Mon reportage sur les Champs Phlégréens diffusé le 24 septembre 2025 sur ce blog n’a, semble-t-il, pas plu à tout le monde. Un chercheur (pardon, un volcanologue, mot dont il se gargarise volontiers) du Laboratoire Magmas et Volcans de Clermont-Ferrand écrit sur le réseau X : « Concernant les Champs Phlégréens, le rassurisme du compte @Kilauea50 montre une déconnexion totale de la réalité scientifique. Les différentes données groupées ne sont pas rassurantes. il ne faut pas non plus paniquer bien évidemment mais continuer le monitoring avec l’aide de volcanologues de qualité. » À noter que ces derniers mots correspondent à ce que j’ai écrit précédemment dans mes notes sur les Campi Flegrei, à savoir qu’une surveillance étroite du site est nécessaire.
Ce n’est pas la première fois que ce monsieur critique mes propos. Il ne supporte visiblement pas qu’un volcanophile vienne empiéter sur ses plates-bandes et y proférer la moindre critique. Je lui ferai remarquer que le volcanophile en question est sûrement allé plus souvent que lui sur le terrain volcanique et a réalisé des observations dont le résumé est à lire sous l’entête de ce blog.
De toute évidence, ce volcanologue ne lit pas l’italien car la conclusion des différents bulletins de l’INGV (donc « la réalité scientifique ») sur les Campi Flegrei n’ont rien d’alarmant : « Sulla base dell’attuale quadro dell’attività vulcanica sopra delineato, non si evidenziano elementi tali da suggerire significative evoluzioni a breve termine. »
Lors de mes visites à Pouzzoles et dans les localités environnantes (autour de la fumerolle de Pisciarelli, par exemple), mon but a aussi été de prendre le pouls de la population et il ressort de ces témoignages que les gens n’ont pas peur de la sismicité ambiante. Le sentiment global est que ce phénomène lié au bradyséisme a lieu depuis des lustres et se poursuivra probablement encore longtemps.

Photo: C. Grandpey
J’aurais pu ajouter que la réaction des gens est la même concernant le Vésuve. Parlant italien, j’ai interviewé au hasard plusieurs personnes à Torre del Greco, Torre Annunziata, Castellamare di Stabia et Boscoreale dans des bars, restaurants ou des magasins d’alimentation. Aucune de ces personne n’a montré la moindre peur. Pire, la plupart m’ont dit qu’elles attendraient le dernier moment pour partir s’il y avait un danger. Elles ne font aucune confiance au plan d’évacuation prévu par les autorités.

Photo: C. Grandoey
Pour finir, je voudrais indiquer au volcanologue du LVM de Clermont que je me comporte en terrain volcanique en gardant à l’esprit ce que m’a dit un jour Haroun Tazieff, à savoir que l’observation sur le terrain est essentielle en volcanologie. Dans un courrier, il m’a qualifié de « merveilleux volcanophile ». Alors, ce ne sont pas les critiques de bas étage de ce monsieur qui me feront reculer !




