La tornade qui a frappé Pontarion (Creuse) le jeudi 9 mars 2023 reste un phénomène exceptionnel, surtout en saison hivernale. De telles tornades naissent habituellement au sein d’orages très puissants. L’air chaud remonte du sol en forme de spirale autour de l’air froid qui descend. Les deux courants s’enroulent l’un autour de l’autre, ce qui crée une force d’aspiration, aggravée par les vents. Au final, on obtient l’espèce de tuyau spectaculaire en forme d’entonnoir (le mot anglais ‘twister’ est très évocateur) que l’on a pu voir sur les images diffusées sur les réseaux sociaux.
La tornade observée à Pontarion est-elle liée au réchauffement climatique ? Selon les météorologues américains qui sont habitués à voir des tornades parfois très destructrices aux Etats Unis, lier un événement météorologique particulier au réchauffement climatique est toujours délicat. Toutefois, il est indéniable que notre planète se réchauffe et que la hausse des températures favorise le développement des orages. Les scientifiques ont constaté, par exemple, que des événements de pluie extrême se produisent plus souvent qu’auparavant, et qu’une atmosphère plus chaude, avec plus de vapeur d’eau, favorise de tels événements.
Les tornades sont différentes. Il n’y a aucune preuve réelle aujourd’hui que les tornades se produisent plus souvent aux Etats Unis. On en recense, certes, plus qu’en 1950, mais un examen plus approfondi des données montre que l’augmentation ne concerne que la catégorie avec l’intensité la plus faible, comme celle de Pontarion en France. Il n’y a pas eu d’augmentation des tornades plus puissantes. Selon une étude de l’Université du Colorado, il n’y a pas non plus de preuve que les tornades causent plus de dégâts.
Selon Météo-France, la seule certitude pour l’instant est que les tornades sont liées aux orages plus intenses. Les orages prennent l’énergie de la chaleur, et le réchauffement climatique met en jeu plus de chaleur et plus d’énergie dans les orages.
Une question identique se pose sur la fréquence et l’intensité des orages de grêle, comme ceux qui ont frappé la France en juin et juillet 2022, avec des grêlons souvent gros comme des balles de tennis ou des boules de pétanque. Les dégâts ont été considérables.
La grêle se forme par un effet de condensation. Un peu comme pour les tornades, quand les températures grimpent, l’air surchauffé monte en altitude et rencontre l’air froid. Les particules d’eau congelées montent à très haute altitude dans les nuages et s’agglutinent. Les grêlons retombent ensuite sous leur propre poids.
Il est indéniable que les orages de grêle sont devenus plus fréquents et plus violents. Cette répétition interpelle. Comme pour les tornades, peu d’études ont été menées concernant la répétition des orages de grêle. Il ne faut pas oublier que le réchauffement climatique est un phénomène relativement récent (on estime son début dans les années 1970) et nous n’avons pas assez de recul pour tirer des conclusions définitives. C’est pourquoi la question de l’augmentation de la fréquence des orages de grêle dans un contexte de réchauffement climatique n’a pas encore reçu de réponse claire pour le moment.