Glaciers et prévision volcanique // Glaciers and volcanic prediction

Voici une information qui justifie le titre de mon blog et le lien entre Volcans et Glaciers. Une nouvelle étude menée par des scientifiques des universités d’Aberdeen, Birmingham et Manchester, publiée dans Communications Earth & Environment, montre que les glaciers proches de volcans actifs avancent plus vite que les autres. Cette constatation montre que l’on pourrait prévoir certaines éruptions volcaniques en fonction de la vitesse des glaciers.
Les auteurs de l’étude affirment que les glaciers pourraient fournir « des informations utiles aux autorités locales pour planifier l’évacuation éventuelle d’une ville voisine, ou imposer une zone d’exclusion aérienne, sans dépendre de décisions prises à la dernière minute ».
Pour leur étude, les chercheurs ont analysé des données satellitaires sur la vitesse de près de 180 000 glaciers dans le monde. Parmi eux figurent des glaciers associés à certains des volcans les plus emblématiques et parfois les plus dangereux au monde, comme le mont Rainier et Glacier Peak dans l’État de Washington, le Redoubt et le Veniaminof en Alaska, et l’Eyjafjallajokull en Islande. En prenant en compte le climat local, l’épaisseur de la glace et la pente des montagnes, les chercheurs ont découvert que les glaciers situés à moins de 5 kilomètres d’un volcan actif avancent 46 % plus vite, en moyenne, que les autres glaciers.

Mont Rainier (Photo: C. Grandpey)

Les auteurs de l’étude pensent que la chaleur sous les volcans actifs fait fondre la partie inférieure des glaciers situés à proximité. Cette accélération de la fonte réduit le frottement entre le glacier et la roche sous-jacente, et ces glaciers avancent donc plus rapidement. À la lumière de leurs découvertes, les chercheurs préviennent que l’activité volcanique en Antarctique pourrait déstabiliser encore davantage l’immense calotte glaciaire de l’Antarctique occidental, déjà soumise aux effets du réchauffement climatique
Ces découvertes par les universitaires britanniques pourraient permettre aux volcanologues de développer un nouveau système d’alerte précoce pour les éruptions sur des sites tels que Eyjafjallajokull en observant et en analysant les changements de vitesse des glaciers. Elles pourraient révéler une augmentation de l’activité volcanique plusieurs mois avant une éruption.

Éruption de l’Eyjafjoll en 2010 (Crédit photo: Wikipedia)

L’un des auteurs de l’étude a déclaré : « Notre travail a des implications significatives en matière de prévention des risques volcaniques. Les volcans recouverts de glace sont parmi les plus dangereux au monde car l’eau de fonte des glaciers libérée lors des éruptions peut déclencher des inondations soudaines et des coulées de débris capables de submerger rapidement les zones habitées voisines. […] La couverture de glace limite également l’utilisation des techniques permettant de surveiller l’activité volcanique. Des études récentes ont montré que la taille, la forme et l’altitude des glaciers peuvent influer sur l’activité volcanique, mais la relation entre le volcanisme et la vitesse de progression des glaciers reste inconnue. Nos résultats montrent que les observations par satellite de la vitesse des glaciers pourraient constituer une aide précieuse pour la surveillance de l’activité volcanique et la prévision des éruptions. »
Source : Médias d’information internationaux.

Volcan Redoubt en Alaska (Photo: C. Grandpey)

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Here is a piece of information that justifies the title of my weblog and the link between volcanoes and glaciers. New research by scientists at University of Aberdeen, University of Birmingham and Manchester Metropolitan University, published in Communications Earth & Environment, shows that glaciers near active volcanoes flow faster than other glaciers. The findings suggest it would be possible to predict volcanic eruptions by tracking the speed of glaciers.

The authors of the study say that glaciers could provide “much needed forewarning to local authorities to plan the possible evacuation of a nearby city, or impose a no-fly zone, without relying on last-minute decisions.”

For the study, researchers analyzed satellite data on the speed of close to 180,000 glaciers worldwide. Those in the study include those associated with some of the most iconic volcanoes in the world, such as Mt Rainier and Glacier Peak in Washington, Mt Redoubt and Mt Veniaminof in Alaska, and Eyjafjallajokull in Iceland. Controlling for the local climate, the thickness of ice, and the slope of mountains, they found that glaciers that lie within 5 kilometers of an active volcano flow 46 percent faster, on average, than other glaciers.

The authors of the study believe that underground heat from active volcanoes is melting the undersides of nearby glaciers. The enhanced melt reduces friction between the glacier and the underlying rock, causing those glaciers to flow more quickly. In light of their findings, authors warn that volcanic activity in Antarctica could further destabilize the massive West Antarctic Ice Sheet.

The findings could enable volcanologists to develop a new early warning system for potential eruptions at sites such as Eyjafjallajokull by tracking changes in glacier velocities that could reveal increases in volcanic activity several months ahead of an eruption.

One of the authors of the study said : « Our research has notable implications for the mitigation of volcanic hazards. Ice-covered volcanoes are among the most dangerous globally because glacial meltwater released during eruptions can trigger outburst floods and debris flows capable of rapidly submerging nearby settlements. […] Ice cover also limits the use of established techniques for monitoring volcanic activity. Recent studies have shown that the size, shape and elevation of glaciers can respond to volcanic activity, but the relationship between volcanism and glacier flow remained unknown. Our results suggest that satellite observations of glacier velocity could be a valuable new technique for monitoring volcanic activity and predicting eruptions. »

Source : International news media.

Essaim sismique sur le Teide (Tenerife / Îles Canaries) // Earthquake swarm at Teide (Tenerife / Canary Islands)

On peut lire sur le site de la Smithsonian Institution que dans les îles Canaries, le paysage volcanique de Tenerife est un complexe de stratovolcans superposés, dont l’âge va du Miocène au Quaternaire. Le Teide est l’un de ces stratovolcans de Tenerife qui est la plus grande île de l’archipel.
Le massif de la Cordillera Dorsal, orienté vers le NE, relie d’anciennes régions volcaniques au volcan Las Cañadas, formant ainsi le plus grand complexe volcanique des îles Canaries.

La caldeira de Las Cañadas, mesure 10 x 17 km et est en partie occupée par le Teide. On pense que son origine est due à un effondrement suite à des éruptions explosives, ou bien à un important glissement de terrain, comme ceux qui ont formé les vallées de La Orotava et de Guimar, ou bien à une combinaison de ces processus.
L’activité volcanique la plus récente a débuté à la fin du Pléistocène et a conduit à la formation du Pico Viejo et du Teide. Avec un sommet culminant à 3.715 m d’altitude, le Teide est le point le plus haut de toute l’Espagne mais aussi le plus haut volcan d’Europe. Il n’a plus connu de véritable activité volcanique depuis 1909. Au total, le Teide est entré 13 fois en éruption lors des 2.000 dernières années. Celle de 1798 avait duré du 9 juin au 8 septembre. C’est la plus longue éruption connue du volcan de Tenerife.

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Un essaim sismique a été enregistré sur le Teide entre 04h00 et 07h20 UTC le 14 novembre 2024. Il s’est produit dans la région de Las Cañadas del Teide, au sud-ouest du Pico Viejo. Les instruments ont détecté 500 micro-séismes de magnitude inférieure à M 1,1.
Les 10 premiers événements mineurs ont été suivis de signaux longue période (LP) caractérisés par des phases sismiques mal définies et un contenu à haute fréquence. Ensuite, on a enregistré une séquence prolongée de centaines de petits événements à intervalles presque réguliers. Il convient de noter que cette activité sismique s’est produite dans une zone où des événements semblables ont été enregistrés ces dernières années, notamment en octobre 2016, juin 2019 et juin-juillet 2022.
Source : Actualidad Volcánica de Canarias (AVCAN), Involcan.

Teide et Pico Viejo (Photos: C. Grandpey)

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One can read on the Smithsonian Institution’s website that in the Canary Islands Tenerife’s volcanic landscape is a complex of overlapping stratovolcanoes, ranging from Miocene to Quaternary in age. The Teide volcano is located in Tenerife which is the largest island of the archipelago.

The island’s NE-trending Cordillera Dorsal massif connects the older volcanic regions with the Las Cañadas volcano, forming the largest volcanic complex in the Canary Islands.

The Las Cañadas caldera, measuring 10 x 17 km, is partially filled by the Teide stratovolcano. Its origin has been attributed to either a collapse following explosive eruptions, a massive landslide similar to the earlier formations of La Orotava and Guimar valleys, or a combination of these processes.

The most recent volcanic activity began in the late Pleistocene and led to the formation of the Pico Viejo and Teide volcanic edifices. With a peak 3,715 m above sea level, Teide is the highest point in all of Spain and also the highest volcano in Europe. It has not experienced any real volcanic activity since 1909. In total, Teide erupted 13 times in the last 2,000 years. The one in 1798 lasted from June 9th to September 8th. It is the longest known eruption of the volcano in Tenerife.

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An earthquake swarm was recorded at Teide volcano between 04:00 and 07:20 UTC on November 14th 2024. It occurred in the Las Cañadas del Teide area, southwest of Pico Viejo, and consisted of 500 microearthquakes with magnitudes below M 1.1.

The initial 10 small earthquakes were followed by long-period (LP) signals characterized by undefined seismic phases and high-frequency content. Next, a prolonged sequence of hundreds of small events occurred at nearly regular intervals. It should be noted that this seismic activity occurred in an area where similar events have been recorded in recent years, especially in October 2016, June 2019, and June – July 2022.

Source : Actualidad Volcánica de Canarias (AVCAN), Involcan.