Le Tour de France chez Raymond Poulidor !

Cette note n’appartient ni au monde des volcans, ni à celui des glaciers, mais le cyclo qui sommeille en moi ne peut oublier les 8 et 9 juillet 2023. Ces dates sont cochées depuis longtemps sur le calendrier des amoureux de la petite reine en Limousin car le Tour de France est arrivé à Limoges hier, et repart de Saint Léonard de Noblat ce 9 juillet, en direction du mythique Puy de Dôme. .

Tous les cyclistes et cyclos qui font étape à St Léonard savent qu’ils sont en «Poulidorie» puisque Raymond Poulidor est né à Auriat, petit village creusois situé à quelques encablures de St Léonard où il a habité pendant de longues années. Ne cherchez pas sa tombe dans le cimetière ; les cendres du champion sont enfermées dans une urne dans le Jardin du Souvenir situé à proximité.

Aujourd’hui, Mathieu Van der Poel, a remplacé « Poupou » dans le cœur de nombreux Limousins. Champion d’exception, le « petit phénomène » – comme l’appelait son grand-père – est présent dans le peloton du Tour de France. Après ses brillantes victoires dans Milan-San Remo (comme Poulidor en 1961), dans Paris-Roubaix et dans le Tour de Belgique, nul doute qu’il se fera remarquer dans plusieurs étapes de la Grande Boucle…

Saint Léo, comme on l’appelle familièrement en Limousin, s’est développée autour du culte de Saint-Léonard, saint patron des prisonniers et des femmes enceintes, dont le tombeau, le verrou et les châsses reliquaires sont conservés dans la superbe collégiale qui est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998.

Pour la petite histoire, les habitants de Saint Léonard de Noblat sont surnommés les Miaulétous. Selon la tradition, ce nom viendrait de la miaula (le milan, en occitan limousin) qui aurait élu domicile dans le clocher de la collégiale

Les gourmands entreront dans une pâtisserie de Saint Léonard pour acheter des massepains, biscuits aux amandes et aux blancs d’œufs dont vous trouverez l’une des recettes en cliquant sur ce lien :

https://www.mesinspirationsculinaires.com/article-recette-massepains-de-saint-leonard-de-noblat.html

Piton de la Fournaise (Ile de la Réunion) : l’Enclos sera-t-il ouvert un jour pendant les éruptions ?

Le 21avril dernier, le Piton de la Fournaise a fait semblant d’entrer en éruption. Selon l’OVPF, c’était une affaire d’heures ou même de minutes, mais il ne s’est rien passé..A peine lancée l’alerte d’une possible éruption, l’Enclos a tout de suite été verrouillé, comme lors de chaque éruption. Une telle interdiction d’accès aux coulées de lave irrite plus d’un Réunionnais qui a l’impression qu’on lui vole son volcan.

La situation va PEUT-ETRE enfin changer. Des experts du volcan vont se réunir à Sainte-Rose ce samedi 10 juin 2023 pour tenter de rendre les éruptions du Piton de la Fournaise accessibles au public. Le symposium est intitulé « Piton de la Fournaise : gestion des flux humains en période éruptive ».

Des experts de tous les domaines sont attendus pour échanger sur le domaine du droit, de la sociologie, de la géographie, mais aussi de la géologie. Un expert islandais sera présent. Il est vrai que l’Islande est un exemple en matière d’organisation touristique d’une éruption. Nous sommes très loin de la décision systématique de la préfecture réunionnaise de fermer l’Enclos ! Lors de la dernière éruption du Fagradalsfjall en Islande en août 2022, près de 80 000 personnes se sont approchées de la lave en fusion, sans aucun incident !! Selon l’expert islandais, « le secret est d’avoir un bon sentier bien balisé avec peu d’entrées à surveiller. Chez nous, chacun peut aller sur le volcan en éruption. […] On comptabilise le nombre de personnes sur le site et on les prévient qu’il faut être un bon marcheur. Les jeunes enfants et les personnes qui ne sont pas en bonne forme physique ne sont pas autorisés à y aller. »

C’est donc, aussi, une affaire de mentalité et de discipline, un mot qu’ont adopté depuis longtemps les populations nordiques. Reste à savoir si c’est applicable en France..et son côté latin désobéissant !

Source : Réunion la 1ère.

Photo: C. Grandpey

La fausse éruption du Mont Edgecumbe (Alaska) // Mt Edgecumbe’s fake eruption (Alaska)

Voici une histoire que j’aime beaucoup. Le 1er avril est le jour de l’année où les gens adorent véhiculer de fausses nouvelles ou bien jouer des tours à leurs amis. L’histoire qui s’est déroulée à Sitka (Alaska) le 1er avril 1974 fait partie de cette vieille tradition. Elle est également liée au monde des volcans ; c’est pour cela qu’elle a sa place sur ce blog.

Au cœur de l’Archipel Alexandre, sur la côte ouest de  l’Ile Baranof, dans le sud-est de l’Alaska, Sitka fait face à l’Océan Pacifique et au majestueux Mont Edgecumbe, volcan endormi dont la silhouette se dresse à une vingtaine de kilomètres de la ville. Sitka n’est accessible que par bateau ou par hydravion

Il faisait très beau à Sitka le matin du 1er avril 1974. Le mont. Edgecumbe dressait fièrement sa masse conique de l’autre côté du Sitka Sound. Lorsque les habitants se réveillèrent ce jour-là et lorsqu’ils regardèrent le volcan, ils n’en crurent pas leurs yeux: de la fumée sortait du cratère. C’était forcément le signe qu’une éruption était sur le point de se produire!

En fait, il ne s’agissait pas d’une éruption! L’un des habitants, Oliver – dit ‘Porky’ – Bickar, connu pour être un farceur, attendait ce jour-là depuis trois ans. Il avait récupéré de vieux pneus et attendait les bonnes conditions météorologiques pour jouer à sa façon un tour à la population.

La météo de ce 1er avril 1974 était parfaite. Porky se précipita vers le téléphone dans son magasin. Après avoir contacté plusieurs compagnies d’hélicoptères, il réussit à persuader d’Earl Walker de Petersburg de participer à son entreprise. Porky avait confectionné deux élingues de corde d’environ 45 mètres de long, avec sur chacune 50 vieux pneus de voiture. Il avait également rassemblé des chiffons recouverts d’huile, un bidon de carburant, une douzaine de bombes fumigènes et tout ce qui pouvait émettre une épaisse fumée noire.

À l’arrivée de son ami à bord de l’hélicoptère, et avec l’aide de deux complices, Porky et Earl chargèrent les pneus et les autres articles dans l’hélicoptère et décolèrent en direction du mont. Edgecumbe. Une fois à destination, ils déposèrent les pneus et les bombes incendiaires dans le cratère du volcan et y mirent le feu. Avant de repartir, ils peignirent à la bombe en grosses lettres sur la neige «APRIL FOOL’S» (Poisson d’avril).

Lorsque Porky demanda à la tour de contrôle – qui avait été informée de l’événement – la permission d’atterrir à Sitka, le contrôleur de l’aviation civile déclara: «Je vais vous guider afin que vous voliez le plus bas et les plus discrètement possible. » Porky avait effectivement prévenu l’aviation civile et la police de Sitka, mais avait oublié d’informer les garde-côtes! Quand ces derniers ont vu la fumée s’échapper du cratère, ils ont immédiatement pris la direction du volcan à bord d’un hélicoptère pour se rendre compte de la situation. Une fois sur place, le pilote de l’hélicoptère s’est retrouvé face à un tas de pneus en train de se consumer et l’inscription « poisson d’avril » écrite sur la neige!

Au même moment, de nombreux habitants de Sitka appelaient les stations de radio et les services de police pour savoir ce qui se passait sur le mont Edgecumbe. La plaisanterie a été relayée par la presse du monde entier. Elle a même atteint le vice-président d’Alaska Airlines qui a demandé à la tour de contrôle de Sitka de faire en sorte que les avions au départ de la localité survolent le volcan afin que les passagers puissent assister au spectacle.

Plus de quarante ans plus tard, la fausse éruption du mont Edgecumbe continue de figurer en bonne place sur la liste des 100 meilleurs canulars du 1er avril. La légende raconte que, lorsque le mont St. Helens est entré en éruption six ans plus tard, un habitant de Sitka a écrit à Porky et lui a dit: « Cette fois, vous êtes allé trop loin! »

Source: Sitka History Museum, l’un des endroits à visiter dans la ville.

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Here is a story I like very much. April 1st, also called April Fools’ Day by the Anglo-Saxons, is a day of practical jokes, hoaxes and when people enjoy playing tricks on their friends. The story that happened in Sitka (Alaska) on April 1st, 1974 belongs to this custom and is linked to the nearby volcano. This is the reason why I am telling it on this blog.  .

In the heart of the Alexander Archipelago, on the west coast of Baranof Island, in southeast Alaska; Sitka faces the Pacific Ocean and the majestic Mount Edgecumbe, a dormant volcano whose silhouette rises 20 km from the city. Sitka is only accessible by boat or floatplane

The morning of April 1st, 1974 was clear and beautiful.  Mt. Edgecumbe was clearly visible across Sitka Sound. When the Sitka residents woke up on that day and looked at the volcano, they could not believe what they saw: smoke was coming out of the volcano, the sure sign an aruption was about to happen!

Actually, it was NOT an eruption! One of the residents, life-long prankster Oliver “Porky” Bickar, had waited three years for that day. He had collected old tires and was waiting for the right weather conditions on April 1st one year to play his trick on the population.

The weather forecast for April 1st, 1974 was perfect. Oliver rushed to his shop and, after calling multiple helicopter charters, was able to enlist the services of Earl Walker from Petersburg. While waiting, Porky made two rope slings about 45 metres long, each holding 50 old car tires. He also gathered oily rags, a gallon of fuel, and a dozen smoke bombs, anything that would emit thick, black smoke.

Upon Earl’s arrival, and with the help of two accomplices, Porky and Earl loaded the helicopter and off they flew toward Mt. Edgecumbe.  They dropped the tires and incendiaries into the volcano’s crater. They spray-painted “APRIL FOOL’S” in big letters onto the snow and set their creation ablaze.

When asking the FAA control tower – which had been notified of the event – was asked for permission to land back in Sitka, the air-traffic controller, said, “I’ll bring you in as low and inconspicuously as possible.” Porky had notified the FAA and the Sitka Police Department, but had forgotten the Coast Guard!  When they saw the smoke coming out of the crater, the Coast Guard quickly climbed on board a helicopter to investigate, but the helicopter pilot soon found himself looking down at a pile of smoldering tires and a big April Fool’s sign in the snow!

By that time, numerous Sitka residents had called radio stations and the Police Department to know what was happening at Mt Edgecumbe. The prank went on to make AP news worldwide. News of Porky’s antics in Sitka even reached the Vice President of Alaska Airlines who called the Sitka station to instruct their departing plane to fly over the mountain, giving their passengers a front-row seat to the spectacle.

Over forty years later, the Eruption of Mount Edgecumbe continues to make the list of the Top 100 April Fool’s Day Hoaxes of All Time. Local legend even has it that, when Mount St. Helens erupted six years later, a Sitka resident wrote to Porky and said, “This time you’ve gone too far!”

Source : The Sitka History Museum, one of the places to visit in the city.

Source : Google Maps

Le mont Edgecumbe le 1er avril 1974 (Source : Sitka History Museum)

 

Le ski français sur la mauvaise pente ?

Au vu des statistiques, le marché du ski en France se porte bien. Il serait à l’origine de la création d’environ 18 000 emplois directs, auxquels il faudrait ajouter près de 120 000 emplois induits dans les stations. Les recettes de fréquentation dépasseraient les 1 400 millions d’euros, et la contribution du secteur aux exportations commerciales françaises serait estimée à 2 milliards d’euros. Le France se situerait ainsi dans le trio de tête mondial des destinations de ski, aux côtés des États-Unis et de l’Autriche.

Il est vrai que la France possède, en particulier dans les Alpes, de superbes domaines skiables et des infrastructures capables d’accueillir des millions de skieurs. Malgré tout, la bonne santé de l’économie du ski montre de nombreuses failles et l’avenir n’est pas très réjouissant. Quand on étudie l’évolution de la fréquentation des stations sur 15 ans, on s’aperçoit qu’elle a stagné, voire légèrement chuté. Des problèmes structurels pourraient bien entraîner la filière française sur la voie de la décroissance.

1) Le premier problème concerne le taux de pénétration de la pratique du ski au sein de la population nationale. En France, seuls 28 % des skieurs viennent de l’étranger. Les perspectives de croissance reposent donc en grande partie sur la capacité à renouveler le vivier de skieurs nationaux. Or, seulement 13 % de la population française s’adonne aux sports d’hiver, et encore, pas toujours de façon régulière. À titre de comparaison, la Suisse est à 34 %.

2) Le deuxième problème concerne le développement immobilier des stations. La France dispose, en théorie, d’une surcapacité d’accueil, mais de trop nombreux logements ne correspondent plus aux nouveaux standards de marché.

3) Le troisième problème concerne la baisse de l’enneigement liée au réchauffement climatique. En France, le Centre d’études de la neige a montré que la hauteur moyenne de neige sur la période 1990-2017 a baissé de 40 cm par rapport à la période 1960-1990. Les stations de basse et moyenne altitude sont les plus menacées. On l’a vu avec la station du Mont-Dore (1050 m d’altitude) qui a été mise en redressement judiciaire.

Selon les projections de l’Institute of Snow and Avalanche Research de Davos, à horizon 2050-2080, la neige aura quasiment disparu dans les Alpes françaises entre 1200 et 1800 mètres d’altitude.

Face à ces problèmes structurels, les solutions envisagées ou mises en place paraissent risquées. Pour faire face au problème d’enneigement, la France s’est dotée d’un réseau d’enneigeurs qui couvre aujourd’hui 37 % des domaines skiables. L’eau nécessaire à la production de cette neige de culture est « empruntée » aux réserves locales avant de leur être rendue via la fonte des neiges. De ce fait, les conflits d’usage avec l’eau potable ne sont pas des cas isolés.

La livraison héliportée de neige, comme à Luchon-Superbagnères dans les Pyrénées est une action désespérée qui donne une piètre image de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Pour faire face au problème de fréquentation et à la pression concurrentielle exercée par les grandes stations internationales, la filière française et les tours opérateurs se sont tournés vers la clientèle étrangère aisée, pour l’essentiel russe ou asiatique. Or, une telle stratégie pose deux problèmes majeurs. D’une part, il s’agit d’une clientèle difficile à fidéliser (effet du Brexit, guerre en Ukraine). D’autre part, la venue de skieurs de l’autre bout du monde implique un bilan carbone désastreux.

Pour assurer l’accueil de cette clientèle exigeante, les projets de constructions de très grandes résidences de standing dans nos massifs se multiplient, avec le risque évident de mettre les ressources naturelles sous tension pour les alimenter en eau et en électricité.

On assiste de plus en plus à une volonté des stations de diversifier leur activités (culture, balnéothérapie, centres aqua-ludiques, etc.) sans savoir quel impact cela aura sur le choix des destinations. Il est bien beau de communiquer sur des superlatifs (comme la création de l’escape ‘game’ le plus haut d’Europe à Val Thorens), ou de vouloir connecter les domaines déjà vastes des Deux Alpes et l’Alpe d’Huez avec un ambitieux projet de téléphérique, mais au final que ressortira-t-il d’une telle politique ? Les belles années du ski français sont probablement derrière nous.

Source : The Conversation.

Vue du projet de téléphérique entre les domaines skiables des Deux-Alpes et de l’Alpe d’Huez. (Source : Skiinfo / YouTube)