Les Alpes fondent et les stations de ski sont inquiètes // The Alps are melting and ski resorts are worried

Les médias français en parlent peu pour ne pas effrayer les touristes, mais le changement climatique affecte profondément les stations de ski des Alpes. Un article publié dans le quotidien britannique The Telegraph nous explique que ces stations doivent dépenser des millions d’euros pour renforcer les supports de téléphériques et remontées mécaniques, ainsi que d’autres structures qui ont tendance à s’affaisser du fait du changement climatique qui entraîne la fonte du permafrost.
Par exemple, la ville de Chamonix a dépensé cette année1,6 million d’euros pour renforcer des supports de téléphériques. Les Deux Alpes et Val-Thorens ont également dû renforcer des structures menacées d’effondrement car elles sont construites sur du permafrost de roche qui se réduit à un rythme de plus en plus rapide.
L’industrie du ski en France suscite de plus en plus d’inquiétudes et les stations de ski confrontées au recul des glaciers et à la diminution de la couverture neigeuse luttent pour préserver leur fragile environnement des effets de la pollution.
Le changement climatique a fait fondre le permafrost ces dernières années, de sorte qu’il ne peut plus servir de ciment naturel à la roche. Les supports de téléphériques et les fondations des refuges de montagne ont commencé à bouger et les structures au-dessus du sol ont commencé à s’affaisser et à se fissurer.
Chamonix a été contrainte de consolider les supports la télécabine de Bochard aux Grands Montets en consolidant les ancrages par injection d’un produit de scellement. Le but était de compenser le dégel et de mettre en place des fondations plus solides. Les supports ont par ailleurs été équipés de détecteurs pour avertir tout affaissement ou mouvement de ces structures.
D’autres stations ont également été touchées depuis 2010. Les Deux Alpes a observé un affaissement sous un terminal de téléphérique et la station en haute altitude de Val-Thorens a été contrainte de consolider un pylône de remontée mécanique.Une étude récente portant sur 947 structures construites sur du permafrost a révélé que 45 remontées mécaniques, six refuges et un tunnel présentaient un risque élevé de déstabilisation.
Selon de nombreux scientifiques, l’avenir de l’industrie du ski est préoccupant. Ils expliquent que si on enregistre une augmentation moyenne de la température de 4 degrés Celsius d’ici la fin du siècle, cela se traduira par une augmentation de 8 degrés dans les Alpes, en raison de l’effet de réchauffement de la fonte des glaciers.
Chamonix fait maintenant pression sur les autorités pour limiter le nombre de véhicules autorisés à circuler dans la vallée de Chamonix afin de réduire la pollution.
Source: The Telegraph.

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Little is said about it by the French news media not to frighten the tourists, but climate change is deeply affecting ski resorts in the Alps. An article published in the British Telegraph informs us that these resorts are being forced to spend millions in order to reinforce cable car supports and other structures being weakened by subsidence as climate change causes ice to melt.

For instance, Chamonix has spent 1.6 million euros shoring up cable car supports this year. Les Deux Alpes and Val-Thorens have also had to reinforce structures in danger of collapse because they are built on rock permafrost which is shrinking at an increasingly rapid rate.

Concern is growing for the future of France’s lucrative ski industry and resorts facing shrinking glaciers and diminishing snow cover are struggling to preserve the fragile Alpine environment from the consequences of pollution.

Climate change has caused permafrost to thaw in recent years so that it can no longer serve as a natural cement. Cable car supports and foundations of mountain shelters have started moving and structures above the ground have begun to weaken and crack.

Chamonix has been forced to shore up its Bochard cable car supports by consolidating the ground to compensate for thawing and rebuilding stronger foundations. The supports have been fitted with detectors to warn of subsidence or movement.

Other resorts have also been affected since 2010. Les Deux Alpes had subsidence under a cable car terminal and Val-Thorens had to consolidate a ski lift pylon. A recent survey of 947 resort structures built on permafrost found that 45 ski lifts, six shelters and one tunnel were at high risk of destabilisation.

Accordong to many experts, the future of the ski industry is worrying.  They explain that if we experience an average temperature rise of 4 degrees Celsius by the end of the century, that will mean an 8-degree rise in the Alps, because of the warming effect of melting glaciers.

Chamonix is now lobbying the authorities to restrict the number of vehicles allowed into the Chamonix Valley in an effort to cut pollution.

Source: The Telegraph.

A cause de la pollution, la neige du Mont Blanc est moins blanche qu’avant! (Photo: C. Grandpey)

Le dégel du permafrost cause des dégâts en Alaska // Permafrost thawing causes damage to Alaska

Comme je l’ai écrit à plusieurs reprises, la hausse des températures et la fonte du permafrost qu’elle entraîne causent de graves dégâts  aux routes et aux infrastructures dans l’Arctique.

En Alaska, les ingénieurs des Ponts et Chaussées sont confrontés à une longue liste de projets de plus en plus urgents et de plus en plus coûteux tels que des pistes d’aéroports dégradées, des routes déformées et même une masse de matériaux de près de deux kilomètres de longueur qui glisse le long d’une pente et menace une route.
Une étude publiée par les Proceedings de l’Académie Nationale des Sciences en 2016 a estimé que les impacts climatiques sur les infrastructures publiques en Alaska s’élèveront à environ 5 milliards de dollars d’ici la fin du siècle.
Parmi les projets les plus urgents, il y a une piste d’aéroport en très mauvais état à Point Hope, dans le nord-ouest de l’Alaska. Au cours des cinq dernières années, l’Océan Arctique a rogné une quinzaine de mètres de la zone de sécurité – nécessaire en cas d’urgence – à l’extrémité de la piste. Les travaux de réparation devraient coûter 17 millions de dollars et se terminer d’ici 2020.
Un autre exemple d’érosion concerne la rivière Noatak qui menace la piste de la bourgade du même nom. L’érosion, due à la fonte du pergélisol, commence à ronger la route qui conduit à l’aéroport. Il est prévu de déplacer cet aéroport à environ 2,5 kilomètres d’ici 2020, pour un coût estimé à environ 25 millions de dollars.
Les températures plus chaudes ont accéléré le glissement d’une énorme masse de glace, d’eau, de rochers et d’arbres vers la Dalton Highway, une route de 666 kilomètres qui traverse le nord de l’Alaska. Elle a été construite pour servir de route d’approvisionnement pour l’oléoduc trans-Alaska en 1974 et est parallèle à ce dernier. La masse de matériaux de près de deux kilomètres de long glisse vers la route comme le ferait un glacier à raison d’environ 4,50 mètres par an. En 2017, cette masse se trouvait à moins de 30 mètres de la route. L’État a alors commencé à dévier une partie de la route et à la construire près de deux kilomètres de plus loin. Pendant la construction, les ouvriers ont installé une couche de matériau isolant, puis établi la route sur l’isolant afin de prévenir les impacts sur le permafrost et le garder à une température suffisamment basse pour qu’il ne fonde pas..
Source: Anchorage Daily News.

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As I put it many times before, the increase in temperatures and the ensuing melting of permafrost are causing heavy damage to roads and infrastructures in the Arctic, and more particularly in Alaska.

Alaska transportation engineers are facing a long list of increasingly urgent and costly public projects such as imperilled runways, warped roads and even a nearly two-kilometre-long mass of frozen debris sliding toward a highway.

A study published by the Proceedings of the National Academy of Sciences in 2016 estimated that climate impacts to public infrastructure in Alaska will total about $5 billion by century’s end.

Among the projects is an eroding runway in Point Hope in Northwest Alaska. The Arctic Ocean over the last five years has chewed off about 15 metres of safety area at one end, needed by planes for emergencies. The repair work is expected to cost $17 million and be done by 2020.

Another example of erosion is the Noatak River which is threatening the runway in Noatak. Erosion there, due to the thawing permafrost, is starting to eat away the road to the airport. The plan is to move that airport about 2.5 kilometres away, by 2020, at an estimated cost of about $25 million.

Warmer temperatures have accelerated the sliding of a giant mass of ice, water, rocks and trees toward the Dalton Highway. The nearly two-kilometre-long frozen debris lobe has been sliding toward the highway like a glacier at about 4.5 metres annually. In 2017, it was within 30 metres of the road. The State last year began moving a nearly 2-kilometre-long section of highway farther away from the debris lobe. During construction, workers put insulation down, then built the road on top of the insulation in order to prevent impacts to the permafrost, to help keep it colder.

Source: Anchorage Daily News.

Recherches sur l’impact du dégel du permafrost sur le réseau routier en Alaska (Photos: C. Grandpey)