En ce 24 octobre 2022, les médias français annoncent avec tambours et trompettes l’exploitation d’un gisement de lithium dans l’Allier. Ce sera le premier en France.
L’une des plus grandes mines européennes de lithium, minerai essentiel dans la fabrication des batteries électriques et qui devrait permettre aux voitures de se passer du pétrole et son cortège de gaz à effet de serre, verra le jour d’ici à 2027.
Le projet « Emili », annoncé par le groupe français de minéraux industriels Imerys, aidera l’Europe à se défaire de sa dépendance de la Chine pour le lithium nécessaire aux batteries des voitures électriques qui devraient être les seuls véhicules neufs à pouvoir être vendus dans l’Union européenne à partir de 2035.
On apprend qu’il a fallu 18 mois de sondages et d’études effectués dans le sous-sol d’une carrière de kaolin détenue depuis 2005 par le groupe Imerys à Beauvoir (Allier) pour confirmer l’intérêt économique de la mine.
Le projet, qui se veut exemplaire sur le plan environnemental et climatique, devrait donc réduire drastiquement nos besoins d’importation de lithium. Il sera soutenu par le gouvernement français.
Les concentrations et quantités de lithium ont été jugées très attractives à Beauvoir qui accueille depuis 1850 une carrière produisant 30.000 tonnes de kaolin par an destiné à la porcelaine ou au carrelage.
On estime actuellement que le gisement de Beauvoir recèle environ un million de tonnes d’oxyde de lithium, soit beaucoup plus que ce que les estimations initiales de 320 000 tonnes du BRGM. Selon Imerys, cela devrait permettre de produire 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an à partir de 2028 pour une durée d’au moins 25 ans, et équiper l’équivalent de 700 000 véhicules électriques en batteries lithium-ion par an.
Une telle infrastructure devrait être très positive au niveau de l’emploi. On parle de 1000 emplois directs et indirects en Auvergne-Rhône-Alpes, sur deux sites : la mine d’extraction souterraine du mica contenant le lithium, entre 75 et 350 mètres de profondeur, et une usine de purification des minéraux et de transformation en hydroxyde de lithium, à moins de 100 kilomètres de la mine.
Comme indiqué plus haut, le projet se veut exemplaire sur le plan environnemental et climatique. Imerys a annoncé que la mine adopterait un standard international en cours d’élaboration – IRMA – qui vise à réduire les rejets toxiques et à minimiser la consommation d’eau. reste à savoir ce qu’en pensent les écologistes qui ne se sont pas encore exprimés.
Source: Médias français.
N’étant pas du tout spécialiste de ce domaine, je me garderai bien de formuler des critiques sur le projet français d’extraction et de traitement du lithium. J’ai attiré l’attention dans plusieurs notes (celle du 12 novembre 2018, en particulier) sur l’impact environnemental désastreux de l’exploitation du lithium en Amérique du Sud. Il semblerait toutefois que de nouvelles techniques de traitement du minerai soient en train de se mettre en place, comme je l’ai expliqué le 20 septembre 2022 dans un article sur la Salton Sea en Californie…
Vue de la mine de Beauvoir (Source: Imerys)
Si du lithium est extrait en France, il doit avant tout servir nos besoins actuels et nous rendre indépendants sur ce plan. Si l’objectif est de développer le nombre de batteries, cela ira à contre-courant de ce qu’il faut car plus de batteries, c’est aussi plus de composants qu’on devra importer. Et plus de batteries, c’est plus d’électricité qu’il faut produire.
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Bonjour,
Pour la moment, c’est une information ‘brute de décoffrage » livrée par la presse. Il faudra voir ce qu’il y a à l’intérieur. Nous sommes tout à fait d’accord par rapport à ce que vous dites à propos de la production de batteries.
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