Réfugiés climatiques : l’Australie offre l’hospitalité à la population des Tuvalu // Climate refugees : Australia offers hospitality to people of Tuvalu

Les Tuvalu sont un archipel polynésien situé dans la partie occidentale de l’océan Pacifique, à mi-chemin entre Hawaii et l’Australie. Il comprend neuf atolls, tous peuplés. Les Tuvalu font partie des pays les plus vulnérables au réchauffement climatique en raison de l’élévation du niveau de la mer. Deux des neuf îles coralliennes des Tuvalu ont déjà en grande partie disparu sous les vagues, et les climatologues craignent que l’archipel tout entier ne devienne inhabitable d’ici 80 ans.

Les Tuvalu n’avaient pas de représentant physique à la COP 26 de Glasgow, mais le gouvernement a envoyé une vidéo montrant le ministre des Affaires étrangères en train de prononcer un discours avec de l’eau jusqu’aux genoux, pour montrer à quel point sa nation insulaire du Pacifique est en première ligne du réchauffement climatique. Le ministre portait un costume et une cravate; ses jambes de pantalon étaient retroussées. Il se tenait derrière un pupitre installé dans la mer. La vidéo a été largement partagée sur les réseaux sociaux,

On apprend aujourd’hui que les habitants des Tuvalu auront le droit de vivre en Australie en vertu d’un accord dévoilé le 10 novembre 2023. En d’autres termes, l’Australie sera un refuge pour cette population lorsque l’archipel disparaîtra sous les eaux.
Les Premiers ministres des deux territoires ont signé un traité visant à aider les 11 000 habitants des Tuvalu à lutter contre le réchauffement climatique et leur permettant de se réfugier en Australie si les pires craintes deviennent réalité. Selon l’accord, les citoyens des Tuvalu pourront « vivre, étudier et travailler en Australie » et avoir accès à « l’éducation, à la santé, ainsi qu’à un pécule et un soutien familial à leur arrivée ». Pour éviter une « fuite des cerveaux, » le nombre de Tuvaluans autorisés à s’installer en Australie sera initialement plafonné à 280 individus par an. Aux termes de l’accord, l’Australie s’est également engagée à dépenser 16 millions de dollars australiens  (9,5 millions d’euros) pour renforcer les côtes des Tuvalu qui reculent sous l’effet du réchauffement climatique.
La Nouvelle-Zélande avait déjà émis l’idée d’offrir aux nations insulaires du Pacifique un « visa climatique », mais elle a été abandonnée en raison de l’opposition des îles qui craignaient une émigration économique massive. L’Australie, quant à elle, pourrait proposer des accords similaires à ses voisins du Pacifique.
L’accord sera probablement considéré comme une victoire stratégique importante pour l’Australie, qui est en concurrence avec la Chine pour consolider son influence dans cette région du Pacifique. Le traité engage l’Australie à venir en aide aux Tuvalu face aux catastrophes naturelles, aux pandémies et aux « agressions militaires ». L’Australie aura son mot à dire dans tout accord de défense que les Tuvalu pourraient signer avec d’autres pays. L’Australie n’a pas vraiment apprécié que les Îles Salomon voisines signent un accord de défense avec Pékin ; cet accord permet le déploiement de forces chinoises sur les Salomon.
L’accord entre les Tuvalu et l’Australie devra être ratifié par chaque pays avant d’entrer en vigueur.
Source : médias d’information australiens.

—————————————————-

Tuvalu is a Polynesian archipelago located in the western part of the Pacific Ocean,about midway between Hawaii and Australia. It includes nine atolls, all of which are populated. Tuvalu is among the world’s most vulnerable nations due to rising sea levels. Two of Tuvalu’s nine coral islands have already largely disappeared under the waves, and climate scientists fear the entire archipelago will be uninhabitable within the next 80 years.

Tuvalu has no physical representaive at the Glasgow COP 26 but it has sent a video showing its foreign minister delivering a speech knee-deep in seawater to show how his low-lying Pacific island nation is on the front line of climate change. He was wearing a suit and tie at a lectern set up in the sea, with his trouser legs rolled up. The video was shared widely on social media, drawing attention to Tuvalu’s struggle against rising sea levels.

Citizens of Tuvalu will have the right to live in Australia under an agreement unveiled on November 10th, 2023. In other words, Australia will be a refuge as their Pacific homeland is lost beneath the seas.

The Prime ministers of the two territories inked a treaty to help Tuvalu’s 11,000 residents tackle climate change, and to take up sanctuary if the worst fears materialise. According to the pact, Tuvalu’s citizens would be able to « live, study and work in Australia » and gain access to « Australian education, health, and key income and family support on arrival. » To avoid a damaging « brain drain », the number of Tuvaluans able to move to Australia will initially be capped at 280 per year. Under the agreement, Australia has also pledged to spend AUD$16 million (9.5 million euros) buttressing the country’s shrinking shorelines and reclaiming lost land.

New Zealand had previously emitted the idea of offering Pacific Island nations a « climate visa », but the idea was scrapped amid opposition from islands fearing mass economic emigration. Acting differently, Australia could be open to offering Pacific neighbours similar agreements.

The pact will likely be seen as a significant strategic win for Australia, which is competing with China to cement its influence in the Pacific region. The treaty also commits Australia to defending Tuvalu in the face of natural disasters, health pandemics and « military aggression. ».It offers Australia a say in any defence pacts Tuvalu signs with other countries. Australia had been shocked when the neighbouring Solomon Islands signed a defence pact with Beijing that would allow the deployment of Chinese forces on the islands.

The pact between Tuvalu and Australia will have to be ratified by each country before coming into effect.

Source : Australian news media.

Source: Wikipedia

Lutte contre le changement climatique : Des progrès, mais ce n’est pas gagné… // Fight against climate change : There’s still a long way to go…

drapeau-francaisLe journal Le Monde des 16 et 17 octobre 2016 fait son gros titre avec un « accord historique sur les gaz à effet de serre » signé le 15 octobre à Kigali (Rwada) par 197 pays, après sept années de négociations. Le protocole prévoit l’élimination progressive des hydrofluorocarbures (HFC) utilisés en particulier pour la climatisation. Le journal précise que la suppression des HFC est considérée comme « un des leviers les plus rapides d’atténuation du changement climatique ». De plus, contrairement à la COP 21, l’accord de Kigali est coercitif et prévoit des sanctions en cas de non respect.

J’aimerais toutefois nuancer l’optimisme de l’article du Monde. Il est certain que l’accord de Kigali est un plus dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il s’ajoute au protocole de Montréal de 1987 sur la suppression des CFC et leur effet néfaste sur la couche d’ozone. (Il faut tout de même remarquer que le trou dans la couche d’ozone existait déjà avant l’apparition des CFC.) Depuis 1987, le trou dans la couche d’ozone a diminué – toujours selon Le Monde – «d’une superficie équivalente à celle de l’Inde ». Suite à cette suppression des HFC, il ne fait aucun doute que les industriels vont trouver des alternatives. Le tout est de savoir si elles seront naturelles ou si l’on retombera dans l’univers des produits polluants !

L’accord de Kigali intervient à quelques jours de l’ouverture de la COP 22 qui aura lieu au Maroc du 7 au 18 novembre 2016. Les Etats commencent enfin à réaliser la menace représentée par le réchauffement climatique, mais il reste beaucoup à faire pour que les effets des mesures prises soient visibles. De toute façon, à supposer que des mesures très efficaces soient prises, il faudra des décennies, voire des siècles, pour que notre planète retrouve son bel équilibre.

++++++++++

Parallèlement à l’accord de Kigali, 74 pays (dont la France et le Canada) rejetant 58,82% des émissions de gaz à effet de serre viennent de ratifier l’accord de Paris (COP 21) qui prévoit de stabiliser le réchauffement climatique en deçà de 2°C. La partie est pourtant bien loin d’être gagnée, comme le montre le CETA (Canada-EU Trade Agreement), autrement dit l’Accord Économique et Commercial Global (AÉCG), destiné à faciliter les échanges économiques entre l’Europe et le Canada et qui devrait être signé le 27 octobre prochain à Bruxelles.

Le CETA est loin de faire l’unanimité car il fait une grande place aux énergies fossiles et limite la capacité des Etats à prendre les mesures nécessaires à la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. En effet, le CETA permettra aux entreprises de porter plainte contre un Etat adoptant une politique contraire à ses intérêts privés. L’accord de libre-échange qui lie le Canada aux Etats Unis autorise déjà ce type de procédure. La société TransCanada, par exemple, a attaqué l’administration Obama à la suite de sa décision, pour des raisons environnementales, d’abandonner le projet d’oléoduc Keystone XL qui devait transporter le pétrole de l’Alberta vers le Texas. Les tribunaux d’arbitrage prévus par le CETA favoriseront donc l’expansion et l’exportation des sables bitumineux de l’Alberta qui sont encore plus polluants que le pétrole conventionnel. Il est donc nécessaire que le traité entre l’Europe et le Canada soit largement remanié pour faire cohabiter intérêts économiques et protection de l’environnement.

Aux dernières nouvelles, la Belgique pourrait bien mettre tout le monde d’accord en refusant de signer le CETA dans sa forme actuelle. Le Parlement wallon, en particulier, déplore « une privatisation de la démocratie. Beaucoup de dispositions posent problème pour la souveraineté nationale ». Parmi les points litigieux : la libéralisation de tous les biens et services qui ne seraient pas explicitement cités dans le Traité, un encadrement insuffisant concernant les transactions financières, des cours de juridiction privées pour régler les conflits commerciaux.

Source: Presse française.

——————————————-

drapeau-anglaisOn 16 and 17 October 2016, the French newspaper Le Monde made its headline with a « historic agreement on greenhouse gases » signed on 15 October in Kigali (Rwada) by 197 countries, after seven years of negotiations. The Protocol calls for the progressive elimination of hydrofluorocarbons (HFCs) used in particular for air conditioning. The newspaper said that the elimination of HFCs is considered « one of the most important decision in the mitigation of climate change. » Moreover, contrary to the COP 21, the Kigali agreement is coercive and provides for sanctions in case of non compliance.
However, I would mitigate the optimism of the Le Monde article. Certainly the Kigali agreement is a plus in the fight against global warming. It comes after the 1987 Montreal Protocol on the elimination of CFCs and their detrimental effect on the ozone layer. (It should be noted nonetheless that the hole in the ozone layer existed before the onset of CFCs.) Since 1987, the hole in the ozone layer has declined – again according to Le Monde – « an area equivalent to that of India.  » Following the elimination of HFCs, there is no doubt that manufacturers will find alternatives. The question is to know whether they will be natural or, if they will fall back into the universe of pollutants!
The Kigali agreement comes just days before the opening of the COP 22 to be held in Morocco from 7 to 18 November 2016. The nations are finally beginning to realize the threat posed by global warming, but much remains to be done before the effects of actions are visible. Anyway, supposing very effective measures are taken, it will take our planet decades, even centuries, before it regains its perfect balance.

++++++++++

Alongside the Kigali agreement, 74 countries (including France and Canada) that emit 58.82% of greenhouse gases have ratified the Paris Agreement (COP 21), which plans to stabilize global warming below 2°C. However, there is still a long way to go, as shown by the CETA (Canada-EU Trade Agreement) which is intended to facilitate trade between Europe and Canada and expected to be signed on 27 October in Brussels.
The CETA is far from being readily accepted by all nations because it gives a great place to fossil fuels and limits the ability of states to take steps to reduce the emissions of greenhouse gases. Indeed, the CETA will allow companies to file a complaint against a State adopting a policy contrary to their private interests. The free trade agreement between Canada the US already allows this type of procedure. TransCanada, for example, took the Obama administration to court in the wake of its decision, for environmental reasons, to abandon the Keystone XL pipeline project that would transport oil from Alberta to Texas. Arbitration courts provided for by the CETA will therefore promote the expansion and export of Alberta oil sands which are even more polluting than conventional oil. It is therefore necessary that the treaty between Europe and Canada be substantially revised to allow a coexistence between economic interests and environmental protection.
There will be a major obstacle to the CETA as Belgium could refuse to sign the treaty in its current form. The Walloon Parliament, in particular, deplores « the privatization of democracy. Many provisions raise concerns for national sovereignty.  » Among the contentious issues: liberalization of all goods and services that are not explicitly mentioned in the Treaty, poor supervision on financial transactions, private jurisdiction courts to settle trade disputes.
Source: French Press.

Réchauffement climatique: Un accord bien fragile !// Global warming: A fragile agreement !

drapeau-francais165 pays – mais seulement une soixantaine de chefs d’états pour les représenter ! – vont signer ce vendredi à New York un accord international destiné à ralentir le réchauffement de la planète, avec l’espoir de maintenir l’élan donné par la COP 21 de décembre 2015.

Ségolène Royal a minimisé l’absence de certains dirigeants de pays clés, car grands pollueurs, comme le président américain Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine, ou encore le Premier ministre indien Narendra Modi: « Que certains ne soient pas là n’affaiblit pas l’accord ». Pas si sûr !!

La signature d’aujourd’hui n’est qu’une première étape. L’accord n’entrera en vigueur que lorsque 55 pays responsables d’au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre l’auront ratifié, ce qui pourrait intervenir dès 2017.

Le temps presse. Comme je l’ai indiqué à plusieurs reprises, le mois de mars 2016 a été le plus chaud jamais enregistré, et ce record de température a été battu pendant onze mois consécutifs, une série inédite en 137 ans de relevés.

L’accord de Paris – non contraignant ! – engageait ses signataires à limiter la hausse de température « bien en deçà de 2°C » et à « poursuivre leurs efforts » pour limiter cette hausse à 1,5°C.

Pour atteindre rapidement le seuil des 55 pays/55% mentionnés ci-dessus, il faudra qu’au moins un ou deux des grands pollueurs (Etats-Unis, Chine, Union européenne, Russie, Inde) ratifie l’accord. Pékin (responsable de 20% des émissions) et Washington (18%) ont promis de le faire avant la fin de l’année. On peut douter de la signature de l’Inde quand on se souvient de la décision du gouvernement – au lendemain de la COP 21 – de développer ses exploitations de charbon. Du côté américain, l’accord a été négocié de telle façon que Barack Obama n’aura pas besoin de l’aval d’un Congrès contrôlé par les Républicains, hostiles au texte. On imagine aisément ce qui se passera si les Républicains reviennent à la Maison Blanche….

La partie contre le réchauffement climatique est loin d’être gagnée !

Source : Presse internationale.

—————————————-

drapeau-anglais165 countries – but only sixty heads of state to represent them! – will sign today in New York an international agreement to slow down global warming, with the hope to keep the momentum of the Paris COP 21 in December 2015.
Ségolène Royal has played down the absence of some leaders of key countries which are major polluters, like US President Barack Obama and his Russian counterpart Vladimir Putin, or the Indian prime minister Narendra Modi. She said their absence does not weaken the agreement. Not so sure !!
Today’s signing is only the first step. The agreement will come into effect when 55 countries responsible for at least 55% of greenhouse gas emissions have ratified it, which could come in 2017.
There is the need to hurry. As I have repeatedly stated, March 2016 was the warmest month on record, and this temperature record was broken for eleven consecutive months, a new series in 137 years of record.
The Paris agreement – which was not binding! – committed its signatories to limit the rise in temperature « well below 2°C » and « continue efforts » to limit the increase to 1.5°C.
To quickly reach the threshold of 55 countries / 55% mentioned above, at least one or two of the big polluters (USA, China, European Union, Russia, India) will need to ratify the agreement. Beijing (responsible for 20% of emissions) and Washington (18%) have promised to do it before the end of the year. One may doubt the signing of India when we remember the government decision – after the COP 21 – to develop its coal operations. On the US side, the agreement was negotiated so that Barack Obama will not need the approval of Congress which is controlled by the Republicans who are hostile to the text. One can easily imagine what will happen if the Republicans are back in the White House in November….
The fight against global warming is far from being won !

Source: International press.