Difficulté de surveillance des volcans d’Alaska // Monitoring Alaska’s volcanoes is not easy

drapeau francaisAu cours de l’été 2015, les scientifiques de l’Alaska Volcano Observatory (AVO) ont commencé à réparer les stations sismiques sur les volcans actifs du sud-ouest de l’Alaska. Actuellement, 176 stations sont opérationnelles, sur les 216 qui sont gérées dans cette région par l’Observatoire. Au cours des dernières années, le manque d’argent et les conditions naturelles particulièrement difficiles avaient empêché le bon fonctionnement d’un (trop) grand nombre de stations.
Pendant l’été dernier, des équipes scientifiques ont réussi à rendre opérationnels un certain nombre d’appareils, comme sur le volcan Aniakchak. D’autres réparations ont été effectuées sur les sismos des volcans Gareloi, Tanaga et Westdahl dans les Aléoutiennes. L’équipement fonctionne également de nouveau sur le Shishaldin qui a connu un récent regain d’activité.
Le financement a été assuré par l’USGS. L’avenir à ce niveau reste toutefois incertain mais le but de l’AVO a toujours été d’assurer le fonctionnement d’un maximum de stations sismiques. Le Wrangell fait partie des priorités. Il a été actif récemment et l’accès aux appareils de mesures est compliqué étant donné la situation du volcan.
Avec un nombre suffisant de stations sismiques en bon état de marche, les scientifiques de l’AVO seront en mesure d’avertir les populations et les compagnies aériennes en cas de réveil de l’un de ces volcans.
Source: Alaska Dispatch News.

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drapeau-anglaisDuring the summer 2015, Alaska Volcano Observatory scientists started repairing seismic monitoring equipment at active volcanoes around Southwest Alaska. Now 176 of the Observatory’s 216 seismic stations are in working order. Up to now, the lack of funding, coupled with the extreme nature of the environment, prevented some of the seismic monitoring stations from working properly over the past several years.
This summer, crews were able to repair stations at a handful of sites in Southwest Alaska. In particular, they were able to visit Aniakchak Volcano and restored some ground-based monitoring at the volcano. They also did seismic repairs at Gareloi, Tanaga and Westdahl volcanoes in the Aleutian Islands. AVO was also able to fix stations at the recently-active Shishaldin.
Funding came from the US Geological Survey. Future funding is uncertain but the goal has always been to get more stations up and running. Wrangell Volcano is an example. It has been active recently and the monitoring stations are difficult to get to.
As more stations are brought back on line, AVO can more reliably monitor volcanoes and issue more accurate warnings to local communities and passing air traffic.
Source: Alaska Dispatch News.

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Le Wrangell: Un volcan très difficile d’accès  (Photo: C.  Grandpey)

5 volcans sous étroite surveillance en Alaska // 5 volcanoes are being closely monitored in Alaska

drapeau francaisLes scientifiques en poste à l’Alaska Volcano Observatory (AVO) sont actuellement très occupés car cinq volcans se sont réveillés et doivent être étroitement surveillés. Tous ces volcans sont situés dans les Iles Aléoutiennes, une zone peu habitée, mais qui est sur la trajectoire des vols entre l’Amérique et l’Asie. Cela signifie que la cendre crachée par les volcans est susceptible d’affecter les moteurs des avions et causer de graves problèmes.
Le volcan le plus actif récemment est le Pavlof, qui connaît une éruption continue depuis le 31 mai, avec une activité explosive et des coulées de lave le long du flanc nord-ouest. Son niveau d’alerte est actuellement « Vigilance » et la couleur de l’alerte aérienne est « Jaune ». .
Le Shishaldin est un autre volcan en alerte « Vigilance » et avec la couleur « jaune » pour l’alerte aérienne. Il connaît une activité éruptive faible mais continue. La plupart du temps, on observe de petites extrusions de lave à l’intérieur du cratère sommital.
Le Cleveland a été le volcan le plus actif au cours des dix dernières années. Le 5 Juin dernier, l’AVO a enregistré deux explosions par l’intermédiaire des stations de surveillance sismique et les données infrasoniques. A cause de son éloignement, l’Observatoire surveille essentiellement le volcan avec les images satellitaires.
Le Semisopochnoi est le plus éloigné des 5 volcans actifs. Il se trouve à plus de 1600 km à l’ouest du Pavlof. L’AVO a fait passer l’alerte aérienne à la couleur « Jaune » en raison d’une séquence d’activité sismique élevée.
Le Veniaminof est également actif. L’AVO a enregistré une éruption importante l’été dernier et l’activité sismique a continué tout au long de l’année. Chaque fois que les scientifiques observent le volcan, ils pensent qu’ils peuvent réduire les niveaux d’alerte mais le volcan reprend du service, ce qui suppose une surveillance permanente.

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drapeau anglaisScientists at the Alaska Volcano Observatory (AVO) are currently very busy as 5 volcanoes have become active and need to be closely monitored. All volcanoes are located along the Aleutian Islands, an area that is little inhabited but which is on the path of airlines between America and Asia. This means the ash spewed by the volcanoes might affect plane engines and cause serious problems.

The most active volcano recently has been Pavlof, which has erupted continuously since the May 31st with some explosive activity and lava flows along the NW side. It currently has a « Watch » Alert Level and an « Orange » Aviation Colour Code.
Shishaldin is the other volcano with a “Watch” Alert Level, and “Orange” Aviation Colour Code. It has experienced continuing low level eruptive activity. Most of the time, one observes minor magma extrusions inside the summit crater.

Cleveland has been the most active volcano over the last ten years. On June 5th, AVO recorded two explosions from seismic monitoring stations and infrasonic data. The observatory primarily monitors the volcano via satellite data because of its remote location.
Semisopochnoi is the most remote of the 5 active volcanoes. It’s more than 1,600 km west of Pavlof. AVO raised its Aviation Colour Code to “Yellow” due to a sequence of elevated earthquake activity.

Veniaminof is also showing volcanic activity. It had a sizeable eruption last summer and seismic activity has continued throughout the year. Every time AVO scientists look at it, they think it’s time to lower the alert levels, but the volcano does a little bit more, and they are continuing to watch it just as closely as they can.

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Les volcans des Aléoutiennes et leurs niveaux d’alerte  (Source:  AVO)

Alaska: L’Observatoire Volcanologique ne peut pas fonctionner correctement // AVO cannot work properly

drapeau francaisQuand je donne des nouvelles des volcans de l’Alaska, je me réfère toujours à l’Alaska Volcano Observatory (AVO) qui s’appuie sur un réseau d’instruments pour surveiller 32 volcans à travers le 49ème Etat de l’Union. Ces jours-ci, on peut lire sur le site de l’Observatoire : «Perte d’informations de surveillance essentielles des volcans en Alaska.»
En effet, des années de réductions budgétaires de la part du gouvernement fédéral ont entraîné l’arrêt complet des instruments de mesure sur cinq volcans. Sur les 200 appareils installés sur les volcans alaskiens, à peine la moitié fonctionnent normalement, même si la situation devrait s’améliorer sur certains d’entre eux une fois que la neige aura fondu sur les panneaux solaires qui les alimentent.
L’Aniakchak est l’un des cinq volcans sans surveillance sismique. Sa dernière colère en 1931 est considérée comme la deuxième plus grande éruption dans l’histoire de l’Alaska moderne. Le suivi de son activité n’est plus possible depuis la fin du mois de Janvier.
Fourpeaked, dans le Parc National du Katmai, à 320 km au sud-ouest d’Anchorage, est tombé en panne ce mois-ci.
L’équipement de surveillance installé sur trois autres volcans – Wrangell, Little Sitkin, Semisopochnoi – a cessé de fonctionner il y a plusieurs années.
D’autres volcans connaissent des pannes partielles de leur équipement.
Victime du manque de financement, l’AVO a privilégié le suivi des cinq volcans les plus dangereux de l’État, près d’Anchorage ou dans les îles Aléoutiennes : Spurr, Redoubt, Augustine, Akutan et Makushin.
L’industrie aéronautique en Alaska est très consciente des problèmes potentiels que peuvent poser les volcans. Comme je l’ai écrit dans une note précédente, l’éruption du Redoubt en 1989 a failli provoquer une catastrophe aérienne. Le volcan est également entré en éruption en 2009, entraînant des perturbations dans le trafic aérien pendant des semaines. Il n’est pas surprenant que toutes les compagnies aériennes surveillent de près les problèmes financiers de l’Observatoire.
On estime qu’une remise en état rapide du réseau de surveillance coûterait entre 2 et 2,5 millions de dollars supplémentaires par an. Avec 400 000 dollars supplémentaires, il faudrait plusieurs années avant que le système de surveillance soit remis à niveau.
Toutefois, le site web de l’AVO laisse à ses visiteurs un message rassurant :
« Nous continuons de surveiller tous les volcans de l’Alaska à l’aide des satellites et des données infrasoniques locales, et certains volcans en temps réel avec le GPS et les webcams. Bien que nous ne puissions pas prévoir les éruptions avec ces seules données, nous pouvons les détecter dans un délai de plusieurs dizaines de minutes à quelques heures dans certains cas. Cependant, la mauvaise météo, fréquente dans le Pacifique Nord, peut être un obstacle à la détection des éruptions importantes en utilisant ces sources de données alternatives ».

Sources : AVO & Anchorage Daily News.

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drapeau anglaisWhen giving news about Alaskan volcanoes, I always refer to the Alaska Volcano Observatory (AVO) which relies on a network of instruments to monitor 32 volcanoes around the state. These days, one can read on the Observatory’s website: « Loss of critical volcano monitoring information in Alaska. »

Years of federal funding cuts have caused ground instruments at five different volcanoes to fail completely. Of the 200 pieces of monitoring equipment stationed on Alaskan volcanoes, about half are working on any given day, though some are expected to return to functioning once snow melts off the solar panels that power them.

One of the five volcanoes without seismic monitoring is Aniakchak, which last erupted in 1931 in what’s considered the second largest eruption in modern Alaska history. It lost monitoring capacity at the end of January.

Fourpeaked volcano, in the Katmai National Preserve about 320 km southwest of Anchorage, dropped offline this month.

Monitoring equipment on three volcanoes – Wrangell, Little Sitkin, Semisopochnoi – failed in prior years.

Other volcanoes are experiencing partial failures of equipment.

Given funding shortfalls, AVO has prioritized monitoring for the state’s five most dangerous volcanoes near Anchorage or in the Aleutian Islands: Spurr, Redoubt, Augustine, Akutan and Makushin.

Alaska’s aviation industry is all too aware of the potential problems volcanoes can pose. As I put it in a previous note, the eruption at Mount Redoubt in 1989 nearly caused a major air disaster. The volcano erupted again in 2009, disrupting air travel for weeks. It is not surprising all air companies should be watching the Observatory’s funding situation closely.

It is estimated that bringing Alaska’s volcano monitoring network back on line quickly would take from 2 to 2.5 million dollars extra funding a year. With 400,000 dollars additional spending a year, it would take several years before monitoring comes back.

However, the Alaska Volcano Observatory’s website leaves users with a reassuring message:

« We continue to monitor all Alaskan volcanoes with satellite and regional infrasound data and some with real-time GPS and webcams. Although we cannot forecast eruptions with these data, we may detect eruptions with a delay of tens of minutes to hours in some cases. However poor weather, common in the North Pacific, can also prohibit detection of significant eruptions using these alternate data sources. »

Sources: AVO & Anchorage Daily News.

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Le Wrangell:  Un volcan sans surveillance  (Photo:  C.  Grandpey)

 

 

Les coupes budgétaires affectent les observatoires américains // Budget cuts affect U.S. observatories

drapeau francais   La France n’est pas le seul pays où le gouvernement veut faire des économies. Des coupes budgétaires identiques affectent aujourd’hui les Etats-Unis et les observatoires scientifiques se plaignent de ce manque d’argent qui empêche leur bon fonctionnement.

Par exemple, les scientifiques en poste à l’Alaska Volcano Observatory* (AVO) indiquent que les coupes budgétaires fédérales ont empêché d’entretenir correctement un réseau sismique qui souffre déjà de vétusté. Plusieurs stations de mesure ont déjà dû être fermées. Sur près de 200 stations sismiques présentes en Alaska, seules 120 sont encore opérationnelles suite aux coupes budgétaires imposées au cours des dernières années.

L’AVO a annoncé la semaine dernière qu’il ne sera plus en mesure de contrôler en temps réel l’activité sismique sur les volcans Little Sitkin, Ukinrek Maars et Ugashik-Peulik. L’observatoire devra se rabattre sur les données fournies par les satellites, les systèmes infrasons et les rapports de pilotes d’avions.

Certes, la plupart des volcans des Aléoutiennes se trouvent dans des zones peu ou pas du tout peuplées mais il faut garder à l’esprit que les nuages de cendre émis pendant les éruptions peuvent affecter le trafic aérien particulièrement dense entre l’Amérique et l’Asie.

Source : Anchorage Daily News.

*L’Alaska Volcano Observatory a fêté le 1er avril son 25ème anniversaire. L’Observatoire a vu le jour en 1988, deux années après une importante éruption de l’Augustine qui a posé de sérieux problèmes à la région d’Anchorage et à l’aéroport.

 

drapeau anglais   France is not the only country where the government is trying to save money. Similar budget cuts are affecting the U.S. and scientific observatories are complaining about the lack of funding which deeply disturbs their activities.

For instance, scientists at the Alaska Volcano Observatory* say ongoing federal budget cuts have severely hampered the maintenance of an aging seismic network, including the shutdown of even more equipment. Only 120 seismic stations out of almost 200 in the state are in working condition after several years of budget cuts.

The observatory announced last week that it will no longer seismically monitor Little Sitkin, Ukinrek Maars and Ugashik-Peulik volcanoes with real-time equipment. The observatory will have to resort to satellite data, infrasound and reports from pilots and others to detect eruptions.

It is true that most volcanoes of the Aleutians are locates in areas with little or no population but we must keep in mind that the ash clouds produced by the eruptions may disrupt air traffic between America and Asia.
Source : Anchorage Daily News.

*The Alaska Volcano Observatory celebrated its 25th anniversary on April 1st.  It was created in 1988, two years after a large eruption of Augustine volcano  created problems for the Anchorage area and the airport.