Pralognan-la-Vanoise (Savoie) sous la menace d’un lac glaciaire

Le 3 juillet 2025, dans une note consacrée à la hausse des températures sur le Mont Blanc, j’indiquais que le village de Pralognan-la-Vanoise était menacé par un lac glaciaire. Formé il y a cinq ans par la fonte des glaciers, le lac du Grand Marchet, qui couvre 12 000 mètres carrés, risque de se vidanger soudainement, mettant ainsi le village en danger.

Vue du lac glaciaire du Grand Marchet (Crédit photo : Antoine Blanc / France Info).

La presse régionale donne des détails sur cette situation qui pourrait vite tourner au drame. Dans la commune savoyarde de 700 habitants, personne ne voudrait connaître le sort de La Bérarde (Isère) et de Blatten (Suisse), dévastés par une lave torrentielle et l’effondrement d’un glacier sous le coup du réchauffement climatique. .

À Pralognan, la menace réside dans un lac d’altitude situé à 2 900 mètres d’altitude qui a commencé à se former en 2020 et n’a cessé de croître et de se remplir. Les géologues et glaciologues ont prévenu qu’il était certain que ce lac déverserait brutalement sur la commune une lave torrentielle avec 50.000 à 70.000 mètres cubes d’eau si la barrière de glace qui le maintient venait à se rompre. Le phénomène risquerait de surcharger les torrents existants et surtout d’emporter des pierres et des blocs de roches dans son sillage. Une telle lave torrentielle provoquerait d’immenses dégâts au niveau du camping de la commune qui a été fermé préventivement cet été, le temps de réaliser les travaux nécessaires pour éliminer le risque lié à la présence du lac.

Plusieurs options ont été envisagées, mais c’est finalement le creusement d’un chenal pour permettre de vidanger la poche d’eau qui a été retenu. Des hélicoptères vont acheminer sur le site des travaux le matériel nécessaire et les trois engins de chantiers en pièces détachées. Il est précisé que l’opération au cœur du Parc National de la Vanoise devrait nécessiter moins de rotations aériennes que pour la restauration d’un refuge de montagne. Si tout va bien, les travaux, d’un montant de 400.000 euros, devraient être terminés à la fin de l’été.

Ce ne sont pas les premières opérations entreprises en France pour vidanger des lacs glaciaires. En 2004 dans les Alpes, l’alerte avait été donnée sur le lac du glacier de Rochemelon alors qu’il menaçait la vallée du Ribon, en Savoie. Le lac a été vidangé par siphonnage. Des travaux identiques également eu lieu pour la vidange du lac glaciaire devant la partie frontale du glacier des Bossons à Chamonix en Haute-Savoie en 2023.

Source : presse régionale.

La Mer Caspienne bientôt à sec // The Caspian Sea will soon turn dry

La mer Caspienne est une autre victime du réchauffement climatique. Avec une superficie de 371 000 km², c’est la plus grande étendue d’eau intérieure au monde. Elle est délimitée par le Kazakhstan au nord-est, la Russie au nord-ouest, l’Azerbaïdjan au sud-ouest, l’Iran au sud et le Turkménistan au sud-est. Son volume est estimé à 78 200 km³, mais il diminue rapidement. Sa salinité est d’environ 1,2 % (12 g/l), soit environ un tiers de la salinité moyenne de l’eau de mer. Les ports côtiers de la mer Caspienne pourraient se retrouver à sec, et des écosystèmes essentiels pourraient être fortement impactés si le niveau de la mer continue de baisser avec la hausse globale des températures. Une étude récente publiée en avril 2025 dans la revue Communications Earth & Environment a mis en garde contre les risques pour les humains ainsi que pour les espèces protégées.
Des chercheurs de l’Université de Leeds ont examiné les impacts possibles de la baisse prévue du niveau de la Mer Caspienne qui pourrait atteindre 21 mètres d’ici la fin du siècle. Le niveau diminue parce que il s’évapore plus d’eau qu’il en arrive dans la mer. Les chercheurs expliquent que, même si la hausse de la température mondiale est limitée à 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels, la mer Caspienne baissera probablement de 4,80 à 9,60 mètres. La nouvelle étude estime qu’une zone de la mer Caspienne plus grande que l’Islande s’asséchera même avec le scénario climatique le plus optimiste. Les chercheurs préviennent que, dans un tel scénario, la chute de niveau de la mer « perturbera gravement les écosystèmes clés et réduira jusqu’à 94 % la surface des aires marines protégées qui existent à l’heure actuelle». Cette chute de niveau de l’eau rendra mettra également en grande difficulté des infrastructures civiles et industrielles.
La côte caspienne abrite plus de 15 millions de personnes qui dépendent de la mer pour la pêche, le transport maritime et le commerce. Avec la réduction prévue de la surface de la mer, les communautés et les équipements portuaires du nord de la Caspienne pourraient se retrouver à une distance comprise entre 10 et 90 kilomètres du rivage si la mer s’assèche.
La baisse de niveau de l’eau réduira également l’habitat de reproduction des phoques de la mer Caspienne, une espèce menacée, et limitera l’accès aux rivières où frayent plusieurs espèces d’esturgeons. L’assèchement de la mer entraînera également la disparition de lagunes et d’autres habitats en eaux peu profondes essentiels à la survie d’autres poissons et oiseaux migrateurs.
Au vu de la situation actuelle, une baisse du niveau de la mer Caspienne semble inévitable. Les auteurs de l’étude affirment que les autorités locales doivent agir très vite si elle veulent trouver des moyens de protéger la biodiversité tout en préservant les intérêts et le bien-être humains. L’étude recommande d’investir dans la surveillance de la biodiversité, la conservation et le développement durable. Elle préconise d’aider les communautés côtières à diversifier leurs économies. Elle plaide également pour la création d’aires protégées modulables, afin de s’adapter aux fluctuations d’habitats.
Source : The Cool Down via Yahoo News.

La mer Caspienne vue depuis l’ISS (Source: NASA)

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The Caspian Sea is another victim of global warming. With a surface area of 371,000 km2, it is the world’s largest inland body of water. It is bounded by Kazakhstan to the northeast, Russia to the northwest, Azerbaijan to the southwest, Iran to the south, and Turkmenistan to the southeast. Its volume was estimated at 78,200 km3 but it is rapidly declining. It has a salinity of approximately 1.2% (12 g/L), about a third of the salinity of average seawater. Coastal ports on the Caspian Sea could be left high and dry, and crucial ecosystems could be strongly affected, if the sea’s level continues to drop with increasing global temperatures. A recent study published in April 2025 in the journal Communications Earth & Environment warned of risks to humans as well as protected species.

Researchers from Leeds University explored the possible impacts of projected declines in the sea’s level by as much as 21 meters by the end of the century. The water level of the Caspian Sea is declining because more water is evaporating than flowing in.The researchers have concluded that, even if global temperature changes are limited to 2 degrees Celsius above preindustrial levels, the Caspian Sea will likely drop 4.80 to 9.60 meters The new study estimates that an areaof the Caspian Sea larger than Iceland will dry up under even with the most optimistic climate scenario. The reserachers warn that the sea level change under this scenario will « ​​critically disrupt key ecosystems and reduce existing marine protected area coverage by up to 94%,. It will also jeopardize civil and industrial infrastructure.

The Caspian coast is home to more than 15 million people who rely on the sea for fishing, shipping, and trade. With the projected reduction of ther sea surface, Northern Caspian communities and port equipment could end up anywhere from 10 to 90 kilometers from the shoreline of a dried-up sea.

Dropping water levels will also reduce the breeding habitat of endangered Caspian seals and will limit access to rivers where several species of sturgeon spawn. A drying sea will also cause the loss of lagoons and other shallow-water habitats crucial to other fish and migratory birds.

As things are going, some Caspian Sea level decline appears unavoidable,. The authors of the study say that it is urgent to take action if we want to find ways to protect biodiversity while safeguarding human interests and well-being. The study recommends to make investments in biodiversity monitoring, conservation, and sustainable development. They advocate for helping coastal communities diversify their economies. They also argue for creating protected areas with flexible borders, to accommodate shifting habitats.

Source : The Cool Down via Yahoo News.