La fonte inquiétante du Groenland (suite) // Greenland’s worrying melting (continued)

Dans plusieurs articles sur l’Antarctique, j’ai expliqué que les plates-formes glaciaires, principalement dans la partie occidentale du continent, fondent par en dessous à cause des eaux plus chaudes de l’océan Austral qui les minent peu à peu. C’est très inquiétant car ces plates-formes servent de remparts aux glaciers en amont qui reposent sur la terre ferme. Comme des glaçons dans un verre, les plates-formes glaciaires flottent et ne contribuent pas à la montée des océans lorsqu’elles fondent. En revanche, les glaciers qu’elles retiennent feraient s’élever le niveau de la mer s’ils finissaient leur course dans l’océan.
Le même problème vient d’être observé par une équipe scientifique dans le nord du Groenland où d’immenses glaciers, longtemps considérés comme relativement stables, sont confrontés au même problème qu’en Antarctique. Selon l’étude publiée dans Nature Communications, les dernières plates-formes glaciaires du Groenland fondent rapidement, déstabilisant les glaciers en amont, avec des conséquences potentiellement dramatiques en termes d’élévation du niveau de la mer.

Les scientifiques ont analysé huit plates-formes glaciaires qui retiennent des glaciers dans le nord du Groenland. Ces glaciers contiennent suffisamment de glace pour faire s’élever le niveau de la mer de 2,10 mètres s’ils fondaient complètement.
Alors que les glaciers d’autres régions du Groenland ont commencé à perdre de leur masse dans les années 1980 et 1990, ceux du nord du Groenland sont restés relativement stables jusqu’à présent, mais cela ne semble plus être le cas.

Les chercheurs ont utilisé des milliers d’images satellite, ainsi que des modèles climatiques et des mesures prises sur le terrain, pour mieux comprendre les facteurs responsables des changements historiques et actuels intervenus dans les plates-formes glaciaires.
Ils ont constaté une augmentation « substantielle et généralisée » des pertes de glace. Depuis 1978, les plates-formes qui retiennent les glaciers du nord du Groenland ont perdu plus de 35 % de leur volume. Depuis le début des années 2000, trois d’entre elles ont complètement disparu et les cinq autres fondent et déstabilisent les glaciers en amont. C’est une situation totalement inédite, car on pensait que cette partie du Groenland était vraiment stable.
Selon l’étude, la perte de glace est causée par plusieurs facteurs, notamment une augmentation du vêlage et une fonte plus importante de la surface. Cependant, comme en Antarctique, le facteur prédominant est la fonte à la base des plates-formes, là où les courants océaniques plus chauds font fondre la glace par le dessous. Entre 2000 et 2020, une augmentation considérable de la fonte basale a fait suite à une hausse de la température des océans. À mesure que les plates-formes glaciaires fondent, la ligne d’ancrage des glaciers recule. Cette limite naturelle est un paramètre clé qui indique la stabilité du glacier. En effet, à mesure que la ligne d’ancrage – ou d’échouement – recule, le volume de glace qui entre dans l’océan commence à augmenter.

Si les océans continuent de se réchauffer, cela affaiblira durablement les plates-formes glaciaires, et au bout d’un certain temps, elles finiront même par disparaître. Cela aura des conséquences importantes sur la contribution de la calotte glaciaire du Groenland à l’élévation du niveau de la mer. La région joue déjà un rôle important dans ce domaine. Entre 2006 et 2018, la fonte de la calotte glaciaire du Groenland a contribué à plus de 17 % de l’élévation du niveau de la mer dans le monde. Il n’est pas possible de prévoir à quel moment se produira la disparition des plates-formes glaciaires, mais l’évolution est très rapide depuis le début des années 2000. Par exemple, après la disparition de la plate-forme qui retenait le glacier Zachariæ Isstrøm en 2003, son écoulement dans l’océan a doublé, ce qui a créé « un chaos d’icebergs tabulaires ».
On peut lire dans l’étude que l’avenir des glaciers groenlandais dépendra fortement de ce que fera le monde pour réduire la pollution due au réchauffement de la planète, autrement dit pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Source  : CNN via Yahoo Actualités.

Photos: C. Grandpey

——————————————

In several posts about Antarctica, I explained that the ice shelves, mainly in the western part of the continent, are melting from beneath because of the warmer waters of the Southern Ocean. This is a real problems because these shelves serve as buttresses holding back the glaciers on land. Like ice cubes in a glass of water, the floating shelves do not contribute to ocean rise when they melt, but the glaciers would increase sea level if they happened to end up in the ocean.

The same problem has just been observed by a scientific team in northern Greenland where huge glaciers, long thought to be relatively stable, are in trouble. According to the study published in Nature Communications, Greenland’s last remaining ice shelves are rapidly weakening, destabilizing the nearby glaciers and threatening potentially dramatic consequences for sea level rise.

The scientists analyzed eight ice shelves buttressing glaciers in northern Greenland, which together hold enough ice to raise sea levels by 2.1 meters if they melted completely.

While glaciers in other parts of Greenland started to lose mass in the 1980s and 1990s, those in northern Greenland had remained relatively stable so far, but this appears to no longer be the case.

The researchers used thousands of satellite images, along with climate models and measurements from the field, to better understand the drivers for  historical and current changes to the ice shelves.

They found a “substantial and widespread” increase in ice shelf losses. Since 1978, the ice shelves holding back northern Greenland’s glaciers have lost more than 35% of their total volume. Since the early 2000s, three have collapsed completely, and the remaining five are melting and destabilizing nearby glaciers. This is key information, because it was thought that this part of Greenland was really stable.

According to the study, the ice loss was caused by a mixture of factors including increased calving and surface melting. However, the predominant driver was basal melting, where warm ocean currents melt the ice from beneath. Between 2000 and 2020, a huge increase in the rate of basal melting closely followed a rise in ocean temperature. As the ice shelves melt, the glaciers’ grounding lines are retreating. These natural boundaries are really the key parameter that indicates the glacier stability. Indeed, as the grounding line retreats, the ice discharge into the ocean starts to increase.

If the oceans continue to warm, it could permanently weaken the ice shelves, and in a certain timescale, they could even collapse, which could have significant consequences on the contribution of the Greenland ice sheet to sea level rise. The region already plays a large role. Between 2006 and 2018, the melting of Greenland’s ice sheet contributed to more than 17% of observed sea level rise in the world. It is not possible to give timescales for when such a collapse could happen, but changes have happened fast since the early 2000s. For instance, after the collapse of the Zachariæ Isstrøm glacier’s ice shelf in 2003, the ice discharge into the ocean doubled with “a chaos of tabular icebergs.”

One can read in the study that the future of the glaciers will depend heavily on what the world does to reduce planet-heating pollution, in other words greenhouse gas emissions.

Source : CNN via Yahoo News.

Nouvelles inquiétudes en Antarctique // New concerns in Antarctica

J’ai alerté à plusieurs reprises sur ce blog à propos du réchauffement de l’Océan Austral et son effet sur les plates-formes glaciaires. Il ne faudrait pas oublier que ces plates-formes servent de rempart aux glaciers situés en amont. Les plates-formes glaciaires étant à la surface de l’océan, leur fonte n’a pas d’effet sur le niveau de la mer, un peu comme un glaçon dans un verre d’eau. Par contre, si les glaciers devaient terminer leur course dans l’océan, la situation serait beaucoup plus préoccupante.

Le glacier Thwaites – également appelé Glacier de l’Apocalypse – fond plus rapidement que prévu. On sait depuis longtemps que la disparition de ce glacier, de la taille de la Floride, serait source de catastrophes dans le monde. Les scientifiques s’attendent à ce que la fonte du glacier fasse monter le niveau global de la mer jusqu’à 3 mètres. Le Thwaites fond à un rythme rapide et les scientifiques pensent maintenant que sa fonte ne peut que s’accélérer dans les années à venir.
Pour mieux prévoir l’avenir du glacier et la rapidité avec laquelle sa disparition pourrait se produire, les chercheurs ont examiné attentivement sa zone d’ancrage sur le plancher océanique, là où le glacier quitte le fond de la mer et se transforme progressivement en une plate-forme flottante. Selon les chercheurs, « le Thwaites ne tient plus qu’à un fil aujourd’hui.
On a découvert pour la première fois en 2020 que de l’eau chaude océanique pénétrait sous le glacier dans sa zone d’ancrage. L’année précédente, les chercheurs avaient observé une énorme cavité, presque de a taille de Manhattan, sous le glacier.

Aujourd’hui, les scientifiques nous transmettent une autre mauvaise nouvelle. Le ralentissement des courants océaniques profonds, causé par la fonte des glaces de l’Antarctique, arrive plus tôt que prévu. Selon une nouvelle étude publiée le 25 mai 2023 dans la revue Nature Climate Change, il se produit des décennies « en avance sur le calendrier », menaçant la vie marine et risquant d’accélérer le réchauffement climatique.

Cela fait longtemps que les scientifiques avertissent qu’une accélération de la fonte des glaces antarctiques et de la hausse des températures, entraînée par l’émission des gaz à effet de serre d’origine humaine, aura un effet significatif sur le réseau mondial des courants océaniques.

Une étude antérieure avait ainsi suggéré que la circulation des eaux dans les parties les plus profondes des océans ralentirait de 40% d’ici 2050 si les émissions de gaz à effet de serre restaient élevées. Le plus inquiétant, c’est que la nouvelle étude, basée elle en grande partie sur des données d’observations recueillies au fil des décennies, montre que ce processus a en fait déjà ralenti de 30% entre les années 1990 et 2010.

Les conséquences de cette situation pourraient être importantes. En effet, l’océan profond de l’Antarctique agit comme une « pompe » clé pour le réseau mondial des courants océaniques. Quand la circulation océanique ralentit, il reste plus de dioxyde de carbone et de chaleur dans l’atmosphère, ce qui accélère le réchauffement climatique.

Sources : médias d’information américains, France Info.

——————————————–

I have alerted several times on this blog to the warming of the Southern Ocean and its effect on the ice shelves. It should not be forgotten that these platforms serve as ramparts for the glaciers located upslope. Since the ice shelves are on the surface of the ocean, their melting has no effect on sea level, much like an ice cube in a glass of water. On the other hand, if the glaciers were to end their course in the ocean, the situation would be much more worrying.
Thwaites Glacier – also called Doomsday Glacier – is melting faster than expected. We have known for a long time that the disappearance of this glacier, the size of Florida, would be a source of disasters in the world. Scientists expect the melting of the glacier to raise global sea level by up to 3 meters. The Thwaites is melting at a rapid rate and scientists now believe that its melting will very probably accelerate in the years to come.
To better predict the future of the glacier and how quickly its disappearance could occur, the researchers looked closely at its grounding zone on the ocean floor, where the glacier leaves the sea floor and gradually becomes a floating platform. According to the researchers, “the Thwaites is really holding on today by its fingernails »,
Scientists discovered for the first time in 2020 that warm ocean water was entering beneath the glacier in its grounding zone. The previous year, researchers had observed a huge cavity, almost the size of Manhattan, under the glacier.

Today, scientists bring us another bad news. The slowing of deep ocean currents, caused by the melting ice of Antarctica, is coming sooner than expected. According to a new study published on May 25th, 2023 in the journal Nature Climate Change, it is happening decades « ahead of schedule », threatening marine life and risking accelerating global warming.
Scientists have long warned that an acceleration in the melting of Antarctic ice and rising temperatures, driven by the emission of human-made greenhouse gases, will have a significant impact on the global network of oceanic currents.
An earlier study had suggested that water circulation in the deepest parts of the oceans would slow down by 40% by 2050, even if greenhouse gas emissions remained high. Worryingly, the new study, based largely on observation data collected over decades, shows that this process actually already slowed by 30% between the 1990s and 2010s.
The consequences of this situation could be significant. Indeed, the deep ocean of Antarctica acts as a key « pump » for the global network of ocean currents. When ocean circulation slows, more carbon dioxide and heat remain in the atmosphere, which accelerates global warming.
Sources: US news media, France Info.

Hausse de la température de l’océan en Antarctique Occidental (Source: BAS)

Effet de sape des eaux océaniques sur les plates-formes glaciaires

(Source: BAS)

La fonte de l’Antarctique continue // The melting of Antarctica is going on

Dans l’hémisphère nord, la glace de mer dans l’Arctique se situe à des niveaux historiquement bas. Son extension pour le mois de janvier 2023 est inférieure à celle des mois de janvier des 4 dernières années. Comme je l’ai indiqué à plusieurs reprises,, la tendance sur le long terme est à un déclin rapide dans cette région du globe.

Il n’y a pas si longtemps, on pensait que la glace de mer de l’Antarctqiue était à l’abri du réchauffement climatique et ne subirait pas les effets de la hausse des températures. C’est terminé. Les dernières années ont montré que l’Antarctique fondait lui aussi. Les dernières nouvelles ne sont pas bonnes.

Le 21 février 2023, la glace de mer de l’Antarctique a probablement atteint son extension minimale annuelle avec 1,79 million de kilomètres carrés. C’est ce que révèlent les mesures du National Snow and Ice Data Center (NSIDC). C’est un nouveau record pour la deuxième année consécutive. Le précédent record établi le 25 février 2022 était de 1,92 million de kilomètres carrés. De plus, l’extension minimale de 2023 est inférieure de 1,05 million de kilomètres carrés à la moyenne de 1981 à 2010.

La carte ci-dessous montre l’extension de la glace de mer de l’Antarctique avec la délimitation orange représentant l’extension moyenne sur la période 1981-2010. Il est bon de rappeler que la fonte de la glace de mer n’a pas d’impact perceptible sur le niveau de la mer car cette glace est déjà dans l’eau de l’océan.

S’agissant de l’impact de l’Antarctique sur la hausse du niveau des océans, il faut se tourner vers les plates-formes glaciaires. Leur amincissement et donc leur moindre résistance favorisent l’écoulement des glaciers auxquels elles servent de rempart. L’arrivée de ces glaciers dans l’océan contribue, elle, à l’élévation du niveau des océans. J’ai signalé à plusieurs reprises l’impact que pourrait avoir la fonte des glaciers Thwaites ou Pine Island. Si ces glaciers n’étaient plus retenus par les plates-formes, cela favoriserait leur avancée rapide vers l’océan Austral, d’autant plus que ces systèmes glaciaires de l’Antarctique occidental sont interconnectés.

Selon les données satellitaires, la réduction annuelle de la banquise antarctique est de 2 800 kilomètres carrés, soit une baisse de 1 % par décennie par rapport à la moyenne de 1981 à 2010.

Selon le NSIDC, cette réduction de la glace antarctique est due à plusieurs facteurs. D’une part, une oscillation antarctique positive a conduit à des vents d’ouest plus forts que la moyenne. D’autre part, les conditions météorologiques ont apporté de l’air chaud des deux côtés de la péninsule antarctique. Cela a largement contribué à la perte de glace dans la région.

L’étendue de la glace de mer de l’Antarctique a été très variable au cours des dernières années et les scientifiques disent qu’il faudra davantage de recul pour affirmer que cette tendance à la baisse est une conséquence du réchauffement climatique. Le doute ne semble toutefois guère permis. La perte de masse totale de l’Antarctique est aujourd’hui six fois plus rapide qu’il y a quarante ans. La fragilité de l’Antarctique de l’Ouest est observée depuis plusieurs années et l’Antarctique Est, réputé plus stable, semble vouloir suivre la même trajectoire.

Source : NSIDC, global-climat.

 ———————————————-

In the northern hemisphere, sea ice in the Arctic is at historically low levels. Its extension for January 2023 is lower than that of the months of January of the last 4 years. As I have repeatedly indicated, the long-term trend is one of rapid decline in this region of the globe.
Not so long ago, Antarctica’s sea ice was thought to be immune to global warming and would not suffer the effects of rising temperatures. It’s over. The last few years have shown that Antarctica is also melting. The latest news is not good.
On February 21st, 2023, Antarctic sea ice probably reached its annual minimum extent of 1.79 million square kilometers. This was revealed by measurements from the National Snow and Ice Data Center (NSIDC). This is a new record for the second consecutive year. The previous record set on February 25th, 2022 was 1.92 million square kilometers. Additionally, the 2023 minimum extension is 1.05 million square kilometers less than the 1981-2010 average.
The map below shows the Antarctic sea ice extent with the orange boundary representing the average extent over the period 1981-2010. It is worth remembering that the melting of sea ice has no impact on sea level because this ice is already in the ocean water.
When it comes to Antarctica’s impact on sea level rise, one has to look to ice shelves. Their thinning and therefore their lower resistance promote the flow of the glaciers to which they serve as a rampart. The arrival of these glaciers in the ocean contributes to the rise in the level of the oceans. I have repeatedly pointed out the impact that the melting of the Thwaites or Pine Island glaciers could have. If these glaciers were no longer held back by the ice shelves, it would favor their rapid advance towards the Southern Ocean, especially as the West Antarctic ice systems are interconnected.
According to satellite data, the annual reduction in Antarctic sea ice is 2,800 square kilometers, a decrease of 1% per decade compared to the average from 1981 to 2010.
According to NSIDC, this reduction in Antarctic ice is due to several factors. On the one hand, a positive Antarctic Oscillation led to stronger than average westerly winds. On the other hand, the weather conditions brought warm air to both sides of the Antarctic Peninsula. This has largely contributed to the loss of ice in the region.
Antarctica’s sea ice extent has been highly variable in recent years and scientists say it will take more time to decide whether Antarctica’s declining sea ice trend is a sign of global warming. However, there is hardly room for doubt. Antarctica’s total mass loss is now six times faster than forty years ago. The fragility of West Antarctica has been observed for several years and East Antarctica, reputed to be more stable, seems to want to follow the same trajectory.
Source: NSIDC, global-climat.

 

Extension de la glace de mer antarctique le 21 février 2023. La moyenne 1981-2010 est délimitée en orange. (Source : NSIDC)

La fonte de l’Antarctique oriental (suite) // The melting of East Antarctica (continued)

Les images satellites ont montré que la plate-forme glaciaire Conger, d’une superficie d’environ 1 200 km2, s’est effondrée vers le 15 mars 2022 dans l’Antarctique oriental en raison de températures record sur le continent.
Comme je l’ai déjà écrit, l’Antarctique oriental a connu des températures inhabituellement élevées. Elles atteignaient -11°8C à la station Concordia le 18 mars, soit plus de 40 degrés au-dessus des normales saisonnières. Ces températures record sont le résultat d’une rivière atmosphérique qui a emprisonné la chaleur au-dessus du continent antarctique, mais le changement climatique est également responsable de cet événement..
Les plates-formes glaciaires sont des extensions des calottes glaciaires. Elles flottent au-dessus de l’océan et jouent un rôle important car elles retiennent les glaciers à l’intérieur du continent. Sans elles, les glaciers avanceraient plus rapidement dans l’océan en provoquant une élévation du niveau de la mer.
Les scientifiques expliquent que, bien que la plate-forme de glace Conger soit relativement petite, il s’agit de l’un des effondrements les plus importants en Antarctique depuis le début des années 2000, lorsque la plate-forme Larsen B s’est désintégrée. « Cela n’aura pas d’effets énormes, mais c’est le signe de ce qui pourrait arriver dans les prochaines années. »
La plate-forme glaciaire Conger était en perte d’épaisseur depuis le milieu des années 2000, mais le phénomène était resté progressif jusqu’au début de l’année 2020. Le 4 mars 2022, la plate-forme semblait avoir perdu plus de la moitié de sa superficie par rapport au mois de janvier où elle était d’environ 1 200 km2. Cet effondrement, surtout s’il est lié à la chaleur extrême de la mi-mars, va entraîner des recherches supplémentaires sur ces processus dans la région.
Les données satellitaires Copernicus Sentinel-1 ont montré que le mouvement de la plate-forme glaciaire a commencé entre le 5 et le 7 mars. Trois vêlages ont eu lieu dans l’Antarctique de l’Est en mars. En plus de l’effondrement de la plate-forme Conger, il y a eu de plus petits événements de vêlage au niveau du glacier Totten et de la plate-forme Glenzer.
Une grande partie des glaciers de l’Antarctique de l’Est sont retenus par des plates-formes que les scientifiques vont désormais surveiller étroitement. S’agissant de la plate-forme glaciaire Conger, elle avait connu une fonte importante par en-dessous, ce qui a probablement favorisé son effondrement.
Les plates-formes glaciaires perdent de la masse dans le cadre d’un phénomène naturel, mais l’effondrement à grande échelle de l’une d’elles est un événement très inhabituel. L’effondrement de la plate-forme Conger peut avoir été provoqué par la fonte de surface en raison des températures extrêmement chaudes enregistrées récemment dans la région.
Dans la mesure où les plates-formes glaciaires flottent déjà, la rupture de la plate-forme Conger n’aura pas beaucoup d’impact sur le niveau de la mer. Heureusement, le glacier qui se trouve en amont est de petite taille; il aura donc un impact minime sur le niveau de la mer.
Les scientifiques s’accordent pour dire que de nouvelles plates-formes glaciaires – plus grandes que la Gonger – se détacheront à l’avenir avec le réchauffement climatique. La glace qu’elles retiennent en amont fera monter le niveau de la mer de manière significative.
Source : The Guardian.

—————————————–

Satellite images have shown that the Conger ice shelf, which had an area of about 1,200 km2, ,collapsed around March 15th, 2022 in East Antarctica because of record high temperatures on the continent.

As I put it before, East Antarctica saw unusually high temperatures, with Concordia station hitting a record temperature of -11.8°C on March 18th, more than 40 degrees warmer than seasonal norms. The record temperatures were the result of an atmospheric river that trapped heat over the Antarctic continent, but climate change is also to blame.

Ice shelves are extensions of ice sheets that float over the ocean, playing an important role in restraining inland ice. Without them, inland glaciers would flow faster into the ocean, resulting in sea level rise.

Scientists say that alhough the Conger ice shelf is relatively small, it is one of the most significant collapse events anywhere in Antarctica since the early 2000s when the Larsen B ice shelf disintegrated. “It won’t have huge effects, but it’s a sign of what might be coming.”

The Conger ice shelf had been shrinking since the mid-2000s, but only gradually until the beginning of 2020. By March 4th, 2022, the ice shelf appeared to have lost more than half its surface area compared to January measurements of around 1,200 km2. This collapse, especially if tied to the extreme heat brought by the mid-March atmospheric river event, will drive additional research into these processes in the region.

Satellite data from the Copernicus Sentinel-1 mission showed that movement of the ice shelf began between March 5th and 7th. Three calving events occurred in East Antarctica in March. In addition to the Conger ice shelf collapse, there were smaller calving events of the Totten glacier and Glenzer ice shelf.

Much of East Antarctica is restrained by buttressing ice shelves, so scientists are going to keep an eye on all the ice shelves there. As far as the Conger ice shelf is concerned, it had significant amounts of melting from the ocean beneath, which could have preconditioned it for collapse.

Ice shelves usually lose mass as part of their natural behaviour, but the large-scale collapse of an ice shelf is a very unusual event. The Conger ice shelf collapse may have been driven by surface melting as a result of the extremely warm temperatures recently recorded in the region.

Because ice shelves are already floating, the Conger ice shelf’s break-up will not impact sea level much. Fortunately the glacier behind the Conger ice shelf is small, so it will have a tiny impact on sea level in the future.

Scientists agree that they will see more ice shelves – bibgger than this one – break up in the future with climate warming. And those will hold back enough ice to seriously drive up global sea levels.

Source: The Guardian.

 

Les images satellites montrent que la plate-forme Conger a libéré l’iceberg C-38 en s’effondrant dans l’océan. [Source: U.S. National Ice Center (USNIC)]