8 heures (heure française – 7 heures en Islande) : Il fait encore nuit en Islande et il est impossible de faire un état des lieux. Les webcams montrent que l’éruption n’est pas terminée, mais elle a bien baissé d’intensité, ce qui est une bonne nouvelle. Les photos publiées dans la presse islandaise montrent que les bulldozers ont été à l’oeuvre depuis le début de l’éruption pour édifier des digues de protection et essayer d’empêcher la lave de pénétrer davantage dans Grindavik. La digue qui avait été édifiée depuis l’éruption du 18 décembre a dévié la coulée de lave émise par la fracture initiale et a permis d’éviter le pire, même si des brèches se sont ouvertes en certains endroits. Ce matin, la sismicité est encore significative mais relativement normale au vu du contexte éruptif. Le tremor poursuit son déclin.

Source: Met Office
Il faut espérer que le gros du magma qui s’était accumulé ces dernières semaines est maintenant évacué et que l’Islande va pouvoir revenir à une situation plus calme, même si cette éruption a causé de gros dégâts à Grindavik. Il reste toujours le risque que du magma continue à circuler dans des fractures à l’intérieur de la ville.



L’éruption a nettement baissé d’intensité par rapport à la veille. (Images webcam le 15 janvier 2024 au matin)
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13h30 : Les autorités locales confirment ce que montraient les webcams ces dernières heures : la fissure sud près de Grindavik a cessé d’émettre de la lave. Cette dernière s’écoule principalement de 2 ou 4 bouches dans la fissure nord initiale ouverte le 14 janvier au matin.. Comme je l’ai écrit précédemment, les digues de protection se sont révélées efficaces et ont dévié la lave émise par la fissure nord.
La fissure sud, qui s’est ouverte à proximité des maisons les plus au nord de Grindavik le 14 janvier à midi, semble avoir cessé son activité ; le débit éruptif a commencé à diminuer tard hier soir.
La digue de terre au nord de Grindavik était à moitié achevée (à moitié de sa hauteur) lorsque l’éruption a commencé le 14 janvier au matin. L’éruption a démontré l’efficacité de ce rempart. Dès le début de l’éruption, des travaux ont été effectués pour surélever certains secteurs de la Nesvegur, du côté nord de Grindavík, ainsi que la zone à proximité, afin qu’elle puisse servir de protection contre la lave.
Toutes les équipes d’intervention se sont réunies dans la matinée du 15 janvier pour examiner la situation à Grindavík. La ville manque d’eau chaude et froide et d’électricité. Les participants à la réunion ont réfléchi aux moyens de sauvegarder les objets de valeur et d’évaluer la situation. La ville est rendue dangereuse en raison des dégâts causés par la lave. De plus, il est important que les animaux encore présents à Grindavik soient secourus le plus rapidement possible car il n’y a plus d’eau dans la ville.
Source : médias d’information islandais.

Vue du site éruptif le 15 janvier 2024 à 13 heures (image webcam)

Bouche encore active sur la coulée initiale (image webcam)
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18 heures : De toute évidence, l’éruption qui a commencé au matin du 14 janvier 2024 vit ses dernières heures. J’ai essayé de décrire son déroulement le plus fidèlement possible en analysant les excellentes images proposées par les webcams et les paramètres scientifiques mis en ligne par le Met Office islandais.
Selon un volcanologue islandais, l’éruption qui a débuté le 14 janvier 2024 est différente de celle qui a commencé le 18 décembre 2023. Elle n’est pas aussi puissante que la précédente. Il semblerait que la quantité de lave émise soit presque quatre fois inférieure à celle de l’éruption de décembre. L’éruption de décembre s’est terminée très vite, mais celle-ci mettra un peu plus de temps à se terminer, peut-être avec une quantité de lave semblable, voire un peu supérieure.
De son côté le Met Office indique que les mesures GPS montrent que le soulèvement du sol se poursuit sous la région de Svartsengi, signe que le remplissage de la chambre magmatique continue. C’est différent de la situation qui a fait suite à l’éruption de décembre. Les scientifiques évaluent actuellement les données et les mesures pour essayer de déterminer ce que cela peut signifier dans un avenir immédiat.
Le Met Office ajout que des déformations du sol sont toujours observées près de la partie la plus méridionale de l’intrusion magmatique sous Grindavík. De nouvelles fissures sont apparues et celles qui existaient déjà se sont élargies. Il est possible que d’autres fissures apparaissent en surface dans les prochains jours.
Il y a, certes, de gros dégâts à Grindavik, mais la catastrophe aurait pu prendre une autre ampleur sans la digue de terre qui a permis de dévier la coulée de lave initiale. L’ouverture d’une deuxième fracture aux portes de Grindavik était beaucoup plus difficile à gérer. Il était quasiment impossible d’empêcher des maisons de brûler.
Il va maintenant falloir surveiller l’évolution des paramètres sismiques et de déformation. Le sol va-t-il de nouveau se soulever – ou continuer à se soulever – dans le secteur de Svartsengi, là où semble se trouver la source de l’intrusion magmatique ? C’est à mon avis la question la plus importante. En cas de réponse positive, les Islandais devront se préparer à un nouvel assaut de la lave sur la péninsule de Reykjanes. Seront-ils en mesure de l’endiguer ? Il faut l’espérer, mais la partie est loin d’être gagnée.

Source: Icelandic Met Office
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8 a.m. (French time – 7 a.m. in Iceland): It is still night in Iceland and it is impossible to take stock of the situation. The webcams show that the eruption is not over, but it has decreased in intensity, which is good news. Photos published in the Icelandic press show that bulldozers have been at work since the start of the eruption to build protective dikes and try to prevent lava from travelling further into Grindavik. The dike that had been built since the eruption of December 18th diverted the lava flow emitted by the initial fissure and made it possible to avoid the worst, even if breaches opened in certain places. This morning, seismicity is still significant but relatively normal given the eruptive context. The tremor continues its decline. It is to be hoped that most of the magma which had accumulated in recent weeks has now been evacuated and that Iceland will return to a calmer situation, even if this eruption caused great damage to Grindavik.However, there is still the risk that magma may continue to travel in fractures within the town.
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1:30 pm : Local authorities confirm what the webcams were showing in the past hours : the southern fissure near Grindavik has ceased erupting, with lava mainly flowing from the northern fissure. As I put it before, protective barriers have proved effective. The lava seems to be mainly issuing from two to four vents on the initial northern fissure that opened on January 14th in the morning.
The southern fissure, which opened close to the northernmost houses in Grindavik at noon on January 14th, seems to have stopped erupting; its intensity started decreasing late last night.
The earthern barrier north of Grindavik was about halfway completed (half its height) when the eruption began on January 14th in the morning. The eruption demonstrated their worth, Since the start of the eruption, work has been done to raise parts of Nesvegur road on the north side of Grindavík, and the area in its vicinity, so that it could serve as a barrier.
All the key response teams have been meeting in the morning of January 15th to review the situation in Grindavík. The town lacks hot and cold water and electricity. The participants in the meeting considered how to save valuables and assess the situation.The town is obviously dangerous because of the damage caused by the lava. Moreover, it is important that animals still in Grindavik be rescued as soon as possible as there is no more water in the town.
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06:00 pm : Obviously, the eruption which began on the morning of January 14th, 2024 is in its final hours. I tried to describe its progress as faithfully as possible by analyzing the excellent images provided by its webcams and the scientific paraameters released online by the Icelandic Met Office.
According to an Icelandic volcanologiqt, the eruption that started on January 14th, 2024 is quite different from the one that started on December 18th, 2023. This eruption is not as powerful as the previous one. It seems the amount of magma is almost four times less than it was in December. The December eruption was fast to end, but this one will be a little longer to come to an end, maybe with a similar amount of magma or even a little more.
The Met Office indicates that GPS measurements show that land rise continues under Svartsengi, revealing the magma chamber is filling back up. This is different from the way the land was behaving following the December eruption. Experts are evaluating the data and measurements to determine what that could mean for the immediate future.
The Met Office adds that deformation is still detected near the southernmost part of the magma conduit beneath Grindavík. Fresh fissures have developed, and existing ones have expanded. It is possible that additional fissures may emerge on the surface in the next few days.
There is, of course, a lot of damage in Grindavik, but the disaster could have taken another turn without the earthen dike which made it possible to deflect the initial lava flow. The opening of a second siffure on the outskirts of Grindavik was much more difficult to manage. It was almost impossible to stop houses from burning.
We will now have to monitor the evolution of the seismic and deformation parameters. Will the ground rise again in the Svartsengi area, where the source of the magma intrusion appears to be? This is in my opinion the most important question. In the event of a positive response, Icelanders will have to prepare for a new eruption on the Reykjanes peninsula. Will they be able to stem it? We must hope so, but the game will be a difficult one.
