Situation très tendue à Goma (RDC) // Very tense situation in Goma (DRC)

L’ascension du volcan Nyiragongo sera-t-elle à nouveau possible un jour ? Ce n’est pas le cas actuellement et il faut croiser les doigts pour qu’une éruption ne se produise pas. Je ne vois vraiment pas comment aide et secours pourraient être acheminés en toute sécurité.

La situation à Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, est très tendue ces jours-ci. Les combats entre l’armée congolaise, soutenue par deux forces régionale et onusienne, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda, se sont intensifiés dans l’est de la République démocratique du Congo. Treize soldats étrangers – sud-africains, malawites et uruguayen – déployés au sein des forces venues épauler l’armée congolaise ont été tués le 24 janvier 2025

Le M23 (« Mouvement du 23 mars ») et 3.000 à 4.000 soldats rwandais ont rapidement gagné du terrain ces dernières semaines. Ils encerclent désormais presque complètement Goma qui compte un million d’habitants et au moins autant de déplacés.

Le 25 janvier 2025, l’Union européenne a exhorté le M23 à « arrêter son avancée » et le Rwanda à « se retirer immédiatement. » Une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité sur la RDC est prévue aujourd’hui 27 janvier.

Les Nations unies ont commencé à évacuer leur personnel « non essentiel » de Goma vers l’Ouganda voisin et la capitale congolaise Kinshasa. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont appelé leurs ressortissants à quitter Goma au plus vite, tant que l’aéroport et les frontières sont ouverts.

Dans l’est de la République démocratique du Congo riche en ressources naturelles, les conflits s’enchaînent depuis plus de trente ans. Selon l’ONU, 400.000 personnes ont été déplacées par les combats depuis début janvier 2025.

Malgré plusieurs tentatives, les médiations entre la République démocratique du Congo et le Rwanda ont échoué et aucun accord de paix ne semble se profiler.

Source : presse internationale.

À cette situation extrêmement tendue sur le terrain s’ajoutent les problèmes qui agitent l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) qui, depuis plusieurs mois, n’assure plus la surveillance des volcans Nyiragongo et Nyiamuragira.

Toutefois, les agents de l’Observatoire viennent de suspendre momentanément leur mouvement de  grève. Dans une déclaration à la presse  le 13 janvier 2025 , les grévistes ont décidé de reprendre la surveillance des volcans Nyiragongo et Nyamulagira, ainsi que du gaz méthane dans le lac Kivu, en attendant la totalité du paiement des arriérés par le Gouvernement congolais. Le président de la délégation syndicale de l’OVG donne au gouvernement un ultimatum de 30 jours pour que soit versé cet argent. Faute de quoi, la grève reprendra.

Source : presse locale.

Le Nyiragongo et la ville de Goma (Crédit photo: Mediacongo)

Crédit photo: Wikipedia

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Will climbing Nyiragongo volcano ever be possible again? It is not currently the case and we should keep our fingers crossed that an eruption does not occur. I really do not see how aid and relief could be delivered safely.
The situation in Goma, the capital of North Kivu province, is very tense these days. Fighting between the Congolese army, supported by two regional and UN forces, and the anti-government armed group M23, supported by Rwanda, has intensified in the eastern Democratic Republic of Congo. Thirteen foreign soldiers – South African, Malawian and Uruguayan – deployed as part of the forces that came to support the Congolese army were killed on 24 January 2025
The M23 (« March 23 Movement ») and 3,000 to 4,000 Rwandan soldiers have rapidly gained ground in recent weeks. They now almost completely surround Goma, which has a population of one million and at least as many displaced people.
On 25 January 2025, the European Union urged the M23 to « stop its advance » and Rwanda to « withdraw immediately. » An emergency meeting of the Security Council on the DRC is scheduled for today, 27 Januar, 2025.
The United Nations has begun evacuating its « non-essential » personnel from Goma to neighbouring Uganda and the Congolese capital Kinshasa. The United States, France and the United Kingdom have called on their citizens to leave Goma as soon as possible, as long as the airport and borders are open.
In the eastern Democratic Republic of Congo, which is rich in natural resources, conflicts have been raging for more than thirty years. According to the UN, 400,000 people have been displaced by the fighting since the beginning of January 2025.
Despite several attempts, mediations between the Democratic Republic of Congo and Rwanda have failed and no peace agreement seems to be on the horizon.
Source: international press.

Added to this extremely tense situation are the problems affecting the Goma Volcanological Observatory (OVG), which has not been monitoring Nyiragongo and Nyiamuragira for several months.
However, the Observatory’s agents have just temporarily suspended their strike action. In a statement to the press on January 13th, 2025, the strikers decided to resume monitoring the volcanoes, as well as methane gas in Lake Kivu, while waiting for the Congolese government to pay all arrears. The president of the OVG union delegation has given the government a 30-day ultimatum to pay this money. Otherwise, the strike will resume.
Source: local press.

Conséquences environnementales de la guerre en Iraq // Environmental consequences of the war in Irak

drapeau-francaisLes images satellite mises en ligne par la NASA montrent un panache de dioxyde de soufre (SO2) en provenance de la mine et de l’usine de traitement de soufre d’Al-Mishraq près de Mossoul, en Irak. Les images montrent également un panache de fumée noire en train de s’échapper du champ de pétrole de Qayyarah. Les deux panaches sont la conséquence de la guerre qui fait rage au Moyen-Orient.
Déjà en juin 2003, les scientifiques de la NASA avaient utilisé des satellites pour analyser la quantité de dioxyde de soufre envoyée dans l’atmosphère par un incendie à cette même mine de soufre. Ils avaient calculé que le feu, qui a brûlé pendant près d’un mois, émettait 21 kilotonnes de SO2 par jour. C’est quatre fois plus que ce que rejette chaque jour le plus grand émetteur de dioxyde de soufre au monde, la fonderie de Noril’sk en Russie.
Treize ans plus tard, l’histoire semble se répéter. Un incendie dans la même usine de traitement de soufre en Irak envoie d’énormes quantités de SO2 dans l’atmosphère. De nouveau, les scientifiques observent les événements en temps réel, avec davantage d’instruments satellitaires à leur disposition. Les émissions de SO2 en provenance de l’incendie sont déjà importantes. Si le dioxyde de soufre provenait d’un volcan, ce serait déjà l’une des plus grandes éruptions de 2016.
Dans les premiers jours, l’incendie – qui a été détecté le 20 octobre – ne semblait pas être particulièrement violent et les premières observations laissaient supposer qu’une grande partie du dioxyde de soufre se concentrait dans la couche limite et la basse troposphère, avec un impact sur la qualité de l’air et donc sur la santé. Plus récemment, le SO2 a atteint des altitudes plus élevées où il peut être véhiculé sur de longues distances. Selon des articles de presse, deux personnes sont mortes après avoir respiré des vapeurs de soufre, et un millier d’autres ont été traitées pour des problèmes respiratoires.
La carte ci-dessous montre l’étendue du panache dans l’atmosphère le 24 octobre 2016. Sur l’image satellite, le panache de l’usine de soufre d’Al-Mishraq est grisâtre tandis que celui émis par le champ de pétrole de Qayyarah est carrément noir.

Source: NASA.

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drapeau-anglaisSatellite images released by NASA show one sulphur dioxide (SO2) plume from the Al-Mishraq sulphur mine and processing facility near Mosul, Iraq . They also show a black smoke plume emitted by the Qayyarah oil field. Both plumes are consequences of the war that rages in the Middle East.

Back in June 2003, NASA’s atmospheric scientists had used satellites to track how much sulphur dioxide streamed into the atmosphere from a fire at this same sulphur mine. They calculated that the fire, which burned for nearly a month, released 21 kilotons of SO2 per day. That is roughly four times as much as is emitted each day by the world’s largest single-source emitter of sulfur dioxide, a smelter in Noril’sk, Russia.

Thirteen years later, history seems to be repeating itself. A fire at the same sulphur facility in Iraq is emitting tremendous quantities of SO2 into the atmosphere. Once again, this group of scientists is closely watching the events in real time, with a more capable set of satellite instruments at their disposal. Already, SO2 emissions from the fire have been significant. If the sulphur dioxide were coming from a volcano rather than a fire, it would already be among the largest eruptions of 2016.

In the first few days, the fire – which was first detected on October 20th – did not appear to be particularly energetic and preliminary observations suggested that much of the sulphur dioxide remained in the boundary layer and the lower troposphere, which accentuates the impact on air quality and health. More recently, SO2 has been lofted to higher altitudes where it may undergo long-range transport. According to news reports, two people have died after breathing sulphur fumes, and up to 1,000 people have been treated for breathing problems.

The map below shows the extent of the plume within the planetary boundary layer on October 24th, 2016. On the satellite image, the plume from the Al-Mishraq sulphur plant appears white-gray. Smoke plumes from the Qayyarah oil field are black.  Source: NASA.

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Etendue du nuage de dioxyde de soufre (Source: NASA)

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Image satellite des deux sources de pollution en Iraq (Source: NASA)