Nouvelles inquiétudes en Antarctique // New concerns in Antarctica

J’ai alerté à plusieurs reprises sur ce blog à propos du réchauffement de l’Océan Austral et son effet sur les plates-formes glaciaires. Il ne faudrait pas oublier que ces plates-formes servent de rempart aux glaciers situés en amont. Les plates-formes glaciaires étant à la surface de l’océan, leur fonte n’a pas d’effet sur le niveau de la mer, un peu comme un glaçon dans un verre d’eau. Par contre, si les glaciers devaient terminer leur course dans l’océan, la situation serait beaucoup plus préoccupante.

Le glacier Thwaites – également appelé Glacier de l’Apocalypse – fond plus rapidement que prévu. On sait depuis longtemps que la disparition de ce glacier, de la taille de la Floride, serait source de catastrophes dans le monde. Les scientifiques s’attendent à ce que la fonte du glacier fasse monter le niveau global de la mer jusqu’à 3 mètres. Le Thwaites fond à un rythme rapide et les scientifiques pensent maintenant que sa fonte ne peut que s’accélérer dans les années à venir.
Pour mieux prévoir l’avenir du glacier et la rapidité avec laquelle sa disparition pourrait se produire, les chercheurs ont examiné attentivement sa zone d’ancrage sur le plancher océanique, là où le glacier quitte le fond de la mer et se transforme progressivement en une plate-forme flottante. Selon les chercheurs, « le Thwaites ne tient plus qu’à un fil aujourd’hui.
On a découvert pour la première fois en 2020 que de l’eau chaude océanique pénétrait sous le glacier dans sa zone d’ancrage. L’année précédente, les chercheurs avaient observé une énorme cavité, presque de a taille de Manhattan, sous le glacier.

Aujourd’hui, les scientifiques nous transmettent une autre mauvaise nouvelle. Le ralentissement des courants océaniques profonds, causé par la fonte des glaces de l’Antarctique, arrive plus tôt que prévu. Selon une nouvelle étude publiée le 25 mai 2023 dans la revue Nature Climate Change, il se produit des décennies « en avance sur le calendrier », menaçant la vie marine et risquant d’accélérer le réchauffement climatique.

Cela fait longtemps que les scientifiques avertissent qu’une accélération de la fonte des glaces antarctiques et de la hausse des températures, entraînée par l’émission des gaz à effet de serre d’origine humaine, aura un effet significatif sur le réseau mondial des courants océaniques.

Une étude antérieure avait ainsi suggéré que la circulation des eaux dans les parties les plus profondes des océans ralentirait de 40% d’ici 2050 si les émissions de gaz à effet de serre restaient élevées. Le plus inquiétant, c’est que la nouvelle étude, basée elle en grande partie sur des données d’observations recueillies au fil des décennies, montre que ce processus a en fait déjà ralenti de 30% entre les années 1990 et 2010.

Les conséquences de cette situation pourraient être importantes. En effet, l’océan profond de l’Antarctique agit comme une « pompe » clé pour le réseau mondial des courants océaniques. Quand la circulation océanique ralentit, il reste plus de dioxyde de carbone et de chaleur dans l’atmosphère, ce qui accélère le réchauffement climatique.

Sources : médias d’information américains, France Info.

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I have alerted several times on this blog to the warming of the Southern Ocean and its effect on the ice shelves. It should not be forgotten that these platforms serve as ramparts for the glaciers located upslope. Since the ice shelves are on the surface of the ocean, their melting has no effect on sea level, much like an ice cube in a glass of water. On the other hand, if the glaciers were to end their course in the ocean, the situation would be much more worrying.
Thwaites Glacier – also called Doomsday Glacier – is melting faster than expected. We have known for a long time that the disappearance of this glacier, the size of Florida, would be a source of disasters in the world. Scientists expect the melting of the glacier to raise global sea level by up to 3 meters. The Thwaites is melting at a rapid rate and scientists now believe that its melting will very probably accelerate in the years to come.
To better predict the future of the glacier and how quickly its disappearance could occur, the researchers looked closely at its grounding zone on the ocean floor, where the glacier leaves the sea floor and gradually becomes a floating platform. According to the researchers, “the Thwaites is really holding on today by its fingernails »,
Scientists discovered for the first time in 2020 that warm ocean water was entering beneath the glacier in its grounding zone. The previous year, researchers had observed a huge cavity, almost the size of Manhattan, under the glacier.

Today, scientists bring us another bad news. The slowing of deep ocean currents, caused by the melting ice of Antarctica, is coming sooner than expected. According to a new study published on May 25th, 2023 in the journal Nature Climate Change, it is happening decades « ahead of schedule », threatening marine life and risking accelerating global warming.
Scientists have long warned that an acceleration in the melting of Antarctic ice and rising temperatures, driven by the emission of human-made greenhouse gases, will have a significant impact on the global network of oceanic currents.
An earlier study had suggested that water circulation in the deepest parts of the oceans would slow down by 40% by 2050, even if greenhouse gas emissions remained high. Worryingly, the new study, based largely on observation data collected over decades, shows that this process actually already slowed by 30% between the 1990s and 2010s.
The consequences of this situation could be significant. Indeed, the deep ocean of Antarctica acts as a key « pump » for the global network of ocean currents. When ocean circulation slows, more carbon dioxide and heat remain in the atmosphere, which accelerates global warming.
Sources: US news media, France Info.

Hausse de la température de l’océan en Antarctique Occidental (Source: BAS)

Effet de sape des eaux océaniques sur les plates-formes glaciaires

(Source: BAS)

La fonte de l’Antarctique continue // The melting of Antarctica is going on

Dans l’hémisphère nord, la glace de mer dans l’Arctique se situe à des niveaux historiquement bas. Son extension pour le mois de janvier 2023 est inférieure à celle des mois de janvier des 4 dernières années. Comme je l’ai indiqué à plusieurs reprises,, la tendance sur le long terme est à un déclin rapide dans cette région du globe.

Il n’y a pas si longtemps, on pensait que la glace de mer de l’Antarctqiue était à l’abri du réchauffement climatique et ne subirait pas les effets de la hausse des températures. C’est terminé. Les dernières années ont montré que l’Antarctique fondait lui aussi. Les dernières nouvelles ne sont pas bonnes.

Le 21 février 2023, la glace de mer de l’Antarctique a probablement atteint son extension minimale annuelle avec 1,79 million de kilomètres carrés. C’est ce que révèlent les mesures du National Snow and Ice Data Center (NSIDC). C’est un nouveau record pour la deuxième année consécutive. Le précédent record établi le 25 février 2022 était de 1,92 million de kilomètres carrés. De plus, l’extension minimale de 2023 est inférieure de 1,05 million de kilomètres carrés à la moyenne de 1981 à 2010.

La carte ci-dessous montre l’extension de la glace de mer de l’Antarctique avec la délimitation orange représentant l’extension moyenne sur la période 1981-2010. Il est bon de rappeler que la fonte de la glace de mer n’a pas d’impact perceptible sur le niveau de la mer car cette glace est déjà dans l’eau de l’océan.

S’agissant de l’impact de l’Antarctique sur la hausse du niveau des océans, il faut se tourner vers les plates-formes glaciaires. Leur amincissement et donc leur moindre résistance favorisent l’écoulement des glaciers auxquels elles servent de rempart. L’arrivée de ces glaciers dans l’océan contribue, elle, à l’élévation du niveau des océans. J’ai signalé à plusieurs reprises l’impact que pourrait avoir la fonte des glaciers Thwaites ou Pine Island. Si ces glaciers n’étaient plus retenus par les plates-formes, cela favoriserait leur avancée rapide vers l’océan Austral, d’autant plus que ces systèmes glaciaires de l’Antarctique occidental sont interconnectés.

Selon les données satellitaires, la réduction annuelle de la banquise antarctique est de 2 800 kilomètres carrés, soit une baisse de 1 % par décennie par rapport à la moyenne de 1981 à 2010.

Selon le NSIDC, cette réduction de la glace antarctique est due à plusieurs facteurs. D’une part, une oscillation antarctique positive a conduit à des vents d’ouest plus forts que la moyenne. D’autre part, les conditions météorologiques ont apporté de l’air chaud des deux côtés de la péninsule antarctique. Cela a largement contribué à la perte de glace dans la région.

L’étendue de la glace de mer de l’Antarctique a été très variable au cours des dernières années et les scientifiques disent qu’il faudra davantage de recul pour affirmer que cette tendance à la baisse est une conséquence du réchauffement climatique. Le doute ne semble toutefois guère permis. La perte de masse totale de l’Antarctique est aujourd’hui six fois plus rapide qu’il y a quarante ans. La fragilité de l’Antarctique de l’Ouest est observée depuis plusieurs années et l’Antarctique Est, réputé plus stable, semble vouloir suivre la même trajectoire.

Source : NSIDC, global-climat.

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In the northern hemisphere, sea ice in the Arctic is at historically low levels. Its extension for January 2023 is lower than that of the months of January of the last 4 years. As I have repeatedly indicated, the long-term trend is one of rapid decline in this region of the globe.
Not so long ago, Antarctica’s sea ice was thought to be immune to global warming and would not suffer the effects of rising temperatures. It’s over. The last few years have shown that Antarctica is also melting. The latest news is not good.
On February 21st, 2023, Antarctic sea ice probably reached its annual minimum extent of 1.79 million square kilometers. This was revealed by measurements from the National Snow and Ice Data Center (NSIDC). This is a new record for the second consecutive year. The previous record set on February 25th, 2022 was 1.92 million square kilometers. Additionally, the 2023 minimum extension is 1.05 million square kilometers less than the 1981-2010 average.
The map below shows the Antarctic sea ice extent with the orange boundary representing the average extent over the period 1981-2010. It is worth remembering that the melting of sea ice has no impact on sea level because this ice is already in the ocean water.
When it comes to Antarctica’s impact on sea level rise, one has to look to ice shelves. Their thinning and therefore their lower resistance promote the flow of the glaciers to which they serve as a rampart. The arrival of these glaciers in the ocean contributes to the rise in the level of the oceans. I have repeatedly pointed out the impact that the melting of the Thwaites or Pine Island glaciers could have. If these glaciers were no longer held back by the ice shelves, it would favor their rapid advance towards the Southern Ocean, especially as the West Antarctic ice systems are interconnected.
According to satellite data, the annual reduction in Antarctic sea ice is 2,800 square kilometers, a decrease of 1% per decade compared to the average from 1981 to 2010.
According to NSIDC, this reduction in Antarctic ice is due to several factors. On the one hand, a positive Antarctic Oscillation led to stronger than average westerly winds. On the other hand, the weather conditions brought warm air to both sides of the Antarctic Peninsula. This has largely contributed to the loss of ice in the region.
Antarctica’s sea ice extent has been highly variable in recent years and scientists say it will take more time to decide whether Antarctica’s declining sea ice trend is a sign of global warming. However, there is hardly room for doubt. Antarctica’s total mass loss is now six times faster than forty years ago. The fragility of West Antarctica has been observed for several years and East Antarctica, reputed to be more stable, seems to want to follow the same trajectory.
Source: NSIDC, global-climat.

 

Extension de la glace de mer antarctique le 21 février 2023. La moyenne 1981-2010 est délimitée en orange. (Source : NSIDC)

La fonte de la Péninsule Antarctique (suite) //The melting of the Antarctic Peninsula (continued)

En seulement trois jours fin janvier 2022, une masse de glace de la taille de la ville de Philadelphie s’est détachée de la plate-forme glaciaire Larsen-B sur la Péninsule Antarctique. Les satellites de la NASA ont capturé l’événement entre le 19 et le 21 janvier. Il s’est accompagné du vêlage d’icebergs du glacier Crane et de ses voisins car la glace de mer ne retenait plus leurs fronts. La conséquence est inquiétante : désormais plus vulnérables à la fonte et avec une avancée plus rapide dans l’océan, les glaciers qui bordent la péninsule antarctique vont contribuer directement à la hausse du niveau des océans.
La plate-forme glaciaire Larsen se trouve le long de la partie nord-est de la Péninsule Antarctique, dans la mer de Weddell. Elle est divisé en quatre secteurs baptisés Larsen A, B, C et D, en allant du nord au sud.
Le secteur Larsen-A a été le premier à se désintégrer en 1995, suivi de l’effondrement partiel de Larsen-B en 2002. Larsen-C a fait la Une des journaux en juillet 2017 lorsqu’un iceberg géant, baptisé A68, s’en est détaché. Étant la plus au sud, Larsen-D est considéré comme un secteur relativement stable.
La perte de 3 250 km2 de glace de la plate-forme Larsen B en 2002 a été attribuée aux eaux océaniques plus chaudes qui avaient miné la plate-forme par en dessous, et à la présence d’eau de fonte à sa surface, qui a également accéléré la perte de glace. Du fait de la perte de glace, Larsen B était beaucoup moins stable et vulnérable à un nouvel épisode de désintégration. La plate-forme s’est amincie, ce qui a permis aux glaciers du côté terrestre de progresser plus rapidement. Entre 2011 et 2022, les glaciers se sont malgré tout quelque peu stabilisés, mais la rupture de la plate-forme s’est faite en seulement trois jours fin janvier 2022.
Ce dernier effondrement de la plate-forme Larsen-B est important et inquiétant car les grands glaciers qui étaient retenus jusqu’à présent sont maintenant exposés directement à l’océan. Comme je l’ai expliqué précédemment, contrairement à la glace de mer et à la fonte d’une banquise, les glaciers contribuent à l’élévation du niveau de la mer.
Avec la hausse des températures et l’évolution des régimes climatiques, il faut s’attendre à de nouveaux événements notables et de plus en plus fréquents le long de la plate-forme glaciaire Larsen. Grâce aux images satellites en particulier, les scientifiques sont en mesure de suivre de près le comportement de chaque secteur de la plate-forme Larsen. ils peuvent analyser les effondrements, le comportement de la glace de mer et celui des icebergs géants susceptibles de menacer certaines régions.

Avec la persistance du réchauffement climatique, des questions prévalent sur la durée de stabilité du secteur Larsen-D. Sa situation plus proche du pôle Sud l’a, pour le moment, protégé des effets du changement climatique, mais jusqu’à quand?
Source : Columbia Climate School.

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In just three days in late January 2022, a mass of ice the size of Philadelphia fragmented from the Larsen-B Ice Shelf on the Antarctic Peninsula and floated away. NASA satellites captured the break-up between January 19th and 21st. The event was accompanied by the calving of icebergs from Crane Glacier and its neighbours as the sea ice no longer buttressed their fronts. The consequence is worrying : now more vulnerable to melting and acceleration into the ocean, the glaciers that line the Antarctic Peninsula could add directly to sea level.

The Larsen Ice Shelf is situated along the northeast part of the Antarctic Peninsula, in the Weddell Sea. It is divided into four regions termed Larsen A, B, C and D running north to south.

Larsen-A was the first to disintegrate in 1995, followed by the abrupt partial collapse of Larsen-B in 2002. Larsen-C became popular in July 2017 when a giant iceberg, named A68, calved from it. Being furthest south, the only portion to be considered relatively stable is Larsen-D.

The loss of 3,250 square kilometers of ice from the Larsen B ice shelf in 2002 has been blamed on warmer ocean waters that melted it from below, and on the presence of meltwater on its surface, which also accelerated the loss of ice.

With only a remnant portion left behind following the collapse, this section was much less stable and vulnerable to further disintegration. It grew thinner, which allowed glaciers on the landward side to flow faster. Between 2011 and 2022, the glaciers were somewhat stabilized, but this large expanse shattered within three days in January 2022.

The recent break-up of ice in the Larsen-B ice shelf is important because the large glaciers that were buttressed by the ice are now exposed to the sea. Unlike sea ice and melt from an ice shelf, glaciers add directly to sea level.

With warming temperatures and changing climatic patterns, notable events along the Larsen ice shelf are predicted to occur more frequently. Scientists are able to track each section of the Larsen Ice Shelf closely, documenting ice shelf collapse, growth of sea ice and the long survival of giant icebergs which threaten distant areas. As warming continues, questions prevail over how long the Larsen-D portion will remain stable. Its location closer to the South Pole has protected it from the impacts of climate change, so far.

Source : Columbia Climate School.

Les plates-formes glaciaires le long de la Péninsule Antarctique (Source : Wikipedia)

Réchauffement climatique et plates-formes glaciaires en Antarctique // Global warming and ice-shelves in Antarctica

En mars 2002, la plate-forme glaciaire Larsen B – une surface de 3 200 kilomètres carrés de glace flottante à proximité de la pointe de la Péninsule Antarctique – s’est effondrée avant de dériver dans la mer. Dans les semaines qui ont précédé cet événement, les satellites avaient repéré de nombreux lacs de fonte à la surface de la plate-forme en raison des températures chaudes dans la région au cours de l’été austral. Ensuite, en seulement trois jours, à partir du 2 mars, c’est presque toute la plate-forme qui s’est fracturée et est partie dans la mer de Weddell.
Aujourd’hui, près de 20 ans après cet événement, on observe une nouvelle désintégration de plate-forme glaciaire dans cette partie du monde. Une fois qu’une plate-forme glaciaire s’effondre et disparaît, elle ne se régénère pas et continue de s’effondrer. Contrairement à la glace de mer, qui fond et regèle chaque année, une plate-forme glaciaire se forme lorsque la partie avant d’un glacier avance à la surface de l’océan et devient une extension de la glace terrestre. Des icebergs se détachent de temps en temps des bordures des plates-formes glaciaires sous l’action des courants océaniques ou lors de collisions avec la glace de mer. La glace se reconstitue ensuite à partir de la poussée du glacier sur la terre ferme, mais il faut des décennies ou plus pour qu’une immense plate-forme glaciaire se régénère.
C’est ainsi qu’à partir de 2011, une nouvelle bande de glace de mer s’est mise en place dans la baie de Larsen B (Larsen B Embayment). Ce n’était certes pas l’épaisse glace qui était là une décennie auparavant, mais c’était la première fois depuis l’effondrement de la plate-forme au début de l’année 2002 que l’on voyait la baie de Larsen B retrouver sa glace qui est restée pendant plusieurs étés australs. Année après année, cette nouvelle glace s’est maintenue dans la baie. Espionnée par des satellites en orbite, elle a même repris la forme (sinon l’épaisseur) de la plate-forme d’origine.

Cependant, tout au long du mois de décembre 2021 et de la première moitié de janvier 2022, les satellites ont enregistré une répétition du processus observé en 2002. De nombreux lacs de fonte sont apparus à la surface de la glace. Ensuite, en quelques jours, la glace s’est désintégrée et est partie à la dérive dans l’océan
Le 11 janvier 2022, le National Snow and Ice Data Center (NSIDC) a expliqué que les lacs de fonte résultaient d’une série de vents de Foehn qui avaient parcouru la Péninsule Antarctique depuis le mois de décembre. Ces vents de Foehn, qui véhiculent de l’air chaud, ont eu un fort impact sur la saison de fonte à travers la Péninsule. Ainsi, fin décembre 2021, la fonte de la glace était trois fois supérieure à la moyenne pour la même période de 1990 à 2020.
La désintégration de la nouvelle glace qui s’était formée dans la baie de Larsen B n’aura pas d’impact direct sur l’élévation du niveau de la mer. De la même façon, un nouvel iceberg, ou même l’effondrement d’une banquise, ne contribue pas à cet aspect particulier du changement climatique. C’est comme un glaçon qui fond dans un verre d’eau.
Ce dernier événement de fonte dans la baie de Larsen B est toutefois préoccupant. Selon la NASA, il est maintenant probable que la glace qui vient de disparaître ne retiendra plus les glaciers en amont de la baie de Larsen B et que ces glaciers terrestres ne tarderont pas à perdre une glace qui fera s’élever le niveau de la mer.
Il convient de rappeler que la plate-forme glaciaire Larsen est une étendue de glace épaisse le long du littoral oriental de la Péninsule Antarctique. Après avoir été complètement cartographiée, elle a été divisée en quatre sections: Larsen A, B, C et D. Larsen A est la plus septentrionale. Elle s’est effondrée en janvier 1995. Larsen B a tenu bon jusqu’en 2002, avant de se désintégrer. Larsen C a fait la une des journaux en 2017 lorsque l’iceberg A68 s’est détaché de son front en juillet de la même année. Poussé par les courants, le plus grand iceberg du monde à l’époque a fini par dériver en mer jusqu’à l’île de Géorgie du Sud où il s’est brisé en mille morceaux à la fin de l’année 2020. Aujourd’hui, ce qu’il reste de Larsen C et tout Larsen D restent intacts.
Source : The Weather Network.

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In March 2002, the Larsen B ice shelf — 3,200 square kilometres of floating glacial ice attached near the tip of the Antarctic Peninsula — broke apart and collapsed into the sea. In the weeks leading up to this event, satellites had spotted numerous melt ponds on the ice shelf’s surface due to warm summer temperatures over the region. Then, in just three days, starting on March 2nd, nearly the entire ice shelf fractured and surged out into the Weddell Sea.

Now, close to 20 years after that event, there was a second collapse of the ice in that part of the world. Once an ice shelf collapses, it never regenerates and keeps collapsing. Unlike sea ice, which melts and refreezes each year, an ice shelf forms when the leading edge of a glacier pushes out over water, becoming a direct extension of the land ice. Icebergs break off the edges of ice shelves from time to time simply due to the stresses of ocean currents and sea ice collisions. The sheet ice is replenished from the glacier on land, though. So it would take decades or longer for an immense ice shelf to regenerate, even without the continued stresses of global warming.

However, starting in 2011, a swath of sea ice set up in the Larsen B embayment. This was not the thick glacial ice that was there a decade before, but it was the first time since the early 2002 shelf collapse that the Larsen B embayment was seen to freeze up and stay frozen through multiple austral summers.

Year after year, this new ice persisted in the embayment. As captured by orbiting satellites, it even took on the shape (if not the thickness) of the original ice shelf. However, throughout December 2021 and the first half of January 2022, satellites recorded a repeat of the same pattern that occurred in 2002. Numerous blue melt ponds were spotted on the surface of the ice. Then, in a matter of days, the ice disintegrated and drifted away.

On January 11th, 2022, the National Snow and Ice Data Center (NSIDC) noted that the extensive melt water ponds resulted from a series of wind storms accompanied by Foehn winds that crossed the Peninsula since December. Each of these wind storms, with thee warm air brought by the Foehn winds, had a strong impact on the melt season across the Peninsula. For example, in late December, the amount of melting detected was roughly three times greater than the average for that same period from 1990 to 2020.

The disintegration of the new ice that had formed in the Larsen B embayment will not directly impact sea level rise. This is for the same reason a new iceberg, or even the collapse of an ice shelf, does not contribute much to this particular aspect of climate change. It is like an ice cube melting in a glass of water.

There is an indirect concern stemming from this event, though. According to NASA Earth Observatory, this summer’s breakup of the sea ice in the embayment is important because it is now likely that the backstress will be reduced on all glaciers in the Larsen B Embayment and that additional inland ice losses will be coming soon.

It is worth reminding that the Larsen ice shelf is an expanse of thick glacial ice along the eastern shoreline of the Antarctic Peninsula. After it was completely mapped out, it was divided into four different sections — Larsen A, B, C, and D. Larsen A was the northernmost of these ice shelves. It collapsed in January of 1995. Larsen B held on until 2002, before it disintegrated. Larsen C made headlines in 2017 when iceberg A68 broke away from its front in July of that year. The largest iceberg in the world at the time, A68 ended up floating out to sea and got as far as South Georgia Island by late 2020. There, it shattered into numerous pieces. So far, the rest of Larsen C and all of Larsen D currently remain intact.

Source: The Weather Network.

Images satellites montrant le processus de désintégration de la plate-forme Larsen B en janvier 2022. (Source: NASA)

Gros plan sur les plates-formes Larsen A et B avec, en encart, un aperçu des 4 plate-formes de la Péninsule Antarctique (Source: NASA)