Expédition antarctique en kite-ski au service de la science polaire

Aucune région du monde n’est épargnée par le réchauffement climatique, pas plus l’Arctique que l’Antarctique. Le continent blanc inquiète particulièrement les glaciologues. Si rien n’est fait par nos gouvernements pour freiner la hausse des températures, la fonte des glaces polaires nous conduira inévitablement à la catastrophe. En particulier, la fonte des glaciers antarctiques fera s’élever de plusieurs mètres le niveau des océans avec un impact désastreux sur les zones littorale, souvent densément peuplées.

Source: British Antarctic Survey (BAS)

C’est dans ce contexte que l’explorateur Matthieu Tordeur et la glaciologue Heidi Sevestre s’apprêtent à partir pour une expédition en Antarctique pour sensibiliser à la fonte des glaces. Baptisée Under Antarctica – Sous l’Antarctique – et à quelques jours de l’ouverture de la COP30 au Brésil, l’expédition a pour but de rappeler aux gouvernements l’urgence de limiter nos émissions de gaz à effet de serre. Elle se tient sous le haut patronage du Président de la République et sous l’égide de l’Unesco alors que les Nations Unies ont fait de 2025 l’année de la préservation des glaciers.

Pour se déplacer sur plus de 3 600 km, les deux explorateurs utiliseront un mode de déplacement innovant et respectueux de l’environnement : le kite-ski.

L’expédition sera menée pendant l’été austral, d’octobre 2025 à janvier 2026, soit pendant environ 80 jours. Un documentaire sur cette aventure et ses résultats sera diffusé en 2026. Pendant trois mois, huit cahiers pédagogiques seront partagés gratuitement aux inscrits. Ils proposeront aux élèves à partir de 8 ans un suivi de l’expédition en direct. Ces cahiers numériques, disponibles en français et en anglais, livrent des connaissances sur le climat, l’histoire, la géographie, les sciences et la vie des aventuriers, et sont ponctués de visioconférences, images, sons et vidéos.

Pendant trois mois, Tordeur et Sevestre vont traverser d’Est en Ouest l’Antarctique pour sonder la calotte polaire à l’aide de deux radars à pénétration de sol pour retrouver la trace d’une glace datant de 130 000 ans, époque où les températures sur Terre étaient comparables à celles que nous connaîtrons en 2100. La glaciologue explique qu' »il y a 130 000 ans il faisait plus trois degrés sur terre. C’est ce qu’on risque d’avoir si les gouvernements ne mettent pas vraiment en place leurs objectifs ambitieux de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre » Ces radars permettront aussi de révéler les lacs et les rivières sous-glaciaires, la topographie du socle rocheux, ainsi que l’accumulation de neige à la surface de la calotte polaire. L’objectif est de mieux comprendre le rôle de la fonte de l’Antarctique dans la montée du niveau des mers.

Avant même le départ de cette expédition, on sait déjà que si la glace de l’Antarctique de l’Ouest fondait dans sa totalité, le volume de glace qu’il contient pourrait faire monter le niveau des mers de plusieurs mètres, bouleversant ainsi la biodiversité et nos littoraux, où vivent 700 millions de personnes. Avec la hausse des températures, les plates-formes littorales de l’Ouest Antarctique vont disparaître. Elles ne serviront plus de remparts aux énormes glaciers situés derrière elles. Si l’un de ces glaciers, le Thwaites, par exemple, termine sa course dans l’océan Austral, les autres suivront car les systèmes glaciaires de cette région antarctique sont interconnectés.

Source: BAS

Vous trouverez les informations sur l’expédition Under Antarctica en cliquant sue ce lien :

https://www.underantarctica.com/

Les prévisions des poulpes de l’Ouest Antarctique // The predictions of West Antarctica’s octopuses

Rappelez-vous : Paul le Poulpe était une pieuvre conservée dans l’aquarium Sea Life d’Oberhausen (Allemagne). L’animal a connu son heure de gloire en 2010 car il était censé pronostiquer les résultats des matches de la Coupe du monde qui avaient lieu cette année-là. Quelques prévisions exactes lui ont valu le titre honorifique d’oracle animalier. Les gardiens de l’aquarium lui présentaient deux boîtes contenant de la nourriture, décorées avec les drapeaux des équipes opposées lors d’un match. La boîte choisie par Paul en premier désignait la vainqueur futur de la partie.

Aujourd’hui, on nous raconte une autre histoire sur les poulpes en Antarctique. De petits céphalopodes, les poulpes de Turquet, se déplacent au fond de l’océan qui entoure ce continent depuis environ quatre millions d’années. Des chercheurs ont récemment découvert que l’ADN de ces créatures de 15 centimètres de long (sans les tentacules) pourrait aider à résoudre un très vieux mystère scientifique : quand la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental a disparu pour la dernière fois. Les résultats de leur étude ont été publiés en décembre 2023 dans la revue Science.

La calotte glaciaire de l’Antarctique occidental contient suffisamment d’eau pour faire monter le niveau de la mer de plus de 5 mètres dans le monde si elle fondait entièrement. Un tel événement inonderait de nombreuses villes côtières. Ces dernières années, le réchauffement des océans, causé par les émissions de gaz à effet de serre dus à la combustion de combustibles fossiles, a provoqué la fonte de la calotte glaciaire antarctique qui se trouve aujourd’hui dans une situation précaire. Une étude parue en octobre 2023 a révélé que dans les scénarios d’émissions les plus optimistes, la fonte de cette calotte glaciaire est inévitable. Mieux connaître son passé pourrait nous aider à comprendre ce qui nous attend. Un chercheur a déclaré : « Comprendre quel aspect avait la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental dans un passé récent, lorsque la température de la planète était similaire à celle d’aujourd’hui, pourrait nous aider à mieux prévoir l’élévation future du niveau de la mer. »
Les scientifiques se sont donc tournés vers les pieuvres de Turquet (Pareledone turqueti) pour obtenir des réponses. Ces animaux vivent tout autour du continent antarctique, mais leurs populations dans la mer de Ross et la mer de Weddell sont séparées par l’infranchissable barrière constituée par la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental et, de ce fait, ils s’éloignent rarement de leur lieu de résidence. Les chercheurs pensent que s’ils pouvaient parvenir à déterminer à quel moment les deux populations se sont croisées, cela pourrait donner des indications sur la dernière fonte de la calotte glaciaire.
L’équipe scientifique a séquencé l’ADN de 96 poulpes de Turquet en provenance de tout le continent, capturés accidentellement par des pêcheurs ou conservés dans des collections de musées. Bien que le spécimen le plus ancien date des années 1990, les chercheurs étaient persuadés que l’analyse génétique pourrait donner un aperçu de l’arbre généalogique des poulpes il y a des millions d’années.
Cette analyse génétique a révélé que les poulpes de la mer de Weddell et de la mer de Ross se sont croisés il y a 54 000 à 139 000 ans, au cours de la dernière période interglaciaire. La conclusion de l’analyse correspond aux soupçons des scientifiques selon lesquels une disparition de la calotte ouest antarctique s’est produite pendant cette période.
La température moyenne de notre planète est actuellement supérieure d’environ 1,2 °C à la moyenne préindustrielle. Au cours de la dernière période interglaciaire, la température de la Terre était d’environ 0,5 à 1,5°C supérieure à cette même moyenne préindustrielle, mais le niveau de la mer était environ 5 à 10 mètres plus haut qu’aujourd’hui. Bien qu’on ne sache toujours pas exactement quand la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental a fondu, ni combien de temps cela a pris, les scientifiques affirment que le phénomène pourrait se reproduire et leur étude constitue un sérieux avertissement pour la planète.
Source : Médias d’information internationaux.

————————————————

Just remember : Paul the Octopus was a common octopus kept in the Sea Life aquarium of Oberhausen (Germany). The animal was supposed to predict the results of World Cup matches in 2010. A few accurate predictions brought him worldwide attention as an animal oracle. Paul’s keepers would present him with two food-containing boxes decorated with the flags of the teams in an upcoming match. Whichever box Paul ate from first was considered his prediction for which team would win the match.

Today, there is another story about octopuses in Antarctica. In the sea surrounding this continent, small cephalopods called Turquet’s octopuses have been crawling along the ocean floor for some four million years. Researchers have recently discovered that the DNA of the 15-centimeter-long creatures (excluding arms) may help solve a longstanding scientific mystery: When did the West Antarctic Ice Sheet last collapse?  The results of their study was published in December 2023 in the journal Science.

The West Antarctic Ice Sheet (WAIS) holds enough water to raise global sea levels by more than 5 meters if it were to melt entirely, an inundation that would flood many coastal cities around the world. In recent years, global ocean warming fueled by high levels of greenhouse gas emissions from burning fossil fuels has left the ice sheet in a precarious situation. An October study found that even under best-case emissions scenarios, the sheet’s melting is inevitable. Still, learning more about its past could help us understand what’s to come. Said one reseracher : “Understanding how the WAIS was configured in the recent past when global temperatures were similar to today will help us improve future sea-level rise projections.”

So, the scientists turned to the Turquet’s octopus (Pareledone turqueti) for answers. While these animals live all around the icy continent, their populations in the Ross Sea and Weddell Sea are separated by the impassable WAIS and rarely move far from where they live. If researchers could determine how recently the two populations interbred, that might give some clues to when the ice sheet last melted.

The scientific team sequenced the DNA of 96 Turquet’s octopuses from all around the continent that were either accidentally caught by fishers or stored in museum collections. Though their oldest specimen was from the 1990s, genetic analysis could provide a glimpse millions of years back in the octopus family tree.

The genetic analysis revealed that the Weddell Sea and Ross Sea octopuses interbred between about 54,000 and 139,000 years ago, during a period known as the Last Interglacial. The conclusion matched with scientists’ suspicions that a collapse had occurred during that time.

Global average temperatures currently hover around 1.2°C higher than pre-industrial averages. During the Last Interglacial, the Earth was about 0.5 to 1.5°C warmer than pre-industrial averages, yet sea levels were about 5 to 10 meters higher than they are now. While it is still unclear exactly when the WAIS melted, or how long it took, scientists say the study is a stark warning for the planet.

Source : International news media.

Carte de l’Antarctique, avec la partie occidentale où la calotte glaciaire constitue une barrière entre les mers de Weddell au nord et de Ross au sud (Source: BAS)

L’Antarctique gagne-t-il plus de glace qu’il en perd ? Pas si sûr ! // Is Antarctica gaining more ice than it loses? Not so sure!

Voici le genre d’étude qu’il faut lire très attentivement, car les observations décrites peuvent ne pas correspondre à la réalité la plus récente.
Une étude de la NASA publiée en octobre 2015 nous apprend qu’une augmentation de l’accumulation de neige en Antarctique amorcée il y a 10 000 ans ajoute actuellement suffisamment de glace sur le continent pour compenser les pertes dues au recul des glaciers dans la partie occidentale du continent. L’étude remet en cause les conclusions d’autres études, notamment le rapport de 2013 du GIEC selon lequel l’Antarctique perd dans son ensemble de la glace terrestre.
Selon la nouvelle analyse des données satellitaires, la calotte glaciaire antarctique a enregistré un gain de 112 milliards de tonnes de glace par an de 1992 à 2001. Ce gain a ralenti pour atteindre 82 milliards de tonnes de glace par an entre 2003 et 2008. Le problème est que l’étude se termine avec l’année 2008 et ne nous informe pas sur ce qui s’est passé au cours de la dernière décennie!
Un glaciologue du Goddard Space Flight Center de la NASA a déclaré que les chercheurs étaient d’accord avec d’autres études qui montrent une augmentation du vêlage des glaciers dans la péninsule de l’Ouest antarctique, en particulier ceux de Thwaites et de Pine Island. Le principal désaccord concerne l’Antarctique oriental et l’intérieur de l’Antarctique occidental, où les scientifiques ont constaté un gain de glace supérieur aux pertes dans les autres régions.
De nos jours, les scientifiques calculent l’élévation et l’amincissement de la couche de glace à partir des variations de hauteur de la surface mesurés par les altimètres à bord des satellites. Dans les endroits où la quantité de neige apportée par de nouvelles chutes sur la couche de glace n’est pas égale à l’écoulement de la glace vers l’océan, la hauteur de la surface change et la masse de la couche de glace augmente ou diminue. L’étude a analysé l’évolution de la hauteur de la calotte glaciaire antarctique à partir des mesures effectuées par les altimètres radar de deux satellites de l’Agence Spatiale Européenne de 1992 à 2001, et par l’altimètre laser d’un satellite de la NASA entre 2003 et 2008.
L’étude indique qu’il ne faudra peut-être que quelques décennies pour que s’inverse la croissance observée par les chercheurs en Antarctique. Si les pertes de la Péninsule Antarctique et de certaines zones de l’Antarctique occidental continuent d’augmenter au même rythme qu’au cours des deux dernières décennies, elles rattraperont le gain de glace en Antarctique oriental dans 20 ou 30 ans. Au final, les chutes de neige ne seront pas plus suffisantes pour compenser ces pertes.

C’est exactement ce qui vient de se passer au cours des dix dernières années et qui n’est pas mentionné dans l’étude de la NASA qui arrête ses observations en 2008. On a confirmation de la perte de glace en Antarctique en lisant une étude de la National Academy of Sciences:
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2019/01/19/la-fonte-de-lantarctique-suite-the-melting-of-antarctica-continued/

Source: NASA.

A noter qu’en février 2019, la NASA a annoncé qu’une cavité de la taille de l’île de Manhattan avait été découverte sous le glacier Thwaites, confirmant la fonte de ce glacier et le risque d’une hausse du niveau des océans. Le glacier possède suffisamment de glace pour faire monter à lui seul d’au moins 65 centimètres le niveau des océans. De plus, il retient les autres glaciers de l’Ouest antarctique. si tous ces glaciers – qui sont interconnectés – venaient à fondre, la NASA précise que le niveau des mers monterait de 2,40 mètres.

————————————————–

Here is the kind of study you need to read very carefully as the observations which are described may not correspond with the latest reality.

A NASA study released in October 2015 informs us that an increase in Antarctic snow accumulation that began 10,000 years ago is currently adding enough ice to the continent to outweigh the increased losses from the thinning glaciers in the western part of the continent. The research challenges the conclusions of other studies, including the Intergovernmental Panel on Climate Change’s (IPCC) 2013 report, which says that Antarctica is overall losing land ice.

According to the new analysis of satellite data, the Antarctic ice sheet showed a net gain of 112 billion tons of ice a year from 1992 to 2001. That net gain slowed   to 82 billion tons of ice per year between 2003 and 2008. The problem is that the study stops with that year and does not inform us about what has been happening in the last decade!

A glaciologist with NASA Goddard Space Flight Center said that the researchers were essentially in agreement with other studies that show an increase in ice discharge in the Antarctic Peninsula and the Thwaites and Pine Island region of West Antarctica. The main disagreement concerns East Antarctica and the interior of West Antarctica where the scientists saw an ice gain that exceeds the losses in the other areas.

Scientists calculate how much the ice sheet is growing or shrinking from the changes in surface height that are measured by the satellite altimeters. In locations where the amount of new snowfall accumulating on an ice sheet is not equal to the ice flow downward and outward to the ocean, the surface height changes and the ice-sheet mass grows or shrinks. The study analyzed changes in the surface height of the Antarctic ice sheet measured by radar altimeters on two European Space Agency satellites, spanning from 1992 to 2001, and by the laser altimeter on a NASA satellite from 2003 to 2008.

The study says that it might only take a few decades for Antarctica’s growth to reverse. If the losses of the Antarctic Peninsula and parts of West Antarctica continue to increase at the same rate they have been increasing for the last two decades, the losses will catch up with the long-term gain in East Antarctica in 20 or 30 years. At last, there will not be enough snowfall increase to offset these losses.

This is what happened in the last ten years which are not mentioned in the NASA study but can be read in a National Academy of Sciences study:

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2019/01/19/la-fonte-de-lantarctique-suite-the-melting-of-antarctica-continued/

Source : NASA.

It should be remembered that in February 2019, NASA scientists discovered a huge cavity as large as Manhattan beneath the Thwaites Glacier, confirming the risk of a rise of the oceans. The glacier holds enough ice to raise the world ocean level at least 65 centimetres. Moreover, Thwaites backstops neighbouring glaciers – which are interconnected – that would raise sea levels an additional 2.4 metres if all the ice were lost.

Source: NOAA

Le glacier Thwaites (Antarctique) inquiète jusqu’en Corse // Corsica worries about the Thwaites Glacier (Antarctica)

Comme je l’ai indiqué à de nombreuses reprises, la fonte du glacier Thwaites dans l’Ouest Antarctique inquiète les scientifiques et cette inquiétude est également ressentie en Corse où l’on redoute une hausse rapide du niveau de la mer dans les prochaines décennies. La sonnette d’alarme vient d’être tirée par un hydrobiologiste à l’Université de Corse, par ailleurs président du conseil scientifique du Parc naturel régional de la Corse (PNRC).

Le chercheur rappelle que le glacier Thwaites, avec 120 kilomètres de large et 600 kilomètres de long et par endroits 3 kilomètres d’épaisseur, a une superficie comparable à celle de la Floride. Il recule de 500 mètres par an en moyenne depuis deux décennies. De plus, comme je l’ai expliqué précédemment, une cavité de 10 kilomètres sur quatre vient d’être découverte par la NASA à la base du glacier suite à l’intrusion des eaux plus chaudes en provenance de l’océan. Cela correspond à 14 milliards de tonnes de glace fondue déversées dans l’océan.

Le pire scénario, serait que le glacier Thwaites se détache de son substrat rocheux et se mette à flotter. Une telle situation entraînerait une réaction en chaîne qui affecterait la totalité de l’Antarctique de l’Ouest car les systèmes glaciaires sont interconnectés. Un tel scénario provoquerait une hausse du niveau de la mer de plus de trois mètres.

Dès lors, la carte de la Corse serait à revoir et l’aménagement actuel du territoire serait remis en cause. Selon l’hydrobiologiste, les infrastructures aéroportuaires Ajaccio-Campo dell’Oro et Bastia-Poretta seraient menacées de fermeture et les pistes de la base aérienne de Solenzara seraient en partie, sous les eaux. Les dépôts pétroliers et gaziers de l’Arinella, de Lucciana, du Ricanto disparaîtraient du paysage.

Si ces prévisions pessimistes se confirmaient, le bilan serait lourd pour le secteur de la recherche aussi car la plateforme Stella Mare ainsi qu’une partie des bâtiments de l’institut d’études scientifiques de Cargèse risqueraient fort d’être submergés. Le coût des préjudices causés à l’économie locale serait considérable. Il faudrait compter environ un milliard d’euros pour les deux aéroports, 0,8 milliard pour les deux ports d’Ajaccio et Bastia, 1,2 milliard d’euros pour les stations d’épuration des eaux usées.

Selon l’hydrobiologiste, la priorité est de « limiter les émissions de gaz à effet de serre, et donc le réchauffement de la planète et la fonte des glaces ». La solution préconisée a toutefois ses limites. La plupart des climatologues s’accordent à penser que la montée des eaux est inéluctable, même en réduisant fortement nos émissions. Il faudra donc anticiper et s’adapter à ces bouleversements. Dans cette optique, le projet de recherche « Padduc Change – Puits de carbone : atout du développement durable de la Corse face au défi du changement climatique », sous l’égide de l’Université de Corse, pourrait constituer un outil efficace. Ce programme est destiné à évaluer la contribution d’écosystèmes clés présents en Corse à l’atténuation des effets du changement climatique.

Source : Corse Matin.

—————————————————-

As I have written many times, the melting of the Thwaites Glacier in western Antarctica worries the scientists and this concern is also felt in Corsica where one fears a rapid rise in sea level in the coming decades. The alarm bell has just been pulled by a hydrobiologist at the University of Corsica, also chairman of the scientific council of the Regional Natural Park of Corsica (PNRC).
The researcher recalls that the Thwaites Glacier, 120 kilometres wide and 600 kilometres long, and in places 3 kilometres thick, has an area comparable to that of Florida. It has retreated by 500 metres per year on average for two decades. In addition, as I explained previously, a 10-kilometre-wide cavity has just been discovered by NASA at the base of the glacier due to the intrusion of warmer waters coming from the ocean. This corresponds to 14 billion tonnes of melted ice discharged into the ocean.
The worst situation would occur if the Thwaites Glacier came off its bedrock and started floating. This would lead to a chain reaction that would affect all of West Antarctica because glacial systems are interconnected. Such a scenario would cause sea level rise of more than three metres.
Therefore, the map of Corsica would have to be reviewed and the current development of the territory would be questioned. According to the hydrobiologist, the airport infrastructures Ajaccio-Campo dell’Oro and Bastia-Poretta would be threatened with closure and the runways of Solenzara airbase would be partly underwater. The oil and gas storage areas of Arinella, Lucciana, Ricanto would disappear from the landscape.
If the pessimistic predictions were confirmed, the balance sheet would be heavy for the research sector as well because the research and service platform Stella Mare as well as a part of the buildings of the institute of scientific studies of Cargèse might become submerged. The cost to the local economy would be considerable. It would take about one billion euros for the two airports, 0.8 billion for the two ports of Ajaccio and Bastia, 1.2 billion euros for wastewater treatment plants.
According to the hydrobiologist, the priority is to « limit greenhouse gas emissions, and therefore global warming and melting ice. » The solution which has been advocated, however, has its limits. Most climatologists agree that rising water levels are inevitable, even if we reduce our emissions significantly. It will therefore be necessary to anticipate and adapt to these deep changes. With this in mind, the research project entitled « Padduc Change – Carbon sinks: an asset for sustainable development of Corsica in the face of the challenge of climate change », under the guidance of the University of Corsica, could be an effective tool. This program is intended to assess the contribution of key ecosystems present in Corsica to mitigating the effects of climate change.
Source: Corse Matin.

Glaciers de l’Ouest Antarctique (Source: NASA)