Conséquences des incendies à Los Angeles // Consequences of the wildfires in Los Angeles

Les conséquences des incendies qui ont ravagé Los Angeles continuent d’affecter la région. D’innombrables structures ont été détruites, le bilan humain est toujours en hausse et de nombreuses personnes qui ont tout perdu tentent de survivre à la catastrophe.
Les récentes pluies torrentielles qui se sont abattues sur le sud de la Californie ont certes aidé les pompiers dans leurs efforts pour éteindre les dernières braises, mais elles ont également entraîné des eaux de ruissellement toxiques dans l’océan. Les services sanitaires du comté de Los Angeles ont émis un bulletin d’alerte :
« En raison des pluies récentes et de la présence de plus en plus grande de débris d’incendie le long des eaux océaniques, il a été décidé de fermer ces eaux océaniques entre Las Flores State Beach et Santa Monica State Beach. Les eaux de ruissellement, les débris d’incendie et les polluants dans l’eau et sur le sable peuvent contenir des produits chimiques toxiques ou cancérigènes. […]
La fermeture restera en vigueur jusqu’à nouvel ordre. Les utilisateurs de la plage sont priés d’éviter tout contact avec l’eau et le sable. »
Comme le savent la plupart des surfeurs, surfer après une pluie peut entraîner de sévères problèmes sanitaires. Si l’on ajoute à cela les produits chimiques utilisés pour lutter contre l’incendie et les débris laissés par les incendies, on obtient un cocktail toxique.

Source : presse californienne.

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The fallout from the devastating fires in Los Angeles continue in the region with untold structures lost, a still rising death toll, and scores of people attempting to outlive the disaster

The recent hravy rainfall across Southern California helped firefighters in their efforts to extinguish the lingering embers, but also funneled toxic runoff into the ocean. The County of Los Angeles Department of Public Health issued an advisory:

“Due to recent rainfall and the increase in fire debris along these ocean waters, an Ocean Water Closure has been declared for Las Flores State Beach to Santa Monica State Beach. Fire debris runoff and pollutants in the water and on the sand may contain toxic or carcinogenic chemicals. […]

The closure will remain in effect until further notice. Beach users are cautioned to avoid water and sand contact.”

As most surfers know, surfing after a rain can lead to some nasty infections. But when you add in the chemicals used to fight the fire, and the debris from the wreckage, that’s one toxic cocktail.

Source : Californian news media.

Les Plages du Débarquement face au réchauffement climatique // D-Day beaches are confronted with global warming

Le 20 février 2023, j’ai publié une note alertant sur l’érosion côtière sur les plages du Débarquement en Normandie. A l’occasion du 80ème anniversaire du Débarquement, de nombreux articles parus dans la presse internationale alertent à nouveau sur l’une des conséquences du réchauffement climatique.
Les plages du Débarquement du 6 juin 1944 attirent des milliers de personnes qui viennent en pèlerinage pour célébrer cet anniversaire de la libération de la France. Près de 150 000 soldats alliés ont débarqué ou ont été parachutés dans la région ce jour-là. Parmi eux, il y avait plus de 14 000 Canadiens. Parmi ces Canadiens, 381 ont été tués, 584 ont été blessés et 131 ont été capturés. A ne jamais oublier.
Le problème pour ces foules de visiteurs, c’est qu’aujourd’hui, en raison de l’érosion côtière, certaines plages du Débarquement disparaissent. Les deux tiers du littoral subissent les assauts des vagues, selon un rapport du GIEC Normandie publié en 2023, et rédigé par des spécialistes et des scientifiques de la région. Le rapport, qui explore les conséquences locales du réchauffement climatique, évoque également les problèmes liés aux inondations. Il fait référence à une étude de l’INSEE publiée en 2020, qui révèle que plus de 122 000 habitants et 54 000 emplois sont « menacés par le risque d’inondation marine ».
En Normandie, on s’inquiète également de l’avenir des monuments, musées et souvenirs qui ornent les plages où les alliés ont débarqué pendant la Seconde Guerre mondiale en 1944. L’Office du tourisme de Normandie a recensé 124 lieux de mémoire dans la région, dont la majorité se trouvent à proximité du trait de côte.
Parmi les solutions possibles pour faire face à l’érosion figurent le renforcement des plages, le déplacement des musées et des monuments loin de la côte et, pour les habitants menacés, la relocalisation définitive des habitations. Le maire de Sainte-Marie-du-Mont, la petite localité qui domine Utah Beach, affirme que des efforts sont prises pour renforcer la plage. Elles consistent notamment à éloigner les touristes des dunes et à planter des d’oyats pour les stabiliser.

Le musée d’Utah Beach face à la mer (image musée)

Des oyats pour stabiliser les dunes…

…mais qui ont parfois bien du mal à résister aux assauts des vagues (Photos: C. Grandpey)

Comme je l’ai écrit dans ma note de février 2023, le musée du débarquement d’Utah Beach est en sécurité pour le moment. Mais l’un de ses sites américains voisins, le Monument des Rangers de la Pointe du Hoc, se trouve au sommet d’une falaise en très mauvais état qui a subi de nombreux glissements de terrain dus à l’érosion naturelle. Le dernier glissement de terrain, survenu en novembre 2023, a entraîné la fermeture d’un des bunkers du site américain.
A 40 kilomètres plus loin le long de la côte, à Juno Beach, lieu du débarquement canadien, la menace n’est pas aussi imminente car la dune gagne sur la mer. Cependant, la directrice du Juno Beach Center affirme que ce n’est qu’une question de temps avant que le centre et ses monuments ne soient inondés. « Il ne s’agit pas de savoir si le Juno Beach Center et tous ses monuments seront inondés, mais quand.» Aujourd’hui, la lutte contre l’érosion côtière à Juno Beach n’est pas très différente de celle menée par les forces alliées il y a 80 ans sur cette même plage. Selon la directrice, « en 1944, les soldats qui sont venus ici luttaient pour la paix et la liberté et contre les dictateurs. Quelle est la principale menace pour la démocratie et la paix dans le monde aujourd’hui, si ce n’est le réchauffement climatique ? »
Source  : CBC via Yahoo Actualités.

Photo: C. Grandpey

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On February 20th, 2023, I released a post alerting to coastal erosion on D-Day beaches in French Normandy. With the 80th anniversary of the landing, numerous articles can be read in the international press alerting again to one consequence of global warming.

The hallowed beaches of the D-Day invasion on June 6th, 1944, are one of the main attractions for the thousands who are making the pilgrimage to the coast of northern France to celebrate the 80th anniversary of its liberation from the Nazis. Nearly 150,000 Allied troops landed or parachuted into the invasion area that day, including more 14,000 Canadians. Of those Canadians, 381 were killed, 584 were wounded, and 131 were captured. We should never forget this.

Those who wish to pay their respects to the sacrifices made along that coastline in 1944 are doing so on borrowed time. As a result of coastal erosion, some of the beaches of D-Day are disappearing.

Two-thirds of the coast is already eroding, according to a 2023 report from the Normandy Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), which is composed of regional specialists and scientists. The report, which explores the local consequences of global warming, also mentions flooding concerns. It references a 2020 study by the national statistics bureau of France (INSEE), which reveals more than 122,000 residents and 54,000 jobs are « threatened by this marine flooding hazard. »

There’s also concern about the future of the monuments, museums, and memorabilia that adorn the beaches where the allies landed during the Second World War in 1944. The Normandy tourism office lists 124 places of remembrance across the region, the majority of which are near the coast.

Some possible solutions to the erosion include reinforcing the beaches, relocating museums and monuments away from the coast, and for those residents whose well-being is at risk, moving away altogether. The mayor of Sainte-Marie-du-Mont, the small community crowned by Utah Beach, says efforts are being made to bolster the beach. They include keeping tourists off the dunes and planting d’oyats to stabilize the sand dunes.

As I put it in the February 2023 post, the Utah Beach Landing Museum is secure for now. But one of its American sister sites, the Pointe du Hoc Ranger Monument, is perched upon a crumbling cliff face that has suffered numerous landslides as a result of natural erosion. The most recent landslide in November 2023 forced the closure of one of the U.S. site’s bunkers.

A further 40 kilometres along the coast, at Juno Beach, the site of the Canadian landing, the threat is not as imminent because the dune is gaining on the sea. However, the director of the Juno Beach Centre says it’s only a matter of time before the centre and its monuments are flooded. « It is not a question of if the Juno Beach Centre and all its monuments will be flooded, but when. » Today, the fight agains coastal erosion in Juno Beach is not too dissimilar from the one taken up by the Allied forces 80 years earlier on the very same beach. She added : « In 1944, the soldiers who came herewere fighting for peace and freedom and against dictators. What is the main threat to democracy and peace in the world today if not climate change? »

Source : CBC via Yahoo News.

Températures trop chaudes en France ; montée des eaux, érosion et sécheresse en Espagne

Le samedi 6 avril 2024 a été la journée la plus chaude jamais observée en France avant un 15 avril, Elle fait suite à 26 mois de suite au-dessus des normales saisonnières dont le seuil a pourtant été relevé le 28 juin 2022. Plusieurs records de chaleur pour la période ont été battus dans plusieurs régions de France. Par exemple, il a fait 32,7°C à Orthez et 32°C à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, ou encore 21,8°C au Markstein, à 1 184 mètres d’altitude dans les Vosges.

Certes, des températures chaudes début avril sont agréables et la population est contente, mais c’est aussi sacrément inquiétant.

 

Comme je l’ai répété à maintes reprises, la hausse globale des températures entraîne aussi celle du niveau des océans. En France 500 communes menacées par la montées des eaux et l’érosion côtière viennent d’être recensées par les autorités. Certaines vont devenir rapidement inhabitables.

Le constat est le même en Espagne où des plages et des promenades sont avalées par la montée des eaux en Catalogne. Les autorités tentent de reconstituer les plages endommagées, sans grande conviction car tout le monde sait que la mer aura le dernier mot.

À dix kilomètres au nord de Barcelone, la plage de Montgat a disparu. D’immenses vagues ont emporté tout le sable. Des barrières de chantier ont été installées à la hâte pour empêcher les passants de s’approcher. La population ne peut que constater les dégâts.

Sur la Costa Brava, des promenades entières ont été englouties par les vagues. À Barcelone, la plage a perdu la moitié de sa surface alors que nous sommes au début de la saison touristique. Dans les prochaines semaines, des camions apporteront du sable pour essayer d’effacer cette perte, mais la solution ne sera que temporaire ; c’est comme mettre un pansement sur une jambe de bois.

A cela s’ajoute la sécheresse qui pourrait empêcher les hôtels de remplir leurs piscines cet été, sans parler du risque de coupures d’eau au robinet pour la population dans son ensemble.

Les climatologues espagnols expliquent que d’ici 15 ans, près de la moitié des plages catalanes ne seront plus suffisamment grandes pour accueillir du public. Le niveau de l’eau monte de 4 millimètres par an, dans le monde et en Catalogne aussi. C’est inquiétant quand on sait que 60% du littoral catalan est construit. Comme en France, des logements en bord de mer seront bientôt inhabitables…

 

Plage endommagée au nord de Barcelone (Crédit photo : Henri de Laguerie / Radio France)

Source : France Info.

Réchauffement climatique : la fin des hôtels « pieds dans l’eau » ?

En passant à une centaine de kilomètres au nord de l’île, le cyclone tropical Intense Freddy a épargné La Réunion où seules quelques grosses déferlantes ont frappé le littoral du nord. L’île Maurice voisine a été davantage impactée avec une forte houle et des vagues qui ont atterri dans les parasols des hôtels « pieds dans l’eau ». Aujourd’hui, avec le réchauffement climatique et la hausse du niveau des océans – qui n’en est qu’à ses débuts – cette dernière expression pose problème. De nombreuses zones littorales en métropole et à l’outre-mer vont devoir prendre rapidement des mesures si elles ne veulent pas être inondées. Les conséquences du cyclone Freddy à l’île Maurice illustrent la fragilité du littoral et la nécessité de réfléchir à l’avenir de ces établissements « pieds dans l’eau » si on veut préserver l’économie touristique.

La montée des eaux devient un sujet de préoccupation pour l’île Maurice où la côte est moins accidentée qu’à La Réunion. Les plages y sont plus étendues et de nombreuses infrastructures hôtelières ont les pieds dans l’eau. Ces atouts indéniables deviennent aujourd’hui le talon d’Achille de l’île.

L’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice n’a pas encore dressé le bilan des dégâts causés par le cyclone, mais plusieurs établissements ont décrit leur propre situation. En certains endroits, une partie de la plage a été endommagée par les fortes marées. Certes, la partie de plage endommagée sera remise sur pied, mais pour combien de temps ?

L’île Maurice dont l’économie dépend en grande partie du tourisme va devoir s’adapter. Les structures hôtelières seront obligées de renoncer à s’installer avec les pieds dans l’eau. Le réchauffement climatique va générer des cyclones et des dépressions potentiellement plus puissants. Les houles cycloniques passées ont déjà abîmé le littoral. Les futures déferlantes risquent d’emporter carrément les plages.

Des spécialistes des questions environnementales et géologiques de l’île Maurice ont été invités à débattre de cette question. Selon eux, « l’aménagement des zones côtières est à revoir et l’évacuation des zones actuellement habitables sur la côte deviendra un sujet important à l’avenir ».

Source : Réunion la 1ère.

Comme je l’ai écrit précédemment, ce n’est pas à la belle saison quand le soleil brille, que la mer est étale et que les coefficients de marée sont faibles que le problème est apparent. Le danger se fait jour au moment des tempêtes de grandes marées, accompagnées d’une forte houle. Ce ne sont plus seulement les pieds qui sont dans l’eau. Les enrochements disposés ici et là le long des côtes ne pèsent pas lourd face à la force des vagues. Il suffit de regarder où sont arrivés certains blockhaus datant de la Seconde Guerre Mondiale…

Photo: C. Grandpey