Selon James Hansen, ancien scientifique de la NASA connu pour avoir alerté le monde sur les dangers du réchauffement climatique dans les années 1980, le seuil de 1,5°C, censé empêcher la Terre de sombrer dans une nouvelle ère de surchauffe, sera franchi dès 2024. Le scientifique a averti que le réchauffement climatique, causé par la combustion de combustibles fossiles et amplifié par le phénomène El Niño, fera monter les températures jusqu’à 1,7 °C au-dessus des niveaux préindustriels d’ici mai 2024.
Cette température élevée, mesurée sur la période de 12 mois jusqu’en mai, ne réduira pas à néant, à elle seule, l’engagement pris par les gouvernements de la planète de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’époque préindustrielle. Comme je l’ai écrit précédemment, le seuil de 1,5°C ne sera considéré comme dépassé que si une série de plusieurs années excède cette limite. Cet événement est susceptible de se produire au cours des années 2030.
Même après le déclin d’El Niño, prévu vers avril 2024, les années suivantes resteront en moyenne autour de la limite de 1,5°C. Le réchauffement de la planète dû aux émissions de gaz à effet de serre est renforcé par la fonte des glaces qui rend la surface de la Terre plus sombre et donc en mesure d’absorber encore plus de lumière solaire.
Dans un bulletin publié avec deux autres climatologues, James Hansen déclare que « le plafond de réchauffement climatique de 1,5°C a été dépassé parce que l’important déséquilibre énergétique planétaire garantit que la température mondiale continue de monter ». Hansen a défendu une vision contestée par d’autres climatologues, selon laquelle le réchauffement climatique s’accélère en raison d’un écart grandissant entre la quantité d’énergie absorbée par la Terre en provenance du soleil et la quantité renvoyée dans l’espace.
James Hansen a déclaré que « le fait d’avoir atteint le seuil de 1,5°C est une étape importante car cela montre que « les propos tenus par les Nations Unies, avec l’assentiment du GIEC, ne sont qu’un tas de balivernes ». J’ai personnellement exprimé des doutes similaires sur les déclarations du GIEC dans plusieurs articles de ce blog. Le climatologue a ajouté : « Nous n’allons pas vers un monde à 1,5°C, nous le traverserons brièvement en 2024. Nous traverserons un monde à 2°C dans les années 2030 sauf si nous prenons des mesures efficaces pour rétablir l’équilibre énergétique de la planète.»
Il ne faut pas oublier que 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée. Les gouvernements réunis lors de la COP 28 à Dubaï en décembre 2023 ont réaffirmé l’engagement pris à Paris en 2015 de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C, même si les scientifiques ont averti que le monde était très loin d’atteindre cet objectif. Les émissions de carbone provenant des combustibles fossiles ont atteint un nouveau record l’année dernière. Les participants à la COP 28 n’ont pas réussi à prendre des mesures contraignantes pour stopper l’augmentation des gaz nocifs dans l’atmosphère.
Si l’objectif de 1,5°C est dépassé, les chercheurs affirment que les impacts du réchauffement climatique s’aggraveront en termes de vagues de chaleur, de sécheresses, d’inondations et d’autres calamités.
L’affirmation de James Hansen selon laquelle 2023 marquera le début d’une ère de dépassement de 1,5°C a reçu une réponse mitigée de la part d’autres scientifiques. Certains d’entre eux pensent que 2023 a été particulièrement chaude à cause d’El Niño et que les années suivantes nous permettront de savoir si l’objectif de 1,5°C est dépassé. Quelles que soient les déclarations des scientifiques, il ne fait aucun doute que la limite des 1,5°C sera probablement atteinte dans les années 2020 et non dans les années 2030 comme prévu initialement.
Les scientifiques qui disent qu’après El Niño viendra l’effet de refroidissement La Niña avec une baisse des températures devraient se rappeler que les températures ont continué à augmenter pendant l’épisode La Niña qui a précédé l’événement El Niño actuel.
Adapté d’un article paru dans The Guardian.
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According to James Hansen, the former NASA scientist credited for alerting the world to the dangers of climate change in the 1980s, the threshold to prevent the Earth from spiraling into a new superheated era will be passed during 2024. The scientist warned that global heating caused by the burning of fossil fuels, amplified by the El Niño climatic event, will by May 2024 push temperatures to as much as 1.7°C above preindustrial levels.
This temperature high, measured over the 12-month period to May, will not by itself break the commitment made by the world’s governments to limit global heating to 1.5°C above the time before the dominance of coal, oil and gas. As I put it before, the 1.5°C ceiling cannot be considered breached until a string of several years exceed this limit, with this moment considered most likely to happen at some point in the 2030s.
However, even after the waning of El Niño, foresast around April 2024, the span of subsequent years will still average at the 1.5°C limit. The heating of the world from greenhouse gas emissions is being reinforced by the melting of the planet’s ice which is making the surface darker and therefore absorbing even more sunlight.
In a bulletin issued with two other climate researchers, James Hansen states that “the 1.5°C global warming ceiling has been passed because the large planetary energy imbalance assures that global temperature is heading still higher”. Hansen has promoted a view, disputed by some other climate scientists, that the rate of global heating is accelerating due to a widening gap between the amount of energy being absorbed by the Earth from the sun and the amount returning to space.
James Hansen has declared that “passing through the 1.5°C world is a significant milestone because it shows that the story being told by the United Nations, with the acquiescence of its scientific advisory body, the IPCC, is a load of bullshit.” I personnaly expressed similar doubts in several posts on this blog. The climate scientists has added : “We are not moving into a 1.5° C world, we are briefly passing through it in 2024. We will pass through the 2°C world in the 2030s unless we take purposeful actions to affect the planet’s energy balance.”
One should keep in mind that 2023 was the hottest year ever recorded. Governments meeting at COP 28 in Dubai in December 2023 reaffirmed the previous commitment, made in Paris in 2015, to strive to restrain the global temperature rise to 1.5°C, although scientists have warned the world is well off track to reach this target. Carbon emissions from fossil fuels hit another record high last year. The participants in COP 28 failed to take binding measures to stop the increase of noxious gases in the atmosphere.
With the 1.5°C target deing exceed, researchers say there will be worsening impacts in terms of heatwaves, droughts, flooding and other calamities.
James Hansen’s assertion that 2023 will herald the start of an escalating 1.5°C era has received a cautious response from other scientists. Some of them think 2023 was an unusually warm one just because of El Niño and that following years will let us know whether the 1.5°C target has vanished. Whatever the scientists declarations, there is little doubt that the 1.5°C limit will probably be hit in the 2020s and not the 2030s as originally predicted.
The scientists who say that after El Niéno will arrive the cooling effect of La Niña with a drop of temperatures should remember that temperatures kept increasing during the La Niña episode that prededed the current El Niño event.
Adapted from an article in The Guardian.

Hausse des températures et des concentrations de CO2 : un parallélisme infernal


