Islande : nouvelles de l’éruption // Iceland : news of the eruption

6 heures (heure française) : L’éruption continue à Litli-Hrútur (‘Petit Bélier’ en islandais) sur la péninsule de Reykjanes, à une trentaine de kilomètres de Reykjavik. Comme lors des événements précédents de 2021 et 2022, les webcams offrent de superbes vues de cette éruption. Elles sont très utiles car le site a été bouclé par la police en raison du danger que représentent les gaz toxiques qui s’échappent des fissures éruptives.
Selon le Met Office islandais, l’éruption, qui a commencé à 16h40 GMT le 10 juillet 2023, est beaucoup plus importante que les précédentes. Les volcanologues locaux affirment qu’elle émet au moins trois fois plus de lave que l’éruption de 2021 et un volume de gaz beaucoup plus important. Il s’agit d’une éruption fissurale classique, typique du volcanisme islandais.
Hier, la Protection civile avait déjà demandé au public de se tenir à l’écart du site de l’éruption en raison de son imprévisibilité et de sa nature évolutive. Les réseaux sociaux montrent malgré tout qu’il y a déjà beaucoup de monde sur le site de l’éruption!
Source : Iceland Monitor.

L’éruption vue par la webcam à 6 heures ce matin.

De mon côté, je n’ai pas prévu d’aller en Islande. Une fois la situation stabilisée, il y aura une foule de touristes sur le site éruptif. Pas trop mon truc. En fonction de la météo, cap sur les glaciers alpins.

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11 heures : Ce n’est peut-être qu’une impression, mais au vu des images des webcams, l’éruption a l’air de marquer le pas. Il n’y a guère qu ‘une fontaine de lave active le long de la fissure éruptive. De plus, le tremor éruptif est moins vigoureux lui aussi. L’éruption est peut-être juste en train de reprendre son souffle…

L’éruption vue par la webcam à 11 heures

Source: IMO

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18 heures : L’éruption se poursuit sur la péninsule de Reykjanes, mais son intensité a diminué. C’est normal pour ce type d’éruption fissurale. Ces éruptions ont tendance à être plus intenses lorsqu’elles commencent, en raison du gaz qui s’accumule dans la partie supérieure de l’intrusion magmatique. Après le début de l’éruption, la pression dans le système d’alimentation magmatique commence à baisser et, avec elle, l’intensité de l’éruption. Personne ne sait combien de temps durera l’éruption actuelle ; ce pourrait être une question de jours, voire de mois.
Les habitants de la péninsule de Reykjanes et de Reykjavík sont invités à garder leurs fenêtres fermées en raison de la pollution par les gaz. Pour l’instant, l’éruption ne menace ni les routes, ni les infrastructures, ni les zones habitées. Toutefois, le risque de gaz nocifs sur le site et ailleurs dans la région est important. C’est la raison pour laquelle il a été demandé aux curieux de se tenir à l’écart du site de l’éruption, une recommandation qui ne semblait pas vraiment respectée dans la matinée !
Source : Médias islandais.

Beaucoup de gaz ce soir sur le site de l’éruption

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20 heures : L’accès au site de l’éruption a été ouvert à partir de la route côtière sud, connue sous le nom de route Meradalir. Aucune autre route ou accès routier n’a été ouvert.
Il faut marcher une vingtaine de kilomètres aller-retour pour atteindre la zone d’éruption.
Les autorités locales indiquent qu’il est important de garder à l’esprit que le site de l’éruption est une zone dangereuse où les conditions peuvent changer soudainement. La pollution par les gaz est un risque majeur qui augmente lorsque le vent faiblit. Des gaz potentiellement mortels peuvent alors s’accumuler dans les zones basses. De plus, de nouvelles fissures peuvent s’ouvrir rapidement.
Il est conseillé de s’habiller en fonction des conditions météorologiques, à emporter de la nourriture et à recharger les téléphones portables. La police rappelle que la conduite hors piste est formellement interdite.

Plan d’accès au site éruptif

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06:00 am (French time) : The eruption is going on at Litli-Hrútur (‘Little Ram’ in Icelandic) on the Reykjanes Peninsula, about 30 km from Reykjavik. Like during the previous events of 2021 and 2022, the webcams provide great views of the current eruption. They are very useful because the site has been cordoned off by the National Police due to the hazard caused by toxic volcanic gases escaping from the eruptive fissures.

The eruption, which commenced at 4.40pm GMT on July 10th, 2023, is significantly larger than previous ones in the area ;. Local volcanologists say it is emitting at least three times more lava than the 2021 eruption and a much larger volume of gases. It is a conventional fissure eruption, typical of Icelandic volcanism.

The Civil Protection had earlier asked the public to steer clear of the eruption site due to its unpredictability and evolving nature. However, the social networks show there are already quite a lot of folks on the eruption site!

Source : Iceland Monitor.

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11am: It may just be an impression, but from the webcam images, the eruption seems to be slowing down. There isjust a single active lava fountain along the eruptive fissure. What’s more, the eruptive tremor is also less vigorous. Perhaps the eruption is just catching its breath…

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06:00 pm : The eruption continues on the Reykjanes Peninsula, but it has decreased in intensity. This is normal for this type of fissure eruption. Such eruptions tend to be most powerful when they start, due to gas that accumulates high up in the magma intrusion. After the eruption begins, the pressure in the magma feeding system begins to drop and with it the intensity of the eruption. Nobody knows how long the eruption might last ; it could be a matter of days, or a matter of months.

Residents of the Reykjanes peninsula and the Reykjavík capital area are encouraged to keep their windows closed due to gas pollution. At the moment, the eruption does not threaten roads, infrastructure, or inhabited areas. However, the risk of gas pollution both at the site and elsewhere in the region is significant. This is the reason why civilians have been asked to stay away from the eruption site, a recommendation that didn’t really seem to be respected in the morning! .

Source : Icelandic news media.

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08:00:pm : The area of the eruption sites has been opened from the southern coastal road, a route known as Meradalir route. No other roads or road access have been opened.

The walk towards the eruption zone is about 20 km back and forth.

Local authorities say that it is important to bear in mind that the eruption site is a dangerous area where conditions may change suddenly. Gas pollution is a major risk which increases when the wind gets lower. Then potentially lethal gases can accumulate in depressions. Moreover, new fissures can open up quickly.

People are also encouraged to dress for the weather, take food and charge mobile phones. The police also repeatedly say that off-road driving is forbidden.

La fonte des glaciers menace les invertébrés // The melting of glaciers threatens invertebrates

  Voici une autre conséquence de la fonte des glaciers, souvent passée sous silence par les médias, mais qui a un impact profond sur l’environnement.
Selon une étude publiée début 2023, les invertébrés qui vivent dans les rivières d’eau de fonte de nos Alpes pourraient perdre la majeure partie de leur habitat et disparaître, car les glaciers fondent à un rythme sans précédent en raison du réchauffement climatique.
Bien qu’ils soient souvent oubliés, ces animaux sont essentiels pour les écosystèmes alpins. Les chercheurs ont concentré leur étude sur la chaîne alpine et ont rassemblé des données issues de 30 années d’études sur la vitesse de fonte des glaciers et sur l’impact de cette fonte sur le débit des cours d’eau de la région au fil du temps. Ils ont analysé l’impact des changements passés sur les populations de 15 espèces d’invertébrés, tels que les moucherons et les phlébotomes qui vivent dans ces eaux.
Certaines espèces d’éphémères sont parfois appelées « olive à ailes bleues » par les pêcheurs à la mouche. Les moucherons ont tendance à être confondus avec les moustiques. Les rivières alimentées par les glaciers sont généralement pauvres en espèces, car peu d’entre elles peuvent s’adapter à cet environnement ; ces créatures sont donc très adaptatives et spécialisées dans les environnements hostiles.
À l’aide de ces données, les chercheurs ont pu prédire la situation de ces espèces d’ici à 2100. Le réchauffement climatique entraînant une forte diminution de la couverture glaciaire des Alpes, les rivières deviendront plus sèches et couleront plus lentement, voire disparaîtront. L’eau se réchauffera car elle ne sera plus refroidie par la fonte des glaces ; elle deviendra donc inhospitalière pour les invertébrés qui ont évolué pour se développer dans des conditions froides, instables et pauvres en nutriments.
La plupart des espèces verront leur population diminuer, et le phlébotome Rhabdiopteryx ainsi que trois espèces de moucherons seront menacés d’extinction dans les Alpes. Ces petits animaux représentent une biodiversité et une diversité génétique uniques. Ils sont souvent oubliés parce qu’ils sont petits et peu charismatiques. Pourtant, ils font partie des réseaux alimentaires et sont à la tête de processus vitaux de l’écosystème tels que la décomposition et la transformation de la matière organique. Ils servent également de nourriture aux poissons, aux oiseaux et aux mammifères dans l’eau et sur terre. On peut donner l’exemple du cincle plongeur qui est une espèce surtout insectivore. Cet oiseau capture des insectes aquatiques sur les berges (larves de phryganes et d’éphémères, par exemple), ou plonge pour chercher des larves, des petits crustacés et mollusques, crevettes et petits poissons.
Les conséquences écologiques à grande échelle sont difficiles à prévoir si ces espèces disparaissent ou sont remplacées par d’autres. Les modèles montrent que certaines espèces pourraient trouver refuge dans des zones où le climat leur est moins hostile. Il se pourrait que de petites poches de glace subsistent dans certaines parties très élevées des Alpes, où les espèces pourraient essayer de survivre. Cependant, bon nombre de ces refuges potentiels pourraient disparaître avant même que ces espèces les atteignent.
En outre, on ne sait pas si ces invertébrés ont la capacité de migrer vers ces nouveaux environnements. Des recherches antérieures ont montré qu’ils ne sont pas très doués pour se déplacer d’une rivière à l’autre ou pour voler sur de longues distances.
Les scientifiques évoquent d’éventuelles opérations de collecte de certains de ces invertébrés et de leur transfert vers des endroits où ils pourraient établir des populations.
Source : Adapté de The Guardian.

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Here is another consequence of glacier melting, often overlooked by the media, but which has a deep mpact on the environment.

According to a studyreleased in early 2023, invertebrates living in the meltwater rivers of the European Alps could lose most of their habitat and disappear, as the glaciers melt at an unprecedented rate due to climate change.

Although they are often overlooked, these animals are crucial for alpine ecosystems. Researchers focused their study on the mountain range of the Alps and collated data from 30 years of studies on the rate at which glaciers are melting, and how that affects the area’s river flows over time. They analysed how past changes affected the populations of 15 species of invertebrates such as midges and stoneflies that are living in those waters.

Some species of mayflies are sometimes known as blue-winged olive flies by people who do fly-fishing. Midges tend to be mistaken for mosquitoes. Glacier-fed rivers are generally species-poor, as few species can cope with this environment, so these creatures are quite adaptive and specialised to hostile environments.

Using the data, the researchers were able to make a prediction of how these species will fare between now and 2100. As global warming causes a big decrease in the glacier cover of the Alps, rivers will become drier and flow slower, sometimes disappearing. Water will become warmer as it will no longer be chilled by the melting ice, becoming inhospitable to invertebrates that have evolved to thrive in cold, unstable and nutrient-poor conditions.

Most of the species will face population drops, and the stonefly Rhabdiopteryx and three species of midges will face the risk of extinction in the Alps. These small animals represent unique biodiversity and genetic diversity. They are often overlooked because they are small and not particularly charismatic. However, they form part of food webs and conduct vital ecosystem processes like organic matter breakdown and transformation. They are also food for fish, birds, and mammals in water and on land.

The broader ecological consequences are difficult to foresee if the species are lost or replaced by other species. The models suggest that some species may be able to find refuge in areas where the climate is less hostile for them. There might be little pockets of ice that remain in some of the really high parts of the Alps where the species can hang on. Yet many of these plausible havens a could disappear before these species get there.

Besides, it is unclear whether these invertebrates have the ability to migrate to these new environments. Previous research has shown that they are not very good at moving from one river to another or flying long distances.

There is now discussion about possible operations to collect some of these invertebrates and transfer them to places where they can establish populations.

Source : Adapted from The Guardian.

Si les insectes et invertébrés disparaissent des torrents de montagne, d’autres espèces, comme le cincle plongeur, feront de même (Photo: C. Grandpey)