Eruption en Islande : dernières nouvelles ! // Eruption in Iceland : latest news !

18 décembre 2023 – 23 heures : Alors que l’on se demandait comment allait évoluer l’intrusion magmatique sur la péninsule de Reykjanes, alors que le Blue Lagoon venait de rouvrir, alors que l’on pensait que les habitants de Grindavik allaient pouvoir revenir chez eux pour Noël, les webcams viennent de montrer qu’une éruption a débuté. Le lieu n’est pas précisé, mais un volcanologue islandais indique que la lave est sortie à Hagafell, au nord de Grindavik, ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle. Les webcams montrent qu’il s’agit d’une éruption fissurale avec de superbes fontaines de lave.

L’éruption a été précédée par une rapide hausse de l’activité sismique avec des événements de M 3,0 et M 4,2 (voir ma note précédente).

Images webcam

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19 décembre – 7h00 (heure française) : La fissure qui s’est ouverte au niveau de la ligne de cratères de Sundhnúkar à 22h17 (heure locale) a été précédée par un essaim sismique à 21h00. Cela montre que l’éruption a commencé très rapidement et a été alimentée par une arrivée soudaine de magma, hypothèse que j’avais évoquée précédemment, sans trop y croire. La lave est sortie à environ deux kilomètres de Grindavík et la fissure a connu une croissance rapide. Quelques heures après le début de l’éruption, la lave se trouvait à environ deux kilomètres de Grindavík. Les scientifiques locaux craignaient que la fissure continue de progresser vers le sud-ouest, mais ils ne savaient pas exactement ce qui se passerait dans les heures à venir. La fissure est au moins quatre fois plus longue que celle de l’éruption du Litli-Hrútur en juillet 2023.Le débit de la lave au début de l’éruption a été estimé entre 100 et 200 mètres cubes par seconde. La longueur de la fissure est d’environ 3,5 kilomètres. Elle est près de quatre fois plus longue que celle qui s’est ouverte à Litli-Hrútur en juillet dernier.
Voici une vue de l’éruption depuis un hélicoptère :
https://icelandmonitor.mbl.is/a/img/monitor/bg/bg_fafaf7_1358x1.png

La sismicité a chuté ce matin. Il est clair que le magma progresse sans effort dans la fracture qui a été ouverte par la précédente intrusion.

Dans son dernier bulletin émis à 3 heures du matin (heure locale), le Met Office précise que la fissure éruptive mesure environ 4 km de long, avec l’extrémité nord juste à l’est de Stóra-Skógfell et l’extrémité sud juste à l’est de Sundhnúk. La distance entre l’extrémité sud et les premières habitations de Grindavík est de près de 3 km.

Source: IMO

Le syndicat des contrôleurs aériens a annulé sa grève prévue le 20 décembre 2023 afin de permettre aux hélicoptères de se rendre sur le site de l’éruption.

Image webcam de l’éruption le 19 décembre au matin. La lave semble très près de Grindavik.

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19 décembre – 9h00 (heure française) : les autorités islandaises indiquent que la lave ne coule pas en direction de Grindavík. Le lieu de l’éruption semble favorable car les infrastructures seraient ainsi épargnées. Un volcanologue local a déclaré : « Si tout est normal, l’intensité diminuera demain après-midi et la fissure se transformera en cratères. L’éruption pourrait durer une semaine à 10 jours. »
Toutefois, si le débit de l’éruption reste important, la lave pourrait atteindre la route de Grindavík. La pollution causée par l’éruption est significative et pourrait affecter les personnes vulnérables des villes voisines, en fonction de la direction du vent.
La police a fermé toutes les routes à destination et en provenance de Grindavík et demande aux gens de ne pas tenter de s’en approcher, car les gaz pourraient s’avérer dangereux.
Source : Iceland Monitor.

Image webcam de l’éruption à 9h30 (heure française)

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19 décembre – 16 heures : Après un début spectaculaire avec de hautes fontaines de lave, le Met Office islandais explique que l’éruption de Sundhnúksgígar continue de diminuer. On estime que le débit éruptif représente environ le quart de ce qu’il était au début de l’éruption le 18 décembre, et un tiers de la fracture d’origine est actif. Les fontaines de lave atteignent désormais une trentaine de mètres de hauteur. Ces chiffres s’appuient sur des estimations visuelles au cours d’un vol de reconnaissance effectué le 19 décembre.

L’évolution de l’éruption actuelle est semblable aux dernières éruptions du Fagradalsfjall, avec de fractures qui commencent à se refermer et à former des bouches éruptives individuelles. Actuellement, il y a environ cinq bouches éruptives réparties le long de la fracture d’origine.
Selon les informations obtenues au cours d’un vol en hélicoptère dans l’après-midi du 19 décembre, la longueur totale de la fracture éruptive n’a pas beaucoup changé depuis le début. Il y a peu d’activité à l’extrémité sud de la fissure près de Hagafell, et la majorité de la coulée de lave se dirige vers l’est en direction de Fagradalsfjall.
Au vu de l’orientation du panache volcanique, la pollution par les gaz peut être perceptible à Vestmannaeyjar, mais pas ailleurs dans les zones habitées. Selon les prévisions météorologiques, une pollution gazeuse pourrait être détectée dans la capitale tard dans la nuit ou demain matin.
Source. : Met Office.

Image webcam montrant une vue générale du site éruptif

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19 décembre – 20 heures : L’éruption continue de faiblir. De nouvelles images aériennes montrent qu’il y a désormais trois bouches actives au sud-est de Stóra-Skógfell, contre cinq auparavant. La lave s’écoule principalement vers l’est du site de l’éruption, mais il y a également une langue de lave qui se dirige vers l’ouest depuisle secteur au nord de Stóra-Skógfell.
L’activité sismique a considérablement diminué. En toute logique, suite à l’éruption de Sundhnúksgíga, le sol au niveau de Svartsengi s’est affaissé de plus de 5 cm. Le Met Office explique qu’il est trop tôt pour déterminer si le magma continuera à s’accumuler sous Svartsengi et si la terre recommencera à se soulever
Selon le Met Office, il existe une forte probabilité que de nouvelles bouches éruptives s’ouvrent le long de la fissure actuelle, ainsi que plus au nord ou au sud. À Sundhnúk, l’ouverture de telles bouches pourrait se produire en prévenant très peu de temps avant.

A noter que quelques heures après sa réouverture, le Blue Lagoon est à nouveau fermé. Les volcanologues islandais avaient déclaré que « rien n’indiquait que le magma s’approchait de la surface… ».
Source : Met Office.

Image webcam montrant la zone active le 19 décembre vers 20 heures

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December 18th, 2023 – 23:00 : While we were wondering how the magmatic intrusion on the Reykjanes peninsula would evolve, while the Blue Lagoon had just reopened, while it was thought that the inhabitants of Grindavik would be allowed to return home for Christmas, the webcams have just shown that an eruption has started. The site is not specified, but an Icelandic volcanologist indicates that lava pierced the surface at Hagafell, north of Grindavik, which is not necessarily good news. The webcams show that it is a fissure eruption with great lava fountains.
The eruption was preceded by a rapid increase in seismic activity with events of M 3.0 and M 4.2 (see my previous post).

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December 19th – 7 am (French time) : The fissure that opened at the Sundhnúkar crater row at 22:17 (local time) was preceded by a seismic swarm at 21:00. This shows the eruption started very rapidly and was fed by a sudden influx of magma, a hypothesis I had mentioned in previous posts without thinking it might happen so rapidly. It was located about two kilometers from Grindavík and was growing rapidly. A few hours after the start of the eruption, the fissure was about two kilometers from Grindavík. Local scientists feared it might continue to grow to the southwest but they did not know exactly what would happen in the next few hours. The fissure is at least four times longer than the fissure in the Litli-Hrútur eruption in July 2023.It was difficult to measure lava flow along the eruptive fissure, but it was estimated to be 100 to 200 cubic metres per second. The estimated length of the fissure is 3.5 kilometers. It is nearly four times longer than the fissure opening at Litli-Hrútur in last July (see map above).

Here is a view of the eruption from a helicopter :

https://icelandmonitor.mbl.is/a/img/monitor/bg/bg_fafaf7_1358x1.png

Seismicity has dropped this morning. It is clear that magma is moving effortlessly into the fracture that was opened by the previous intrusion. In its latest bulletin issued at 3 a.m. (local time), the Met Office specifies that the eruptive fissure is about 4 km long, with the northern end just east of Stóra-Skógfell and the southern end just east of Sundhnúk. The distance from the southern end to the edge of Grindavík is almost 3 km.

The air traffic controllers’ union has cancelled its strike forecast on December 20th, 2023 in order to allow helicopters to fly to the volcanic eruption. 

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December 19th – 9:00 (French time) : Icelandic authorities indicate that he lava is not flowing in the direction of Grindavík. The location of the eruption looks favourable, as it could spare all man-made structures. A local volcanologist has declared : “If everything is normal, the intensity will decrease tomorrow afternoon and the fissure will develop into craters. The eruption could last a week to 10 days.”

However, if the flow remains powerful, the lava could reach the road to Grindavík. The pollution from the eruption is substantial and could affect vulnerable people in nearby towns, depending on wind direction.

Police has closed all roads to and from Grindavík and asks that people do not attempt to get close to it, as gas fumes could prove dangerous.

Source : Iceland Monitor.

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December 19th – 16:00 : After a powerful start with tall lava fountains, the Icelandic Met Office explains that the size of the eruption at Sundhnúksgígar continues to diminish. The lava flow is estimated to be about one-quarter of what it was at the beginning of the eruption on December 18th, and only one third of the original fissure is active. The lava fountains are now reaching about 30 meters at their highest. These figures are based on visual estimates from a reconnaissance flight early on December 19th..

The development of the eruption is similar to recent eruptions at Fagradalsfjall, where the fissures are starting to contract and form individual eruption vents. Presently, there are about five eruption vents spread along the original fissure.

According to information from a helicopter flight in the afternoon of December 19th, the total length of the eruptive fissure has not changed much from the beginning. There was little activity at the southern end of the fissure near Hagafell, and the majority of the lava flow is heading east towards Fagradalsfjall.

The volcanic plume is drifting from the west and northwest. Gas pollution might be noticeable in Vestmannaeyjar, but not elsewhere in populated areas. According to the weather forecast, gas pollution might be detected in the capital area late tonight or tomorrow morning.

Source Met Office.

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December 19th – 8 pm : The eruption continues to weaken. New aerial images show that there are now three vents erupting southeast of Stóra-Skógfell, down from five previously. The lava is mostly flowing east from the eruption site, but there is also a lava tongue flowing west from the region north of Stóra-Skógfell.

Seismic activity has significantly decreased. Quite logically, following the eruption at Sundhnúksgíga, the land in Svartsengi subsided more than 5 cm. The Met Office says it is too early to determine if magma will continue to accumulate under Svartsengi and whether the land will start to rise again.

According to the Met Office, there is an increased likelihood that more vents may open along the original fissure as well as further north or south. The warning time for new vent openings at Sundhnúk could be very short.

A few hours after its reopening, the Blue Lagoon is again closed. Icelandic scientists had said there were « no indications of magma approaching the surface. »

Source : Met Office.

Un incinérateur à déchets pour éloigner les ours à Churchill // Waste incinerator to keep bears away in Churchill

La ville de Churchill (Manitoba, Canada), souvent surnommée la capitale mondiale de l’ours polaire, cherche à changer sa façon de traiter ses déchets, dans l’espoir d’empêcher les ours polaires de s’introduire à l’intérieur de la localité et ses quelque 900 habitants. C’est pourquoi Churchill étudie un système pour brûler et composter les déchets susceptibles d’attirer les ours et de les mettre en contact avec les humains.
Les déchets sont actuellement stockés dans un ancien bâtiment militaire au nord de l’aéroport de la ville, où ils restent pendant deux à trois ans avant d’être acheminés vers une décharge fermée.
Aujourd’hui, un projet de nouvelle installation de traitement des déchets pourrait contribuer à résoudre ce problème. En effet, si les déchets sont incinérés une fois collectés, les ours polaires seront moins susceptibles de se promener en ville.
Churchill envisage d’utiliser un incinérateur thermique pour brûler les déchets non organiques et pouvant être incinérés. Les déchets passeraient par deux chambres qui les chaufferaient à des températures très élevées jusqu’à ce qu’ils se décomposent et que les contaminants soient éliminés. Ils seraient ensuite transférés vers un épurateur qui garantirait que tout ce qui est émis lors du processus de combustion est sans danger pour l’environnement. Les autorités de Churchill cherchent à être aussi vertes que possible.
Le projet transformerait également en compost les déchets organiques qui ne seraient pas brûlés. Ces déchets seraient décomposés à l’intérieur même de l’installation dans un composteur intégré. Le processus est assez rapide et mettrait fin très rapidement aux odeurs susceptibles d’attirer les ours. Le compost serait ensuite séché avant d’être distribué à la population. La chaleur générée par la combustion des déchets serait également utilisée pour chauffer l’approvisionnement en eau de Churchill afin que les tuyaux ne gèlent pas en hiver.
Les autorités locales affirment que des projets tels que le composteur de Churchill sont importants pour la survie des ours polaires face au déclin de leur population et au réchauffement climatique.
La population d’ours polaires à l’ouest de la Baie d’Hudson, où se trouve Churchill, a chuté au cours des dernières décennies, passant d’environ 1 200 ours dans les années 1980 à environ 600 ou 620 en 2021.
Le 28 novembre 2023, les ours de l’ouest de la Baie d’Hudson avaient passé 164 jours à terre. Il s’agit de la cinquième période la plus longue passée hors de la glace par les ours depuis 1979.
Comme la glace de mer disparaît dans de plus en plus d’endroits, les ours polaires dans l’Arctique passent plus de temps sur les côtes et pendant de plus longues périodes. Cela crée un stress supplémentaire non seulement sur les ours polaires, mais aussi sur ceux qui vivent, travaillent et se divertissent dans le Nord.
Une étude de faisabilité sur le projet d’incinérateur de déchets a été lancée en octobre 2023 avec l’espoir de l’achever au printemps 2024. L’objectif est que le nouveau bâtiment soit opérationnel d’ici 2025.
Source  : CBC News.

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The town of Churchill (Manitoba Canada), often dubbed the polar bear capital of the world, is looking to change how it deals with its waste, in hopes of preventing polar bears from making their way into the community and its 900 residents. Churchill is studying how it can burn and compost waste that can attract bears and bring them into contact with people.

Waste is currently stored in an old military building north of the town’s airport, where it sits for two to three years before it is taken to an enclosed landfill.

Today, there is the project of a new waste facility that could help solve this problem. Indeed, burning the waste when it is collected means polar bears will be less likely to wander into town.

The town is considering using a pyrolytic thermal oxidizer — sometimes called a thermal incinerator — to burn non-organic and burnable waste. The waste would go through two chambers that would heat it at very high temperatures until it breaks down and contaminants are removed. It then would get moved to a scrubber, which would make sure anything emitted from the burning process is environmentally safe. Churchill authorities are looking to be as green as possible.

The project would also turn organic waste, which wouldn’t be burned, into compost. It would be broken down inside the facility in an « in-vessel composter. The process is quite quick, and it stops smelling very quickly. The compost would then cure outside before it’s distributed to the population. This wouldn’t attract bears since the organic waste is already broken down. The heat generated from burning the waste would also be used to heat the community’s water supply so pipes don’t freeze in the winter.

Local authorities say that projects like the proposed waste facility in Churchill are becoming increasingly important for polar bears’ survival in the face of their declining population and a warming climate

Polar bear population numbers in the western Hudson Bay region, where Churchill is located, have plunged in recent decades from around 1,200 bears in the 1980s to about 600 or 620 in 2021.

As of November 28th, 2023, the bears in western Hudson Bay had spent 164 days on shore. This is the fifth-longest amount of time the bears have spent off the ice since 1979.

As sea ice is disappearing in more places, polar bears spend more time on shore and for longer periods across the Arctic. This is putting extra pressure not just on polar bears but on those who live, work and recreate in the north.

A feasibility study on the proposed waste facility project was started in October 2023 with hopes to have it completed in spring 2024. The goal would be to have the new building up and running by 2025.

Source : CBC News.

Photos: C. Grandpey