L’éruption sous-marine la plus profonde jamais observée sur Terre // The deepest known undersea eruption en Earth

Une équipe de chercheurs issus de plusieurs universités américaine, canadienne et allemande a effectué une étude sur une récente éruption volcanique sur le bassin arrière-arc des Mariannes dans le Pacifique occidental, à environ 4480 mètres sous la surface de l’océan, ce qui en fait l’éruption la plus profonde jamais observée à ce jour. À titre de comparaison, cette profondeur sous la surface de l’océan est supérieure à la hauteur du Mont Rainier au-dessus du niveau de la mer.
L’éruption a été découverte par des chercheurs qui exploraient de nouveaux sites hydrothermaux dans un secteur où la plaque tectonique Pacifique glisse sous la plaque Philippine dans le processus bien connu de subduction qui donne naissance à la Fosse des Mariannes et l’arc volcanique actif composé de neuf îles et de plus de 60 volcans sous-marins. Le bassin arrière-arc des Mariannes est une zone d’extension du plancher océanique et de volcanisme actif dans la partie supérieure de la plaque derrière l’arc volcanique. Les résultats de l’étude ont été publiés dans un numéro spécial de Frontiers in Earth Science.
Grâce à des technologies de pointe et de nouvelles méthodes d’exploration, les scientifiques ont détecté au cours des 30 dernières années des preuves d’une quarantaine d’éruptions sous-marines. Avant 1990, aucune éruption n’avait été observée. L’éruption d’arrière-arc des Mariannes a été découverte pour la première fois en décembre 2015 par des caméras à bord d’un véhicule autonome appelé Sentry. Les photos ont révélé la présence d’une coulée de lave intacte, sombre et vitreuse, sur le fond de l’océan, sans couverture de sédiments. Les fluides hydrothermaux de couleur laiteuse qui s’en échappaient prouvaient que la coulée était encore chaude et donc très jeune.
Les données bathymétriques récemment recueillies indiquent d’importants changements de profondeur dans la zone entre les relevés de 2013 et 2015, signe qu’une éruption s’est produite. La nouvelle coulée de lave présente une longueur d’environ 7,2 kilomètres et une épaisseur variant entre 40 et 135 mètres.
Les scientifiques sont revenus sur le site en avril et en décembre 2016 et ont utilisé les véhicules télécommandés Deep Discoverer et SuBastian lors de plusieurs expéditions. Les nouvelles observations ont montré un système hydrothermal en déclin rapide sur les coulées de lave, signe que l’éruption a eu lieu seulement quelques mois avant sa découverte l’année précédente.
La dernière étude est importante. En effet, les volcans sous-marins peuvent aider à expliquer le fonctionnement des volcans terrestres et leur impact sur la chimie des océans, ce qui peut avoir une incidence importante sur les écosystèmes locaux.
Source: Oregon State University.

A team of researchers from U.S, Canadian and German universities has documented a recent volcanic eruption on the Mariana back-arc in the western Pacific Ocean, about 4480 metres below the ocean surface, making it the deepest known eruption on Earth. As a comparison, this is deeper below the ocean surface than Mount Rainier’s height above sea level.
The eruption was discovered by researchers searching for new hydrothermal vent sites where the Pacific tectonic plate subducts beneath the Philippine Sea plate, forming the Mariana trench and the active volcano arc, which is made up of nine islands and more than 60 seamounts. The Mariana back-arc is a zone of seafloor spreading and active volcanism in the upper plate behind the volcanic arc. Results of the research were published in a special issue of Frontiers in Earth Science.
Thanks to new technologies and new exploration methods, in the last 30 years scientists have detected evidence of about 40 undersea eruptions. Before 1990, there were zero. The Mariana back-arc eruption was first discovered in December 2015 by cameras aboard an autonomous underwater vehicle called Sentry. Photos revealed the presence of a pristine dark, glassy lava flow on the seafloor with no sediment cover. Venting of milky hydrothermal vent fluid indicated that the lava flow was still warm, and therefore very young.
Newly collected bathymetric data indicated major depth changes in the area between surveys in 2013 and 2015, consistent with an eruption. The new lava flows stretched over an area about 7.2 kilometres long and ranged in thickness between 40 and 135 metres.
The scientists returned to the site in April and December of 2016 and used remotely operated vehicles Deep Discoverer and SuBastian during several expeditions. The new observations showed a rapidly declining hydrothermal system on the lava flows, suggesting the eruption had taken place only months before its discovery the previous year.
The research is important for several reasons. Undersea volcanoes can help inform about how terrestrial volcanoes work and how they impact ocean chemistry, which can significantly affect local ecosystems.
Source: Oregon Sate University.

Vue du Deep Discoverer utilisé pendant la mission (Crédit photo : Oregon State University)

Eruption sous-marine au large de la Turquie? // Submarine eruption off Turkey?

drapeau francais   Selon des journaux locaux et une chaîne de télévision turque, il se pourrait qu’une éruption sous-marine ait eu lieu au large de la côte occidentale de la Turquie, dans la province de Mugla, entre le continent et l’île grecque de Simi, près de Rhodes. La zone se trouve à l’extrémité E de l’arc hellénique, connu pour être actif d’un point de vue volcanique. Plusieurs essaims sismiques ont été enregistrés au cours des derniers mois.
Les scientifiques turcs ont détecté la présence de deux bouches actives à environ 200 mètres de profondeur, le long d’une fracture qui coupe la région dans le sens nord-sud. Par ailleurs, une hausse de la température de la mer laisse supposer que la lave s’échappe de ces bouches. Une éruption sous-marine a déjà eu lieu dans ce secteur en 2009.
S’agissant de la sismicité, la Turquie se trouve dans une zone particulièrement sensible. Un fort tremblement de terre (M 7.4) a secoué la Mer de Marmara en 1999 et tué quelque 18 000 personnes.

 

   According to the local newspapers and a Turkish TV channel, a submarine eruption may have started off Turkey’s west coast in the Turkish province of Mugla, between the mainland and the Greek Island of Simi near Rhodes. The area is located at the eastern end of the volcanically active Hellenic Arc. It was affected by a series of seismic swarms during the past months
Turkish scientists have found evidence of two active vents at depths of about 200 metres along a north-south trending fissure that slashes the area. Besides, a rise in sea temperature suggests that lava might be erupting from the vents. A previous submarine eruption already occurred here in 2009.
As far as earthquakes are concerned, Turkey is located in a seismically active zone. The most powerful event (M 7.4) occurred in the Marmara Sea in 1999. About 18,000 people were killed in the earthquake.

Marmara-blog

Eruption sous-marine (suite)

seamount,eruption,kermadec,volcans,volcanoes,volcano newsIl semble de plus en plus probable que la nappe de ponce observée à la surface de l’océan a été produite par une éruption du Havre, volcan sous-marin des Iles Kermadec, entre la Nouvelle Zélande et les Tonga. 

En juillet, on a enregistré dans la zone un essaim sismique avec plus de 150 événements répartis sur deux jours. La source a été identifiée grâce à une coopération entre l’Institut des Sciences Géologiques et Nucléaires et les chercheurs français en poste à Tahiti qui contrôlent la sismicité dans le SO du Pacifique. En consultant les enregistrements, ils ont vu que 157 séismes d’une magnitude entre M3 et M 4,8 s’étaient produits les 17 et 18 juillet. C’était pratiquement au moment où la nappe de ponce a été aperçue pour la première fois. Quand l’Institut a fait une confrontation avec ses propres données, le Havre a été identifié comme étant le coupable.

En parallèle, les images fournies par les satellites le 18 juillet pendant l’après-midi confirment la localisation de l’éruption. On voit parfaitement le panache éruptif, la nappe de ponce et la décoloration de l’eau de mer. L’éruption semble avoir été brève car le 19 et le 20 juillet le panache était beaucoup plus diffus .

 

seamount,eruption,kermadec,volcans,volcanoes,volcano newsIt seems more and more likely that the pumice raft observed on the ocean was produced by an eruption of the Havre volcano, a seamount in the South Kermadecs (halfway between New Zealand and Tonga). It is a caldera volcano which had not erupted in 115 years.

Indeed, a swarm of more than 150 earthquakes over two days was recorded in July in the area.  The source of the pumice was identified thanks to a cooperation between the Institute of Geological and Nuclear Sciences and French researchers in Tahiti who monitor earthquakes in the SW Pacific. Looking at their physical records, they saw that on July 17th and 18th there were some 157 earthquakes of magnitudes between 3.0 and 4.8 in the area. They occurred near the time of the first sighting of the pumice « raft » and when the Institute looked at its database they identified the Havre volcano as being the culprit.

Besides, satellite images (July 18th in the afternoon) confirm the location of the eruption with the plume, the pumice and the discoloured water. It seems that the eruption was over by July 19th or 20th as the plume was much more diffuse.  

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(Avec l’aimable autorisation de la NASA)

Eruption sous-marine

drapeau francais.jpgUne éruption volcanique s’est produite à 400 km à l’ouest de Raoul Island laissant, selon les scientifiques néo-zélandais, « un vaste radeau (=une nappe!) de ponce » à la surface de l’océan. On a d’abord cru que la ponce avait été émise par le volcan Monowai, mais ce dernier se trouve au NE de Raoul Island. L’éruption a du être particulièrement violente car la nappe de ponce mesure 463 km de long sur 55 km de large!

Quand on lui a demandé si l’éruption pouvait avoir un lien avec celle du Tongariro, un volcanologue NZ a répondu : «  On se trouve sur la même limite de plaques tectoniques, mais le lien s’arrête là. »

Raoul Island fait partie des Iles Kermadec, à environ 1100 km au NE de la Nouvelle Zélande.

Source: New Zealand press.

Premières photos de l’événement en suivant ce lien:

 http://www.nzherald.co.nz/nz/news/image.cfm?c_id=1&gal_cid=1&gallery_id=127405#9475112

Et une vidéo aérienne:

http://www.stuff.co.nz/science/7455060/25-000-sq-km-pumice-raft-floats-in-sea

 

drapeau anglais.jpgA volcanic eruption has occurred 400 km west of Raoul Island, creating a large “pumice raft”. It was originally thought that the undersea volcano Monowai had erupted, but it’s northeast of Raoul Island. The eruption must have been intense as the pumice sheet is 463 km long by 55 km wide!

Asked if the undersea eruption was linked to the eruption of Mt Tongariro and an eruption on White Island this week a NZ scientist said: « It’s all along the same boundary but that is about where the link stops ».

Raoul Island is part of Kermadec Islands and is 1100km northeast of New Zealand.

Source: Presse néo-zélandaise.

First photos of the event by clicking on this link:

http://www.nzherald.co.nz/nz/news/image.cfm?c_id=1&gal_cid=1&gallery_id=127405#9475112

And a video shot from a plane:

http://www.stuff.co.nz/science/7455060/25-000-sq-km-pumice-raft-floats-in-sea