Fuites de méthane dans la Baltique : un coup dur pour l’environnement // Methane leaks in the Baltic Sea : A hard blow to the environment

Les informations selon lesquelles un gazoduc s’est rompu dans la mer Baltique – suite à d’éventuels actes de sabotage – font craindre que la fuite de méthane accélère encore davantage le réchauffement climatique. Il est encore trop tôt pour dire quelle quantité de méthane en provenance des pipelines Nord Stream atteindra l’atmosphère, mais les fuites auront probablement un impact sur le réchauffement climatique.
Bien que le méthane (CH4) n’ait pas une durée de vie aussi longue que le dioxyde de carbone (CO2) qui séjourne beaucoup plus longtemps dans l’atmosphère, le gaz possède une plus grande capacité à piéger la chaleur: environ 30 fois plus que le CO2 sur 100 ans. C’est la raison pour laquelle des réductions drastiques des émissions de méthane sont essentielles pour freiner la progression du réchauffement climatique à court terme. Si tout le méthane contenu dans les pipelines devait atteindre l’atmosphère, cela pourrait mettre un sacré coup d’arrêt à nos efforts pour ralentir le réchauffement climatique.
Quatre fuites ont été découvertes le long des gazoducs Nord Stream 1 et 2 dans la Mer Baltique. Les pipelines n’étaient pas en service au moment de l’accident – ou du sabotage – mais ils étaient remplis d’environ 778 millions de mètres cubes de gaz naturel et 70 à 90 % de ce gaz naturel est du méthane.
Toutefois, on ne sait pas quelle quantité de ce méthane atteindra l’atmosphère. Cela dépendra de la taille de la brèche et d’autres facteurs. Même si les pipelines ne se vident pas complètement, les émissions de CH4 pourraient être considérables. On estime qu’au début les fuites ont probablement libéré environ 500 tonnes de méthane par heure dans la mer, avec une atténuation du débit par la suite.
Par ailleurs, il n’est pas certain que tout ce méthane atteindra la surface. Par exemple, on sait que les microbes peuvent absorber une partie du méthane lors de son passage dans l’eau, mais cet effet sera probablement minime car le méthane n’aura pas le temps d’être absorbé naturellement. C’est pourquoi, une proportion importante de ce qui sort des gazoducs sera évacuée sous forme de gaz méthane.
Source : Business Insider, via Yahoo Actualités.

Un visiteur de mon blog m’a fait remarquer que ces émissions de méthane dans la Baltique étaient négligeable à l’échelle atmosphérique. C’est vrai, mais s’ajoutant à celles qui existent déjà sur notre planète, ça n’arrange pas la situation des gaz à effet de serre. Il y a quelques mois des scientifiques du CNRS et du CEA ont identifié, depuis l’espace, 1 200 panaches de méthane correspondant à des fuites issues d’exploitations pétrolières ou gazières. En terme de pollution, ces fuites sont comparables, chaque année, à la circulation de 20 millions de véhicules. S’agissant des fuites dans la Mer Baltique, on estime qu’elles correspondent à huit mois d’émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère au Danemark.

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Reports that a natural gas pipeline has ruptured in the Baltic Sea – because of a possible acts of sabotage – are causing fears that the methane leak could negatively impact global warming. It is still too early to say how much methane from the Nord Stream pipelines will reach the atmosphere, but the leaks have the potential to have a substantial effect on global warming.

Though methane (CH4) is not as long-lived as carbon dioxide (CO2) which floats in the atmosphere for much longer after it is released, the gas is much better at trapping heat, about 30 times better than CO2 over 100 years. This is the reason why sharp cuts to methane emissions are essential to curb the rate of global warming in the short term. If all of the methane contained in the pipelines were to reach the atmosphere, it could seriously set the world back.

Four leaks have now been found along the Nord Stream 1 and 2 pipelines that cross the Baltic Sea. Though the pipelines were not being used when they were breached, they were full of about 778 million cubic meters of natural gas. Seventy to 90% of this natural gas is methane.

However, it is not clear how much of that methane will reach the atmosphere. The rate of emission depends on how big the breach is and other factors. Even without the pipelines emptying completely, the emissions could be substantial. It is estimated that the leaks likely released about 500 metric tons of methane per hour into the sea at first and are releasing less over time.

Besides, it does not mean all of that methane will reach the surface. For instance, microbes are known to absorb some of the methane as it passes through the water, although this is likely to have little effect. Methane will not have time to be attenuated by nature. So a significant proportion will be vented as methane gas.

Source: Business Insider, via Yahoo News.

A visitor to my blog pointed out to me that these methane emissions in the Baltic were negligible on an atmospheric scale. It’s true, but adding to those that already exist on our planet, they are not a good thing for the situation of greenhouse gases. A few months ago, CNRS and CEA scientists identified, from space, 1,200 plumes of methane corresponding to leaks from oil and gas operations. In terms of pollution, these leaks are comparable, each year, to the traffic of 20 million vehicles. Regarding the leaks in the Baltic Sea, it is estimated that they correspond to eight months of greenhouse gas emissions into the atmosphere in Denmark.

La fuite de gaz dans la Baltique (Source: autorités militaires danoises)

Obama mécontente l’Alaska // Obama annoys Alaska

drapeau francaisComme je l’ai déjà écrit à plusieurs reprises, les Américains ont été conditionnés par leurs gouvernements – surtout quand les Républicains étaient au pouvoir – à l’idée que le changement et le réchauffement climatiques sont le résultat d’un cycle naturel et que leurs industries, en particulier l’industrie pétrolière, ne sont pas responsables du phénomène.
Ces derniers mois, après les promesses de la COP 21, l’administration Obama a pris plusieurs décisions pour réduire l’impact de l’exploration pétrolière dans l’Arctique. L’administration envisage maintenant d’interdiction des forages en mer dans plusieurs zones de l’Océan Arctique au large de l’Alaska. Ce projet se situe dans le cadre d’un plan de gestion de l’industrie pétrolière jusqu’en 2022. Il a déclenché des vagues de colère dans l’État où le pétrole est depuis plusieurs décennies un pilier de l’économie alaskienne. Les habitants craignent que les récentes mesures visant à réduire l’exploration et l’exploitation pétrolière dans l’Arctique conduisent à un effondrement de l’économie de l’Alaska, avec une forte augmentation du chômage. Tant pis pour la fonte des glaciers !
La dernière proposition de l’administration Obama comprend plusieurs options relatives au forage en mer en Alaska: La proposition qui a le plus de chances d’aboutir prévoit une vente de bail unique dans chacune des zones suivantes : la mer des Tchouktches, la mer de Beaufort et Cook Inlet. Une autre option « ne comporte aucun renouvellement de bail et prévoit d’autres mesures visant à protéger les ressources naturelles et réduire les conflits avec d’autres utilisations de l’océan, comme les activités de subsistance. »
La décision de l’administration fait suite aux plans annoncés récemment par le Président Obama  et le Premier Ministre canadien Justin Trudeau dont le but est de donner la priorité à la protection de l’environnement en Arctique. Les deux hommes ont expliqué qu’ils n’autoriseraient les forages commerciaux dans l’Arctique que s’ils répondaient aux meilleures normes de sécurité et aux exigences environnementales, y compris les questions liées au changement climatique.
En janvier 2015, Obama avait déjà ordonné l’interdiction des forages dans certaines parties des mers de Beaufort et des Tchouktches. En décembre 2014, il avait mis un frein aux forages dans les eaux de la Baie de Bristol pour protéger les eaux de pêche.

Source: Alaska Dispatch News.

D’un point de vue politique, Obama ne risque pas grand chose. L’Alaska, Etat riche grâce à ses ressources pétrolières, a une tradition de vote républicain. Les récentes décisions de l’administration Obama ne risquent donc pas de faire trop d’ombre à la candidature démocrate d’Hillary Clinton. Mes contacts en Alaska m’ont indiqué qu’ils « s’attendaient au pire  » si Hillary Clinton devenait présidente des Etats Unis.
Source: Alaska Dispatch News.

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drapeau anglaisAs I put it several times before, American people have been conditioned by their governments, above all when the Republicans were in office, to the idea that climate change and global warming are the result of a natural cycle and that their industries, especially the oil industry are not responsible for the phenomenon.

In recent months, following the promises of the Paris climate conference, the Obama administration has taken several decisions to reduce the impact of oil exploration in the Arctic. The administration is now considering barring offshore drilling in more areas of the Arctic Ocean off Alaska as part of a years-long effort to establish a plan for the oil industry through 2022. The prospect of this decision has triggered waves of anger in the State where oil has been a backbone of the economy for several decades. There are fears that the recent measures to reduce oil exploration and exploitation in the Arctic might lead to a fall of the Alaskan economy together with a strong increase in unemployment. Let’s forget the melting of the glaciers!

The latest proposal includes several options for Alaska offshore drilling: The lead proposal would consider a single lease sale each in the Chukchi Sea, Beaufort Sea and Cook Inlet planning areas. An alternative option “includes no new leasing, as well as other measures to protect natural resources and reduce conflicts with other ocean uses, such as subsistence activities.”

The move follows President Barack Obama’s recently announced plans to focus on protecting the Arctic environment, along with Canadian Prime Minister Justin Trudeau. Obama and Trudeau said they would allow commercial drilling in the Arctic only if it meets the highest possible safety and environmental standards — including issues related to climate change.

In January 2015, Obama ordered prohibitions on drilling in portions of the Beaufort and Chukchi seas. The previous month, the president restricted drilling in waters of Bristol Bay to protect fishing waters.

Source: Alaska Dispatch News.

From a political standpoint, Obama does not risk much. Alaska, a State rich with oil resources, regularly votes Republican. Recent decisions of the Obama administration are therefore unlikely to make too much shade for the Democratic nomination of Hillary Clinton. My contacts in Alaska told me that they « expected the worst » if Hillary Clinton became President of the United States.

Oleoduc

L’oléoduc trans-alaskien, colonne vertébrale de l’économie de cet Etat.

(Photo: C. Grandpey)