Bilan des événements climatiques extrêmes dans le monde // Report on extreme climate events in the world

La base de données internationale sur les catastrophes (EM-DAT) a recensé plus de 12 000 catastrophes et phénomènes météo extrêmes dans le monde entre 1980 et 2023, dont les deux tiers environ au cours du 21ème siècle. Les inondations (5 474 événements recensés) et les tempêtes (3 977) constituent la plus grande part des catastrophes naturelles recensées sur la période étudiée. Parmi les phénomènes climatiques extrêmes sélectionnés dans le graphique ci-dessous, les sécheresses (1 078) occupent la troisième place. Les deux années avec le plus grand npùbre d’événements extrêmes ont été 2005 et 2021, durant lesquelles un total de plus de 370 inondations, tempêtes, vagues de températures extrêmes et sécheresses a été enregistré à l’échelle mondiale.

L’EM-DAT fait remarquer que les technologies de communication se sont fortement développées au cours des cinquante dernières années, notamment les satellites et Internet. Cela a pu avoir une influence sur le nombre de catastrophes signalées au fil du temps dans le monde. Les recensements annuels antérieurs aux années 1990 sont donc à prendre avec prudence.

Source : Statista.

Nombre de catastrophes naturelles et événements météo extrêmes recensés par an dans le monde entre 1980 et 2023.

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The International Disaster Database (EM-DAT) recorded more than 12,000 disasters and extreme weather events worldwide between 1980 and 2023, with about two-thirds occurring in the 21st century. Floods (5,474 events recorded) and storms (3,977) accounted for the largest share of natural disasters recorded over this period. Among the extreme weather events selected in the graph below, droughts (1,078) ranked third. The two years with the highest number of extreme events were 2005 and 2021, when a total of more than 370 floods, storms, extreme temperature events and droughts were recorded globally.
EM-DAT notes that communication technologies have developed significantly over the past fifty years, including satellites and the Internet. This may have influenced the number of disasters reported over time worldwide. Annual censuses prior to the 1990s should therefore be treated with caution.
Source: Statista.

Bilan des événements climatiques extrêmes aux États Unis // Report on extreme climate events in the United States

La NOAA a publié des statistiques accompagnées d’un graphique montrant l’impact des derniers événements extrêmes aux États-Unis.
Entre 1980 et le 1er novembre 2024 (dernière mise à jour), 400 catastrophes météorologiques ou climatiques confirmées ont eu lieu aux États-Unis, entraînant des pertes dépassant 1 milliard de dollars chacune. Ces événements comprennent 31 sécheresses, 44 inondations, 9 périodes de gel, 203 tempêtes violentes, 66 cyclones tropicaux, 23 incendies de forêt et 24 tempêtes hivernales. L’ensemble de ces événements a entraîné la mort de 16 768 personnes et a eu des répercussions économiques importantes sur les zones touchées. La moyenne annuelle de 1980 à 2023 est de 8,5 événements ; la moyenne annuelle des 5 dernières années (2019-2023) est de 20,4 événements.

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NOAA has released statistics accompanied by a chart showing the impact of the latest extreme events in the United States.

From 1980–2024 (as of November 1st, 2024), there have been 400 confirmed weather/climate disaster events with losses exceeding 1 billion dollars each to affect United States. These events included 31 drought events, 44 flooding events, 9 freeze events, 203 severe storm events, 66 tropical cyclone events, 23 wildfire events, and 24 winter storm events. Overall, these events resulted in the deaths of 16,768 people and had significant economic effects on the areas impacted. The 1980–2023 annual average is 8.5 events ; the annual average for the most recent 5 years (2019–2023) is 20.4 events.

Réchauffement climatique et AMOC (suite) // Global warming and AMOC (continued)

J’ai écrit plusieurs notes sur ce blog (3 août 2020, 8 août 2021, 20 octobre 2024, par exemple) montrant les effets possibles du réchauffement climatique sur les courants océaniques et plus particulièrement sur la circulation méridionale de retournement de l’Atlantique, ou AMOC.

Aujourd’hui, une nouvelle étude publiée le 27 octobre 2024 dans la revue Nature Communications nous informe que le réchauffement climatique a provoqué l’arrêt des courants océaniques atlantiques juste avant la dernière période glaciaire. L’affaiblissement de ces courants a déclenché une cascade d’effets, avec un refroidissement spectaculaire des mers nordiques – mers du Groenland, d’Islande et de Norvège – tandis que les océans environnants se réchauffaient.

Les scientifiques préviennent que nous pourrions nous diriger vers une situation identique avec le réchauffement climatique actuel et des températures qui se rapprochent des niveaux qui existaient avant la dernière période glaciaire. La dernière période interglaciaire (il y a 130 000 à 115 000 ans), qui s’est déroulée entre les deux périodes glaciaires précédentes, a été marquée par des températures plus chaudes, des niveaux de mer plus élevés et des calottes glaciaires plus petites que celles que nous connaissons aujourd’hui. Les climatologues affirment que la dernière période interglaciaire montre ce qui nous attend dans le futur proche si nous ne parvenons pas à réduire nos émissions de gaz à effet de serre, avec des températures atteignant 1 à 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.

Les auteurs de l’étude ont découvert qu’il y a environ 128 000 ans, l’accélération de la fonte de la glace de mer arctique avait eu un effet significatif sur la circulation de retournement dans les mers nordiques. Ces courants jouent un rôle essentiel dans la circulation méridionale de retournement de l’Atlantique (AMOC), qui comprend le Gulf Stream. J’ai expliqué à plusieurs reprises que l’AMOC est essentielle au réchauffement de l’hémisphère nord et fonctionne comme un tapis roulant géant, avec les eaux chaudes de l’hémisphère sud qui se déplacent vers le nord à la surface de l’océan, puis se refroidissent et plongent au fond de l’Atlantique nord pour repartir vers le sud.

https://s.yimg.com/ny/api/res/1.2/ZgCHNJtd.TzPlSbLW8cPwg–/YXBwaWQ9aGlnaGxhbmRlcjt3PTk2MDtoPTU1OA–/https://media.zenfs.com/en/live_science_953/32f7a41dbb2303a4d74fab8130378dc3

La fonte des glaces dans l’Arctique peut avoir un impact significatif sur l’AMOC, car l’eau douce qui se déverse dans l’Atlantique Nord dilue les eaux de surface ; elle les empêche de couler dans les profondeurs pour former des courants profonds. Des recherches antérieures ont montré que l’AMOC ralentit déjà en raison du réchauffement climatique, et les scientifiques affirment que le système pourrait s’arrêter dans les décennies à venir. Dans ma note du 20 octobre 2024, j’ai indiqué que 44 éminents climatologues ont tiré la sonnette d’alarme à propos de l’AMOC dans une lettre ouverte adressée au Conseil Nordique qui s’est tenu à Reykjavik (Islande). La lettre énumère les risques liés à un arrêt de l’AMOC, notamment un refroidissement majeur dans l’hémisphère nord et des changements catastrophiques dans les régimes de mousson tropicale. Les modèles climatiques montrent que l’AMOC pourrait s’arrêter avant 2100, bien qu’ il existe des incertitudes dans les échelles de temps.

Les auteurs de la nouvelle étude ont analysé des données nouvelles et existantes provenant de carottes de sédiments prélevées dans la mer de Norvège. Ils ont comparé ces données à des informations similaires provenant de sédiments de l’Atlantique Nord pour reconstituer la distribution de la glace de mer, la température de surface de la mer, la salinité, la convection des océans profonds et les sources d’eau de fonte pendant le dernier interglaciaire. Les résultats révèlent que l’eau de fonte de l’Arctique a bloqué la formation de courants océaniques profonds dans la mer de Norvège pendant le dernier interglaciaire. Cela a considérablement ralenti la progression de l’AMOC vers le sud, ce qui aussi ralenti le moteur qui apporte de la chaleur à l’hémisphère nord. L’étude met en évidence ce qui pourrait arriver à l’AMOC dans un avenir proche. Les observations par satellite montrent une réduction drastique de la glace de mer arctique au cours des quatre dernières décennies, et les scientifiques affirment que les étés sans glace se produiront probablement d’ici 2050.

https://youtu.be/Vj1G9gqhkYA

Cela aura des conséquences majeures pour l’AMOC. L’étude rappelle également que le climat de notre planète est un équilibre fragile et que l’action climatique est une urgence. Un affaiblissement sévère de l’AMOC aurait de graves conséquences pour les régions de haute latitude et au-delà.

Source : Live Science via Yahoo News.

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I have written several posts on this blog (3 August 2020, 8 August 2021, 20 October 2024, for instance) showing the possible effects of global warming on ocean currents and more particularly the Atlantic Meridional Overturning Circulation, or AMOC.

Today, a new study published on 27 October 2024 in the journal Nature Communications informs us that global warming caused Atlantic Ocean currents to collapse just before the Last Ice Age. The weakening currents triggered a cascade of effects, resulting in a dramatic cooling of the Nordic Seas – the Greenland, Iceland and Norwegian seas – while the surrounding oceans grew warmer. Scientists warn we could be heading toward the same situation again with the current global warming and temperatures that are racing close to the levels that existed before the Last Ice Age.

The Last Interglacial period (130,000 to 115,000 years ago), which occurred between the previous two ice ages, was characterized by higher temperatures, higher sea levels and smaller ice sheets than we see today. Climate scientists say the Last Interglacial provides an analogue for the near future if countries fail to slash greenhouse gas emissions, with temperatures reaching 1 to 2 degrees Celsius above preindustrial levels. The authors of the study found that about 128,000 years ago, enhanced melting of Arctic sea ice had a significant effect on the overturning circulation in the Nordic Seas.

Nordic Sea currents play a critical part in the Atlantic Meridional Overturning Circulation (AMOC), which includes the Gulf Stream. I have expllained several times that the AMOC is essential for warming the Northern Hemisphere and functions like a giant conveyor belt, with warm waters from the Southern Hemisphere riding northward on the ocean surface and then cooling and plunging to the bottom in the North Atlantic to travel back south.

https://s.yimg.com/ny/api/res/1.2/ZgCHNJtd.TzPlSbLW8cPwg–/YXBwaWQ9aGlnaGxhbmRlcjt3PTk2MDtoPTU1OA–/https://media.zenfs.com/en/live_science_953/32f7a41dbb2303a4d74fab8130378dc3

Melting ice in the Arctic can significantly impact the AMOC, because fresh water pouring into the North Atlantic dilutes surface waters, preventing them from sinking to the bottom to form deep currents. Previous research has shown the AMOC is already slowing down as a result of global warming, and scientists say the system could grind to a halt in the coming decades.

In my post of 20 October 2024, I indicated that 44 leading climate scientists rang the alarm bell on the AMOC in an open letter addressed to the Nordic Council of Ministers that was held in Reykjavik (Iceland). The letter outlined the risks linked to an AMOC collapse, including major cooling in the Northern Hemisphere and catastrophic shifts in tropical monsoon patterns.

Climate models suggest the AMOC could collapse before 2100, but there are huge uncertainties in predicting the timescales.

The authors of the new study analyzed new and existing data from sediment cores from the Norwegian Sea. They compared these data to similar information from North Atlantic sediments to reconstruct the sea ice distribution, sea surface temperature, salinity, deep ocean convection and sources of meltwater during the Last Interglacial. The results suggest Arctic meltwater blocked the formation of deep-ocean currents in the Norwegian Sea during the Last Interglacial. This considerably slowed the southward flow of the AMOC, in turn slowing the engine that brings heat to the Northern Hemisphere.

The study highlights what could happen to the AMOC in the near future. Satellite observations show a drastic decline in Arctic sea ice over the past four decades, and scientists say ice-free summers will likely take hold by 2050.

https://youtu.be/Vj1G9gqhkYA

These will have major consequences for the AMOC. The study also sends out another reminder that our planet’s climate is a delicate balance, and that climate action is an emergency. A severe weakening of the AMOC would have serious implications for the high latitude regions and beyond.

Source : Live Science via Yahoo News.