De puissants ouragans ont toujours frappé les États-Unis, en particulier la côte sud-est. La différence est qu’aujourd’hui ils sont devenus de plus en plus fréquents et destructeurs, alimentés par la température de plus en plus élevée du Golfe du Mexique. À quelques jours d’intervalle, Helene et Milton ont causé de lourdes pertes humaines et matérielles, notamment dans le Sud-Est du pays.
Hemingway est l’un de mes auteurs américains préférés. J’ai failli écrire une thèse sur son rapport à la Nature, mais j’ai finalement opté pour un travail sur la classe ouvrière anglaise pendant la Révolution Industrielle. Hemingway a écrit des Lettres lors de son séjour à Key West, au sud de la Floride, de la même manière que Mark Twain a écrit ses « Lettres d’Hawaï », avec des pages très intéressantes décrivant le lac de lave du volcan Kilauea.

La saison des ouragans 2024 avec Helene et Milton a été désastreuse, avec des centaines de victimes et des dégâts considérables causés par les inondations et les vents violents. Une catastrophe similaire s’est produite le jour de la Fête du travail (Labor Day, début septembre) 1935. Heminway a été témoin de cet événement. Dans l’une des « Lettres d’Ernest Hemingway, volume 6 (1934-1936) », on peut lire des détails sur l’ouragan qui a rasé Upper Matecumbe Key et Lower Matecumbe Key et a coûté la vie à plus de 400 personnes, dont beaucoup d’anciens combattants de la Première Guerre mondiale. Hemingway a vivement critiqué le gouvernement américain pour ne pas avoir évacué les deux Keys avant la tempête.
Hemingway avait une bonne connaissance de la météo marine et des ouragans. Pêcheur en haute mer au large de la Floride, il avait appris à observer les conditions météorologiques. Dans l’une de ses Lettres à ses amis en juin 1934, il écrit avec son humour habituel : « C’est maintenant le début de ces putains d’ouragans. J’aimerais que nous ayons beaucoup de vent d’est et de courants… et que nous ayons ensuite un beau mois de juillet et d’août sans ouragan. »
Malheureusement, contrairement à 1934, 1935 fut une année terrible en matière d’ouragans. Les 2 et 3 septembre 1935, l’un d’eux frappa les Keys de Floride. À l’époque, les ouragans n’avaient pas de nom spécifique. Celui-ci fut simplement baptisé ouragan de la Fête du Travail. Ce fut le premier ouragan de catégorie 5 enregistré aux États-Unis. Il reste comme étant le troisième événement de ce type jamais enregistré dans le bassin atlantique, avec une chute de pression atmosphérique à 892 millibars et des rafales de vent dépassant les 320 km/h. Une grande partie des dégâts fut causée par l’onde de tempête. L’Overseas Railroad, une voie ferrée qui avait été achevée en 1912 et reliait les Keys de Floride au continent, fut détruite et ne fut jamais reconstruite.
Ernest Hemingway a décrit les conséquences de l’ouragan dans l’une de ses Lettres. Si Key West, où il résidait, fut relativement épargné, ce fut une autre histoire pour l’Upper Matecumbe Key et le Lower Matecumbe Key. Hemingway a écrit : « Rien ne peut donner une idée de la destruction. Les arbres sont complètement dénudés comme si leur feuillage avait été brûlé sur une soixantaine de kilomètres et le sol ressemble au lit abandonné d’une rivière. Pas un seul bâtiment n’est debout. Plus de trente kilomètres de voies ferrées ont été emportés par les eaux et le vent. » Hemingway ajoute que la dernière fois qu’il a vu autant de morts au même endroit, c’était en Europe pendant la Première Guerre mondiale, alors qu’il était ambulancier de la Croix-Rouge.
Comme je l’ai écrit plus haut, de nombreuses victimes étaient des vétérans qui travaillaient sur le projet de construction de l’Overseas Highway. Outré par le refus du gouvernement fédéral à envoyer un train pour évacuer les ouvriers à temps, Hemingway écrit que les vétérans « ont été pratiquement assassinés ». La Lettre contient des descriptions graphiques des centaines de cadavres en train de se décomposer rapidement sous le soleil de Floride en attendant d’être transportés à Arlington, en Virginie, pour y être enterrés. Dans un article pour un magazine, Hemingway a écrit un article intitulé « Qui a tué ces hommes ? », et qui a été rebaptisé par les éditeurs « Qui a assassiné les vétérans ? » L’article critique le gouvernement fédéral pour ne pas avoir évacué les ouvriers. Sceptique à l’égard du New Deal de Franklin D. Roosevelt, Hemingway voyait dans les camps de travail ferroviaires un moyen pour Washington de se débarrasser de centaines de vétérans, dont beaucoup souffraient de stress post-traumatique causé par la Première Guerre mondiale.
La réaction passionnée d’Ernest Hemingway à la catastrophe de 1935 résonne encore aujourd’hui. Selon lui, si les tempêtes sont inévitables, les pertes à grande échelle ne le sont pas forcément. Certes, le gouvernement ne peut pas contrôler la météo, mais il peut s’acquitter de son obligation de protéger les plus vulnérables qui se trouvent sur la trajectoire de la tempête.
Source : Adapté d’un article publié dans The Conversation et relayé par Yahoo Actualités.


La maison et le bureau d’Hemingway à Key West où j’avais très envie de voir la machine à écrire « Royal » qu’il utilisait pour écrire ses oeuvres (Photos: C. Grandpey)
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Powerful hurricanes have always battered the U.S., especially the south-east coast. The difference is that today they are getting more and more frequent and destructive, fueled by the higher and higher water temperature of the Gulf of Mexico. One following the other, Helene and Milton caused heavy human and material losses, especially in South East United States.
Hemingway is one of my favorite American authors. I nearly wrote a thesis about his relationship with Nature, but finally opted for a work on the English working class during the Industrial Revolution. Hemingway wrote Letters during his stay in Key West in the same way Mark Twain wrote his « Letters from Hawaii », with very interesting pages describing the lava lake in Kilauea Volcano.
The 2024 hurricane season with Helene and Milton has been disastrous with hundreds of casualties and widespread damage from flooding and high winds. A similar catastrophe occurred on Labor Day (in early September) 1935. Heminway was a witness to this event. In one of “The Letters of Ernest Hemingway Volume 6 (1934-1936),” the author gives details about the hurricane that leveled Upper Matecumbe Key and Lower Matecumbe Key and took the lives of more than 400 people, many of them World War I veterans. He strongly criticized the U.S. government, for failing to evacuate the two Keys ahead of the storm.
Hemingway knew a lot about hurricanes. A deep-sea angler who fished the waters off Florida, he had learnt about weather patterns. In one of his Letters to friends of his in June 1934, he wrote iwith his usual humour : “Now the lousy hurricanes are starting. Wish we would get lots of east wind and current … and then have a fine July and August without hurricanes.”
Contrary to 1934, 1935 was a terrible hurricane year. On September 2nd and 3rd, 1935, a hurricane made landfall in the Florida Keys. By the times, hutrricanes had no specific names. This one was simply called the Labor Day hurricane. It was the first recorded Category 5 hurricane in the U.S.
It remains the third-most intense storm on record in the Atlantic basin, with a barometric pressure drop to 892 millibars and wind gusts exceeding 320 km per hour. Much of the damage was caused by the storm surge. The Overseas Railroad, which had been completed in 1912 and connected the Florida Keys to the mainland, was destroyed and was never rebuilt.
Ernest Hemingway described the aftermath of the hurricane in a Letter. If Key West, where Hemingway was living, was not severely hit by the hurricane, it was a different story for Upper Matecumbe Key and Lower Matecumbe Key. Hemingway wrote : “Nothing could give an idea of the destruction. The foliage is absolutely stripped as though by fire for forty miles and the land is looking like the abandoned bed of a river. Not a building of any sort is standing. Over thirty miles of railway were washed and blown away.” Hemingway added that the last time he witnessed so many dead in one place was in Europe during World War I as a Red Cross ambulance driver.
As I put it above, many of the victims were veterans, employed to work on the Overseas Highway construction project. Outraged by the federal government’s failure to send a train to evacuate the workers in time, Hemingway wrote that the veterans “were practically murdered.” The Letter contains graphic descriptions of the hundreds of dead bodies, rapidly decomposing in the Florida sun as they awaited transport to Arlington, Virginia, to be buried. In an article for a magazine, Hemingway wrote an article entitled “Who Killed These Men?,” and which was re-titled by the editors as “Who Murdered the Vets ?”, criticizing the federal government for not evacuating the workers. Skeptical of Franklin D. Roosevelt’s New Deal, Hemingway saw the railway work camps as a way for Washington to rid itself of hundreds of veterans, many of whom were experiencing post-traumatic stress disorder caused by Word War I.
Ernest Hemingway’s impassioned response to the 1935 disaster still resonates today. He said that while storms are inevitable, mass casualties do not have to be. The government can’t control the weather, but it can fulfill an obligation to protect the most vulnerable in the path of the storm.
Source : The Conversation via Yahoo News.
Devant l’ampleur de l’éruption du Cumbre Vieja et les dégâts qu’elle cause, le président du Cabildo de La Gomera a suggéré de bombarder le volcan afin de contrôler l’écoulement de la lave. Il a ensuite déclaré que son idée était absurde et que l’on avait déformé la finalité de ses propos.



Faced with the scale of the Cumbre Vieja eruption, the president of Cabildo de La Gomera proposed to bomb the volcano in order to control the flow of lava. He then declared that his idea was absurd and that the purpose of his words had been distorted.



