Le réchauffement climatique affecte notre planète depuis des décennies (il s’est accéléré dans les années 1970), mais aujourd’hui une poussée de chaleur soudaine et de grande ampleur est en train de propulser le climat de notre planète dans des territoires encore inexplorés, et les scientifiques essayent de comprendre pourquoi.
Au cours des deux dernières années, des records de température ont été battus à plusieurs reprises, bien au-delà des prévisions les plus précises. Les scientifiques s’accordent tous à dire que la combustion des combustibles fossiles est en grande partie responsable du réchauffement climatique sur le long terme, et que la variabilité naturelle du climat peut également influencer les températures d’une année à l’autre. Toutefois, ils se demandent ce qui a pu contribuer à cette poussée de chaleur particulièrement exceptionnelle.
Lorsqu’ils sont brûlés, les combustibles fossiles émettent des gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone (CO2) qui emprisonnent la chaleur près de la surface de la Terre. Ces émissions ont atteint des records en 2023 et les températures moyennes à la surface de la mer et dans l’air ont suivi la tendance, comme elles le font depuis des décennies.

Parallélisme remarquable entre émissions de CO2 et hausse des températures (Source : NOAA)
La différence, c’est qu’entre juin 2023 et septembre 2024, les températures globales sur Terre ont atteint des sommets encore jamais vus, et pulvérisé des records. La chaleur a été si extrême que 2023 – et aujourd’hui 2024 – sont devenues les années les plus chaudes de l’histoire. Selon un scientifique, « la chaleur record des deux dernières années a propulsé la planète dans un territoire inconnu. Ce qui est en train de se produire est à la limite de ce à quoi on pouvait s’attendre au vu des modèles climatiques existants. Pourtant, la tendance globale au réchauffement à long terme n’est pas surprenante compte tenu de la quantité de combustibles fossiles que nous brûlons. »
Les scientifiques ont déclaré que la variabilité climatique pourrait expliquer en partie ce qui s’est passé. 2023 a été précédée par un épisode La Niña remarquable de trois ans qui a eu un fort effet de refroidissement sur la planète et repoussé l’excès de chaleur dans les profondeurs des océans. [NDLR : À noter toutefois que pendant l’épisode La Niña, les températures sur Terre n’ont pas cessé de croître] Un épisode de réchauffement El Niño a pris le relais de La Niña à la mi-2023, et a fait augmenter les températures globales. La chaleur a persisté bien après le pic d’El Niño en janvier. Les températures n’ont pas baissé aussi vite qu’elles ont augmenté, et novembre 2024 a été le deuxième mois le plus chaud jamais enregistré.
Les climatologues disent qu’ils sont incapables d’expliquer la situation actuelle car ils manquent de recul. « Si les températures ne baissent pas nettement en 2025, nous devrons vraiment nous interroger sur la cause [de leur hausse brutale] ». Les scientifiques cherchent des indices ailleurs. Une théorie est que le passage à des carburants de transport maritime plus propres en 2020 a accéléré le réchauffement de la planète en réduisant les émissions de soufre qui transforment les nuages en miroirs réfléchissant la lumière du soleil. En décembre 2024, une étude a cherché à savoir si une réduction des nuages de basse altitude avait permis à davantage de chaleur d’atteindre la surface de la Terre. Lors de la conférence de l’American Geophysical Union, il a été décidé que les scientifiques devront explorer ces théories et d’autres. Il faudra en particulier savoir si les cycles solaires ou l’activité volcanique peuvent offrir des explications.
En 2024, les scientifiques ont prévenu que les puits de carbone sur Terre, comme les forêts et les océans, qui absorbent le CO2 de l’atmosphère, ont subi un affaiblissement sans précédent en 2023. La NOAA vient d’annoncer que la toundra arctique, après avoir emprisonné du CO2 pendant des millénaires, est en train de devenir une source d’émissions (voir ma note du 14 décembre 2024). Les océans, qui ont agi comme puissant puits de carbone et régulateur climatique, se réchauffent à un rythme que les scientifiques ne peuvent pas vraiment expliquer. Certains scientifiques craignent que cette situation soit un premier signe que notre planète commence à montrer une perte de résilience.
Source : AFP, Yahoo News.

Je persiste à le dire : tant que nous ne parviendrons pas à réduire les émissions – et donc les concentrations – de CO2 dans l’atmosphère, notre planète courra à sa perte. Tant que nos dirigeants – par l’intermédiaire des COP – s’obstineront à ne pas vouloir prendre les décisions contraignantes qui s’imposent, les températures continueront de grimper. Les problèmes qui découleront de ce réchauffement rapide vont vite devenir insolubles : élévation du niveau des océans et migrations massives de populations, sans oublier le problème de l’eau qui se posera inévitablement, en particulier en Asie, quand les glaciers de la chaîne himalayenne ne seront plus là pour fournir l’eau indispensable à la vie et à la survie. Ne pas oublier que les problèmes de société sont, eux aussi, à l’origine des guerres.
Certains me reprochent de faire du catastrophisme, mais je ne fais qu’alerter sur des situations que subiront les futures générations si rien n’est fait. Nos gouvernants devraient savoir que la politique de la patate chaude a ses limites.
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With the current global warming, the world has been getting hotter for decades – it became more significant in the 1970s – but a sudden and extraordinary surge in heat has sent the climate deeper into uncharted territory, and scientists are still trying to figure out why. Over the past two years, temperature records have been repeatedly shattered in a way that it has gone beyond the best-available scientific predictions about how the climate functions.
Scientists all agree to say that burning fossil fuels has largely driven long-term global warming, and that natural climate variability can also influence temperatures one year to the next. But they are still debating what might have contributed to this particularly exceptional heat surge.
When burned, fossil fuels emit greenhouse gases like carbon dioxide that trap heat near the Earth’s surface. As these emissions have risen to record highs in 2023, average sea surface and air temperatures have curved upwards in a consistent, decades-long warming trend. But in an unprecedented streak between June 2023 and September 2024, global temperatures were unlike anything seen before, and sometimes by a considerable margin. The heat was so extreme it was enough to make 2023 – and now 2024 – the hottest years in history.
A clipate scientist says that « the record global warmth of the past two years has sent the planet well into uncharted territory. What occurred was at the limit of what we would expect based on existing climate models. However, the overall long-term warming tendency is not unexpected given the amount of fossil fuels being burned. «
Scientists said that climate variability could go some way to explaining what happened. 2023 was preceded by a rare, three-year La Nina phenomenon that had a strong cooling effect on the planet by pushing excess heat into the deep oceans. This energy was released back to the surface when an opposite, warming El Nino event took over in mid-2023, boosting global temperatures. But the heat has lingered even after El Nino peaked in January. Temperatures have not fallen as fast as they rose, and November was still the second-warmest on record.
Climate scientists say it is difficult to explain the current situation at the moment because we lack a bit of perspective. « If temperatures do not drop more sharply in 2025, we will really have to ask ourselves questions about the cause. »
Scientists are looking for clues elsewhere. One theory is that a global shift to cleaner shipping fuels in 2020 accelerated warming by reducing sulphur emissions that make clouds more mirror-like and reflective of sunlight. In December, another study looked at whether a reduction in low-lying clouds had let more heat reach Earth’s surface. At the American Geophysical Union conference this month, it was said that scientists should explore these theories and others, including whether solar cycles or volcanic activity can offer aexplanations.
In 2024, scientists warned that Earth’s carbon sinks such as the forests and oceans that suck CO2 from the atmosphere had suffered an unprecedented weakening in 2023. NOAA has just said the Arctic tundra, after locking away C02 for millennia, was becoming a net source of emissions.
Oceans, which have acted as a massive carbon sink and climate regulator, are warming at a rate scientists cannot fully explain.
Some scientists fear that this situation could be a first sign that our planet is starting to show a loss of resilience.
Source : AFP, Yahoo News.
I persist in saying taht as long as we fail to reduce emissions – and therefore concentrations – of CO2 in the atmosphere, our planet will be doomed. As long as our leaders – through the COPs – persist in refusing to take the necessary binding decisions, temperatures will continue to rise. The problems that will arise from this rapid warming will quickly become insoluble: rising sea levels and mass migrations of populations, not to mention the water problem that will inevitably arise, particularly in Asia, when the glaciers of the Himalayan range will no longer be able to provide the water essential to life and survival. Let us not forget that societal problems are also at the root of wars.
Some accuse me of being a catastrophist, but I am only warning about situations that future generations will have to face if nothing is done. Our leaders should know that hot potato politics has its limits.


