Péninsule de Reykjanes (Islande) : risque d’intrusion magmatique et d’éruption à brève échéance // Reykjanes Peninsula (Iceland) : risk of magma intrusion and eruption in the short term

Dans sa dernière mise à jour (5 février 2024), le Met Office islandais indique que l’accumulation de magma sous le secteur de Svartsengi-Þorbjörn se poursuit, même si la vitesse d’inflation a légèrement diminué ces derniers jours. Il convient de noter que des processus identiques ont été observés avant les précédentes intrusions magmatiques et éruptions au nord de Grindavík en janvier 2024 et décembre 2023. Selon les modèles géodésiques du 16 janvier au 5 février, le volume de recharge en magma du réservoir de Svartsengi est désormais estimé. à environ 9 millions de mètres cubes, contre 6,5 millions mentionnés dans la mise à jour du 1er février. À partir de la modélisation géodésique de l’intrusion et de l’éruption de janvier 2024, on estime qu’environ 9 à 13 millions de mètres cubes de magma se sont écoulés à partir du réservoir magmatique de Svartsengi pour alimenter l’éruption qui a débuté près de Hagafell le 14 janvier. Par conséquent, le volume de recharge de magma a maintenant atteint la limite inférieure de la quantité mise en oeuvre en janvier. Il existe donc une forte probabilité de nouvelle intrusion magmatique et d’éruption volcanique dans les jours ou les semaines à venir.

Dernière image satellite, montrant les variations de la surface du sol entre le 23 janvier et le 4 février 2024. Les zones grisées sont celles où les mesures ont été impossibles en raison des variations de la couverture neigeuse entre les images (Source: Met Office).

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In its latest update (February 5th, 2024), the Icelandic Met Office indicates that magma accumulation beneath the Svartsengi-Þorbjörn area continues, even though the rate of inflation has decreased slightly in recent days. It should be noted that similar processes were observed before the previous dyke intrusions and eruptions north of Grindavík in January 2024 and December 2023. According to updated geodetic models from January 16th to February 5th, the volume of magma recharge to the Svartsengi reservoir is now estimated at about 9 million cubic meters, versus 6.5 million mentioned in the February 1st update. From geodetic modelling of the January 2024 intrusion and eruption, it is estimated that approximately 9 to 13 million cubic meters of magma flowed from the Svartsengi magma reservoir, feeding the eruption that began near Hagafell on January 14th. Therefore, the estimated volume of magma recharge has now reached the lower limit of the amount believed to have been tapped in January. Consequently, there is an increased likelihood of a new magmatic dyke intrusion and ensuing volcanic eruption in the coming days to weeks.

Le marégraphe de Marseille et l’élévation du niveau de la Méditerranée

Avec le réchauffement climatique, la fonte de la banquise et des glaciers, on parle beaucoup de la hausse du niveau des océans et de son impact sur les zones littorales. La France possède une référence dans ce domaine : le marégraphe de Marseille donne en permanence des indications précieuses sur l’évolution du niveau de la Mer Méditerranée.

Implanté en face de la villa Valmer, le marégraphe de Marseille appartient à l’État qui en confie la gestion à l’IGN. Le marégraphe a été construit en 1883-84 pour déterminer l’origine des altitudes en France continentale. Malgré son âge, ce n’est pas une pièce de musée. Le marégraphe de Marseille est intégré au réseau mondial GLOSS (Global Sea Level Observing System), composé de plusieurs centaines de marégraphes.

La série temporelle de mesures fournie par le marégraphe de Marseille est très longue. Elle couvre plus de 135 ans, pratiquement sans interruption, avec très peu de changements d’appareils et de modification de l’environnement des mesures. Elle permet d’établir une tendance robuste et fiable de l’élévation du niveau de la Méditerranée à Marseille depuis 1885.

Sous l’effet combiné de la dilatation thermique et de la fonte des glaciers et calottes polaires, le niveau moyen de la Mer Méditerranée a augmenté de 1,4 mm/an au cours du 20ème siècle, avec une forte accélération observée ces 20 derniers années ; jusqu’à 2,8 mm/an sur la période 1993-2018. Ainsi à Marseille le niveau de la mer a augmenté d’environ 20 cm depuis le début du 20ème siècle.

Si les émissions de gaz à effet de serre restent inchangées, la hausse moyenne du niveau de la mer en Méditerranée devrait encore s’accélérer au cours du 21ème siècle. Autour de 2100, le niveau moyen de la mer dans le bassin méditerranéen augmentera vraisemblablement dans une fourchette allant de 37 cm (neutralité carbone en 2050) à 90 cm (échec des engagements de la COP 21) de plus que le niveau observé à la fin du 20ème siècle.

Le littoral de la région Provence Alpes Côte d’Azur déjà fragilisé par l’artificialisation et les activités anthropiques est particulièrement vulnérable aux effets de l’augmentation du niveau de mer. Les conséquences sont multiples : accélération des phénomènes d’érosion littorale, exposition accrue aux vagues de submersion, intrusions salines (en particulier en Camargue), impacts sur la biodiversité marine et littorale. Ces conséquences auront bien sûr des impacts de plus en plus importants sur les infrastructures, le tourisme, la santé publique, la biodiversité, l’accès à l’eau, l’agriculture et l’élevage, notamment en Camargue.

Source : Groupe régional d’experts sur le climat en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (GREC-SUD)