Lutte contre l’érosion côtière en France // The fight against coastal erosion in France

Les climato-sceptiques devraient observer les côtes françaises. Sous l’effet du réchauffement climatique et de la hausse du niveau des océans qu’il provoque, nos côtes sont en recul du fait de l’érosion du littoral. En 50 ans, la France a perdu 26 kilomètres carrés de territoire.

Pour remédier à ce phénomène, les élus cherchent des solutions. L’une d’elles consiste à essayer de fixer le trait de côte avec des rochers comme avec des digues. Une autre méthode consiste à travailler avec la nature. On peut réensabler les plages, ou planter de la végétation dans les dunes. Les racines vont retenir les sédiments et lutter contre l’érosion.

Jusque dans les années 1970, on a essayé de contrer la mer avec des constructions rigides. Dans une commune de l’Hérault, une muraille de sable a été érigée sur une plage de sable. Le problème, c’est que deux ans plus tard, les vagues ont rogné la construction sur une dizaine de mètres. Au final, la muraille qui était censée protéger la plage est elle-même victime de l’érosion. Depuis quelques années, on s’est rendu compte qu’il valait mieux faire avec la mer et la nature en privilégiant le réensablement.

C’est la technique mise en œuvre à Gouville-sur-Mer dans la Manche où 7 000 mètres cubes de sable ont été déversés par huit camions entre des boudins de deux mètres de hauteur. L’objectif est de rehausser la plage pour briser les attaques de la mer. Tout ce sable vient de la plage voisine d’Anneville-sur-Mer. Le coût total du chantier s’élève à 700 000 euros. La commune de 2 000 habitants assume plus de la moitié du coût. Il s’agit d’un enjeu touristique pour le camping qui se situe derrière, mais pas seulement, car à Gouville-sur-Mer, toute l’économie repose sur l’huître. Les usines ostréicoles représentent 700 emplois en pleine saison et 35 entreprises familiales. Or, ces usines sont toutes sous le niveau de la mer (!!), protégées uniquement par un cordon de dune qui s’amenuise d’année en année. Si rien n’est fait, dans quelques années, la mer sera à l’intérieur des bâtiments.

Source : France Info.

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Climate-skeptics should observe the French coasts. As a result of global warming and rising sea levels, our coasts are declining due to coastal erosion. In 50 years, France has lost 26 square kilometres of territory.
To remedy this phenomenon, local authorities are looking for solutions. One of them is to try to fix the coastline with rocks like dikes. Another method is to work with nature. One can re-sand the beaches, or plant vegetation in the dunes. The roots will retain sediment and fight against erosion.
Until the 1970s, technicians tried to counter the sea with rigid constructions. In a commune of the Hérault, a wall of sand was erected on a sandy beach. The problem was that, two years later, the waves had cut the construction by about ten metres. In the end, the wall that was supposed to protect the beach was itself a victim of erosion. In recent years, authorities realized that it was better to do with the sea and the nature by favouring re-sanding.
This is the technique implemented in Gouville-sur-Mer (Manche) where 7,000 cubic metres of sand were dumped by eight trucks between two-meter-high puddles. The goal is to raise the beach to break the attacks of the sea. All this sand comes from the nearby beach of Anneville-sur-Mer. The total cost of the project is 700,000 euros. The municipality of 2,000 inhabitants assumes more than half the cost. This is a tourist issue for the campsite which is behind the dune, but not only, because in Gouville-sur-Mer, the entire economy is based on the oyster industry. The oyster factories represent 700 jobs in high season and 35 family businesses. However, these factories are all under the sea level (!!), protected only by a cord of dune that is shrinking from year to year. If nothing is done, in a few years, the sea will be inside the buildings.
Source: France Info.

Google Maps

9 réflexions au sujet de « Lutte contre l’érosion côtière en France // The fight against coastal erosion in France »

  1. Dans l’Hérault, du côté de Sète , il s’agissait d’immerger un imposant boudin de sable à quelques dizaines de mètres de la côte. C’est ce projet qui a échoué? merci pour votre blog.

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  2. Bonjour Claude,

    Sans vouloir faire de peine aux personnes raffolant des bivalves en tout genre (moules en ce qui me concerne), il faut rappeler que ces êtres vivant, et d’autant plus en conséquence leur culture voire leur industrialisation, génèrent du méthane.
    Selon les théories Gaïa, et pas que, on pourrait effectivement penser l’ensemble du système Terre comme un organisme s’autodéfendant, se réagençant : nous sommes comme ses virions qui détournent certaines ressources à leur profit, la fièvre et les eaux montent et finissent par éroder les littoraux encore plus facilement pour évacuer notre front offensif. 😉

    Enfin, restons critique aussi, avant de ré-ensabler certaines côtes aux dépends d’autres dont les impacts sur la faune/flore marine ou le changement dans la dérive littorale (liée à la montée des eaux aussi ?) ne sont peut-être pas correctement évalués (mais dans le cadre de cette actualité, je l’ignore; le volet économique fait généralement autorité sur tout le reste), il seraient bon que les politiques d’urbanisation et nos techniques cessent totalement d’utiliser ce sable naturel pour la construction, surtout à outrance et quand c’est totalement inutile (ou GTI/GPI/GPII).

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    1. Bonjour GHTUZ,
      Un grain…de sable.
      En farnientant, bien vautré sur sa serviette de bain au beau milieu d’une plage, ou ce qu’il en reste à marée haute, à la Baule ou bien à Palavas les flots, une question vague nous parcourt : mais où est donc passé le sable qui l’année dernière faisait encore une petite dune ? Et bien la réponse vient d’elle même en se retournant faisant fi de la mer, ce beau sable doré est maintenant piégé, tout englué dans du ciment pour ainsi parfaire le béton alvéolé de tous ces magnifiques immeubles côtiers qui vont maintenant faire rapidement office de digue. Une chose n’étant pas forcément annulée par son contraire, il faut bien reconnaitre qu’ici les théories Gaïa en prennent un coup, puisque c’est l’équilibre global du contexte qui disparait purement et simplement totalement englouti dans un tourbillon d’incongruités; les destinations sont entrain de changer. Bien sûr, avec un peu d’adaptabilité, la mer devenant montagne et réciproquement on pourrait se satisfaire de pêcher la moule en altitude. Pourtant intellectuellement bien structuré, armé de mon QI d’huitre, j’ai cependant bien du mal à retomber sur mes pieds. Mais, heureusement, grâce au système physiologiquement dynamique que nous inspire la Gaïa conception, c’est probablement en marchant sur la tête que mon équilibre reviendra.
      La question est quand devrais-je commencer ?
      Bien cordialement
      Pierre Chabat

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      1. Bonjour Pierre,
        Tout cela est fort bien dit. Rien à ajouter. La semaine dernière, je déambulais sur une vaste plage sauvage sur la côte atlantique. Je regardais la petite dune littorale et j’apercevais les toits des maisons qui se trouvent derrière et qui sont inhabitées en dehors de l’été. Devant moi, je voyais un blockhaus qui trônait au beau milieu de la plage. Je me disais qu’il était probablement perché sur la dune en 1944 et qu’en soixante-dix ans, la mer avait mangé une cinquantaine de mètres de plage. Avec le réchauffement climatique et la montée des océans, le tout agrémenté de quelques belles tempêtes, je me suis dit que dans 20 ou 30 ans, les maisons que j’apercevais auraient probablement les pieds dans l’eau! La Nature n’aura fait que reprendre ses droits!
        Bonne soirée.
        Claude Grandpey

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  3. Bonjour Claude,
    Un pavé dans la mer.
    La production mondiale actuelle de ciment est d’environ 4 milliards de tonnes.
    Elle est obtenue en soumettant de l’argile (marnes grises, ou blanches, ou…quelconques) à une température de 500 à 1000 degrés.
    Cette opération s’effectue dans des fours alimentés en énergie fossile avec la répartition suivante :
    Chardon 43.8%
    Coke de pétrole 19.8%
    Pétrole 8.3%
    Gaz 17.1%
    Déchets 8.3%
    Biomasse 2.6%
    Combustibles haute viscosité 0.1%
    Il faut approximativement une tonne de combustible pour produire 3 tonnes de ciment.
    Cette production mondiale est actuellement responsable de 5% des émissions de CO2, qui est de 39 Gigatonnes par an.
    L’utilisation du ciment requière, pour qu’il soit un réel matériau de construction, l’ajout de 6 fois son poids en sables et gravillons.
    En vertu de ces quelques éléments quantitatifs concernant cet ingrédient, il est à noter que la pénurie de sable fin et non salé crée un besoin urgent qui va probablement nous obliger à laver le sable de mer. Gare à nos jolies plages dorées. D’autre part, il est d’autant urgent de relancer l’extraction du charbon (Ceci expliquant cela, voir plus haut) pour continuer à produire cette géniale invention éminemment indispensable à la construction de digues protectrices de nos cotes, en réponse à l’agression « quelque peu inexpliquée et ingrate » de notre méchante planète Terre.
    Pour information, les confortables plages de galets n’étant pas concernées par cette « anthropique érosion », il est fortement à recommander la fréquentation Dieppoise de nos prochaines vacances balnéaires.
    Pour défendre nos rivages bien attaqués, restons donc bien cimentés.
    Amitiés
    Pierre Chabat

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    1. Bonjour Pierre,
      L’émission de Jamy Gourgaud sur France 3 lundi montrait bien le risque d’effondrement des falaises normandes. Les galets d’Etretat et l’Aiguille Creuse chère à Maurice Leblanc et son cher Lupin ne sont pas les fruits du hasard!
      Bonne journée.
      Claude Grandpey

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    2. Bonjour Pierre,

      Pas que les plages où se dorer la pillule. Le dossier est toujours chaud je crois pour l’extraction à Lannion. Notre omniprésident n’y était et n’y est absolument pas défavorable. Fait du prince, cette pillule passera probablement de gré ou de force quand il le désirera – lui ou ses amis.
      Il me semble bien que pour les ciments aluminates, outre le clinker qui est effectivement très énergivore (et polluant si la source d’énergie sont les combustibles fossiles), l’extraction et le traitement de la bauxite pour sa fabrication est aussi très loin d’être la source la plus écologique pour un habitat durable, les proches des Calanques en savent plus que moi sur ce sujet j’imagine.

      Cela ressemble fort à une guerre contre [la] « nature ».

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      1. Bonsoir GHTUZ,
        La rage du ravage.
        Tout d’abord, merci d’intervenir sur le Blog de Claude avec autant de calme et de pondération, en portant avec vos commentaires toujours un peu d’eau au moulin. (Qualité rarissime dans la blogosphère)
        Pour ce qui est de la bauxite ou minerais d’aluminium, qu’on transforme à grand renfort d’énergie en alumine puis ensuite en aluminium, c’est, si je crois ce que l’on raconte sur le web, environ 250 millions de tonnes qui sont extraites du sol chaque année dans le monde. Ainsi, avec 4 tonnes de bauxite on produit 2 tonnes d’alumine qui ensuite produiront 1 tonne d’aluminium. Il y a donc par rapport au sable du béton un problème d’échelle puisque l’on compare 4 milliard de tonnes à 250 millions.
        Il faut bien dire aussi, qu’à part l’aéronautique, le câblage électrique et les équipements électroménagers ou de sports, il n’y a pas grand domaine qui en consomme. Nous somme bien loin de l’utilisation quasi planétaire du sable.
        Mais sur le fond, l’objet de nos tourments n’est-il pas, plutôt que l’exploitation elle-même de la planète, la manière dont on l’exploite. Il y a pour moi une grande différence entre le pillage, qui s’apparente plus à du vol avec l’intension de s’accaparer un bien pour le réutiliser, et le saccage qui lui est pure dévastation sans but précis. Ainsi, c’est exploiter sans ravager qu’il nous faudrait faire, et il nous appartient de dénoncer toutes les actions de ravage.
        Il y a quelque temps déjà, à la recherche de fossiles dans la région de Gisors, j’ai pu visiter avec mon épouse une carrière d’extraction de sable, entre autre. La paroi de cette excavation montrait un extraordinaire empilement de couche sableuse de délicates couleurs différentes et joliment ordonnées en sillons géométriques ondulés. Une véritable œuvre d’art, totalement naturelle. J’ai pensé que taper dans ce tableau sans vergogne à coup de tracto-pèle aura fait montre d’un certain irrespect de la nature. Mais le comble de cette histoire est que cet endroit qui renfermait malgré tout un trésor naturel était à demi comblé de déchets de toutes sortes. De pillage nous étions passés au saccage, de musée de la nature en déchèterie.
        Très bonne et paisible soirée
        Cordialement
        Pierre Chabat

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