Catastrophe écologique en Australie // Environmental disaster in Australia

La sécheresse et les incendies de forêt causés en 2019-2020 par le réchauffement climatique dans la Nouvelle-Galles du Sud (Australie) ont eu des conséquences désastreuses pour l’environnement. Les écosystèmes marins le long d’une large portion de littoral dans la région de Sydney ont été dévastés par les cendres et autres matériaux brûlées en provenance des incendies de végétation, par la sécheresse et par les violentes tempêtes qui se sont abattues par la suite. Selon les chercheurs du projet Abyss, un groupe scientifique de plongeurs, il s’agit du pire «événement de mortalité à grande échelle» observé depuis des décennies.
De la Hawkesbury River à Botany Bay, les espèces qui ont subi le plus de dégâts vont des crabes soldats (Mictyris longicarpus) aux oursins, aux éponges et aux invertébrés bryozoaires coralliens. Jusqu’à 8 mètres de profondeur, les espèces d’invertébrés semblent avoir été fortement affectées par des changements intervenus dans la qualité de l’eau. Dans le même temps, la vie ne semble pas avoir été affectée dans les zones en dessous de 8 mètres ou dans les zones où les eaux se mélangent facilement, comme dans une grande partie du port de Sydney.
La salinité a augmenté dans les estuaires peu profonds avec le déclin des apports d’eau douce durant la période sèche, puis les incendies de végétation ont ajouté du phosphore et de l’azote, sans parler des retardants répandus sur les incendies, qui ont favorisé le développement des cyanobactéries. Les violentes tempêtes ont donné le coup de grâce à une grande partie de la vie aquatique.
Les biologistes marins craignent que la disparition d’espèces essentielles provoque des «boucles de rétroaction dans l’ensemble de l’écosystème». Sur des sites tels que Monterey, des espèces très diverses qui s’attachaient autrefois aux filets et à d’autres objets submergés commencent à être remplacées par une espèce d’algue inconnue à ce jour. La mauvaise qualité de l’eau ainsi que les restrictions induites par la pandémie de coronavirus n’ont pas permis aux scientifiques d’étudier les conséquences de tous ces événements. Les impacts sur les poissons peuvent n’apparaître qu’au bout d’un certain temps. Certaines espèces herbivores, par exemple, pourront s’en tirer mieux que d’autres, en fonction des végétaux qui feront leur retour.
Le rapport du projet Abyss indique que «le changement climatique va entraîner une augmentation de l’intensité et de la fréquence des événements météorologiques extrêmes», tout en exacerbant également les sécheresses et les incendies de végétation. Les contraintes climatiques de plus en plus fréquentes dans le futur risquent de « décupler » tout ce qui se passe dans les écosystèmes marins autour de Sydney et au-delà.

Les plongeurs conseillent au gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud de réexaminer les plans d’une marina à Sydney au vu de la destruction des écosystèmes marins mentionnés dans le rapport. Le gouvernement a abandonné le projet en septembre 2018 suite à des plaintes, avant même la fin de la période d’enquête publique. A l’origine, le parc marin comprenait 17 zones protégées couvrant 2,4% des eaux autour de la ville.
Source: The Watchers.

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The drought and wildfires caused in 2019-2020 by global warming in Australia’s New South Wales had disastrous consequences for the environment. Marine ecosystems along a wide stretch of coastline in Sydney have been devastated by the bushfire debris, drought, and severe storms. According to researchers for The Abyss Project, a scientific group of divers, it is the worst « mass mortality event » in decades.

From the Hawkesbury River to Botany Bay, the worst affected species range from soldier crabs to urchins, soft sponges, and coral-like bryozoa invertebrates. Invertebrate species down to as deep as 8 metres appear to have been greatly affected by a series of changes in water quality and conditions. Meanwhile, sea life continues unaffected in areas deeper than 8 metres or areas where waters easily mix, like much of Sydney Harbor.

Salinity has increased in shallow estuaries as freshwater inflows dropped with the dry period, then the bushfires brought additional phosphorous and nitrogen, including from fire retardants, which stimulated cyanobacteria growth. The severe storms gave the final blow for much of the aquatic life.

Marine biologists fear that the loss of foundational species may cause « feedback loops occurring throughout the entire ecosystem. » At sites such as Monterey, highly-varied species previously found attached to nets and other objects submerged have started to be replaced by an unidentified algal species. Poor water quality, as well as the coronavirus pandemic restrictions, limited scientists’ ability to study the impact of this event. Impacts on fish may take time to be evident. Some grazing species, for instance, may fare better than others, depending on the mix of plant species that return.

The Abyss Project’s report noted that « climate change will see an increase in the intensity and frequency of extreme weather events, » but also exacerbate droughts and bushfires. The increasing climate stresses in the future could « just decouple everything » in the marine ecosystems around Sydney and beyond.

The divers suggested that the New South Wales government should revisit plans for a Sydney Marine Park, in wake of the previous marine destruction. The government ditched the plan in September 2018, even before the public consultation period had closed, following complaints. The originally proposed marine park consisted of 17 sanctuary zones, covering 2.4 percent of waters around the city.

Source : The Watchers.

Les incendies de 2019-2020  en Nouvelle-Galles-du-Sud (Source: NASA)