Mai 2013 marque le 5ème anniversaire de l’éruption du Chaitén (sud du Chili) qui a commencé le 2 mai 2008. À l’époque, le Chaitén n’était pas connu pour être un volcan actif ou dangereux et il n’était pas surveillé par les scientifiques.
Après seulement 24 heures d’activité sismique, une série d’explosions a produit plusieurs colonnes de cendres de15-20 km de hauteur pendant plus d’une semaine. La cendre a recouvert de vastes régions du Chili et de l’Argentine et préparé le terrain pour un lahar destructeur qui a inondé l’embouchure de la rivière Chaitén où vivaient environ 4.600 personnes.
Après près de 2 semaines d’activité explosive, l’éruption est entrée dans la phase prolongée de croissance d’un dôme de lave qui a duré près de 20 mois. .
Malgré un manque d’instruments de contrôle, le gouvernement et les scientifiques chiliens ont réagi rapidement dès que l’éruption a commencé. En 5 jours, la petite ville portuaire de Chaiten, située à 10 km au sud du volcan sur les rives de la rivière Chaitén, a été complètement évacuée. Moins d’une semaine plus tard, des lahars recouvraient une grande partie de la ville. La cendre qui s’était accumulée dans la rivière a fait remonter de 5 mètres le lit de cette dernière.
Les scientifiques chiliens et étrangers ont rapidement installé un réseau de surveillance du volcan pour suivre son activité.
Cette éruption présente un intérêt particulier pour les scientifiques car le type de magma émis – rhyolite à haute teneur en silice (environ 75% SiO2) – a alimenté certaines des plus grandes éruptions explosives de la planète. Or, il existe peu d’observations directes de ces éruptions et de leurs impacts, et de tels événements n’ont pas été observés avec un équipement scientifique moderne.
En fait, le Chaitén a été beaucoup plus actif qu’on le pensait au cours des 10.000 dernières années, avec 3 éruptions importantes dans les 5000 dernières années et une éruption au 17ème siècle qui ressemble beaucoup à celle de 2008-2009.
L’éruption initiale de 2008 a été alimentée directement par un magma qui a pris naissance au moins à 5 ou 10 km sous la surface. Progressant à une vitesse d’environ 0,5 mètres par seconde, ce qui est très rapide pour un magma rhyolitique, il lui a fallu seulement 4 heures pour atteindre la surface.
L’effusion de lave au cours des premiers mois de croissance du dôme du Chaitén a atteint entre 45 et 66 mètres cubes par seconde. Ces chiffres sont parmi les plus élevés pour les éruptions historiques incluant la formation d’un dôme de lave. A titre de comparaison, le débit effusif du Kilauea au niveau du Pu `u` O `o est de 5-6 mètres cubes par seconde.
Cette éruption aura un impact durable sur le gouvernement chilien qui a décidé d’élaborer un programme de surveillance à grande échelle des quelque 120 volcans qui se dressent dans le pays. Aujourd’hui, les scientifiques continuent à installer des réseaux de surveillance en temps réel sur la plupart des volcans les plus dangereux du Chili afin de fournir des prévisions d’éruption et des alertes précoces, ce qui n’était pas possible lorsque l’éruption du Chaitén a débuté il y a cinq ans.
Source: Hawaii 24/7.
May 2013 marks the 5th anniversary of the eruption of Chaitén volcano in southern Chile which began on May 2nd, 2008. At the time, Chaitén was not perceived to be an active or hazardous volcano, and so it was not monitored by scientists.
After only 24 hours of earthquake activity, a series of strong, explosive events sent multiple ash columns 15-20 km high in the air for more than a week. Ash blanketed vast areas of Chile and Argentina and set the stage for a destructive lahar that flooded the mouth of the Chaitén River where about 4,600 people lived.
After nearly 2 weeks of explosive activity, the eruption entered a prolonged phase of effusive lava-dome growth that lasted nearly 20 months. .
Despite a lack of monitoring, the Government of Chile and scientists responded quickly when the eruption began. Within 5 days, the small port town of Chaitén, located 10 km south of the volcano on the banks of the Chaitén River, was completely evacuated.
Less than a week later, lahars buried much of the town. The ash that had accumulated into the river raised the river bed by as much as 5 metres.
Chilean and foreign scientists quickly installed a volcano monitoring network to track the volcano’s activity.
This eruption was of particular interest to scientists because the type of magma erupted – high-silica rhyolite (about 75% SiO2) – has fueled some of Earth’s largest explosive eruptions. There are few direct observations of such eruptions and their impacts, and none of them was monitored with modern scientific equipment.
Chaitén was far more active in the past 10,000 years than was previously thought, including 3 substantial eruptions in the past 5,000 years and an eruption in the 17th century that was much like that of 2008-2009.
The initial eruption was fed directly by magma that originated at least 5 to 10 km below the surface. Ascending at a rate of about 0.5 metres per second, which was very fast for rhyolite magma, the magma only took about 4 hours to reach the surface.
Estimates of lava effusion rates for the first few months of Chaitén’s dome growth reached 45-66 cubic metres per second. These are among the highest for historical lava-dome-forming eruptions. For comparison, Kilauea’s long-term effusion rate for the Pu`u`O`o eruption is 5-6 cubic metres per second.
This eruption is having a lasting impact on the Government of Chile which has decided to work out an expanded national hazard monitoring program of the 120 volcanoes of the country. Today, scientists continue to build the real-time monitoring networks at most of Chile’s highest-risk volcanoes in order to provide eruption forecasts and early warnings that were not possible when Chaitén erupted five years ago.
Source: Hawaii 24/7.

Le panache du Chaitén vu depuis l’espace en janvier 2009 (Crédit photo: NASA)