are keen to use the opportunity to study how massive chunks of ice can affect the local wildlife and the local ecosystem. Indeed, nutrients stirred up by the grounding and from its melt may boost food availability for the whole regional ecosystem, including for penguins and seals. Thanks to its huge size, A23a is easily observed from space, and easy to track.

But nobody quite knows what will happen to A23a next. Large bergs have made it a long way north before – one got within 1000 kilometers of Perth, Australia – but they all inevitably break up and melt quickly after.

Scientists are closely observing and sty=udying these large icebergs as they are related to global warming which is causing the Antarctic to melt at a record pace. Ice shelves, where they are breaking from, have lost around 6,000 billion tons of their mass since 2000, which is largely attributed to anthropogenic climate change. One should not forget either that these ice shelves are buttresses to inland glaciers whose melting would largely contribute to sea level rise around the world.

Source : Yahoo News.