Vulcano : vers un allègement des restrictions ?

Suite au mécontentement grandissant des gérants des infrastructures touristiques de Vulcano (Iles Eoliennes) depuis que l’accès au cratère de la Fossa est interdit aux visiteurs, le maire de Lipari – dont dépend l’île administrativement – va présenter un « plan » au Comité de coordination des mesures de protection de la santé et de la sécurité publiques. C’est ce qu’il a annoncé aux habitants de l’île lors de l’assemblée qui s’est tenue le 25 mars 2023.

Ce « plan » prévoit la réouverture « sous condition » et en toute sécurité de l’accès au cratère, sous la stricte surveillance de caméras et en empruntant un parcours qui évitera la zone des fumerolles où la trop forte concentration des gaz a motivé l’interdiction actuellement en vigueur.
Ces nouvelles conditions d’accès seront étroitement liées aux conditions météorologiques et en particulier à la direction du vent qui sera contrôlée en permanence sur la lèvre du cratère. Les excursions pourront être interrompues si nécessaire. Par ailleurs, l’accès à La Fossa sera interdit de nuit.

La presse éolienne ne précise pas la date d’entrée en vigueur de ces nouvelles conditions d’accès.

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Dernière minute : Mauvaise nouvelle pour le tourisme pascal à Vulcano. Après avoir fait miroiter que l’interdiction d’accès au cratère de la Fossa pourrait être allégée, le maire de Lipari vient de proroger l’ordonnance en cours jusqu’à la fin du mois d’avril. Elle prévoit « des mesures de prévention et d’assistance à la population face au risque d’émissions de gaz volcaniques. »
Le dernier rapport de l’INGV sur le dégazage de CO2 à Vulcano indique une lente tendance à la baisse des émissions de CO2 du sol, mais avec des fluctuations et des valeurs supérieures à la normale pour tous les zones concernées par les mesures.
Comme je l’ai écrit ci-dessus, le maire de Lipari a demandé une nouvelle réunion du comité de coordination des mesures de protection de la santé et de la sécurité publiques. Au cours de la réunion, il devrait être question de la création d’un chemin alternatif permettant de visiter le cratère en toute sécurité, avec des caméras de surveillance. Cet aménagement coûterait 40 000 euros. Affaire à suivre…

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A noter qu’une crise sismique est en cours entre les îles éoliennes de Salina et Filicudi. Une première secousse de M 3,5 avec un hypocentre à 15 km de profondeur a été enregistrée le 31 mars 2023 à 20h27.

Deux nouveaux séismes ont été enregistrés le 1er avril 2023. Le premier, à 14 heures, avait une magnitude de M 2,7, à 13 km de profondeur, toujours entre Salina et Filicudi. Il a été suivi une minute plus tard d’une autre secousse de M 3,4 à 12 km de profondeur.

Photo: C. Grandpey

Nouvelle alerte sur la fonte de l’Antarctique // New alert on melting Antarctica

Selon une nouvelle étude effectuée par des scientifiques australiens et publiée fin mars 2023 dans la revue Nature, la fonte rapide de l’Antarctique provoque un ralentissement spectaculaire des courants océaniques profonds, ce qui pourrait avoir un effet désastreux sur le climat. Les courants d’eau profonde qui assurent le bon fonctionnement des courants océaniques pourraient diminuer de 40 % d’ici 2050. Ces courants transportent de la chaleur, de l’oxygène, du carbone et des nutriments vitaux à travers toute la planète.
Des recherches antérieures ont expliqué qu’un ralentissement du courant de l’Atlantique Nord pourrait entraîner un refroidissement de l’Europe. La nouvelle étude ajoute que ce ralentissement pourrait réduire la capacité de l’océan à absorber le dioxyde de carbone de l’atmosphère.
Le rapport décrit comment le réseau de courants océaniques sur Terre est en partie géré par le mouvement descendant de l’eau salée froide, et donc plus dense, vers les fonds marins près de l’Antarctique. Le problème, c’est qu’à mesure que l’eau douce de la calotte glaciaire fond, l’eau de mer devient moins salée et moins dense, et le mouvement descendant ralentit.
Ces courants océaniques profonds, ou « de renversement », dans les hémisphères nord et sud ont été relativement stables pendant des milliers d’années, mais ils sont aujourd’hui perturbés par le réchauffement climatique.
Les modèles réalisés par les scientifiques montrent que si les émissions de carbone dans le monde se poursuivent au rythme actuel, le courant de renversement de l’Antarctique ralentira de plus de 40 % au cours des 30 prochaines années, avec un risque de disparition. On peut lire dans l’étude que « si les océans avaient des poumons, ce courant serait l’un d’eux ». Avec le ralentissement de la circulation océanique, l’eau de surface atteint rapidement sa capacité d’absorption de carbone et n’est donc pas remplacée par de l’eau non saturée en carbone provenant de plus grandes profondeurs.
L’Atlas Study de 2018 a révélé que le système de circulation océanique dans l’Atlantique était plus faible qu’il ne l’avait été depuis plus de 1 000 ans et avait considérablement changé au cours des 150 dernières années. Le document montrait que des modifications de la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC) pourraient refroidir l’océan et le nord-ouest de l’Europe, et affecter les écosystèmes des grands fonds marins. Le film-catastrophe Le Jour d’Après (2004) illustre la catastrophe que provoquerait l’arrêt de l’AMOC .
La nouvelle étude explique qu’un ralentissement du courant de renversement dans l’hémisphère sud aurait un fort impact sur les écosystèmes marins et sur l’Antarctique proprement dit. Une autre conséquence pourrait être une rétroaction sur la quantité de glace qui fondrait en Antarctique dans les prochaines années. Le ralentissement du courant de renversement ouvrirait la voie à des eaux plus chaudes qui pourraient provoquer une accélération de la fonte, ce qui serait une rétroaction supplémentaire, en mettant plus d’eau de fonte dans l’océan et en ralentissant encore plus la circulation.
Les scientifiques ont utilisé 35 millions d’heures de calcul sur deux ans pour produire leurs modèles qui montrent que la circulation des eaux profondes dans l’Antarctique pourrait ralentir deux fois plus vite que dans l’Atlantique Nord.
L’effet de l’eau de fonte de l’Antarctique sur les courants océaniques n’a pas encore été pris en compte dans les modèles du GIEC sur le réchauffement climatique, mais les auteurs de l’étude affirment d’ores et déjà qu’il sera « considérable ».
Source : Médias d’information internationaux.

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According to a new study by Australian scientists, released by the end of March 2023 in the journal Nature, rapidly melting Antarctic ice is causing a dramatic slowdown in deep ocean currents and could have a disastrous effect on the climate. The deep-water flows which drive ocean currents could decline by 40% by 2050. The currents carry vital heat, oxygen, carbon and nutrients around the globe.

Previous research suggested a slowdown in the North Atlantic current could cause Europe to become colder. The new study also warns that the slowdown could reduce ocean’s ability to absorb carbon dioxide from the atmosphere.

The report outlines how the Earth’s network of ocean currents are part driven by the downwards movement of cold, dense saltwater towards the sea bed near Antarctica. But as fresh water from the ice cap melts, sea water becomes less salty and dense, and the downwards movement slows.

These deep ocean currents, or « overturnings », in the northern and southern hemispheres have been relatively stable for thousands of years, but they are now being disrupted by the warming climate.

The scientists’ models show that if global carbon emissions continue at the current rate, the Antarctic overturning will slow by more than 40 per cent in the next 30 years, with a trajectory that looks headed towards collapse. One can read in the study that « if the oceans had lungs, this would be one of them. » As ocean circulation slowed down, water on the surface quickly reached its carbon-absorbing capacity and was then not replaced by non carbon-saturated water from greater depths.

The 2018 Atlas Study found the Atlantic Ocean circulation system was weaker than it had been for more than 1,000 years, and had changed significantly in the past 150. It suggested changes to the conveyor-belt-like Atlantic Meridional Overturning Circulation (AMOC) could cool the ocean and north-west Europe, and affect deep-sea ecosystems. A sensationalised depiction of the AMOC shutting down was shown in the 2004 climate disaster film The Day After Tomorrow.

The new studay explains that a slowdown of the southern overturning would have more of an impact on marine ecosystems and Antarctica itself. The other larger implication that it could have is a feedback on how much of Antarctica melts in the future. It opens a pathway for warmer waters which could cause increased melt, which would be a further feedback, putting more meltwater into the ocean and slowing down circulation even more.

Scientists spent 35 million computing hours over two years to produce their models, which suggest deep water circulation in the Antarctic could slow at twice the rate of decline in the North Atlantic.

The effect of Antarctic meltwater on ocean currents has not yet been factored in to IPCC models on climate change, but the aukthors of the study say it is going to be « considerable. »

Source : International news media.

La fonte des grands glaciers de l’Antarctique occidental aura un fort impact sur les courants océaniques