Antarctique : fonte glaciaire plus rapide que prévu // Antarctica : glacial melting faster than predicted

J’ai écrit plusieurs notes sur ce blog (le 29 mai 2024, par exemple) expliquant que la glace de l’Antarctique fond parce que les eaux plus chaudes de l’océan Austral minent les plates-formes glaciaires par en dessous.

Source: British Antarctic Survey

Une nouvelle étude du British Antarctic Survey (BAS), publiée dans la revue Nature Geoscience, nous explique que cette fonte est plus rapide qu’on ne le pensait jusqu’à présent. Cela signifie que les modèles informatiques actuels utilisés pour prévoir la fonte des plates-formes glaciaires en Antarctique ont probablement sous-estimé le phénomène. Une fonte plus rapide des plates-formes glaciaires pourrait provoquer des inondations plus tôt que prévu dans les zones côtières et entraîner la disparition de certaines îles de très basse altitude.
L’étude est au moins la deuxième en cinq semaines à expliquer que l’eau plus chaude de l’océan Austral pourrait faire fondre les glaciers et des plates-formes glaciaires antarctiques plus rapidement que prévu. Les scientifiques s’efforcent aujourd’hui d’améliorer les modèles utilisés pour planifier l’élévation du niveau de la mer.
L’eau plus chaude de l’océan Austral peut pénétrer sur de longues distances au-delà de la « zone d’ancrage » des glaciers sur le substrat rocheux. C’est à cet endroit que cette eau plus chaude s’infiltre aujourd’hui de plus en plus profondément sous les plates-formes glaciaires. L’étude indique que cela pourrait avoir des « conséquences dramatiques » en contribuant à l’élévation du niveau de la mer.
Les auteurs affirment avoir identifié le risque d’un nouveau point de basculement (‘tipping point‘ en anglais) dans la fonte des plates-formes glaciaires de l’Antarctique, ce qui signifie que leurs projections concernant l’élévation du niveau de la mer sont très probablement sous-estimées.
Les plates-formes glaciaires sont très sensibles à la fonte de la zone d’ancrage des glaciers et un très petit changement de la température de l’océan peut provoquer une très forte augmentation de la fonte de cette zone, ce qui entraînerait une accélération de l’écoulement des glaciers en amont.

Source: British Antarctic Survey

Les derniers travaux du BAS font suite à une étude indépendante publiée en mai (voir ma note du 29 mai) et qui a révélé une « fonte accélérée » du glacier Thwaites. Cette étude, publiée dans les Actes de la National Academy of Sciences, a donné des preuves visibles que l’eau de mer chaude vient miner le glacier.
Les plates-formes glaciaires de l’Antarctique et du Groenland glissent progressivement vers l’océan et forment une zone en bord de la mer où la fonte peut se produire. Les scientifiques ne cessent de rappeler que la fonte le long de cette zone est un facteur majeur de l’élévation du niveau de la mer dans le monde. L’eau qui s’introduit sous une plate-forme glaciaire ouvre de nouvelles cavités et ces cavités laissent passer davantage d’eau, ce qui fait fondre des portions de glace encore plus grandes. Des augmentations minimes de la température de l’eau peuvent accélérer ce processus, mais les modèles informatiques utilisés par le GIEC et d’autres organismes n’en tiennent pas compte.
L’auteur principal de l’étude du BAS explique qu’il y a beaucoup plus d’eau de mer qui s’infiltre sous les glaciers côtiers qu’on ne le pensait auparavant, ce qui les rend « plus sensibles au réchauffement des océans et plus susceptibles de disparaître dans le mer ». Il ajoute qu’il faudrait aussi accorder plus d’importance aux marées qui aggravent le phénomène.
Ces études, ainsi que d’autres, qui soulignent une plus grande sensibilité des glaciers de l’Antarctique aux eaux océaniques plus chaudes signifient que l’élévation du niveau de la mer au cours du prochain siècle sera beaucoup plus importante – peut-être deux fois plus importante – que prévu.
Source : USA Today via Yahoo Actualités.

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I have written severak posts on this blog (29 May 2024, for instnce) explaining that Antarctica was melting because the warmer waters of the Southern Ocean were undermining the ice shelves from below. A new study by the British Antarctic Survey, published in the journal Nature Geoscience, warns that this melting is faster than previously thought. This means current computer models used to predict ice-sheet melt activity in Antarctica may have underestimated the phenomenon. Faster ice sheet melting could bring greater flooding sooner than expected to coastal communities and cause some low-level islands to disappear.

The study is at least the second in five weeks to report that warmer ocean water may be helping to melt ice in glaciers and ice sheets faster than previously modeled. Scientists are working to improve these crucial models that are being used to help plan for sea level rise.

Relatively warmer ocean water can intrude long distances past the « grounding zone » where ground-based ice meets the sea and floating ice shelves, seeping between the land underneath and the ice sheet. The study warns this could have « dramatic consequences » in contributing to rising sea levels.

The authors say they have identified the possibility of a new tipping-point in Antarctic ice sheet melting, which means their projections of sea level rise might be significant underestimates.

Ice sheets are very sensitive to melting in their grounding zone and a very small change in ocean temperature can cause a very big increase in grounding zone melting, which would lead to a very big change in flow of the ice above it.

The latest research follows an unrelated study published in May that found « vigorous melting » at Antarctica’s Thwaites Glacier. ( see my post of ) That study, published in the Proceedings of the National Academy of Sciences, reported visible evidence that warm seawater is pumping underneath the glacier.

The land-based ice sheets in Antarctica and Greenland gradually slide toward the ocean, forming a boundary at the edge of the sea where melting can occur. Scientists report melting along these zones is a major factor in rising sea levels around the globe. Water intruding under an ice sheet opens new cavities and those cavities allow more water, which in turn melts even larger sections of ice. Small increases in water temperature can speed up that process, but the computer models used by the IPCC and others don’t account for that.

The lead author of the previous study explains that there is much more seawater flowing into the coastal glaciers than previously thought and it makes them « more sensitive to ocean warming, and more likely to fall apart as the ocean gets warmer. » He adds that more importance should be given to the tides which make the problem more significant.

These and other studies pointing at a greater sensitivity of Antarctic glaciers to warm water means that sea level rise this coming century will be much larger than anticipated, and possibly up to twice larger.

Source : USA Today via Yahoo News.

Antarctique : fonte du glacier Thwaites plus rapide que prévu // Antarctica : Thwaites glacier melting faster than predicted

Tout comme pour le glacier Petermann au Groenland, l’eau de l’océan Austral fait fondre le glacier Thwaites en Antarctique, en le minant par en dessous. La différence avec le Petermann est la taille. Le glacier antarctique est aussi grand que la Floride et son front mesure 120 km. S’il fondait complètement, le niveau de la mer augmenterait d’une soixantaine de centimètres dans le monde. Il y a un autre problème avec le Thwaites. S’il fond, les autres glaciers de l’Antarctique occidental feront de même car ils sont interconnectés Les conséquences pour les zones côtières du monde entier seraient terribles.

Source: BAS

Une nouvelle étude publiée dans les Actes (Proceedings) de la National Academy of Sciences a utilisé des données radar depuis l’espace pour réaliser une radiographie du glacier Thwaites. Ce travail a révélé que l’eau de l’océan s’engouffre sur des kilomètres sous le glacier, le rendant plus vulnérable à la fonte qu’on ne le pensait auparavant. Les estimations précédentes concernant l’impact de la fonte des glaciers sur le niveau des océans sont probablement bien en-deça de la vérité.
De nombreuses études ont déjà souligné la grande vulnérabilité du Thwaites. Les auteurs de la dernière appartiennent l’Université de Californie à Irvine. Les scientifiques ont utilisé des données radar satellite haute résolution, obtenues entre mars et juin 2023, pour créer une radiographie du glacier. Cela leur a permis d’observer les changements intervenus dans la « ligne d’ancrage » du Thwaites, la zone où le glacier quitte le substrat rocheux continental pour devenir une plate-forme de glace flottante. Ces zones d’ancrage au substrat rocheux sont essentielles à la stabilité des calottes glaciaires et constituent un point de vulnérabilité pour le Thwaites, mais jusqu’à présent elles ont été difficiles à étudier à cause du manque de moyens techniques.

Source: University of California,Irvine

Avant l’arrivée des données satellitaires, les chercheurs ne disposaient que de données sporadiques. Grâce aux nouvelles images satellite, ils ont pu voir l’eau de mer s’enfoncer sous le glacier sur plusieurs kilomètres, puis en ressortir, en fonction du rythme quotidien des marées. Ils ont également pu constater que la zone d’ancrage pouvait se déplacer de plus de 6 kilomètres sur un cycle de marée de 12 heures. La vitesse de l’eau de mer, qui se déplace sur des distances considérables sur une courte période, augmente la fonte des glaciers car dès que la glace fond, l’eau douce est emportée et est remplacée par de l’eau de mer plus chaude. Ce processus d’intrusion d’eau de mer à grande échelle donnera une autre dimension aux projections de l’élévation du niveau de la mer depuis l’Antarctique. Il reste maintenant à savoir si l’arrivée d’eau de mer sous le Thwaites est un phénomène nouveau ou s’il existe depuis longtemps. On ne sait pas non plus quelle est l’ampleur de ce processus autour de l’Antarctique, même s’il est fort probable qu’il se produise également sur d’autres glaciers du continent blanc.

Source: British Antarctic Survey

Source : Médias d’information internationaux.

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Just like for the Petermann Glacier in Greenland, sea water is melting the Thwaites Glacier in Antarctica from beneath. The difference with Petermann is the size. The Antarctic glacier is as large as Florida and its front is 120 km wide. Should it melt completely, it would rise sea level around the world by about 60 centimeters. There is another problem with Thwaites. If it happens to melt, the other glaciers in West Antarctica will do the same as they are interconnected. The consequences for coastal areas around the world would be disastrous.

A new research published in the Proceedings of the National Academy of Sciences used radar data from space to perform an X-ray of the Thwaites glacier. It revealed that ocean water is pushing kilometers beneath the glacier, making it more vulnerable to melting than previously thought. Previous projections about the impact of the glacier’s melting on the ocea ns are probably largely underestimated.

Many studies have already pointed to the immense vulnerabilities of Thwaites. The authors of the latest study are from the University of California at Irvine. The scientists used high resolution satellite radar data, collected between March and June 2023, to create an X-ray of the glacier. This allowed them to build a picture of changes to Thwaites’ “grounding line,” the point at which the glacier leaves the continental bedrock and becomes a floating ice shelf. Grounding lines are vital to the stability of ice sheets, and a key point of vulnerability for Thwaites, but have been difficult to study.

Before the arrival of satellite data, researchers had only sporadic data to look at. With the new satellite images, they could observe seawater pushing beneath the glacier over many kilometers, and then moving out again, according to the daily rhythm of the tides. They could also see that thegrounding zone could move more than 6 kilometers over a 12-hour tidal cycle. The speed of the seawater, which moves considerable distances over a short time period, increases glacier melt because as soon as the ice melts, freshwater is washed out and replaced with warmer seawater.This process of widespread, enormous seawater intrusion will increase the projections of sea level rise from Antarctica. One aspect that needs to be cleared is whether the rush of seawater beneath Thwaites is a new phenomenon or whether it has existed for a long time. It is also unclear how widespread this process is around Antarctica, although it is highly likely that it is happening elsewhere as well.

Source : International news media.

Un rideau pour sauver le glacier Thwaites (Antarctique) ? // A curtain to save the Thwaites Glacier (Antarctica) ?

Le Thwaites est un immense glacier situé sur la côte ouest de l’Antarctique, auquel j’ai déjà consacré plusieurs notes sur ce blog. Son front mesure 120 kilomètres.

 

Les scientifiques lancent constamment des messages d’alerte car le Thwaites fond très rapidement. Il a perdu plus de 1 000 milliards de tonnes de glace depuis l’an 2000. Les scientifiques souhaitent l’équiper de rideaux de 100 kilomètres de long afin de ralentir sa fonte. Le projet est évalué à 50 milliards de dollars. Si le Thwaites disparaissait entièrement, le niveau de la mer dans le monde augmenterait d’environ 3 mètres.

 

Crédit photo: NASA

Si le niveau de la mer augmentait de seulement 60 centimètres dans le monde,  les conséquences pour les villes côtières seraient terribles. New York, Miami et la Nouvelle-Orléans connaîtraient des inondations dévastatrices. Dans le monde entier, 97 millions de personnes seraient confrontées à une montée rapide des eaux mettant en danger leurs maisons et leurs moyens de subsistance.

La ville de Miami est déjà confrontée à la montée des eaux de l’océan (Photo : C. Grandpey)

À l’heure actuelle, la banquise de l’Antarctique constitue un rempart qui empêche les eaux chaudes de l’océan Austral d’atteindre les glaciers. Si le Thwaites venait à fondre dans sa totalité, cela déclencherait une cascade de fonte glaciaire avec une hausse supplémentaire de trois mètres du niveau de la mer. En effet, les glaciers côtiers de l’Antarctique sont interconnectés. Si la fonte de l’un s’accélère, celle des autres fera de même.

Image montrant les glaciers de l’ouest Antarctique (Source ; BAS)

La fonte du Thwaites contribue déjà à 4 % de l’élévation du niveau de la mer dans le monde.Certains scientifiques – qui jouent parfois aux apprentis-sorciers – tentent de trouver des solutions innovantes susceptibles de ralentir la fonte des glaciers. La dernière stratégie réside dans l’installation de gigantesques rideaux sous-marins de 100 kilomètres de long pour empêcher l’eau de mer chaude d’atteindre et de faire fondre les glaciers. En effet, l’un des principaux facteurs responsables de la fonte des glaciers en Antarctique est la pénétration d’eau de mer chaude, aidée par les courants, sous la banquise, ce qui provoque sa fonte rapide. À mesure que les océans se réchauffent avec le réchauffement climatique, les courants érodent de plus en plus le Thwaites, menaçant de le faire fondre, ce qui serait une catastrophe.

L’eau chaude de l’océan Austral mine la banquise par en dessous (Source : BAS)

En théorie, ces rideaux bloqueraient l’arrivée des courants chauds vers le Thwaites. Cela donnerait à sa banquise le temps de se régénérer et donc de mieux protéger les glaciers en amont. L’idée du rideau s’appuie sur une solution similaire qui a été suggérée en 2018 et qui consistait à bloquer l’eau chaude à l’aide d’un mur. Les rideaux semblent une meilleure option. En effet, ils sont tout aussi efficaces qu’un mur pour bloquer les courants chauds, mais beaucoup plus faciles à retirer si nécessaire.

Diagramme montrant comment un rideau ancré au fond marin pourrait empêcher les courants d’eau chaude et profonde d’atteindre les glaciers (Source :.Arctic Centre / Université de Laponie)

Des chercheurs de l’Université de Cambridge ont déjà effectué les premiers tests sur un prototype, et ils pourraient passer à l’étape suivante dès l’été 2025. Ils testent actuellement une version d’un mètre de long à l’intérieur de réservoirs. Une fois qu’ils auront prouvé sa faisabilité du projet, ils procéderont à son test dans la rivière Cam, soit en installant un rideau au fond de la rivière, soit en le tirant derrière un bateau. L’idée est de développer progressivement les prototypes jusqu’à ce qu’ils prouvent que la technologie est suffisamment fiable pour être installée en Antarctique. Si tout se passe bien, les chercheurs pourraient tester un ensemble de prototypes de rideaux de 10 mètres de long dans un fjord norvégien d’ici environ deux ans. Un problème majeur sera d’obtenir le financement nécessaire pour mener à bien ce projet extrêmement coûteux..
Source  : Business Insider via Yahoo Actualités.

Je suis personnellement extrêmement sceptique devant ce projet de rideaux en Antarctique. Tout d’abord, je ne suis pas certain que la somme colossale exigée par sa réalisation sera attribuée aux scientifiques britanniques. Par ailleurs, le gigantisme du projet tient davantage du fantasme d’un Professeur Nimbus que de scientifiques raisonnables. Il est fort à parier que les rideaux prévus dans le projet ne pèseront pas lourd devant la force des courants marins. Vouloir freiner la chaleur qu’ils transportent semble une douce illusion. De toute façon, comme je l’ai écrit à maintes reprises, ce n’est pas aux conséquences du réchauffement climatique qu’il faut s’attaquer mais à ses causes. Priorité doit être donnée à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, CO2 et NH4 en particulier. Malheureusement, la Courbe de Keeling et celle de la température mondiale qui lui est parallèle ne montrent pas le moindre fléchissement. Si des mesures ne sont pas prises de toute urgence, nos enfants et petits-enfants seront confrontés à de très graves problèmes.

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Thwaites is a massive glacier on Antarctica’s western coast. Its front is 120 kilometers wide. Scientists are worried because Thwites is melting very fast. It has lost over 1,000 billion tons of ice since 2000. Scientists want to build 100-kilometer-long curtains around the glacier to slow its catastrophic melting. The cost of the project is estimated at $50 billion.

If the Thwaites collapsed entirely, global sea levels would ultimately rise by about 3 meters.

Sixty centimeters of sea level rise may not sound like a lot. But if sea levels rose by 60 centimeters worldwide, the effects on coastal communities would be catastrophic. Cities like New York, Miami, and New Orleans would experience devastating flooding. Across the globe, 97 million people would be in the path of rapidly encroaching waters, putting their homes, communities, and livelihoods at risk.

Right now, the Antarctic ice shelf prevents the warming waters of the Southern Ocean from reaching the glaciers on land. If the Thwaites collapsed, it would trigger a cascade of melting that could raise sea levels another 3 meters. Indeed, the coastal glaciers in Antarctica are interconnected

Already, the melting Thwaites contributes to 4% of global sea level rise. Geoengineers are trying to find innovating technologies that could slow glacial melting. The latest strategy lies with underwater curtains. They would like to install gigantic 100-kilometer-long underwater curtains to prevent warm seawater from reaching and melting glaciers. Indeed, one of the main drivers of glacial melting is the flow of warm, salty sea water deep within the ocean. These warm currents lap against the sides of the Thwaites, melting away the thick ice that keeps the shelf’s edge from collapsing. As oceans warm due to global warming, these intruding currents will increasingly erode the Thwaites, driving it closer to total collapse.

In theory, these curtains would block the flow of warm currents to the Thwaites to halt its melting and give its ice shelf time to re-thicken. The curtain idea is based on a similar solution that was suggested in 2018, which would block warm water using a massive wall.. Curtains are supposed to be a much safer option. They are just as effective as a wall at blocking warm currents, but much easier to remove if necessary.

Researchers at the University of Cambridge are already in the very early stages of developing and testing a prototype, and they could progress to the next stage as early as summer 2025. Right now, they are testing a one-meter-long version of this technology inside tanks. Once they have proven its functionality, they willl move on to testing it in the River Cam, either by installing it at the bottom of the river or by pulling it behind a boat. The idea is to gradually scale up the prototypes until evidence suggests the technology is stable enough to install in the Antarctic. If all goes well, they could be testing a set of 10-meter-long curtain prototypes in a Norwegian fjord in about two years. A major problem will be to get the necessary funds to complete the project.

Source : Business Insider via Yahoo News.

Et si la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental venait à fondre ? // What if the West Antarctica Ice Sheet happened to melt ?

Faisant référence à la réduction de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental il y a 8 000 ans, une étude attire l’attention sur ce qui pourrait arriver aujourd’hui si une fonte semblable se produisait avec le réchauffement climatique actuel et l’énorme élévation du niveau de la mer qui en résulterait inévitablement. .
Les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Nature Geoscience en février 2024, ont analysé une carotte de glace de 600 mètres de long et ont réalisé qu’une partie de la calotte glaciaire s’était amincie de 450 mètres sur une période de seulement 200 ans à la fin du dernier Âge glaciaire.
L’étude est la première à faire état d’une perte de glace aussi rapide quelque part en Antarctique. Même si les scientifiques savaient que la calotte était plus grande à la fin de la dernière période glaciaire qu’aujourd’hui, on ne savait pas exactement à quel moment elle avait rétréci. Il est clair que la calotte glaciaire a reculé et s’est amincie très rapidement dans le passé, avec le risque qu’un tel phénomène se reproduise. Les chercheurs affirment que « si cette calotte glaciaire commence à reculer, elle le fera vraiment très rapidement ».
La fonte de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur l’élévation du niveau de la mer à l’échelle mondiale. Elle contient suffisamment d’eau pour faire s’élever le niveau de la mer d’environ 5 mètres, ce qui provoquerait des inondations dévastatrices dans les villes côtières. Le message le plus important véhiculé par l’étude est que la quantité de glace stockée en Antarctique peut changer très rapidement, à un rythme qui serait difficile, voire impossible, à gérer pour de nombreuses villes côtières.
Les carottes de glace constituent des archives de l’atmosphère terrestre. Constituées de couches de glace formées par accumulation de neige et compactées au fil des millénaires, elles contiennent des bulles d’air anciennes ainsi que des contaminants qui témoignent des changements environnementaux au fil du temps. La carotte de glace analysée dans l’étude a été forée sur le Skytrain Ice Rise, situé en bordure de la calotte glaciaire, près du point où la glace commence à flotter et à former la plate-forme glaciaire de Ronne.

 

On peut voir sur cette carte le Skytrain Ice Rise – partie de la plate-forme glaciaire de Ronne – où la carotte de l’étude a été extraite (Source : Université de Cambridge / British Antarctic Survey)

Les scientifiques ont extrait la carotte en 2019. Ils ont ensuite découpé la partie centrale, logé ces échantillons dans des coffrets isothermes à une température de moins 20 degrés Celsius et les ont envoyés au Royaume-Uni par avion, puis par bateau. Une fois au Royaume-Uni, les scientifiques ont mesuré les isotopes d’eau à l’intérieur de la carotte de glace car ils fournissent des informations sur la température du passé. Ils ont également mesuré la pression subie par les bulles d’air emprisonnées dans la glace.
Les chercheurs ont été extrêmement surpris lorsque les données ont révélé la vitesse à laquelle la glace s’était amincie à la fin de la dernière période glaciaire. Ils ont dû vérifier qu’ils n’avaient pas commis d’erreur dans leurs analyses. La calotte glaciaire de l’Antarctique occidental est particulièrement vulnérable aux changements climatiques car la partie située en dessous du niveau de la mer est en pente descendante. Lorsque aujourd’hui l’eau plus chaude de l’océan Austral pénètre sous le glace, cette dernière peut fondre très rapidement. Il peut se produire un processus incontrôlable, comme celui qui a eu lieu il y a 8 000 ans. Ce qui rend les résultats des observations des scientifiques si alarmants, c’est qu’une fois que cette fonte rapide se produit, rien ne peut l’arrêter.
Les nouvelles données fournies par l’étude contribueront à améliorer la précision des modèles utilisés par les scientifiques pour prévoir comment la calotte glaciaire réagira au réchauffement climatique.

Certains scientifiques font remarquer que l’étude porte sur une période située il y a 8 000 ans où les conditions climatiques étaient différentes ; par conséquent, les résultats ne constituent pas un exemple direct de ce qui pourrait se produire aujourd’hui. Cependant, ils ajoutent que l’étude pourrait donner un aperçu de la manière dont les calottes glaciaires peuvent disparaître.
L’Antarctique occidental est célèbre pour ses immenses glaciers retenus par des plates-formes glaciaires avant d’atteindre l’océan. Parmi eux, le glacier Thwaites fond rapidement (voir mes notes à ce sujet). Une étude de 2022 a indiqué que le glacier ne tient plus « qu’à un fil » avec le réchauffement de la planète.
Source : Université de Cambridge, via CNN.

Les bulles d’air emprisonnées dans la glace donnent de précieuses indications sur le climat du passé (Photo: C. Grandpey)

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Referring to the shrinkage of the West Antarctic Ice Sheet 8,000 yeras ago, a study draws attention to what could happen today if a similar melting occurred with the current global warming and the huge sea level rise that would inevitably follow. .

The authors of the study, published in the journal Nature Geoscience in February 2024, analysed a 600-meter-long ice core and realised that part of the ice sheet thinned by 450 meters over a period of just 200 years at the end of the last Ice Age.

The study is the first direct evidence that shows such a rapid loss of ice anywhere in Antarctica. While scientists knew the ice sheet was bigger at the end of the last Ice Age than today, much less was known about when exactly the shrinking happened. It is clear the ice sheet retreated and thinned very rapidly in the past ; the danger is that it could begin again. The researchers say that “if it does start to retreat, it really will do it very fast.”

The melting of the West Antarctica Ice Sheet could have catastrophic consequences for global sea level rise. It holds enough water to raise sea levels by about 5 meters, which would cause devastating flooding in coastal towns and cities around the world. The key message of the study is that the amount of ice stored in Antarctica can change very quickly, at a pace that would be hard to deal with for many coastal cities.

Ice cores are historical archives of the Earth’s atmosphere. Made up of layers of ice that formed as snow fell and compacted over thousands of years, they contain bubbles of ancient air as well as contaminants that provide a record of environmental changes over millennia. The ice core analyzed in the study was drilled from Skytrain Ice Rise located at the edge of the ice sheet, near the point where the ice starts to float and become part of the Ronne Ice Shelf. Scientists extracted it in 2019, They then cut the core into sections, packed them in insulated boxes kept at minus 20 degrees Celsius, and sent them to the UK via plane then ship. Once in the UK, the scientists measured the ice core’s water isotopes, which provide information on temperature in the past. They also measured the pressure of trapped air bubbles in the ice.

It was a surprise when the data revealed just how quickly the ice had thinned at the end of the last Ice Age, The scientists had to check check that they had not made a mistake with the analysis.The West Antarctic Ice Sheet is particularly vulnerable to climate change, because the land under it is below sea level and slopes downward. When warm water gets underneath, it can melt very fast. It can have a runaway process which happened 8,000 years ago. What makes the results of the scientists’ observations so alarming is that once that runaway happens, there’s really very little that can be done to stop it.

The new data will help improve the accuracy of the models scientists use to predict how the ice sheet will respond to future global warming.

Other scientists caution that the study looked at a period 8,000 years ago when climate conditions were different ; as a consequence, the results are not a direct example of what could happen today. However, they add that the study may offer an insight into the way that ice sheets can collapse.

West Antarctica is famous for its huge glaciersthat are buttressed by an ice shelf before ending up in the ocean. Among them, the Thwaites Glacier is melting rapidly. A 2022 study said the glacier was hanging on “by its fingernails” as the planet warms.

Source : University of Cambridge, via CNN.