Mauvaise humeur

À l’attention ce ceux qui ne l’auraient pas encore compris, voici deux graphiques qui montrent les conséquences de la hausse des concentrations de CO2 dans l’atmosphère sur les températures de notre planète.

On se rend parfaitement compte de l’accélération des canicules en France et il en va, malheureusement de même dans les autres pays où des records de chaleur ne cessent d’être battus. Les concentrations de CO2 battent, elles aussi des records. Avec près de 425 ppm, elles n’ont jamais été aussi élevées et rien ne semble devoir arrêter cette progression. En extrapolant – si rien n’est fait pour freiner la tendance – on se retrouvera avec 437 ppm en 2030 et 610 ppm en 2100, une situation totalement ingérable à la fin de ce siècle !

Ce ne sont sûrement pas les pays producteurs de pétrole qui freineront cette hausse. Les énergies fossiles sont pourtant au cœur du problème. On a vu la position de l’OPEP à propos de la pollution de notre planète par le plastique. Aucun pays producteur, pas plus les États Unis que la Chine ou la Russie, n’a intérêt à baisser sa production. Le pétrole fait rentrer trop d’argent. La partie est donc perdue de ce côté-là.

Nos dirigeants politiques ? Ils sont bien trop préoccupés par leurs intérêts personnels (financiers surtout) pour s’intéresser à ceux de leurs concitoyens ! Cela fait des décennies qu’ils jouent à la patate chaude et refilent plus ou moins élégamment le problème du réchauffement climatique à leurs successeurs. Il ne faudra donc pas compter sur eux pour trouver des solutions. Comme l’a dit Nicolas Hulot en claquant la porte du gouvernement : « De toute façon, tout le monde s’en fiche. »

Au final, c’est la Terre qui aura le dernier mot et la solution définitive : elle s’autodétruira. Approchant de la fin du temps de vie qui m’a été accordé, je ne verrai pas ce triste moment et je souhaite bien du plaisir aux prochaines générations qui vont devoir trouver des solutions, non pas pour vivre, mais pour survivre. Avec les événements extrêmes à la répétition de plus en plus rapide, les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas sortis de l’auberge.

On va, bien sûr, dire que je suis un grand pessimiste. Je suis avant tout réaliste. J’ai eu la chance de parcourir des terres arctiques ces dernières années – oui, je sais, j’ai pris l’avion et contribué à polluer la planète – et ce que j’y ai vu, ainsi que dans les Alpes, a profondément modifié mon approche de notre monde… Les volcans n’ont plus la priorité.

Mes alertes se perdent probablement dans l’océan de j’menfoutisme qui caractérise notre société actuelle, mais en tant que simple citoyen, je n’aurai fait que mon devoir.

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Les images de la NASA et mes photos prises sur le terrain en 2009 et 2013 montrent le recul incroyable du glacier Columbia en Alaska. Au train où vont les choses, il ne sera bientôt plus en mesure de vêler dans la baie du Prince William.

Réchauffement climatique : probabilité d’un scénario à +4°C

Contrairement à certains, j’étais d’accord avec les messages d’alerte que lançait Nicolas Hulot dans les émissions Ushuaia Nature, même si on pouvait critiquer le bilan carbone de telles expéditions. Mais tout le monde le sait, on n’a rien sans rien. Juste avant sa démission du poste de ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot a fait une déclaration très forte à l’Assemblée nationale en réclamant un « sursaut d’indignation » pour défendre la faune et la flore de la planète, et de conclure avec ces mots : « Tout le monde s’en fiche ».

Aujourd’hui, le poste de ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires est occupé par Christophe Béchu qui me donne l’impression d’avoir compris, lui aussi, l’urgence climatique. Lors d’une conférence organisée par France Stratégie et intitulée « Adaptation au changement climatique dans les territoires : comment avancer ? » , il a demandé de « se préparer au pire ». Et d’ajouter : « On est déjà à 1,7°C d’augmentation des températures en France et les experts du GIEC nous disent qu’on n’est pas dans la bonne trajectoire […] Se préparer à ça, ce n’est pas le souhaiter, c’est au contraire sortir du déni, ».

Le ministre défend la prise en compte de deux scénarios. L’un retient une hausse des températures de 2 °C en 2100 par rapport aux niveaux préindustriels, scénario qui correspond à l’accord de Paris ; l’autre prévoit une hausse de 4 °C. Des scientifiques de Météo France et du CNRS vont dans ce sens et ont fait savoir, en octobre, que le réchauffement climatique s’annonce pire que prévu, et pourrait conduire à une hausse de la température moyenne en France de 3,8 °C en 2100. Selon Christophe Béchu, ce dernier scénario nécessite que l’on « modélise cette trajectoire ». Il a ensuite déclaré : « À quatre degrés, les deux tiers des stations de ski manqueront de neige dans les Alpes. On aura cinq fois plus de sécheresse et des jours de canicule beaucoup plus intenses. »

Reste à savoir quelles décisions et quelles mesures feront suite aux propos du ministre. Ce serait une très grave erreur de les laisser lettre morte. Les événements extrêmes se multiplient. Nous sommes à la veille d’une sécheresse dévastatrice qui risque de s’accentuer avec le retour d’El Niño dans le Pacifique. L’été 2022 nous a donné un aperçu de ce qui nous attend. Il est urgent d’agir, faute de quoi notre société sera confrontée à de graves problèmes.

Cette action ne doit pas se limiter à la France ; c’est une affaire planétaire. C’est le rôle des COP de prendre les décisions qui s’imposent. Or, jusqu’à présent, ces Conferences of the Parties se sont soldées par des échecs lamentables et aucune mesure ou décision digne de ce nom n’a été prise, avec à la clé un bilan carbone désastreux !

Comme les précédentes, la COP 27 a été un fiasco climatique. Le texte final n’a pas marqué d’avancées significatives, même s’il a souligné pour la première fois la nécessité d’accélérer le développement des énergies renouvelables. Les glaciers et la banquise remercient les participants.

Eté 2018 : Encore très chaud…

L’été 2018 n’est pas terminé – il prend fin le 23 septembre – mais les journalistes de France Info, probablement motivés par la démission de Nicolas Hulot, commençaient déjà à faire des pronostics en ce matin du 29 août 2018. C’est parfaitement ridicule, car les organismes officiels mandatés pour effectuer un tel classement ne disposent pas des données nécessaires. Pour le moment, on ne connaît que de celles de juillet 2018. Selon la NASA, au niveau de la planète, ce mois a été le troisième plus chaud des annales. Les mois de juillet 2016 et 2017 occupent les deux premières places.

Même si juillet 2018 n’a pas atteint un niveau inédit à la surface de la Terre, des records locaux de chaleur sont tombés, en particulier dans l’hémisphère nord, au-delà des régions tropicales. Il est bon de rappeler que 90% de la population mondiale vit dans l’hémisphère nord.

Juillet 2018 a été le mois de juillet le plus chaud des archives entre le 25ème et le 70ème degré de latitude nord, devant 2012 et 2016. Les annales remontent à 1948 mais, depuis 2010, on ne trouve aucun mois de juillet en dehors du top 10.

En France, juillet 2018 s’est classé au 3ème rang des mois de juillet les plus chauds derrière juillet 2006 et juillet 1983, d’après Météo France dont les archives remontent à 1900. Lille a enregistré sa température la plus élevée depuis le début des mesures avec 37,6°C le 27 juillet dernier.

L’été 2018 est en passe d’être le 2ème plus chaud des annales au niveau national.

Pour terminer cette analyse, il faut noter que nous ne sommes pas sous l’influence d’El Niño qui devrait reprendre du poil de la bête en 2019 et donc provoquer de nouveaux records.

Sources : NASA, Météo France.

Cleveland (Iles Aléoutiennes – Alaska // Aleutian Islands – Alaska)

Comme cela arrive de temps en temps, le Cleveland, volcan des Iles Aléoutiennes, a connu un épisode éruptif mineur dans la matinée du 2 mars 2018, avec un petit nuage de cendres qui est monté jusqu’à environ 5 km dans l’atmosphère.
L’AVO n’a pas diffusé d’alerte pour l’aviation, mais le niveau d’alerte a été relevé de Jaune à Orange.
Les éruptions du Cleveland produisent généralement des nuages de cendre relativement  modestes qui se dissipent en quelques heures. Cependant, des émissions de cendre plus significatives sont également possibles.
La dernière éruption a été observée en décembre 2017.
Source: AVO.
Le Cleveland a été escaladé par Nicolas Hulot en 2003 mais il n’a pas pu atteindre le sommet car le temps commençait à se dégrader. L’émission en question s’intitule « La dernière Frontière – Alaska » et montre de superbes images de l’Etat et des Aléoutiennes. Vous pourrez la regarder aujourd’hui sur la chaîne Ushuaia TV à 13h25 et le 19 mars à 9h20.

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As this happens from time to time, Cleveland Volcano in the Aleutian Islands went through a minor eruption on March 2nd 2018 in the morning and sent a small ash cloud about 5 km into the atmosphere.

There were no aviation warning associated with the eruption, but AVO raised the alert level from Yellow to Orange.

Explosions from Cleveland typically produce relatively small volcanic ash clouds that dissipate within hours. However, bigger ash emissions are possible.

The volcano last erupted in December 2017.

Source: AVO.

Cleveland was climbed by Nicolas Hulot in 2003 but he could not reach the summit because the weather was starting to change. The programme is entitled “La dernière Frontière – Alaska” and shows great images of the State and the Aleutians. You can watch it today on Ushuaia TV at 13:25 and on March 19th at 9:20.

Source: Alaska Volcano Observatory