Réchauffement climatique : La grêle va devenir de plus en plus destructrice // Global warming: Hail will become increasingly destructive

Un article qui vient d’être diffusé sur le site Futura Sciences a attiré mon attention car je me sens particulièrement concerné. Dans la soirée du 19 juin 2022, un violent orage de grêle, avec des grêlons gros comme des balles de tennis a sérieusement endommagé la toiture de ma maison. L’événement a suivi un couloir d’environ un kilomètre de largeur. Les maisons en dehors de ce couloir ont été épargnées. Inversement, ces derniers jours, j’ai peu ressenti les vents de la tempête Benjamin, alors que des arbres ont été mis à terre à quelques kilomètres de chez moi. La plupart des climatologues s’accordent pour dire que de tels événements extrêmes vont devenir encore plus violents, même si leur fréquence n’augmentera pas forcément.

Les tempêtes de grêle représentent un risque météorologique coûteux pour les assurances. Il vient s’ajouter aux inondations, comme celles qui ont profondément affecté le nord de la France. On peut se demander ce qui se passera quand le réchauffement climatique amplifiera ces phénomènes. Une récente étude scientifique publiée en août 2024 dans Nature Climate and Atmospheric Science révèle ce paradoxe inquiétant : moins de tempêtes, mais des impacts financiers démultipliés. Les chercheurs ont utilisé des modèles météorologiques de pointe pour analyser l’évolution de ces phénomènes dans un contexte de réchauffement climatique. Ils sont arrivés à la conclusion que si les chutes de grêle deviendront moins fréquentes, les tempêtes les plus importantes gagneront en intensité et en coût économique.

Le réchauffement climatique modifie profondément la dynamique atmosphérique des orages de grêle. Selon l’étude, un seuil critique existe autour de quatre centimètres de diamètre. En dessous de cette taille, les grêlons fondent plus facilement dans l’air ambiant devenu plus chaud. En revanche, l’atmosphère plus chaude et plus humide créera des conditions favorables à la formation de grêlons exceptionnellement volumineux. Ces masses de glace resteront suspendues plus longtemps dans les courants ascendants, leur permettant de grossir considérablement. Une fois que les grêlons atteignent le diamètre critique de quatre centimètres, leur vitesse de chute devient si importante qu’ils ne fondent plus durant leur descente vers le sol.

Les conséquences financières de cette évolution inquiètent particulièrement les experts. Des tempêtes moins fréquentes mais plus destructrices généreront des pertes économiques concentrées et considérables. Les zones densément peuplées touchées par ces phénomènes exceptionnels subiront des dommages d’une ampleur inédite. Les chiffres actuels illustrent déjà cette tendance. Aux États Unis, les orages de grêle causent davantage de dégâts que les tornades et les vents violents combinés. Cette réalité économique s’intensifie depuis une décennie, créant des défis majeurs pour les compagnies d’assurance.

L’augmentation de la taille des grêlons pose aussi des défis techniques considérables aux matériaux de construction actuels qui ne sont pas prévus pour recevoir de tels blocs de glace. Les tuiles de mon domicile en savent quelque chose ! La plupart des toitures, véhicules et installations ne résistent pas aux impacts de projectiles de glace dépassant quatre centimètres de diamètre.

Cette vulnérabilité structurelle nécessite une réflexion approfondie sur l’adaptation des normes de construction et des matériaux utilisés. Les industriels devront développer des solutions plus résistantes, tandis que les assureurs repenseront leurs modèles de risque. L’enjeu dépasse la simple prévention : il s’agit de repenser entièrement notre rapport aux phénomènes météorologiques extrêmes.

Source : Futura Sciences.

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An article recently published on the Futura Sciences website caught my attention because I felt particularly concerned. On the evening of June 19, 2022, a violent hailstorm, with hailstones the size of tennis balls, seriously damaged the roof of my house. The event followed a path about a kilometer wide. Houses outside this path were spared. Conversely, in recent days, I barely felt the winds of Storm Benjamin, while trees were brought down a few kilometers from my home. Most climatologists agree that such extreme events will become even more violent, even if their frequency will not necessarily increase.
Hailstorms represent a costly meteorological risk for insurance companies. It comes on top of floods, such as those that have profoundly affected northern France. One may wonder what will happen when global warming amplifies these phenomena. A recent scientific study published in August 2024 in Nature Climate and Atmospheric Science reveals this disturbing paradox: fewer storms, but increased financial impacts. Researchers used cutting-edge weather models to analyze the evolution of these phenomena in the context of global warming. They concluded that while hailstorms will become less frequent, the largest storms will increase in intensity and economic cost.
Global warming is profoundly changing the atmospheric dynamics of hailstorms. According to the study, a critical threshold exists around four centimeters in diameter. Below this size, hailstones melt more easily in the warmer ambient air. On the other hand, the warmer and more humid atmosphere will create favorable conditions for the formation of exceptionally large hailstones. These masses of ice will remain suspended longer in updrafts, allowing them to grow considerably. Once hailstones reach the critical diameter of four centimeters, their falling speed becomes so great that they no longer melt during their descent to the ground.
The financial consequences of this development are of particular concern to experts. Less frequent but more destructive storms will generate concentrated and considerable economic losses. Densely populated areas affected by these exceptional events will suffer damage on an unprecedented scale. Current figures already illustrate this trend. In the United States, hailstorms cause more damage than tornadoes and strong winds combined. This economic reality has been intensifying for a decade, creating major challenges for insurance companies.
The increase in hailstone size also poses considerable technical challenges for current building materials that are not designed to withstand such large chunks of ice. The tiles on my house are no exception! Most roofs, vehicles, and installations cannot withstand the impacts of ice projectiles exceeding four centimeters in diameter. This structural vulnerability requires in-depth consideration of adapting construction standards and the materials used. Manufacturers will need to develop more resilient solutions, while insurers will rethink their risk models. The challenge goes beyond simple prevention: it involves completely rethinking our relationship with extreme weather events.
Source: Futura Sciences.

Réchauffement climatique : laves torrentielles de plus en plus fréquentes

Avec le réchauffement climatique, une expression est en train de devenir à la mode : lave torrentielle.

Pour le volcanophile (parfois volcanologue) qui sommeille en moi, elle évoque inévitablement les lahars, ces coulées de boue qui, au moment des fortes pluies de la mousson, remobilisent les matériaux déposés par les éruptions volcaniques. Ces lahars se produisent essentiellement dans les pays comme l’Indonésie ou les Philippines où entrent en éruption des volcans explosifs qui vomissent d’énormes panaches de cendres.

Aujourd’hui, parmi les événements extrêmes – ceux qui font dire aux habitants « Du jamais vu ! » – provoqués par le réchauffement climatique figurent des phénomènes qui ressemblent fortement aux lahars asiatiques. Déclenchés par de violents orages, des torrents de boue charrient des blocs, des arbres et toutes sortes de matériaux, et dévalent les pentes à des vitesses relativement élevées. En France, on les a baptisés « laves torrentielles ». Je trouve l’expression assez bien choisie car elle évoque tout de suite quelque chose de concret.

Les géologues nous expliquent que les laves torrentielles se forment généralement dans les lits de cours d’eau ou les ravins dont la pente est supérieure à 25%. Cependant, il est pratiquement impossible de savoir à l’avance où elles se produiront. Dans les Alpes, elles peuvent charrier jusqu’à un demi-million de mètres cubes de matériaux. Chaque année, elles causent des dégâts importants et coûteux..

Avec l’accélération du réchauffement climatique, les laves torrentielles sont de plus en plus fréquentes. Des mesures de protection de la population et des infrastructures sont donc indispensables, en particulier dans les zones déjà impactées ou considérées comme à risque. Selon les scientifiques, il existe deux solutions : les systèmes d’alerte et les ouvrages de défense architecturale. S’agissant des systèmes d’alerte, l’un d’eux reconnaît une lave torrentielle en cours grâce à des instruments installés dans le lit du cours d’eau ou sur les berges. Des cordes métalliques se rompent au passage des matériaux, tandis que des capteurs enregistrent les ondes qui se propagent dans le sol. Toutefois, ces systèmes présentent parfois des failles et demandent à être améliorés. Le problème réside souvent dans le laps de temps très bref entre le moment où le signal d’alerte est envoyé et le moment où le torrent de boue arrive dans la vallée.

La dernière lave torrentielle a été observée dans la vallée de la Maurienne le 2 juillet 2025. Un violent orage a provoqué le débordement du torrent du Charmaix et un flot de boue a envahi les rues de Modane, causant de gros dégâts matériels, mais heureusement aucune victime.

Au cours des dernières années, les violents orages en montagne ont déclenché des coulées de boue. Il suffit de mentionner celle qui, dans la nuit du 20 au 21 juin 2024, a ravagé le hameau de la Bérarde (Isère). Elle est décrite dans mes notes du 10 juillet et 12 octobre 2024.

En Suisse, plusieurs laves torrentielles ont frappé les Grisons, le Tessin et le Valais entre la mi-juin et le début du mois de juillet 2024. Mais c’est le 23 août 2017 que s’est produite l’une des laves torrentielles les plus meurtrières. Environ 3,1 millions de mètres cubes de roche se sont abattus depuis le Pizzo Cengalo dans le Val Bondasca (Grisons). L’éboulement a emporté huit randonneurs qui n’ont jamais été retrouvés. Les laves torrentielles qui ont suivi l’éboulement dans le Val Bondasca ont endommagé de nombreux bâtiments et infrastructures dans la localité de Bondo. On estime que la lave torrentielle a transporté au total environ 500 000 mètres cubes de matériaux vers Bondo où aucune perte humaine n’a été déplorée.

Effondrement au Pizzo Cengalo (source: presse suisse)

Lave torrentielle à Bondo (Source: presse suisse)

Voici un document qui explique parfaitement le déclenchement, le déroulement et les risques générés par les laves torrentielles dans nos montagnes :

https://www.savoie.gouv.fr/contenu/telechargement/26993/204436/file/10+Annexe+5.pdf

La France championne des orages de grêle en 2022 // A record number of hail storms in France in 2022

L’année 2022 a vu un nombre record d’orages de grêle en Europe avec 8 224 violents événements. C’est 2 791 de plus qu’en 2021, qui était déjà une année record.
La France arrive en tête avec 2 461 orages de grêle. C’est aussi le pays avec le plus gros impact économique et 4,8 milliards d’euros de dégâts.
Les trois jours avec le plus d’orages de grêle ont été le 4 juin avec 411 événements, le 20 juin avec 385 et le 25 mai avec 334.
C’est la France (2 461), suivie de l’Italie (993) et de l’Allemagne (583), qui a, de loin, enregistré le plus grand nombre d’orages de grêle.
Source : The Watchers.
Cette information ne me surprend pas car j’ai été moi-même victime d’un de ces événements extrêmes le 19 juin 2022 avec des grêlons gros comme des balles de tennis qui ont frappé le toit de ma maison.
Ce que l’article ne dit pas, c’est qu’il faut attendre très longtemps pour réparer les dégâts. Par exemple, comme de très nombreuses maisons ont été touchées, il faut s’armer de patience pour recevoir les tuiles pour réparer les toits. Les usines tournent à plein régime mais certaines d’entre elles ont fermé il y a quelques années et certaines tuiles doivent être importées.
De plus, avec l’accumulation d’événements extrêmes (tempêtes, ouragans, feux de forêt, etc.), il faut s’attendre à ce que les primes d’assurance bondissent dans les années à venir. Avec l’accélération actuelle du réchauffement climatique, nous ne sommes probablement pas au bout de nos surprises!

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2022 saw a record-breaking number of hailstorms in Europe with 8 224 large hail reports. That is 2 791 large hail reports more than in 2021, which was already a record-breaking year.

France had the most reports with 2 461 and was also the country with the largest economic impact of 4.8 billion euros.

The three days with the most hail reports were June 4th with 411 reports, June 20th with 385 reports, and May 25th with 334 reports.

By far the largest number of hailstorm reports was submitted for France (2 461), followed by Italy (993) and Germany (583).

Source : The Watchers.

This information comes as no surprise to me as I was the victim of one of these extreme events on June 19th, 2022 with hailstones as big as tennis balls pounding the roof of my house.

What the article does not say is that it is a very long wait to have the damage repaired. For instance, because so many houses were impacted, their owners have to be patient to receive the tiles to repair the roofs. The factories are working at full speed but some of them closed a few years ago and some tiles have to be imported.

Moreover, with the accumulation of extreme events (storms, hurricanes, wildfires, etc.) it is likely that insurance premiums will jump in the coming years. With the current acceleration of global warming, we should expect more unpleasant surprises!surprises!

La grêle en Europe en 2022 (Source : European Severe Storms Laboratory)

Les panneaux photovoltaïques ont été mis à rude épreuve

Tourisme : attention! la Vallée de la Mort est quasiment inaccessible! Death Vanlley National Park almost inaccessible !

Aussi surprenant que cela puisse paraître, la plupart des routes à l’intérieur du parc national de la Vallée de la Mort sont désormais fermées suite aux conditions météorologiques extrêmes qui ont provoqué des inondations soudaines ces derniers jours. Les fermetures comprennent des portions de la Highway 190, dela North Highway, de Lower Wildrose Road, de Dantes View, de Badwater Road et du 20 Mule Team Canyon. Le National Park Service (NPS) ajoute que toutes les routes non goudronnées sont impraticables.
En plus des fermetures, le NPS a également émis une alerte « météo extrême » pour le risque d’orages, avec recommandation de ne pas conduire sur des routes submergées ou couvertes de débris.
Le Parc a partagé une image sur sa page Facebook, montrant un véhicule qui a été emporté sur la Highway 190 à l’ouest de Stovepipe Wells où il est à moitié enfoui dans les débris.
Personne ne sait quand les routes seront rouvertes.
La région est depuis longtemps sujette aux intempéries. En 2015, un orage au mois d’octobre a fait tomber en cinq heures autant de pluie que pendant toute une année. Cela a provoqué la plus grande inondation de Scotty’s Castle depuis sa construction dans les années 1920. Le site et Bonnie Claire Road (Highway 267) sont restés fermés depuis cet événement et ne devraient pas rouvrir avant avril 2023.
Source : National Park Service.

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Surprising as it might seem, most of Death Valley National Park’s roads are now closed after extreme weather caused flash flooding in recent days. The closures include sections of Highway 190, North Highway, Lower Wildrose Road, Dantes View, Badwater Road, and 20 Mule Team Canyon. The National Park Service adds that all « unpaved roads are impassable. »

In addition to the closures, the NPS has also currently issued an « extreme weather » alert for the current « stormy » conditions, with the warning not to drive through any deep water or debris-covered roads.

The park has shared an image on its Facebook page of a vehicle swept off Highway 190 west of Stovepipe Wells that appears to be partially sunken into the debris.

There is no estimate on when the closed roads will be reopen.

The area has long been prone to severe weather, as a record-breaking October 2015 thunderstorm brought a typical year’s worth of rain in five hours, causing the largest flooding to the park’s Scotty’s Castle since it was built in the 1920s. Both the castle and Bonnie Claire Road (Highway 267) have remained closed since and are not expected to reopen before April 2023.

Source: National Park Service.

Bienvenue dans la Vallée de la Mort….quand il fait beau! (Photos: C. Grandpey)