La société des records et des extrêmes // The society of records and extremes

Au 21ème siècle, notre société est friande de records et d’extrêmes. Un psychologue pourrait sans doute nous expliquer pourquoi. Peut-être certaines personnes ont-elles besoin de se rassurer en démontrant qu’elles ont accompli un exploit. Quoi qu’il en soit, le Livre Guinness des Records montre qu’ils existent dans des domaines très variés, certains paraissant un peu ridicules. Il convient de préciser que pour être homologué, un record doit être officiellement validé et, si nécessaire, mesuré à l’aide d’instruments fiables.
En ce qui concerne la Nature, on peut citer quelques exemples de records liés aux sons, aux fontaines de lave, aux vagues océaniques ou encore à la vitesse du vent. Nous allons les examiner.

Dans un article précédent, j’expliquais que le son le plus fort jamais entendu a probablement été produit lors de l’éruption du Hunga Tonga-Hunga Ha’apai en 2022. Le bruit a dépassé celui de l’explosion du Krakatau en 1883. J’ai écrit « probablement » car aucun instrument fiable n’a mesuré le bruit à la source même de l’éruption.

Crédit photo: NASA

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On dit souvent que la plus haute fontaine de lave au monde a été observée lors de l’éruption du Kīlauea Iki en novembre-décembre 1959. Elle atteignait 580 m au-dessus de la bouche éruptive.

Crédit photo : Service des parcs nationaux

Cependant, d’autres volcans ont été plus performants. Des fontaines bien plus hautes ont été observées lors de l’éruption de l’Etna (Sicile) le 12 janvier 2011 (600 à 800 mètres de hauteur) et surtout lors de l’éruption du 23 novembre 2013, où elles ont atteint 2,8 km de hauteur. Ces estimations ont été réalisées par l’INGV à partir des images fournies par les webcams.

Bien que cela ne soit pas officiel, on estime que les fontaines de lave lors de l’éruption du Vésuve en 1779 ont atteint des hauteurs de 3 000 mètres.

Selon le Livre Guinness des Records, « la plus haute fontaine de lave volcanique jamais enregistrée mesurait 1 600 mètres (5 250 pieds) de hauteur. Elle a jailli lors de l’éruption du volcan Izu-Ōshima, au Japon, en novembre 1986. » Il semblerait donc que l’Etna ait fait mieux depuis, sans que cela apparaisse dans le Livre Guinness.

Éruption de l’Izu-Ōshima en 1986 (Source: JMA)

La variabilité de ces chiffres montre qu’il existe une grande incertitude quant au record mondial des fontaines de lave.

À titre de comparaison, les fontaines de lave lors de l’Épisode 38 de l’éruption du Kilauea ont été mesurées à 370 mètres, soit plus haut que la tour Eiffel à Paris.

Image webcam

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Lors des tempêtes en mer, les marins signalent d’énormes vagues capables de menacer, voire de faire chavirer les navires. Parfois appelées « vagues scélérates », elles peuvent être destructrices. Bien qu’elles aient été observées, personne n’est parvenu à les mesurer de façon précise depuis les navires.
Les vagues scélérates sont des vagues exceptionnellement hautes et imprévisibles qui peuvent surgir soudainement en haute mer. Également appelées murs d’eau, elles sont disproportionnées par rapport aux conditions marines environnantes. Contrairement aux tsunamis, qui sont générés par des perturbations sous-marines telles que les séismes, les vagues scélérates semblent résulter de la combinaison de plusieurs vagues plus petites qui, sous l’effet de diverses conditions océaniques, associent leurs énergies en une seule vague d’une puissance exceptionnelle.
La plus haute vague scélérate jamais enregistrée (Vague Draupner) mesurait 25,60 mètres de haut et a été détectée par une plateforme pétrolière norvégienne en mer du Nord en 1995. Les chercheurs qui ont étudié cette vague ont constaté qu’elle s’était produite dans des conditions de mer relativement difficiles, caractérisées par des vents forts et des vagues de grande hauteur, ce qui a probablement contribué à sa formation extrême.

Il convient de noter que d’autres vagues scélérates ont pu se produire sans être détectées dans les océans du monde.

Crédit photo: Wikipedia

S’agissant des vagues océaniques, on les associe souvent au surf. Teahupo’o, à Tahiti, est célèbre pour ses vagues puissantes qui peuvent atteindre 6 mètres de haut. Des vagues similaires sont observées à Banzai Pipeline, à Hawaï. La plus grande vague jamais surfée a été enregistrée à Nazaré, au Portugal, avec une hauteur de 26,21 mètres.

En 1959, dans la baie de Lituya, en Alaska, un glissement de terrain a déclenché la plus grande vague jamais enregistrée, mesurant 524 mètres de hauteur. De la même manière, le tsunami de 2004 dans l’océan Indien a engendré des vagues de plus de 30 mètres de haut, causant des morts et d’importants dégâts. Cependant, ces deux événements n’étaient pas dus à la mer ou à l’océan proprement dits. Ils ont été provoqués par des facteurs extérieurs.

Glissement de terrain et vague de Lituya (Source : Fritz et al. 2001)

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Lors des tempêtes et des ouragans, les vents peuvent atteindre des vitesses très élevées.

En 1934, un vent violent a balayé l’observatoire du Mont Washington, dans le New Hampshire, avec des rafales de 372 km/h.

En 2017, l’ouragan Irma a semé la destruction sur son passage, arrachant des toits et déracinant des arbres avec des vents dépassant les 298 km/h. Les records varient selon le lieu, la cause et les instruments de mesure.

D’après l’OMM, le vent de surface le plus fort jamais enregistré a atteint 407 km/h (253 mph). Cette vitesse a été mesurée à Barrow Island (Australie) par une station météorologique automatique lors du passage du cyclone tropical Olivia, le 10 avril 1996. L’OMM utilise uniquement les vitesses enregistrées par les instruments, et non des estimations ou des calculs.

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À noter que les vents les plus violents du système solaire soufflent sur Neptune à une vitesse de 1770 km/h (1 100 mph) selon la NASA, 2100 km/h selon d’autres sources.

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In the 21st century, our society is fond of records and extremes. A psychologist would probably explain why. Maybe some people need to reassure themselves by showing they have performed a feat of strength. Anyway, the Guinness Book of World Records shows that they exist in a variety of domains, some of them looking a bit ridiculous. It should be added that to be registered, a record should be officially ratified, and if necessarry measured by reliable instruments.

As far as Nature is concerned, we can mention a few of them about sounds, lava fountains, ocean waves or wind speed.

In a previous post, I explained that the loudest sound was probably produced during the 2022 eruption of the Hunga Tonga-Hunga Ha’apai eruption, surpassing the noise emitted by the 1883 explosion f Krakatau. I wrote probably because there was no reliable instrument to measure the noise at the source.

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It is often said that the tallest lava fountain in the world was observed during the November-December 1959 Kīlauea Iki eruption. They reached 580 m above the vent.

However, much taller fountains were observed during Mount Etna‘s 12 January 2011 eruption (600-800 meters high) and above all during the eruption of 23 November 2013 when they reached 2.8 km high. The estimates were made by the INGV from the images provided by the webcams.

While not official, it is believed that lava fountains during Mt. Vesuvius‘ 1779 eruption reached heights of 3,000 meters. I

According to the Guinness Book of World Records, « the tallest volcanic fire fountain ever recorded measured 1,600 m (5,250 ft) in height. It occurred during the eruption of the Izu-Ōshima volcano, Japan in November 1986. »

These different figures show that there is a lot of uncertainty about the world record of lava fountains.

As a comparison, the lava fountains during Episode 38 of the Kilauea eruption were measured at 370 meters, higher than the Eiffel Tower in Paris.

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During the storms at sea, sailors report huge waves able to threaten or even capsize the ships. Sometimes called « rogue waves », they can be destructive. Although they have been seen, nobody was really able to measure them.

In 1959 in Lituya Bay, Alaska, a landslide triggered the largest wave ever recorded with 524 meters. In the same way, the tsunami in the Indian Ocean in 2004 triggered waves more than 30 meters high that caused deaths and damage. However, both events were not caused by the sea or the ocean itself.

Rogue waves are an unusually large and unexpected wave that can appear suddenly in the open ocean, posing significant dangers to ships. Also referred to as walls of water, they are disproportionately tall and steep, compared to the surrounding sea conditions. Unlike tsunamis, which are generated by underwater disturbances like earthquakes, rogue waves seem to arise due to the merging of several smaller waves, which, due to various oceanic conditions, combine their energies into a single, exceptionally powerful wave.

The highest rogue wave ever recorded measured 25.60 meters in height and was detected by a Norwegian oil platform in the North Sea in 1995. Researchers studying this wave noted that it occurred in a relatively harsh sea state, characterized by strong winds and significant wave heights, which likely contributed to its extreme formation.

It should be noted that other rogue waves may have occured unnoticed in the world’s oceans.

As far as ocean waves are concerned, they are often mentioned about surf. Teahupo’o, Tahiti, is famous for its powerful waves that may be 6 meters high and draw experienced surfurs. Similar waves are observed at Banzai Pipeline, Hawaii. The biggest wave ever surfed was recorded in Nazaré, Portugal, with a height of 26.21 meters.

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During storms and hurricanes the winds can reach very high speeds.

In 1934, a « Big Wind » whipped the Mount Washington Observatory in New Hampshire at 231 mph (372 km/h).

In 2017, Hurricane Irma left a path of destruction, blowing off roofs and uprooting trees with winds over 185 mph (298 km/h).

There are different records depending on where the wind occurred, what created it, and which instrument measured it. According to WMO, the strongest recorded surface wind is 253 mph (407 km/h). That wind was measured at Barrow Island (Australia), by an automated weather station during Tropical Cyclone Olivia on April 10, 1996. WMO uses only speeds recorded by instruments, not estimates or calculations.

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It can be added that the strongest winds in the solar system are on Neptune, where they blow at 1,100 mph (1,770 km/h), according to NASA, and even 2,100 km/h, according to other sources.

Restrictions d’accès plus sévères à la plage de Reynisfjara (Islande) // More stringent access restrictions to Reynisfjara Beach (Iceland)

C’est toujours la même histoire : à cause de l’inconscience d’un petit nombre, l’accès à certains sites est refusé à toute la population. C’est ce qui est en train de se passer sur la plage de sable noir de Reynisfjara après le récent accident qui a coûté la vie à une jeune Allemande.

Suite à une réunion de sécurité avec les propriétaires de la zone, la Protection civile et la police, un portail a été installée à l’entrée de la plage de Reynisfjara le 11 août 2025. Il sera fermé lorsque le feu rouge sera allumé au-dessus des panneaux signalant les dangers de la plage. L’évaluation des risques a également été révisée, ce qui signifie que le feu rouge sera désormais activé plus fréquemment.
Un nouveau panneau indiquant les risques sur la plage a été installé le 9 août, après la disparition du précédent lors d’une tempête au printemps dernier. D’autres panneaux devraient être installés, dans le cadre d’un renouvellement complet de la signalisation.

Les propriétaires du terrain qui englobe la plage et les colonnes de basalte seront responsables de la fermeture du portail lorsque le feu rouge sera allumé. Le portail est situé sur le sentier pédestre menant à la falaise et à la plage, ce qui signifie qu’il sera interdit de descendre vers les orgues basaltiques ou dans la grotte d’Hálsanefshellir au moment de sa fermeture.

Les visiteurs pourront toujours se tenir sur la plateforme d’observation près des panneaux mettant en garde contre les dangers du site.
De plus, le seuil de danger concernant les vagues a été réactualisé : le voyant rouge s’allumera désormais plus tôt et donc plus souvent qu’auparavant.
Source ; Iceland Monitor.

Photos: C. Grandpey

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It’s always the same story : Due to the unconsciousness of few persons, the entire population is being denied access to certain sites. This is what is happening at Reymisfjara Black Sand Beach after the recent accident when a young German girl died.

Following a recent safety meeting including the landowners, the Civil protection and the police, a closure gate was installed at Reynisfjara Black Beach on Auguqt 11th, 2025. The gate will be used when the Red warning light is on at the beach’s warning signs. The risk assessment for the beach has also been revised, meaning the Red light will now be activated more frequently.

A new warning sign was installed at Reynisfjara Black Beach on August 9th after the previous one was lost in a storm last spring. More signs are expected to be installed at the beach, as part of a complete renewal of all informational signage in the area.

The landowners will be responsible for the closure of the gate when the Red light is on. The gate is placed on the walking path leading down to the beach ridge, which means it will be prohibited to go down to the basalt columns or into Hálsanefshellir cave. Visitors will still be able to stand on the viewing platform near the warning signs.

In addition, the danger threshold in the wave forecast system has been adjusted so that the Red light will now turn on earlier and therefore be on more often than before.

Source ; Iceland Monitor.

Retour sur le séisme de M8,8 au Kamchatka // A look back at the M8.8 earthquake in Kamchatka

Le séisme de magnitude M8,8 au large de la Russie, avec des alertes tsunami dans le Pacifique, n’a pas vraiment surpris les sismologues. En effet, la zone, qui comprend également les Aléoutiennes, est sismiquement active et peut être secouée par de puissants événements.

Celui du 29 juillet s’est produit sur une « faille de méga-chevauchement », où la plaque Pacifique, plus dense,s’enfonce sous la plaque nord-américaine plus légère. La plaque Pacifique est en mouvement, ce qui rend la péninsule du Kamtchatka particulièrement vulnérable à de telles secousses, et de fortes répliques ne sont pas à exclure. L’épicentre a été localisé près de la ville de Petropavlovsk-Kamtchatski. Il s’agit du séisme le plus puissant depuis celui de Tohuku (Japon) en 2011.

Illustration du phénomène de subduction

Suite au séisme du 29 juillet, les scientifiques expliquent que les phénomènes de subduction, où une plaque s’enfonce sous une autre, sont susceptibles de générer des séismes bien plus puissants que sur les failles de décrochement, comme celui qui a frappé la Birmanie en mars 2025, où les plaques coulissent horizontalement à des vitesses différentes. La région du Kamtchatka est particulièrement vulnérable et a connu un événement de magnitude M9,0 en novembre 1952, avec des dégâts dans la ville de Severo-Kurilsk et jusqu’à Hawaï.
Les phénomènes de « méga-chevauchement » à faible profondeur sont plus susceptibles de provoquer des tsunamis, car ils déplacent d’énormes volumes d’eau. Avec une profondeur de 20,7 km, le dernier séisme était très susceptible de générer un puissant tsunami.

Illustration du déplacement des vagues de tsunami (Source: USGS)

Des vagues d’environ 1,70 mètre ont atteint Hawaï, moins hautes que prévu initialement, mais les scientifiques expliquent que de telles vagues n’ont pas besoin d’être particulièrement fortes pour endommager les côtes basses des nations insulaires du Pacifique. Certaines régions de Polynésie française ont été invitées à se préparer à des vagues pouvant atteindre 4 mètres de hauteur. Heureusement, des vagues mineures ont été observées et n’ont pas eu d’impact destructeur. L’impact d’un tsunami dépend de la morphologie des fonds marins à l’approche des côtes. Si la montée vers la côte est très longue et peu profonde, une grande partie de l’énergie se dissipe sur cette montée lente, mais si la pente est très raide avant que le tsunami n’atteigne la côte, la hauteur des vagues peut être plus élevée.

Source: IPGP

Le séisme du 29 juillet a déjà déclenché au moins dix répliques supérieures à M5,0, et celles-ci pourraient se poursuivre pendant des mois. En effet, les séismes de forte magnitude génèrent des séquences de répliques qui commencent immédiatement après l’événement, et certaines peuvent être dévastatrices. Cependant, en général, leur magnitude et leur fréquence ont généralement tendance à diminuer avec le temps. Un événement plus important est toujours possible, mais il se produit généralement relativement rapidement, dans les jours ou les semaines qui suivent. L’événement de magnitude M8,8 est survenu moins de deux semaines après un séisme de magnitude M7,4 dans la même zone ; il a été identifié comme un « précurseur » par les sismologues. Cer derniers confirment que les séismes sont imprévisibles. Il n’existe pas de précurseurs scientifiquement cohérents dans les séquences sismiques. Les zones où les puissants séismes risquent de se produire sont assez bien identifiées sur Terre, mais la prévision s’arrête là.

La NOAA a mis en ligne une vidéo illustrant la propagation du tsunami du 29 juillet dans l’océan Pacifique :

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The M8.8 earthquake off Russia that triggered tsunami warnings across the Pacific did not really come as a surprise to seismologists. Indeed the area that also includes the Aleutians is seismically active and can be rocked by powerful earthquakes.

The 29 July event occurred on a « megathrust fault », where the denser Pacific Plate is sliding underneath the lighter North American Plate. The Pacific Plate has been on the move, making the Kamchatka Peninsula especially vulnerable to such tremors, and bigger aftershocks cannot be ruled out. With its epicentre near the city of Petropavlovsk-Kamchatsky, it was the biggest earthquake since the Tohuku event (Japan) in 2011.

Following the 29 July quake, scientists explain that subduction events, in which one plate pushes under another, are capable of generating far stronger earthquakes than « strike slips », such as the one that hit Myanmar in March 2025, where plates brush horizontally against one another at different speeds. The Kamchatka area is particularly vulnerable and experienced an M9.0 event in November 1952, severely damaging the town of Severo-Kurilsk and causing extensive damage as far away as Hawaii.

Shallow « megathrust » events are more likely to cause tsunamis because they burst through the sea floor and displace huge volumes of water. With a relatively shallow depth of 20.7 km, the latest earthquake was highly likely to create such tsunami risks.

Tsunami waves of around 1.7 metres reached as far as Hawaii, less high than originally expected, but scientists warned that such waves do not have to be especially big to do damage to the relatively low-lying coastlines of Pacific island nations.

Parts of French Polynesia were told to brace for waves as high as 4 metres. Fortunately, minor waves were observed and they did not have a destructive impact. The impact of a tsunami depends on its « run-up » as it approaches coastlines. If there is a very long, shallow run-up to the coast, a lot of the energy can be dissipated over that run-up, but if it is a very steep shelf before the tsunami gets to the coast, the wave height can be higher.

The July 29 earthquake has already triggered at least 10 aftershocks above magnitude M5.0, and they could continue for months. Indeed, large-magnitude earthquakes generate aftershock sequences that start immediately, and some of these can be damaging in their own right. However, their magnitude and frequency normally tend to decrease over time.There is always a chance of a larger event, but that larger event will usually occur relatively soon after, within days or weeks.

The M8.8 event came less than two weeks after an M7.4 earthquake in the same area, which has now been identified as a « foreshock ».

Seismologists confirm that earthquakes are unpredictable. There are no precursors that are scientifically consistent in earthquake sequences. The areas where powerful earthquakes may occur are fairly well identified on Earth, but predictions do not go any further.

Alertes tsunami dans le Pacifique // Tsunami warnings in the Pacific Ocean

Un séisme de magnitude M8,8 a été enregistré au large de la péninsule russe du Kamtchatka le 29 juillet 2025, déclenchant des alertes tsunami sur toute la côte ouest des États-Unis, avec également des ordres d’évacuation à Hawaï.
Le séisme a été enregistré à 23 h 24 (GMT), à environ 125 km à l’est-sud-est de Petropavlovsk-Kamtchatski. L’USGS  indique que l’hypocentre du séisme est peu profond, à une profondeur d’environ 19 km.
Peu avant 23 h 30, l’alerte tsunami a été déclenchée pour les zones côtières de Californie, du cap Mendocino à la frontière entre l’Oregon et la Californie. Une alerte tsunami signifie que des inondations importantes sont possibles.
L’alerte tsunami reste également en vigueur sur les zones côtières de l’Alaska, de Samalga Pass à Attu, à l’extrémité ouest des îles Aléoutiennes, et à Hawaï.
Les habitants des îles Aléoutiennes ont été invités à s’éloigner des plages, des ports, des marines et des criques. Suite à l’alerte tsunami émise pour les îles hawaïennes, le comté d’Hawaï a ordonné l’évacuation de toutes les zones inondables. La première vague du tsunami devrait atteindre les côtes de Big Island vers 19h17 aujourd’hui.

Ce n’est pas la première fois qu’un puissant séisme affecte cette région du monde. La péninsule du Kamchatka est une zone de subduction où la plaque Pacifique plonge sous la plaque d’Okhotsk. Cela se traduit par un volcanisme de subduction avec des volcans bien connus comme le Klyuchevskoy, le Karysmsky, le Sheveluch ou le Bezymianny qui entrent régulièrement en éruption.

La région est également soumise à un fort risque sismique. Au printemps 2006, un séisme de magnitude M7,9 touche la Koriakie. Le séisme du 5 novembre 1952 avait initialement reçu une magnitude de 8,2, mais elle a été révisée à M9,0 au cours des années suivantes. L’événement a provoqué un important tsunami, causant des dégâts et des victimes dans la péninsule du Kamtchatka et les îles Kouriles. Hawaï a également été impacté, avec des dégâts estimés à un million de dollars et des pertes de bétail, mais aucune victime humaine n’a été enregistrée. Le Japon n’a signalé aucune victime ni aucun dégât. Le tsunami a atteint l’Alaska, le Chili et la Nouvelle-Zélande.
L’hypocentre était situé à une profondeur de 21,6 km. La longueur de la rupture le long de la zone de subduction était de 600 km. Des répliques ont été enregistrées sur une superficie d’environ 247 000 km².

Source : USGS, autorités fédérales.

La péninsule du Kamtchatka, langue de terre longue de 1 250 kilomètres, est située à la jonction des plaques tectoniques du Pacifique et de l’Amérique du Nord.

Le dernier séisme est le plus puissant observé depuis celui de Tohoku, au Japon, en 2011, qui avait frappé la côte nippone avec une magnitude de M9,1, entraînant un tsunami dévastateur et un accident nucléaire à Fukushima.

À l’échelle mondiale, seuls cinq séismes enregistrés depuis un siècle ont surpassé celui de cette nuit : Valdivia (sud Chili) le 22 mai 1960 avec une magnitude de M9,5 ; séisme du Vendredi saint (Alaska) le 27 mars 1964 avec une magnitude de M9,2 ; séisme de Tōhoku (Japon) le 11 mats 2011 avec une magnitude de M9,1 ; séisme du 26 décembre 2004 à Sumatra (Indonésie) avec une magnitude de M9,1 ; séisme au Kamchatka en 1952 avec une magnitude de M9,0).

 

Le Pacifique nord-ouest avec la chaîne des Aléoutiennes et, à gauche, la fosse des Kouriles (Kouriles-Kamchatka) où s’est produit le dernier séisme (Source : USGS /  AVO)

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Dernière minute : les vagues de tsunami ont atteint Hawaï mais ne semblent pas avoitr l’amplitude redoutée. Aucun dégât n’est observé actuellement. Il faudra cependant quelques heures avant que l’énergie du séisme de magnitude 8,8 qui a frappé la côte est du Kamtchatka se dissipe complètement. Les secours continuent de surveiller la situation. L’eau a reculé et est remontée à plusieurs reprises du côté de Nawiliwili, à Kaua’i, où la première vague était attendue vers 19 h 10 (heure locale).

11h30 (heure Paris) : Comme je l’indiquais plus haut, aucun tsunami majeur n’est attendu à Hawaï. L’alerte tsunami reste toutefois de mise car la menace peut persister plusieurs heures, même si aucune vague de tsunami majeure n’est attendue suite au violent séisme de magnitude 8,8 survenu au large de la côte est de la Russie.

L’amplitude des vagues enregistrées à Hawaii a été la suivante : 1,70 mètre à 20h09 à Kahului, Maui. Amplitude de 1,49 m à 20 h 32 à Hilo. Amplitude de 1,29 m à 19 h 48 à Hanalei, Kaua’i.

Selon les médias français, en Polynésie française, on s’attendait à une onde océanique estimée entre 1,10 m et 2,20 m de hauteur, entre 00h57 (12h27 heure de Paris) et 1h08 (12h38). Les maires ont activé leurs plans communaux de sauvegarde, la gendarmerie a mis en sécurité la population

Peu avant 7 heures, un tsunami de 1,30 m a atteint un port sur la côte nord du Japon. Dans le port de Severo-Kourilsk, dans le nord de l’archipel russe des Kouriles, plusieurs tsunamis successifs ont submergé les rues sans faire de victimes.

Globalement, il semble donc que le puissant séisme de M8,8 ne causera pas les dégâts redoutés. C’est, bien sûr, une très bonne nouvelle.

Photo: C. Grandpey

16h00 (heure de Paris) : Le KVERT indique que le Klyuchevskoy (Kamchatka) est entré en éruption après le puissant séisme survenu le 20 juillet au large des côtes de la péninsule. Personne ne peut dire si cette éruption fait partie du comportement éruptif normal du volcan ou si elle est liée au séisme.
Les autorités d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud ont ordonné des évacuations et émis des alertes tsunami.
Les vagues du tsunami ont commencé à frapper les îles Marquises, en Polynésie française, tôt le 30 juillet, mais les les vagues sont plus faibles que prévu initialement. Cette situation va à l’encontre des prévisions alarmistes diffusées par les es médias français.
L’alerte tsunami a été levée pour les zones côtières du sud de l’Alaska, de la péninsule d’Alaska et des îles Aléoutiennes. Elle a également été levée pour les zones côtières de la Colombie-Britannique, ainsi que pour les Samoa.

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A magnitude 8.8 earthquake struck off Russia’s Kamchatka Peninsula on July 29th, 2025, triggering tsunami alerts for the entire U.S. West Coast and prompting evacuation warnings in Hawaii.

The earthquake was recorded at 11:24 p.m. (GMT), about 125 km east-southeast of Petropavlovsk-Kamchatsky. USGS said the quake was shallow, at a depth of about 19 km

Shortly before 11:30 p.m., a tsunami advisory was upgraded to a warning for the coastal areas of California, from Cape Mendocino to the Oregon-California border. A tsunami warning means significant inundation is possible.

The tsunami warning also remains in effect from the coastal areas of Alaska from Samalga Pass to Attu, at the western end of the Aleutian Islands, and Hawaii.

Residents in the Aleutian Islands were advised to move out of the water and away from beaches, harbors, marines and inlets.

Hawaiʻi County ordered the evacuation of all tsunami inundation zones as a result of the tsunami warning issued for the Hawaiian Islands.

The first tsunami wave is expected to arrive at Big Island coasts about 7:17 p.m. today.

This is not the first time a powerful earthquake has struck this region of the world. The Kamchatka Peninsula is a subduction zone where the Pacific Plate plunges beneath the Okhotsk Plate. This results in subduction volcanism, with well-known volcanoes such as Klyuchevskoy, Karysmsky, Sheveluch, and Bezymianny regularly erupting.
The region is also subject to a high seismic risk. In the spring of 2006, a magnitude 7.9 earthquake struck Koryakia.

The November 5, 1952 earthquake had been initially assigned a magnitude of 8.2, but it was revised to 9.0 in later years. A large tsunami followed, causing destruction and casualties on the Kamchatka Peninsula and the Kuril Islands. Hawaii was also affected, with damage estimated at up to one million dollars and livestock losses, but no human casualties were recorded. Japan reported no casualties or damage. The tsunami reached Alaska, Chile, and New Zealand.

The hypocentre was located at a depth of 21.6 km. The length of the subduction zone rupture was 600 km. Aftershocks were recorded over an area of approximately 247,000 km2.

Source : USGS, federal authorities.

The Kamchatka Peninsula, a 1,250-kilometer-long strip of land, is located at the junction of the Pacific and North American tectonic plates.
The latest earthquake was the most powerful recorded since the 2011 Tohoku earthquake in Japan, which struck the Japanese coast with a magnitude of M9.1, triggering a devastating tsunami and a nuclear accident at Fukushima.
On a global scale, only five earthquakes recorded in the last century have surpassed last night’s: Valdivia (southern Chile) on May 22, 1960, with a magnitude of M9.5; the Good Friday earthquake (Alaska) on March 27, 1964, with a magnitude of M9.2; and the Tōhoku earthquake (Japan) on May 11, 2011, with a magnitude of M9.1. earthquake of December 26, 2004 in Sumatra (Indonesia) with a magnitude of M9.1; earthquake in Kamchatka in 1952 with a magnitude of M9.0).

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Last minute : the tsunami waves have started to reach Hawaii, but don’t eeem to have the feared amplitude. No damage has currently been observed. However, it will be a few hours before the energy of the M8.8 earthquake that struck off the east coast of Kamchatka passes completely. Emergency personnel continue to monitor the situation. The water has receded and rose a few times on the Nawiliwili side of Kaua‘i, where the first wave was expected to arrive by 7:10 p.m (local time).

11:30 a.m. (Paris time): As I put it above, no major tsunami is expected in Hawaii. However, the tsunami warning remains in effect because the threat could persist for several hours, even though no major tsunami wave is expected following the violent M8.8 earthquake off the east coast of Russia.
The wave heights recorded in Hawaii were as follows: 1.70 meters at 8:09 p.m. in Kahului, Maui. 1.49 m at 8:32 p.m. in Hilo. 1.29 m at 7:48 p.m. in Hanalei, Kaua’i.

According to French media, in French Polynesia, an ocean wave estimated at between 1.10 m and 2.20 m in height was expected between 12:57 a.m. (12:27 p.m. Paris time) and 1:08 a.m. (12:38 p.m.). Mayors have activated their local emergency plans, and the police has secured the population.

Shortly before 7 a.m., a 1.30-meter tsunami struck a port on the northern coast of Japan. In the port of Severo-Kurilsk, in the northern Russian Kuril Islands, several successive tsunamis flooded the streets without causing any casualties.

Overall, it therefore appears that the powerful M8.8 earthquake will not cause the feared damage. This is, of course, very good news.

4:00 pm (Paris time) : KVERT indicates that Klyuchevskoy (Kamchatka) has started erupting after the powerful earthquake that occurred on July 20th off the peninsula’s coast. Nobody can say whether the eruption was part of the volcano’s normal eruptive behavoiur or whether it was linked to the earthquake.

Authorities in Central and South America have ordered evacuations and issued tsunami warnings.

Tsunami waves began hitting the Marquesas Islands in French Polynesia early on July 30th, but the waves were forecast to be smaller than initially feared. This goes against the alrming predictions made by the French news media. .

The tsunami warning has been cancelled for coastal areas of south Alaska, the Alaska peninsula and the Aleutian Islands. It las also been cancelled for the coastal areas of British Columbia, as well as for American Samoa.