Nouveau séisme au Kamtchatka (Russie) // New earthquake in Kamchatka (Russia)

Une alerte tsunami a été émise par les États-Unis après qu’un séisme de magnitude 7,4 a frappé la côte est de la péninsule russe du Kamtchatka le 13 septembre 2025. Ce séisme est considéré comme une réplique de celui de magnitude 8,8 qui a frappé la région le 29 juillet.
L’USGS a indiqué que l’épicentre du dernier séisme se trouvait à 111,7 km à l’est de Petropavlovsk-Kamtchatski, et l’hypocentre à une profondeur d’environ 39 km.
Le dernier séisme s’est produit le long de l’interface de la zone de subduction de l’arc Kouriles-Kamtchatka. À cet endroit, la plaque Pacifique se déplace vers l’ouest-nord-ouest par rapport à la plaque nord-américaine à une vitesse d’environ 80 millimètres par an.
Aucun blessé ni dégât majeur n’a été signalé dans l’immédiat, et le nombre de personnes vivant dans et autour de la région est également « limité », selon l’USGS. Aucune alerte au tsunami n’a été émise au Japon.
Source : USGS.

Il sera intéressant de voir si le dernier séisme aura un impact sur l’activité des volcans du Kamtchatka, comme certains l’ont prétendu suite à la forte secousse du mois de juillet.

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A tsunami warning has been issued by the US after an M7.4 struck near the east coast of Russia’s Kamchatka peninsula on September 13th, 2025. The quake is considered as an aftershock of the M8.8 event that struck the region on 29 July.

The USGS reported that the latest quake’s epicentre was 111.7km east of Petropavlovsk-Kamchatsky and at a depth of about 39km.

The latest quake occurred along the subduction zone plate interface of the Kuril-Kamchatka arc. At the earthquake’s location, the Pacific Plate is moving west-northwest relative to the North American Plate at a rate of approximately 80 millimetres per year.

There has been no immediate reports of injuries or major damage, and the number of people living in and around the region is also “limited”, according to the USGS.

There has been no tsunami warning issued in Japan.

Source : USGS.

It will be interesting to see if the latest earthquake will have an impact on the activity of the Kamchatka volcanoes.

Les deltas de lave du Kilauea (Hawaï) // Kilauea’s lava deltas (Hawaii)

Dans mon résumé de l’activité volcanique dans le monde le 22 août 2025, j’ai signalé la présence d’une large fissure dans le delta de lave du Kīlauea à Puna (Hawaï). Le delta a été façonné par l’éruption de 2018. Ce pourrait être un signe d’effondrement imminent de cette plateforme. J’ai ajouté que le delta de lave de Kapoho démontre l’instabilité du terrain nouvellement créé par une éruption sur la Grande Île.
Dans un nouvel épisode de la série « Volcano Watch », l’USGS / HVO donne plus d’informations sur les deltas de lave à Hawaï. L’éruption du Kīlauea de 2018 a transformé le district de Puna, où l’arrivée de la lave sur le littoral a formé un delta de 3,5 kilomètres carrés. Même si l’éruption est terminée, le secteur est toujours soumis à des changements soudains et dynamiques, comme le prouvent les dernières fissures découvertes près de Pohoiki.

 

Il existe,de nombreux points communs entre le delta de lave de 2018 et celui, plus ancien qui s’est formé lors de l’éruption du Kilauea en 1960, avec la destruction de Kapoho.
Le delta de lave de 1960 s’est formé dans un environnement côtier semblable à celui de 2018. Lors des deux éruptions, des coulées de lave ont recouvert une plateforme marine peu épaisse avant de se déverser dans les eaux océaniques plus profondes. Les deux deltas de lave sont pleinement exposés à la puissance de l’océan Pacifique, car aucune autre île ni aucun récif corallien ne les protège.

 En raison de l’activité volcanique régulière, 90 % du littoral du Kilauea a moins de 1 000 ans et est dépourvu de récif corallien digne de ce nom. La cartographie par imagerie aérienne montre que le littoral du delta de 1960 s’est érodé vers l’intérieur et a perdu 60 mètres ou plus à de nombreux endroits. La majeure partie de ce recul s’est produite au cours des premières décennies suivant l’éruption, puis le rythme a ralenti. À aucun endroit, le littoral n’a reculé au-delà de son niveau d’origine. Aucun effondrement majeur n’a jamais été signalé le long du delta de lave de 1960. C’est donc l’érosion qui est la cause du recul de la plateforme littorale.
La plupart des deltas de lave sont constitués d’une surface solide reposant sur des débris sous-marins meubles, les hyaloclastites, qui se forment lorsque des fragments de lave en fusion entrent en contact avec l’eau.

 Photos: C. Grandpey

Ce matériau est sujet à l’affaissement en raison du compactage des sédiments au fil du temps et de l’érosion du littoral. En effet, les débris meubles sont emportés sous l’eau par les courants littoraux, ce qui déstabilise la lave solide située au-dessus.

Le delta de lave de 2018 en est probablement aux premiers stades de ce processus. La plage de la baie de Pohoiki est constituée de lave qui s’est fragmentée en 2018 lorsqu’elle a pénétré dans l’océan et a été transportée le long de la côte jusqu’à la baie par les courants littoraux.
Les fissures récemment repérées dans le delta témoignent de l’instabilité de la lave solide le long du littoral, à mesure que les débris hyaloclastites se compactent et s’érodent. Les effondrements de cette lave sont probablement beaucoup plus modestes que ceux des deltas de lave actifs. Bien que ces effondrements dus à l’érosion soient relativement limités, il serait très dangereux de se trouver sur le delta au moment où une petite partie s’effondre dans l’océan.
Ces fissures mettent en évidence la nature changeante et les dangers du littoral le long du delta de lave de 2018. Le HVO précise que les instabilités le long du littoral de 2018 ne constituent pas un signe de regain d’activité volcanique dans la région.
Source : USGS / HVO.

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In my summary of volcanic activity around the world on 22 August 2025, I warned that a large crack had been discovered in the 2018 Kīlauea volcano lava delta in Puna. (Hawaii). It might indicate a sign of imminent collapse. I added the lava delta in Kapoho demonstrates the instability of the newly created land.

In a new episode of the series « Volcano Watch’, the USGS / HVO gives more information about the lava deltas in Hawaii. The 2018 Kīlauea eruption transformed the lower Puna District where 3.5 square kilometers of new land were added in a large lava delta. The area is still subject to sudden, dynamic changes, as evidenced by recent observations of new ground cracks near Pohoiki.

There are many common points between the 2018 lava delta and the older lava delta that was formed during the 1960 eruption of Kilauea which destroyed Kapoho.

The 1960 lava delta was emplaced in a similar coastal environment to the 2018 lava delta, as both eruptions saw lava flows inundate a shallow marine platform before extending into deeper ocean waters. Both lava deltas are exposed to the full force of the Pacific Ocean as no other islands or nearshore coral reefs protect them.

Because of regular volcanic activity, 90% of the coastline along Kīlauea is less than 1,000 years old and lacks a significant fringing reef. Mapping using aerial imagery shows the coastline along the 1960 delta eroded landward 60 meters or more in many places. Most of this retreat occurred in the first few decades after the eruption, with the rate slowing thereafter. In no place has the coastline receded past where it sat before the eruption. No major collapse has ever been reported along the 1960 lava delta, so the erosion is likely more gradual.

Most lava deltas consist of a solid surface atop loose submarine debris known as hyaloclastite, which forms when molten lava fragments hit the water. This material is prone to subsidence because of compaction of the sediments with time and erosion on the coastline because the loose debris is washed away underwater by longshore currents, destabilizing the solid lava above.

The 2018 lava delta is likely in the early stages of the same processes. The beach at Pohoiki Bay is built from lava that fragmented in 2018 when it entered the ocean and was transported along the coast to the bay.

Recently spotted cracks in the delta demonstrate the instability of solid lava along the coastal edge as the hyaloclastite sand debris compacts and erodes away. Collapses of this lava are likely to be much smaller than collapses of active lava deltas. Though these erosional collapses are relatively small, it would be very dangerous to stand on the delta’s coastline if a small section of lava slumps into the ocean.

These growing cracks highlight the changing and hazardous nature of the coastline along the 2018 lava delta. HVO specifies that any signs of instability along the 2018 coastline do not represent an indication of renewed volcanic activity in the area.

Source : USGS / HVO.